Un comics épistolaire !
Pour accompagner ses incroyables dessins,
Lee Bermejo opte pour une forme originale. Aucune bulle, des illustrations pleine page. le texte se limite à une des lettres, elles aussi s'étirant sur une page entière, dans une écriture manuscrite nerveuse et raturée.
L'expéditeur nargue le Chevalier noir, le met devant ses contradictions, le provoque avec mordant.
Peu à peu certaines lettres (de l'alphabet) se transforment, mais le cerveau s'adapte et on continue la lecture (si l'on a pas de difficultés pour lire de base).
Il y a du panache et de l'esprit dans le choix des mots, plusieurs formules uppercuts.
Lee Bermejo présente un Batman vieillissant, fatigué, frappé par ses échecs. Un condensé de sa vie, des coups portés et reçus. Une revue de ses ennemis et des tourments qu'ils lui infligent.
Mais qui envoie ces lettres ?
Les planches sont souvent saisissantes. Lee Bemerjo s'offre une sorte de rétrospective de l'univers Batman, clins d'oeil aux versions précédentes inclus.
S'il est bodybuildé, on ressent l'épuisement du justicier dans les traits de sa mâchoire, de son menton, de ses rictus.
Un écrin de toute beauté pour accueillir le talent graphique de
Lee Bermejo. Son texte, à l'économie, permet de faire monter la tension jusqu'à la révélation, à savoir la signature de l'expéditeur.