LE VENT S’EST ÉLOIGNÉ...
Le vent s’est éloigné. Peut-être est-il
sur la mer à présent.
Et l’arbre
dont la branche s’était perdue
renonce à ses tourments.
Au soir le merle
recommence à chanter et dit que l’univers
n’a ni forme ni frontières. On dirait que dans l’arbre
jamais la branche n’a manqué.
LE LIVRE
Seules du citronnier les feuilles
ont trouvé
et se penchent. Sur l’eau sonore
et claire, elles sont penchées.
Dans la maison sont posés
sur la table le livre
en lambeaux, les lunettes.
La rivière avait le dos tourné.
Du paysage
aucun détail n’ignorait l’autre.
RIMBAUD
Jamais plus de la rumeur de ton silence la porte
ne sera refermée.
Entre deux arbres
humides de soleil, jamais plus la flamme
de ton silence ne s'éteindra.
Le soir
est tombé et la nuit ne vient pas. La mort non plus
ne viendra pas.