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Laetitia Devaux (Traducteur)
EAN : 9782070622092
192 pages
Gallimard Jeunesse (08/10/2009)
3.92/5   228 notes
Résumé :
Anax est prête à affronter le jury. Pendant cinq heures, face à trois examinateurs, elle va montrer qu'elle connaît parfaitement son sujet. Mais plus elle en dit, plus elle referme son propre piège... Vous êtes sur le point de plonger dans un roman fascinant. Un thriller futuriste d'une ingéniosité stupéfiante. Et le meilleur... est pour la fin !
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Critiques, Analyses et Avis (55) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 228 notes
Anaximandre veut rentrer à l'Académie, l'élite de l'élite. Elle se retrouve sur le grill d'un examen d'entrée où elle se doit d'exposer la genèse et les tenants et les aboutissants du monde dans lequel elle vit.

Parfois, j'attaque un livre en ignorant absolument tout de son contenu (en dehors de son genre).
Ce qui avait commencé par, je supposais, une énième dystopie adolescente à la Divergente, dont la lecture, assez agréable malgré tout, laissait penser à un petit déjeuner qui serait vite consommé et reposé sur les étagères les plus hautes et inaccessibles de ma mémoire livresque se poursuit par un surprenant précis quasi philosophico-psychologique sur l'intelligence artificielle, très digeste et assez passionnant.

Facile à lire, très compréhensible (on reste classé dans la lecture ado) et en dehors d'une fin attendue, un huis clos assez court (une petite centaine de pages) sans artifice, assez épuré qu'on ne peut que recommander.
Et pour ceux qui, après ce billet, auront apprécié leur lecture, je me dois de les inviter à se pencher « absolument » sur le plus adulte, plus ardu et autrement plus génial « Destination Vide » de Frank Herbert auquel cette lecture m'a fait penser.
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Anaximandre est complètement fascinée par Adam Forde, son histoire, sa vie et par ce grand dilemme, que l’on pressent comme mythe fondateur de cette nouvelle société futuriste, qui a pris la suite de la notre. Elle ne comprend pas pourquoi elle se trouve seule à être obnubilée par cette recherche de la vérité autour de ce que fut la vie d’Adam et ce qui a déclenché ce grand dilemme. Contrairement à elle, ses camarades de classe s’en désintéressent et ne cherchent pas à aller plus loin que les cours qu’on leur a donnés.
Par hasard, elle rencontre Périclès, ancien membre de l’Académie, qui va l’aider dans ses recherches. Il lui parle d’autres personnes comme elle, qui peuvent prétendre à entrer à l’Académie, en soutenant une thèse sur Adam et ce mythe fondateur qui aurait la faveur du Jury. Anax s’y prépare et compte bien réussir, là où elle sait que tant d’autres ont échoué avec les conséquences qu’elle ignore, mais que tous pressentent terribles.
Genesis s’ouvre sur les premiers instants précédant sa soutenance. Les examinateurs l’écoutent, la questionnent, peaufinent leurs interrogations jusqu’au dénouement final...

Ce petit opus est une pure merveille. Et je n’aurai pas dit cela au bout des 50 premières pages. Si je m’étais arrêtée là, il aurait à peine eu droit de citer dans mes lectures. Et c’est ce contraste avec la fin qui nous « cueille » littéralement, qui fait qu’on referme le livre en se disant : « Wahou ! » ! Tout prend sens à la dernière page...

J’ai partagé les réflexions essentiellement philosophiques d’Anaximandre comme un pisteur qui relèverai les traces d’un animal sauvage au sol - là Platon, ici un soupçon d’Aristote et Descartes (je n’ai pu m’empêcher de penser à Edgar Morin, même s’il n’est sans doute pas pointé dans ce texte) légèrement remaniés mais sans trop de travestissement : l’auteur ne veut pas nous perdre, il veut nous faire réfléchir... -. Mais comme ce pisteur, je me suis trouvée nez à nez avec une chimère, là où lui s’attendait à trouver un lion, et moi une...
Je n’en dirais pas plus, tant je m’en voudrais de vous gâcher la chute !
Lisez-le ! Vous ne le regretterez pas...
Et à l’occasion vous me direz pour Edgar...
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Mélanger SF et philosophie, voilà un concept original, qui de prime abord pourrait rebuter certains. Viser un public large, y compris de jeunes adultes semblait encore plus aventureux.

