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EAN : 9782740320624
304 pages
Editions Pierre Téqui (27/02/2018)
4.42/5   6 notes
Résumé :
Comment Brenden en est-il venu à basculer dans le terrorisme ? Par quelles folles circonstances Marie, la fille d'un haut fonctionnaire de la police judiciaire, s'est-elle retrouvée au coeur de l'incroyable traque ? Jusqu'où l'État est-il prêt à aller pour maintenir l'illusion de l'équilibre d'une société vérolée par l'absence de repères ? Plus qu'un simple thriller, il s'agit de la quête d'un jeune homme qui voit l'absurdité de sa propre vie lui éclater au visage.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Pourquoi Brenden, terroriste transformé en bombe humaine, renonce-t-il à commettre l'irréparable ?
Qui le retrouvera en premier : ses commanditaires ou la police ?
Qui va le soutenir durant cette traque ?

Sur ce scénario, Gabriel de BEAUCHESNE nous mène dans Paris, de la Gare d'Austerlitz, au Parc Brassens, en passant par l'ile de la Cité avant de nous guider vers des zones de non droit ... Cyrard, l'auteur est bien renseigné sur les menaces subversives et leurs modes opératoires et cette course est palpitante.

En coulisses, le pouvoir, ses consultants, ses sondeurs, s'activent, dans un contexte préélectoral, propice aux manipulations, aux coups fourrés, aux fake news. Leur objectif est tout simplement de fausser l'élection en mobilisant l'opinion autour du Président et de "nos valeurs". Les "conseillers" vont jusqu'à offrir aux médias la cadavre d'un faux vrai terroriste pour illustrer l'efficacité des "forces de l'ordre". Magouille que la hiérarchie policière refuse de cautionner en préférant s'enfermer dans une posture de "grande muette" ... qui laisse les mains libres à ceux qui tirent les ficelles.

Après avoir observé la scène et les coulisses, évoquons les héros de cette tragédie, Brenden, loup solitaire conditionné par un expert en manipulation des esprits, Artus réincarnation du "petit prince" de Saint-Exupéry, Marie, fille de policier et comprenons comment leurs dialogues, leurs lectures, leurs promenades, les façonnent mutuellement et dans une démarche d'écoute, de respect, de bienveillance, les font évoluer et vont façonner Brenden.

"Je voudrais exister" n'est pas un simple roman policier ou un écrit de plus sur le terrorisme, le "vivre ensemble", c'est une réflexion philosophique, qui rejoint, par exemple, "la lettre au Général X" que Saint Saint-Exupéry rédigea à la veille de son dernier vol.

