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EAN : 9782711879304
304 pages
Réunion des Musées Nationaux (14/09/2022)
4.69/5   8 notes
Résumé :
La réception de l'oeuvre du peintre norvégien Édouard Munch (1869 - 1944) s'est rapidement cristallisée autour d'une seule image, "Le Cri". Son élévation au rang d'icône en a fait une sorte d'écran derrière lequel s'efface l'oeuvre qui l'a permise et lui donne son sens. L'exposition présentée au musée d'Orsay comme le catalogue qui l'accompagne ont pour ambition de montrer l'ampleur de la production artistique de Munch, en explorant son itinéraire - soixante ans de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Edvard Munch (1863-1944)
Un Poème d'amour, de vie et de mort de Claire Bernardi (sept 2022)

Sensationnel ! Prodigieux ! je ne sais plus quel qualificatif pour exprimer cette expo au musée d'Orsay qui s'ouvre pour 3 mois avec comme invité Edvard Munch, le peintre génial norvégien, selon une presse unanime.

Même l'"Humanité" est dans les clous en parlant de la cote marchande de l'artiste. Non je pense que c'est surtout le peintre social qui les a aguichés de la sorte
Il est vrai que les mines patibulaires, fantomatiques d'ouvriers en sortie d'usine sont d'une maîtrise et d'un réalisme inouis.

Avant le siècle, nous avions deux génies là-bas, deux monstres sacrés qui ont fait le tour du monde et imposer leur création comme des pionniers reconsidérant l'Art dans ce qu'il a de plus puissant dans le registre de la vie, de l'amour et de la mort : symbole, réalisme, modernisme. Après eux, le monde de l'Art se chaussera dans des chaussures de géant, le ton crépusculaire sera donné et éclairera par bien des aspects le siècle spectral qui va suivre, le siècle des grandes abominations. Ces maîtres l'avaient prévenu. Que ce soit pas le "Cri" ou par la Nuit d'Arzamas, ces génies des frimas que sont Munch et Tolstoï, vont imposer au monde entier une nouvelle lecture de la vie, ses aspects vivants et ses aspects sombres avec une acuité extraordinaire et par conséquent vont être les plus grands peintres respectivement de la mort. Poussés par une vie trépidente, charnelle, folle, la mort va rôder dans leur vie jusqu'à leur dernier souffle : ils n'auront de cesse de l'apprivoiser comme personne l'un avec sa plume, l'autre avec son pinceau ..

Je lis encore dans la presse dythirambique que Munch est encore méconnu. Bon je ne sais pas ce qu'il faut pour éclairer leur lanterne quand un "Cri" part à 119 millions de dollars au Sotheby's il y a 10 ans, quand les Scream saturent les écrans .. A chaque fois comme un élément de langage qu'on invite un monstre sacré, il est méconnu. Si l'éducation, la culture, n'est pas capable de faire le reste, je ne peux rien pour eux !

l'expo présente : Un poème d'amour, de vie et de mort, en collaboration avec le Musée d'Oslo, réunit une centaine de peintures de Munch qui s'étendent sur 60 ans de sa vie. Ils ont, nos artisans du musée d'Orsay laissé un peu de côté le "Cri" qui est aujourd'hui protégé comme Fort Knox, pour rappeler que d'abord Edvard il ne faut pas l'enfermer dans une image de peintre maudit et qu'il s'employa à vivre malgré la dureté de son sort .. Il en aura croqué du fruit défendu !..

Son école maintenant à Edvard, comme j'ai pris l'habitude de classer ou de donner l'influence plutôt que de donner encore dans le langage : éléments de langage, non il n'est pas inclassable. Il intervient après l'impressionnisme pour le couler ou le dater d'ailleurs, mais pas comme un garnement qui envoie promener son professeur, non c'est un gentleman, de bonne éducation, soyons clairs, on le rattache aux expressionnistes, mais il faut voir que c'est à l'avantage du mouvement qui a trouvé là une figure de proue exceptionnelle même s'il ne participa pas au Pont allemand. Notons au passage que nos Fauves français ont bien aidé objectivement au rayonnement de l'artiste, et on ne pourrait surtout pas dire que le maître n'avait cure de rien. Un vent d'une extrême violence qui vous met tout en mouvement, et arrondit les formes, usure du temps, des tons rouge comme l'hémoglobine se projètent sur des bleus nuit couchant des verts Rembranlt de paysages côtiers et au coeur de cela apparait une face humaine fantomatique peinte à la chaux bien souvent avec un air maladif et angoissant : tel est un peu le paysage de Edvard Munch dans lequel il excelle ..

Cette manifestation d'automne pour les amateurs de senteurs d'huile de lin et de térébenthine comme l'était Saint-Nom la Bretèche pour les golfeurs du monde entier se fend d'un catalogue magnifique que je n 'ai pas encore en main mais que j'ai eu l'occasion d'en feuilleter quelques pages. J'y ai découvert une oeuvre que je ne connaissais pas, ce "Premier cri" avant le "Cri", qui est désignée comme le fleuron de l'expo est une oeuvre de la toute puissance de Munch, je n'ai rien à ajouter, à un moment donné, plutôt que de babiller, il faut s'asseoir sur un banc, prendre son temps, et contempler !.. Et pour moi ce sera un beau cadeau de rentrée, car Edvard Munch me parle comme étant mon peintre préféré, ai-je besoin de le dire ..