Ce très court roman se lit pourtant d'une traite, et l'auteur à su rendre l'histoire à la fois prenante et enrichissante intellectuellement (ce n'est pas tous les jours...).

Sur le thème de la conscience et des rapports avec l'intelligence artificielle, le roman nous décrit de manière unique comment une société pourrait évoluer face à des machines "intelligentes".

Le livre regorge de réflexions philosophiques au service d'une véritable histoire et même d'un suspense sur la fin ; il sait rester accessible, et en surprendra plus d'un.

A lire entre deux romans « traditionnels », pour changer de perspective.
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Toute la narration de ce court roman de fiction se déroule sous la forme d'un examen oral d'Anax, une jeune étudiante qui aspire à intégrer l'académie. Alors comme l'indique son titre, le livre parle de la genèse d'une nouvelle société post apocalyptique, mais pas seulement.

« Bernard Beckett » (scientifique de formation) s'interroge ici sur la définition de l'esprit alors que nous sommes à l'aube de l'émergence de l'intelligence artificielle. Qu'est-ce que l'esprit ? Est-il forcément humain ? Une découverte agréable et facile à lire que je recommande.

Bonne lecture à tous !
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Donc cette histoire est raconté sous forme d'un examen. Anax est face aux jurys pour pouvoir rentrer à l'Académie et doit répondre aux questions. Un peu stressée, tout d'abord, Anax s'en sort plutôt pas mal et la voilà qui fait un cours d'histoire. L'histoire de notre futur. Bien sûr elle prend pour acquis que les examinateurs la connaisse, mais nous en tant que lecteurs nous ne la connaissons pas et c'est bien pour ça qu'on aimerait savoir ce qu'il s'est passé. Qu'a fait Adam de si spécial, qu'est ce qui a déclenché la Dernière Guerre? Pourquoi tout le monde porte un nom d'ancien philosophe? (De Platon, à Socrate ou encore Périclès). J'ai accroché dès le début même si j'ai eu peur de m'ennuyer puisque ça fait très huit clos et qu'il n'y a guère d'action. En fait pas du tout j'ai accroché jusqu'au bout et la fin m'a laissé sur le cul. Je ne m'attendais mais alors pas du tout à ça. Au niveau des personnages et bien on a surtout à faire à Anax et je l'ai beaucoup aimé, on sent son envie de réussir l'examen et sa connaissance et son amour pour l'histoire (notamment celle d'Adam). J'ai beaucoup apprécié Adam d'ailleurs, de ce qu'elle en raconte, et je ne me suis pas du tout attaché à Art (trop bavard à mon goût j'avais juste envie qu'il se taise). Beaucoup d'interrogation philosophique se pose dans ce livre, dont la principale qu'est ce qu'être humain. Qu'est ce qui fait la différence avec un bourdon ou une machine? J'ai beaucoup aimé l'histoire de la chambre chinoise (et aussi la façon dont Art casse toutes les théories d'Adam, même si c'est énervant). Une autre interrogation pas mal c'est sur la manière dont on contrôle un peuple, ici on voit une République qui réussit à s'en sortir en utilisant la peur des hommes. Et c'est marrant parce que c'est exactement comme ça qu'on est contrôlé à notre époque. Les médias nous montre comme le monde est très très très dangereux, et comment on doit tous nous contrôler (et mettre des caméras partout et nous suivre à la trace) afin qu'on soit protégé... Bref. Ici il s'agit d'une époque futuriste et pourtant on voit très bien que cela nous concerne. Je reviens un peu sur la fin pour dire que j'ai été très surprise. Je ne m'attendais pas à ça, et ça m'a même rendu un peu triste comme fin. Ça ne laisse pas beaucoup d'espoir et j'ai même eut froid dans le dos en la lisant. Un très bon livre que je conseil (surtout aux fans de Dystopie), qui fait réfléchir sur l'humain, la pensée humaine (et j'avoue avoir ramé avec ce passage), les sentiments, etc.
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je ne suis pas une machine. Qu'est-ce qu'une machine peut connaître de l'odeur de l'herbe humide au petit matin ou du son d'un bébé qui pleure ? Je suis la sensation de la chaleur du soleil sur ma peau ; je suis le frémissement d'un petit vent frais qui me berce. Je suis les endroits que je n'ai jamais visités, mais que j'imagine en fermant les yeux. Je suis le goût de l'haleine d'une fille, la couleur de ses cheveux.