Ce roman marque cette rentrée littéraire par son originalité, son actualité, sa hauteur de vue et surtout fait grandir son lecteur.
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Gabriel de Beauchesne ? j'admets que jusqu'à encore le 12 septembre, je ne connaissais pas cet écrivain.
S'il est vrai que sans l'organisation de cette masse critique et de la présence de « Je voudrais exister » sur le catalogue des bouquins mis en jeu, je ne me serais probablement jamais appesantie sur cette oeuvre qui m'a fait de l'oeil, je concède volontiers que je m'en félicite et l'ai posée définitivement à regret.
D'ailleurs, je saisis l'opportunité qui se présente aujourd'hui pour remercier Pierre Téqui Éditeur de m'avoir envoyé ce livre et j'exprime également ma gratitude à Babelio pour la tenue de ce concours toujours aussi sympathique et varié en termes de choix.
En ouvrant cet opus, on est confronté à une affaire qui prend naissance au moment où Brenden, jeune homme en manque de références, s'apprête à faire exploser sa ceinture d'explosifs dans un train de banlieue de la région parisienne.
A la lecture de cette introduction, on s'imagine s'engager dans une sombre et effroyable aventure. On croit que l'on va côtoyer l'horreur, le dramatique, l'insoutenable. Eh bien, que nenni puisque notre protagoniste renonce finalement à son funeste projet. Pourquoi ce revirement aussi subi qu'inattendu ? comment a-t-il réussi à se raisonner ? Comment en est-il venu à basculer dans le terrorisme ? Par quelles folles circonstances Marie, la fille d'un haut fonctionnaire de la police judiciaire, se retrouve-t-elle au coeur de l'incroyable traque ? Jusqu'où l'État est-il prêt à aller pour maintenir l'illusion de l'équilibre d'une société vérolée par l'absence de repères ? Poursuivi de toute part, par qui ? Pourquoi ? Va-t-il s'en sortir ? Qui est le plus en danger en fin de compte ? Les réponses à ces énigmatiques interrogations sont soumises à votre bon vouloir.
Avant de vous décider, sachez que plus qu'un simple polar, vous aurez dans les mains la quête d'un jeune adulte qui voit l'absurdité de sa propre vie lui éclater au visage. Des rencontres bouleversantes, des rebondissements imprévisibles et la tension permanente d'une vie de fugitif vont lui permettre de trouver le courage de la liberté. Toute l'intériorité d'un individu qui voudrait exister s'exprime alors.
Pourchassé par deux camps diamétralement opposés, on soutient Brenden qui doit alors se lancer dans un véritable jeu de pistes pour échapper à ses ennemis. du parc Georges-Brassens, aux jardins des Tuileries en passant par les gares de la capitale ou encore un court séjour en Auvergne, assoiffé de trouver les réponses à ses questions ontologiques, la recherche de sa Liberté doit aboutir coûte que coûte.
Certes, Monsieur de Beauchesne dépeint avec brio une société malade de sa violence, de son désoeuvrement, de son égocentrisme, de son indifférence, mais il brosse aussi le portrait de gens capables d'écoute, d'empathie, qui par leurs actions bienveillantes aident mentalement leurs semblables à agir positivement et à changer le cours des choses.
Sans oublier son côté rythmé, captivant et palpitant, cette intrigue qui a pour toile de fond le terrorisme véhicule un merveilleux message d'espérance en ces temps de crainte, de tourment et d'effroi. Quoi de plus beau que ce jeune embrigadé qui tente par la connaissance, sa nouvelle approche du monde et l'amour de trouver sa liberté. D'être un homme digne, fier de ses actes.
Même si ce n'est qu'une fiction, cette création ne pourrait-elle pas servir de prélude à tout désendoctrinement de djihadistes ou autres insoumis ?
Le romancier travaille excellemment en montrant comment l'Etat gère ce fléau qu'est le terrorisme. Il nous ouvre les yeux sur le fait que nos hommes politiques nous manipulent, travestissent assez souvent la réalité du danger que nous encourrons. Ils tentent de nous faire croire à une sécurité bien chimérique finalement. Partie particulièrement intéressante.
Style poétique, coulant, facile et plaisant à lire.
Les personnages, en ce qui les concerne, valent qu'on les rencontre. J'ai aimé les accompagner tout du long.
Leurs aspirations sont tellement sincères, pures qu'on ne peut qu'y adhérer. Ils sont attachants, attendrissants et incontestablement dans le vrai.
J'ai eu un faible pour le duo Marie-Brenden sans pouvoir les dissocier l'un de l'autre. Leur entente, leur rapprochement progressif est à prendre en exemple.
Outre son intelligence, sa droiture, la jeune femme m'est apparue sensible, empathique, généreuse.
Notre héros, cabossé par la vie, se révèle petit à petit. J'ai apprécié son attitude, son objectivité, son humilité, sa persévérance et son inflexibilité quant à ses résolutions nouvelles.
Je précise simplement, sans en dévoiler la teneur, que j'ai été conquise par le dénouement.
En bref, ouvrage fichtrement bien construit, condensé d'une belle odyssée humaine. le Vrai, le Bien, le beau. Telles sont les trois dimensions présentes dans lesquelles l'homme, a fortiori Brenden, développe sa vie intérieure.
Si vous choisissez de me suivre, vous serez conviés à une réflexion philosophique et spirituelle sur le sens de la vie, sur la relation aux autres, à dieu, à la société en général. Vous serez le témoin de la problématique de l'homme face à sa liberté, vous vous interrogerez sans nul doute vous aussi sur votre positionnement concernant ces questions existentielles. Vous serez également emportés dans un thriller trépidant qui vous tiendra en haleine jusqu'au dernier mot.
A entreprendre ? : Je vous le recommande ardemment. Ce récit original qui mêle sujet d'actualité, suspense, psychologie et philosophie mérite d'être mis en lumière. Son auteur peu connu a indéniablement un sens aigu de l'écriture. Il ne demande qu'à être lu. Vous serez peut-être étonnés mais vous ne serez pas déçus. Ça vaut le détour !


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Plongée dans l'univers mental d'un jeune terroriste, Je voudrais exister emmène le lecteur aux côtés de Brenden Coutreur, jeune homme ayant sombré dans le fanatisme. Ce dernier fait la rencontre de Marie Rouvière, étudiante à l'Université de Nanterre, fille d'un haut fonctionnaire engagé dans sa traque.
Mené tambour battant, ce roman se révèle aussi intéressant sur la forme (thriller haletant, sans temps mort) que le fond (analyse du profil mental et sociologique d'un jeune terroriste).

Le mérite de ce livre est le décryptage de la vision du monde d'un extrémiste (au service d'une cause inconnue, mais aiguillée par quelques éléments dispersés au fil des pages).

A recommander particulièrement aux jeunes tentés par le militantisme.
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La double traque, celle de la police et celle des terroristes qui veulent la peau du traître, ne laisse pas une seconde de répit au lecteur. La quête de Brenden le rend terriblement attachant, notamment à travers les yeux de Marie...

Suspense, psychologie et porte d'entrée vers la philosophie, sont quelques-uns des points fort de cette histoire qui se lit d'une traite.

