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EAN : 9782204127028
62 pages
Le Cerf (06/04/2018)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Pour François Mitterrand, de Gaulle procédait par « coup d'État permanent ». Emmanuel Macron serait-il notre nouveau prince-président, mi-Bonaparte mi-Napoléon III ? À l'heure du toutmarketing, Jupiter emploierait-il la magie de Narcisse pour séduire les foules ? Du ministre fringant au président prométhéen, de la Pyramide du Louvre aux allées du Taj Mahal, des appels populaires aux panoplies militaires, des annonces fortes aux accommodements camouflés, voici enfin ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il s'agit d'un petit essai d'analyse politique dans lequel Arnaud Benedetii, professeur d'université en histoire de la communication, part de la déclaration de François Hollande annonçant son renoncement à sa propre succession, raconte ensuite la débâcle des différents partis traditionnels en France, pour finir par l'étude de la communication d'Emmanuel Macron.
Benedetti démontre tout d'abord que loin d'émerger de nulle part et de révolutionner tous les codes liés à la fonction présidentielle en France, bien au contraire, il accède à la plus haute marche du pouvoir grâce au contexte politique de 2017 et invoque des représentations venant de l'histoire hexagonale.
Sans entrer dans le fond de l'action du président Macron, l'auteur analyse ses discours qui ont pour principales caractéristiques un vocable volontaire mais une sémantique attrape-tout), son mode de communication (une incarnation plus que des paroles et une tentative de mettre à l'écart les médias traditionnels), et finit par le fait qu'ayant érigé son pouvoir sur la base de sa communication, Macron désire la protéger plus que tout, quitte à verser dans certaines dérives vis-à-vis de ceux qu'il considère comme des contre-pouvoirs (méfiance à l'égard des médias, mépris des collectivités territoriales, tentative de contrôler les réseaux sociaux...).
Malgré le manque de références et une première partie dans laquelle l'écriture m'a semblé pompeuse, j'ai apprécié la lecture de ce livre. La démonstration est fluide et, même si Benedetti ne chamboule pas l'analyse médiatique de la communication présidentielle, il va plus loin et ne se contente pas de dire que le discours est attrape-tout (cf. évocations des menaces, références historiques...).
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Parce qu'il est affûté comme la lame communicante qu'il manie, Macron a compris que le plus grand danger qui le guette serait de perdre le contrôle de sa com'. Elle lui a permis la conquête, il l'érige désormais en instrument de son maintien et de sa pérennité. Elle est le noeud gordien avec lequel il a attaché son pouvoir. Ainsi se méfie-t-il au plus haut point des théâtres qu'il ne peut pas contrôler : la presse, pourtant souvent complice, mais dont il n'exclut pas, lui le jeune homme si avisé, qu'elle puisse se retourner ; les collectivités locales, contre-pouvoirs locaux qu'il connaît mal et dont il pressent que filles de la vieille république, elles ne s'en laisseront pas conter par un nouveau monde qu'elles soupçonnent de vouloir les prendre d'assaut, voire de les affamer ; les nouveaux médias et autres réseaux qu'il utilise plus qu'à son tour mais dont il n'ignore pas les facultés hautement dissolvantes pour tout pouvoir qui lie son sort à une hypercommunication. Aussi veut-il tenir la presse à bonne distance, contrôler les collectivités via, entre autres, les finances publiques et décréter le renforcement de l'arsenal législatif sur internet au nom de la traque aux fake news.
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L'imaginaire est au macronisme ce que l'indépendance fut au gaullisme, la grandeur au bonapartisme, la transcendance aux Capétiens : un ersatz de politique, un substitut à la puissance, la certification d'une certaine relégation du politique, le "grand remplacement" du réel par un post-réel. Dans la mécanique macronienne, la fonctionnalité de la com' consiste à fabriquer une "grande illusion", à réactiver le souvenir d'un pouvoir agissant, en majesté, réinvesti par le sacré en lieu et place d'un pouvoir déserté depuis des décennies par la volonté d'agir, qui est pourtant la justification suprême de tout pouvoir.
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Macron, lui, apparaissait comme l'enfant qui vient presque de naître ; son image travaillée, retravaillée le précédait. La com' le produisait - et non ce défilé de très longues années initiatiques, chaotiques, parfois viriles, aléatoires qui accompagnent l'avénement d'un chef. Il était une marque, avant d'être un homme ; une espérance avant d'être une expérience ; une douce rumeur avant d'être une histoire.
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Vidéo de Arnaud Benedetti
l était une fois un pays, la France, qu'avait fait la politique et qui était fait pour la politique. Il en était la terre de toutes les conceptions, raisons et déraisons, passions et pondérations. Ce temps n'est plus. Pourquoi assistons-nous au dépérissement de la politique ? Pourquoi n'assume-t-elle plus et ne protège-t-elle plus ni le peuple et les libertés, ni la nation et les citoyens ? Pourquoi ne résiste-t-elle pas à l'emprise de la globalisation, de l'individualisme et de la technique ? Comment cède-t-elle à la mainmise de la communication, du ritualisme et de l'expertise ? Comment abdique-t-elle son devoir de décision face aux opinions instantanées et volatiles ? Et comment les trois derniers quinquennats ont-ils accéléré le mouvement ?
C'est en mémorialiste impartial et en observateur capital qu'Arnaud Benedetti éclaire ici l'étrange défaite des politiques qui apparaissent déclassés, décrédibilisés, discrédités. En historien qu'il dévoile ce théâtre d'ombres. En chroniqueur qu'il décrypte ses simulacres. En contradicteur qu'il détaille son abyssal bilan qui cumule fractures sociales, désinvestissements civiques, replis communautaires. Et en penseur qu'il nous interroge sur la fragilité de la démocratie.
Voici, en forme de coup de poing, un appel au réveil.
Rédacteur en chef de la Revue politique et parlementaire, Arnaud Benedetti est également professeur associé à Sorbonne Université, ainsi qu'aux Hautes études internationales et politiques. Intervenant régulièrement dans les grands médias écrits et audiovisuels, il est l'auteur de plusieurs ouvrages remarqués, dont récemment le Coup de Com' permanent.
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