Beau sujet d'actualité, "à l'usage de ceux qui croient qu'être intelligent suffit pour décider". le sommaire est appétissant et prometteur avec la subsidiarité, l'urgent ou l'important, le réinvestissement du temps présent, les moissons différées, l'importance du silence et des contextes, la décision courante et la décision stratégique...
L'auteur n'est ni philosophe, ni sociologue, ni épistolier ; sa légitimité, il la reçoit du terrain, du concret, de son expérience de la Grande Muette ; il ne cache pas ses fondations chrétiennes pour regarder le monde et les hommes (et les femmes itou).
Sed contra
J'ai eu du mal avec son style, les références historiques incessantes (Pompidou, Charles VIII, Newton, Guillaume le Conquérant, Thibon,
De Gaulle, Munich...), son avis sur tout (la politique nucléaire d'EDF et des gouvernements, le référendum, le Covid, les LGBT, les frères Vanier, l'invasion de l'Irak, la réforme des retraites, Notre-Dame de Paris...), les citations inopinées (
Descartes, Péguy,
Churchill...). Les phrases sont longues, emboîtées, subordonnées, le style est amphigourique, l'éloquence emphatique, c'est quelques fois obscur, souvent confus, nébuleux, verbeux. L'auteur parle en nous, c'est qui nous ?
"On cherche ce qu'il dit après qu'il a parlé" (in Les Femmes savantes). Peut-être qu'avec un travail de réécriture, cet essai qui fait penser à une salade de fruits se métamorphosera en feu d'artifice.
Je vais quand même lire son ouvrage de 2017 "
Le temps des chefs est venu"