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EAN : 9782842787417
Beaux Arts Editions (09/06/2010)
4.2/5   5 notes
Résumé :
Ce hors-série presse est publié à l’occasion du festival « Normandie impressionniste » auquel ont participé la plupart des musées de Normandie pendant l’été 2010. Il retrace les 30 années de lutte du mouvement impressionniste, sa misère et sa gloire avec un cahier spécial sur « la Normandie, berceau de l’impressionnisme ».
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
N'allez pas vous imaginer que je vais dire du mal de tout ce que j'ai lu ces temps derniers sur Monet et l'impressionnisme, et en particulier de toutes les revues. Je commence avec les trucs pas trop intéressants, et ça devrait aller plutôt crescendo - du moins je l'espère. Celui-là, de juin 2010, vaut tout de même comme exemple, dans un tout autre genre que le numéro de Télérama sur Monet, de ce qu'il ne faut pas publier dans une revue consacrée aux arts et à l'histoire de l'art, prétendant par là faire de la pédagogie et instruire le grand public. Des clichés, on en trouve pléthore dans les hors-série de Télérama sur les arts. Ici, on accumule clichés, lacunes et erreurs, et pas qu'un peu.


Mais voyons tout de suite comment est fichu ce numéro hors-série de Beaux Arts sur l'impressionnisme : deux parties bien distinctes, la première consacrée à cette fameuse "saga impressionniste", l'autre constituant un cahier "Spécial Normandie", selon la rédaction de Beaux Arts, à l'occasion du festival Normandie impressionniste qui se tenait pour la première fois de juin à septembre 2010. Bon de toute façon, Beaux Arts adore tout ce qui touche à l'impressionnisme (quitte à en dire de temp à autre un peu n'importe quoi) ; à vue de nez, je dirais qu'ils ont sorti à eux seuls plus de hors-série sur l'impressionnsime que Connaissance des Arts, L'Objet d'art et Dossier de l'art réunis. Dans ce cas précis, ce cahier spécial s'est transformé en guide touristique pas bien intéressant. le parcours impressionniste qu'on nous propose de suivre, je n'ai rien contre, encore faudrait-il que Beaux Arts en ait fait quelque chose. Or... On nous annonce que Giverny est un haut-lieu de l'impressionnisme (pas possible, on savait pas !) On nous emmêle les pinceaux en nous faisant passer Johan Jondkind, Eugène Boudin ou Jean-François Millet pour des impressionnistes (oui, oui, même Millet !) au lieu de nous expliquer qu'ils ont, et c'est surtout valable pour Boudin et Jondkind, beaucoup influencé les futurs impressionnistes, etc., etc. Pourtant, j'ai poussé l'abnégation jusqu'à compulser tout l'agenda du festival de 2010, et il y avait mieux à proposer, je pense, que ce cahier vite fait mal fait. J'ai par exemple noté une expo sur la photo impressionniste, une autre sur la céramique impressionniste : n'était-ce pas l'occasion de parler de ces deux sujets peu connus ?


Donc, travail bâclé en seconde partie, sur une soixantaine de pages. Reste la première partie, celle que j'avais donc déjà lu il y dix ans (j'avais lâché l'affaire ensuite) avec à peu près le même nombre de pages. On se dit qu'au moins, avoir choisi un tableau de Caillebotte en couverture démontre une volonté de ne pas tomber dans les clichés, comme par exemple celui de présenter Monet comme pape de l'impressionnsime. Ah ! Ah ah ah ! Page 30, on nous présente six portraits de peintres impressionnistes, avec des sous-titres risibles. Ce sera "Le maître" pour Monet (dans un autre article, ce sera l'impressionniste devenu chef de file après la mort de Manet, ni l'un ni l'autre n'ayant jamais revendiqué cette place, bien au contraire, et Manet encore moins que Monet vu qu'il ne se considérait même pas comme impressionniste). Pour Berthe Morisot, "La femme". Hum. Pour van Gogh (encore un qui n'était pas impressionniste, mais on s'en fout ; comme dirait Éric Woerth : "Si on peut plus faire ce qu'on veut, faut le dire")... Pour van Gogh, disais-je donc... Ce sera "Le fou". Voilà voilà voilà.


En sus de balancer des clichés dont on se serait passé et de mélanger allègrement les peintres qui ont influencé les impressionnistes, les impressionnistes eux-mêmes - déjà que c'est pas simple de comprendre qui l'était ou pas, rien qu'avec le cas de Degas -, les néo-impressionnistes qui ont été rejetés par le groupe, excepté par Pisarro et Morisot (mais ça, ce n'est dit nulle part dans la revue), et les post-impressionnistes comme Gaguin ou Van Gogh, on nous affirme tout de go que l'impressionnisme a été "la plus grande révolution visuelle de la période moderne". Qui décide de ça, déjà ? Et euh, dites donc, la période moderne, en histoire de l'art, ça correspond pas du tout à la période impressionniste... Et en histoire, ben encore moins. .. Il ne me semble pas non plus que le Musée National d'Art Moderne, autrement dit le Centre Pompidou, présente beaucoup d'oeuvres impressionnistes, hein... Les mots ont un sens, chers rédacteurs de Beaux Arts !


Bon, je pourrais passer des heures à scruter chaque erreur ou idiotie imprimée noir sur blanc dans ce hors-série, ma foi très réussi. Si réussi qu'on en a oublié de parler de Frédéric Bazille comme membre fondateur du groupe impressionniste (mais il est mort jeune, alors il ne compte pas, je suppose). Si réussi qu'on a choisi de porter l'étendard du défi à la bourgeoisie pour montrer à quel point l'impressionnisme, c'était du lourd, et d'en profiter pour cracher encore, encore et encore, avec la mauvaise foi (ou est-ce de l'igorance ?) la plus éhontée sur la peinture académique. Cabanel, ah, beurk ! Bouguereau, ah, beurk ! Gérôme, ah, beurk ! À croire que tout le travail effectué par le musée d'Orsay depuis son ouverture n'a pas servi à grand-chose à l'équipe de Beaux Arts, qui eux, veulent des impressionnistes encore, encore et toujours ! Parce que pérorer que l'impressionnisme a été un mouvement important, c'est vachement révolutionnaire en 2010 ! Anti-bourgeois, vous dis-je ! Tout n'est pas à jeter dans ce magazine, mais la conception de l'ensemble, le mépris un rien délirant pour la peinture académique, les erreurs et les clichés à répétition l'ont bien amoché.


Comme quoi on peut se montrer terriblement bourgois en prétendant le contraire et en ne s'en apercevant même pas. Un peu comme certains chats de ma connaissance qui se révoltent à l'idée que leur repas soit servi avec 5 minutes de retard, alors qu'avant de vivre ici, ils étaient à la rue crevant la dalle : ils ne sont pas rendu compte qu'ils s'étaient terriblement embourgeoisés !


Notons tout de même que quelques mois après la sortie de ce hors-série allait se tenir la rétrospective Monet au Grand Palais, et que Beaux Arts allait alors publier un numéro, sur Monet donc, heureusement bien plus sérieux.
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Un très beau hors-série.
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