Ce que je ne savais pas encore en lisant pour la première fois les pages dorées d'Elie Faure, c'est que ce philosophe à la culture vertigineuse, cet historien qui dominait l'aventure des races et des peuples, ce poète qui jonglait avec l'art de tous les pays et de tous les temps et traitait les civilisations comme des phénomènes lyriques de la France, n'était pas un esthète filant ses longs loisirs dans quelque gentilhommière de province, mais un petit médecin de quartier parisien, sans fortune, accablé de mille devoirs épuisants, qui ne trouvait pas facilement éditeur, et qui, quand il rendait visite à un malade, s'arrêtait parfois dans l'escalier pour prendre des notes sur ses manchettes. (p. 122)
C'est alors que je fis deux rencontres. La première n'intéresse que moi. L'autre, c'est l'-Histoire de l'Art- d'Elie Faure.
(...)
"l'art est l'appel à la communion des hommes. Nous nous reconnaissons les uns les autres aux échos qu'il éveille en nous..." bienfaisante musique... (...) Le hasard d'une lecture m'apportait un des chants d'amour les plus hauts et les plus confiants qui aient jamais été composés en l'honneur de l'homme. ce que disait Elie Faure dans sa langue souveraine, c'est qu'avec ou sans Dieu, l'être humain est d'essence sacrée. (p; 120)