Tu t'es moqué de ma faible durée de vie, mais cette peur de mourir, c'est justement ce qui insuffle la vie en moi. Je suis le penseur qui pense à la pensée. Je suis la curiosité, je suis la raison, je suis l'amour et la haine. Je suis l'indifférence. Je suis le fils de mon père, qui était lui-même le fils de son père. Je suis la raison pour laquelle ma mère a ri et celle pour laquelle elle a pleuré. Je suis l'émerveillement et la merveille. Certes, le monde peut actionner tes boutons quand il traverse tes circuits. Mais le monde ne passe pas à travers moi. Il y reste. Je suis le monde et le monde est ce que je suis. Je suis le biais par lequel l'univers en est venu à se connaître. Je suis la chose qu'aucune machine ne parviendra à fabriquer. Je suis le sens.
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Ce n’est pas la conscience à laquelle tu t’accroches, car comme je te l’ai montré, elle est facilement reproductible. Ce que tu voudrais, c’est l’éternité. À partir du moment où on lui a promis une âme, l’humain a été hypnotisé. Cette âme dont tu parles, c’est en fait de la peur. Et l’idée qui surgit dans les périodes de peur est une idée que l’on ne peut pas chasser. L’âme vous offre un confort, et en échange, ne réclame que votre ignorance. C’est un troc que vous ne pouvez vous permettre de refuser. C’est pour ça que tu t’énerves contre moi. Parce que tu es terrifié par la vérité.
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Nous souhaitons que le peuple serve l’État avant lui-même, mais nous nous sommes rendu compte des limites de cette ambition. Même l’animal le plus apprivoisé s’aigrit si on néglige ses besoins. Le peuple ne croit plus à la menace qui a autrefois plané sur lui, et il s’est habitué à l’alimentation qu’on lui fournit. Il a gagné en suffisance et s’est mis à penser à autre chose. Les rumeurs vont bon train dans les communautés.
Or, il s’agit là de quelque chose de vivant : ça bouge et grandit, ça se transforme. Le peuple parle de choix, d’opportunités et de liberté. Le peuple parle de changer le monde.
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La seule chose qui lie les individus entre eux, ce sont les idées. Les idées mutent et se propagent. Elles changent de détenteur autant que leurs détenteurs changent d’idées.
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EXAMINATEUR : Savez-vous pourquoi vous êtes devant l'académie ?

ANAXIMANDRE : Je crois pouvoir le deviner.

Après la grande guerre, il avait été décidé que les androïdes n'auraient pas seulement le visage, mais aussi le corps d'un orang-outang.C'était un pied de nez à l'espèce qui les avait précédés. Jusqu’à' à cet instant, Anax avait été fière de son héritage. Mais tout à coup, comme elle regardait son corps velu, son estomac proéminent, ses jambes courtes et arquées, elle se sentit mal à l'aise, étrangère. Elle pensa à Adam, aux proportions élégantes de son physique humain. Elle sentit le mensonge s'abattre sur elle, ainsi q'une montagne de déception. "Voilà donc ce que nous sommes, se dit-elle. les plus grands des imposteurs."
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