Je serais vraiment de mauvaise grâce si je ne mentionnais pas le travail en amont considérable des artisans du musée d'Orsay pour nous offrir ce cadeau royal. Amour, vie, il y a aussi qui pénètre leur activité, forcément. Merci à eux.
Je vous passe les accrochages, les cimaises, les décaissages, l'agencement, les manipulations à plusieurs bras comme autour de la prunelle de nos yeux..PG 29 sept 2022.
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« Dans mon art, j'ai cherché à m'expliquer la vie et son sens – j'ai aussi eu l'intention d'aider les autres à comprendre leur propre vie. »

« le Cri », tableau d'Édouard Munch peint en 1893, a fait le tour du monde. Pourtant, peu de personnes connaissent ce peintre, en dehors des passionnés ou spécialistes de peinture symboliste et expressionniste. le superbe catalogue de Claire Bernardi publié pour l'exposition actuelle du musée d'Orsay m'a été offert. J'ai voulu en savoir plus.

L'imaginaire du peintre est vaste. Ce qu'il veut exprimer dans ses toiles, plus particulièrement dans un tableau nommé « Métabolisme » faisant écho au motif biblique d'Adam et Eve, est une continuité vitale entre humains et nature qui prend corps dans la relation amoureuse entre un homme et une femme. Ce thème de l'amour est développé dans sa naissance, son développement et sa fin, envisagé de manière cyclique. Selon Munch, la nature serait un corps traversé par des humeurs et des énergies, forces d'animation universelles, image de la vie dans un perpétuel recommencement.

La première exposition de Munch à Berlin en 1892 provoque un tollé devant une peinture totalement incomprise. Il devient le pionnier de l'expressionnisme dans la peinture moderne, s'inscrivant dans la lignée de ces artistes qui inventent une nouvelle esthétique faite de couleurs vives, de lumière, marquant l'évolution de l'art du début du 20e siècle.

« La Frise de la vie » est son grand projet artistique. Une continuité entre les oeuvres est le fondement de sa conception cyclique de l'art. « La frise doit être considérée comme une suite de peintures décoratives qui, prises ensemble, entendent donner une impression de vie. ». Les différents âges de la vie sont exprimés à travers les émotions liant les compositions comme la longue chevelure féminine de la couverture du catalogue évoquant les liens de l'homme à la nature. « Ses cheveux s'étaient enroulés autour de moi comme des serpents rouge sang. »
Nous retrouvons dans « La frise de la vie » les toiles les plus importantes de l'oeuvre : le Cri, la puberté, le baiser, anxiété, désespoir, vampire, mélancolie, jalousie, séparation.

« le Cri »
Dans un carnet de notes, Munch écrit plusieurs textes expliquant la création de ce célèbre tableau qui prit forme à la vue d'un paysage qui l'entourait : « … le soleil était en train de se coucher - le ciel est soudain devenu rouge sang - j'ai éprouvé comme une bouffée de mélancolie… j'ai regardé les nuages qui flamboyaient comme sang et épée – j'étais là, tremblant d'épouvante - et j'ai ressenti comme un grand cri infini à travers la nature. »
Ce visage épouvanté, déformé et asexué serait un cri existentiel face au caractère transitoire de la vie, face à l'amour, face au monde et à sa complexité.

En parallèle avec la peinture, tout au long de sa vie, Munch poursuit une activité littéraire : journal, correspondances, essais, poésie en prose. Les thèmes essentiels de sa peinture, tirés de sa propre existence, se retrouvent dans ses écrits : maladie, amour, famille, peur, mort.

Le magnifique tableau « Madone », sacre de la beauté féminine, femme source de vie, me paraît correspondre parfaitement au texte de l'artiste écrit ci-dessous :
« le clair de lune glisse sur ton visage
Empli de toute la beauté – et la douleur – du monde
Tes lèvres sont tels deux serpents rubis
Et pleines de sang comme le fruit cramoisi
Elles s'écartent comme sous l'effet de la douleur
Le sourire d'un cadavre. »

Dans les années 1910, « le Soleil » occupe la place centrale du mur du fond d'un travail décoratif monumental dans la salle de réception de l'université royale Frederik à Kristiana. Cette peinture symboliste donne une vision de la puissance régénératrice de la lumière.

La peinture de Munch est loin d'être ma préférée, mais ce peintre m'a subjugué par son talent, même s'il a parfois un côté désespérant qui peut ne pas plaire.
Il peint des personnes vivantes qui respirent, s'émeuvent, souffrent, aiment et meurt. Au-delà de la forme stylisée, ses oeuvres explorent les sentiments intérieurs et les expériences de la vie. J'ai repensé à Vincent van Gogh : « J'ai compris qu'il ne fallait pas dessiner une main, mais un geste, pas une tête parfaitement exacte, mais l'expression profonde qui s'en dégage, comme celle d'un bêcheur reniflant le vent quand il se redresse, fatigué. »

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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
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Je ne crois pas à l’art dont l’expression n’est pas contrainte par le besoin qu’a l’homme d’ouvrir son cœur. Tout art – littérature comme musique doit être produit avec notre cœur sanguinolent – L’art est notre cœur sanguinolent.

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Je ne peins pas ce que je vois, mais ce que j'ai vu. Je peins et je pense dans le présent. Je vis dans le passé et dans le futur.
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Videos de Claire Bernardi (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Bernardi
Le tableau de Claude Monet, Impression soleil levant célèbre cette année ses 150 ans. Comment la perception des formes, des couleurs et des espaces propres aux impressionnistes influence-t-elle les artistes postérieurs ?
Olivia Gesbert reçoit Claire Bernardi, conservateur peinture au musée d'Orsay et commissaire d'expositions, et Cyrille Sciama, conservateur du patrimoine et directeur du Musée des impressionnismes de Giverny.
#peinture #histoiredelart #impressionnisme
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