Peut être proposé aux lycéens avant l'entrée en Terminale.


Lien : http://www.123loisirs.com/li..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- BEAU TRAVAIL, CHERS AMIS. J'ai voulu hier me mettre à la place de nos concitoyens devant la télévision pour suivre l'opération sur les chaînes d'information. C'était très réaliste. Les Français ont dû être rassurés de constater le professionnalisme des équipes de sécurité, dit le ministre avec une assurance satisfaite. Son visage laissait apparaître un large sourire creux et ses yeux marron clair soutenaient le regard de ses deux invités avec la délicatesse et l'empathie factice qu'il réservait généralement à son public.

- Les Français ont besoin d'être rassurés. Que voulez-vous ? C'est à nous de leur apporter de la sérénité, (…sinon, qui le fera ? poursuivit-il.

(…)

-Vous connaissez sûrement Edward Bernays, messieurs? demanda le ministre.

Un court silence se fit. Le ministre, qui venait de prendre un verre, but une gorgée de jus de fruit.

- Je ne suis personnellement pas un grand admirateur, monsieur le ministre, mais je dois dire qu'il a marqué son temps, finit par répondre Rouvière.

- C'était un neveu de Freud, le saviez-vous ? L'oncle a cherché à comprendre comment fonctionnait l'inconscient pour guérir et le neveu a utilisé ces découvertes pour manipuler les esprits, étonnant, non ? continua-t-il avec un contentement difficile à supporter pour Rouvière.

- Cet homme avait une vision très juste du fonctionnement de nos démocraties. Il avait bien compris que seul un petit nombre pouvait assumer la lourde charge de l'administration de l'État. Serait bien naïf celui qui penserait le contraire. ..

Cette dernière phrase avait été prononcée avec une fermeté menaçante. Comme s'il avait un doute sur l'adhésion de ses interlocuteurs.

- Mais, voyez-vous, messieurs, il se projetait plus loin. Il avait compris avant tout le monde le grand devoir que nous avons. Un devoir auquel il convient de ne pas se dérober, proclama le ministre avec gravité et un brin de solennité. Nos concitoyens ont besoin d'être accompagnés dans leurs choix, poursuivit-il. Nous savons comment guider les masses pour le bien de la République. Il ne faut pas s'en offusquer, nous faisons cela pour leur bien.

Rouvière avait envie d'exploser, mais il se retint une nouvelle fois. Il se savait le premier visé par cette mise au point. Il resta calme, mais était tiraillé par une légère impression d’inquiétude qui germait en lui. Le conseiller spécial du ministre était resté en retrait, debout sur le côté, depuis le début de l'entrevue. L'heure était maintenant venue pour lui de prendre la main.

-J'abonde dans ton sens. Nous avons fait beaucoup de bien aux Français par cette grande opération. Tout a été mis en œuvre pour que les citoyens puissent assister au triomphe de la République et voir à quel point le gouvernement sait la servir. Dommage que nous ne puissions profiter pleinement des fruits de cette grande opération. Il est déjà trop tard pour publier les sondages reçus ce matin...
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Rouviére ne montrait toujours pas de réaction extérieure. Il resta quelques secondes en silence et posa sa tasse de café vide sur une table.

-Je crois que nous jouons tous à un jeu dont nous ne maîtrisons pas les règles. C'est dur à accepter mais nous avons un coup de retard sur ce gamin. Non seulement nous n’avons rien vu venir, mais on ne sait toujours pas pourquoi l’attentat n'a pas eu lieu. Au moment où je te parle, il est impossible de dire s'il est prévu un deuxième acte. Tant que nous ne l’aurons pas entre nos mains, on ne saura pas. Alors il faut temporiser avant de balancer n'importe quoi à la presse !

- Ce niveau de décision n'est pas le nôtre. Le ministre est pressé, il veut annoncer en conférence de presse, demain, que nous avons déjoué l'attentat et que, si le terroriste court toujours, nous le connaissons et le traquons. Pour assurer la réussite de la capture, le ministre révélera son nom.

- Evidemment qu'il faut révéler son nom. Il faut diffuser sa photo pour le retrouver.

~ Oui, à la différence que ce n’est pas le nom de Couvreur qui sera révélé. La CIA va nous transmettre le cadavre d'un Français mort au Yemen le mois dernier. Il ressemble à Coutreur, le ministre le désignera comme le terroriste recherché. Nous avons la cible avant d'avoir commencé la traque, ainsi, aucun échec possible. Le ministre veut instrumentaliser l'opération.

- Quoi ?

Rouvière était abasourdi.

- Il veut simuler une démonstration de force pour reconstituer l'unité des Français. Bien évidemment autour du président. Ils sont convaincus qu'ils grimperont en flèche dans les sondages et, grâce à celle manoeuvre, ils veulent pérenniser leur popularité pour leur prochain objectif électoral.
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