Un remarquable livre sur une étude détaillée et illustrée de la gravure « La pièce aux cent florins » de Rembrandt qui nous donne à voyager au coeur même de la gravure et nous permet d'aller de découvertes en découvertes dans la lecture de cette gravure, ou plutôt de perles en perles qui parlent à notre coeur.
A noter au passage, une explication claire de ce que sont les techniques du burin, de la pointe sèche et de l'eau forte.
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Ce livre est de toute beauté. Il parle de spiritualité autour de gravures et de tableaux de Rembrandt décrivant des scènes de l'Evangile.
Inutile de dire que les illustrations sont sublimes, il y a quelques tableaux, et plusieurs zoom sur des gravures. le texte qui les accompagne est profond, respectueux, il cite d'autres oeuvres, et même un poème de Peguy. C'est une visite par les sens mais aussi par le coeur.
Je conseille de commencer par le feuilleter pour s'imprégner de sa beauté, puis d'en lire le texte avec lenteur, sans urgence.
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Très belle présentation et reproduction de la gravure La Pièce aux 100 florins de Rembrandt, avec des commentaires illustrés sur certains des détails les plus remarquables.
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L’art dans don fond demeure essentiellement fabricateur. Il est la faculté d’engendrer, d’une matière préexistante, une créature nouvelle, un être original, capable d’émouvoir à son tour une âme humaine. …Création lente, progressive, appliquée qui s’apparente au « dévoilement », à la lente montée de l’image sur la plaque photographique, plongée dans le « révélateur ». L’image « sourd » des profondeurs de la matière, prend corps et vient au jour. L’obscur monte à la clarté, l’opacité devient transparence : le processus de toute « genèse » se renouvelle et s’accomplit : « il y eut un soir, il y eut un matin… » Le jour s’enfante des profondeurs de la nuit. Cette manière-là à de « donner à voir » s’apparente au murmure qui peuple la confidence ; elle relève d’un secret qu’on n’échange qu’entre amis.
Le clair-obscur, chez Rembrandt, n’a pas seulement valeur esthétique, mais valeur métaphysique et spirituelle. On songe à l’expression que donne Pascal de cette dualité ombre-lumière inscrite au cœur de l’homme : « S’il n’y avait point d’obscurité l’homme ne sentirait pas sa corruption ; s’il n’y avait point de lumière, l’homme n’espérerait point de remède. »
Seule, sa foi profonde ne saurait être mise en doute. Le Christ rayonne au cœur et au sommet de l’œuvre peinte et gravée : son Christ est l’ami des petits, des pauvres, des malades, de tous les « humiliés et les offensés » qui peupleront un jour l’œuvre de Dostoïevski, avec lequel il n’est pas sans parenté profonde de cœur et d’esprit. Van Gogh –qui a tant aimé Rembrandt– le disait d’ailleurs à sa façon : « Pour peindre comme ça, il faut être mort plusieurs fois… » Et il ajoutait : « On ne peut voir un Rembrandt sans croire en Dieu. »
L’eau-forte appelle au silence et à la contemplation : un art de « gourmet ». « On reconnaît vite un véritable amateur de gravures… des gestes furtifs et bien à lui pour tâter le grain d’un papier à noble filigrane qui supporte une encre de belle qualité, certain éclair de l’œil qui caresse l’épiderme intact d’une œuvre rare, telles affectations d’indifférence alors que le cœur est en émoi et, parfois, l’ostensible volupté d’un abandon sans réserve à l’enthousiasme devant la splendeur d’un tirage parfait.
Un évangile selon Rembrandt… Ce titre peut surprendre. Il se justifie pleinement, au simple vu de l’abondance des thèmes bibliques qui jalonnent son œuvre : 145 toiles sur 600 ( ?), 70 eaux fortes sur 321, 575 dessins sur 1600 traitent de sujets bibliques. Il nous font entrer dans la confidence d’un homme qui vivait avec la Bible dans une familiarité de tous les instants ; c’est encore la Bible que mentionne en premier lieu l’inventaire du peu de biens qui lui resteront au moment de sa mort.
Méditation sur le fils prodigue de Rembrandt.