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Martine Preumont (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782874159855
Luc Pire (04/02/2008)
3.74/5   35 notes
Résumé :
Clothaire, un vieux paysan, raconte... Bien sûr, dans son pays, les choses exceptionnelles et légendaires, les sortilèges et les maléfices sont fréquents. Mais l'histoire qu'il nous compte ici dépasse tout ce qu'il a vécu. C'est l'histoire de Reine, de Tristan, des Berluet et du petit monde qui s'était dessiné dans un passé pas bien lointain, entièrement disparu aujourd'hui. Son histoire. Et si ce n'est pas une histoire d'amour, il veut bien être étendu sur l'heure.... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Il était une fois Clothaire, vieux fermier solitaire, qui avait décidé de se "mettre à parler dans un livre", pour tenir la promesse qu'il avait faite à un ami mourant. Clothaire n'est pas un héros, non, loin de là, mais il en a, des choses à raconter, "des choses exceptionnelles et légendaires, des sortilèges et des maléfices", qui se passent dans son pays "tout remuant de mystères nocturnes". En l'occurrence, il se donne pour mission de nous "expliquer sans détours l'histoire de Reine, de Tristan, des Berluet et du petit monde qui s'était dessiné dans un passé pas bien lointain, entièrement disparu aujourd'hui".
Or donc, nous faisons connaissance avec Alphonse et Nathalie Berluet, couple de fermiers dans lequel Madame fait tourner la marmite – de bon gré – tandis que son inventeur fou de mari bricole un engin censé volant, lourd et énorme, dont le baptême de l'air est prévu dans quelques jours. Puis nous rencontrons un autre couple, Tristan et Reine, laquelle est sous l'emprise d'un sort qui l'oblige à donner toujours plus d'argent à son bourreau pour conserver sa sublime beauté.
Dans son parler simple de paysan, le vieux Clothaire nous raconte ces deux couples et ces deux quêtes, celle de la jeunesse et de l'amour éternels et celle de voler comme les oiseaux. "Et si ce n'est pas une histoire d'amour, [il veut] bien être étendu sur l'heure".
Sous les auspices d'Eros et d'Icare, "Le fusil à pétales" est une histoire tendre et cocasse, imprégnée de merveilleux chevaleresque, à la fois roman de terroir et geste médiévale romantique. Parce qu'il y en a, de l'amour, dans cette histoire, et aussi de l'amitié à la vie à la mort, et de la solidarité, même si cela contrarie Dame Morale. Avec des personnages attachants et émouvants, on oscille sans cesse entre réalisme et imaginaire, naïveté et subtilité. Un joli conte profond et poétique, où la nature affleure à toutes les pages : "une entière complicité de toutes les choses de la terre [...]. Ça commençait dans les racines, à l'étage où les larves et les germes bouillonnent, et ça finissait très haut dans le ciel dépouillé, quelque part où l'oeil ne pouvait distinguer qu'un plafond de cobalt". A lire et à ressentir.
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André-Marcel Adamek est un écrivain à part, capable à travers ses romans de créer un monde hors du temps, un espace où se côtoient hommes, légendes et rêves avec une fluidité et un lyrisme particulier.

Le lecteur imagine fort bien les "gueules " de ses personnages , elles lui apparaissent avec réalisme et avec l'impression de vivre avec elles .
Dans le fusil à pétales, Clothaire, un vieux paysan écrit, parce qu'il l'a promis , l'histoire de son voisin et ami, Alphonse Berluet ,un peu agriculteur et surtout inventeur de machines volantes et de sa femme Nathalie .
Il raconte l'arrivée dans le hameau de Tristan, une figure de chevalier d'une autre époque avec son épée nimbée de mystères et dont le langage m'a évoqué un instant Les visiteurs .
Il nous fait rêver avec l'apparition de Reine, à la blonde chevelure et à la beauté éblouissante.

Pays de sortilèges et de maléfices dans lequel le lecteur se laisse emporter .
Magnifique et magique moment !
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Ah, il a eu bien raison de l'écrire son livre, Clothaire. C'est son ami Raspal, au crépuscule de sa vie, qui le lui a fait promettre. Lui seul est capable de raconter. Clothaire, un paysan célibataire allant « sur ses soixante », ne s'est pas trop fait prier d'abord. Et puis une promesse à un mourant doit être tenue. Parce que le Clothaire, il a le respect de ses amis. Et c'est ainsi qu'il achète de beaux cahiers et couche sur papier cette incroyable histoire d'amour et d'amitié.
Bon attention, bien loin d'être un roman à l'eau-de-rose, vous serez propulsé au pays d'Aiglepierre, parsemé de fermes, prairies et forêts, aux côtés de Clothaire le narrateur, Alponse et Nathalie, Tristan et Reine. Rencontres inattendues, chevaliers médiévaux prêts à tout pour retrouver une épée mystérieuse, magie et sortilèges, se mêlent au terroir et aux personnages fort fort attachants.
On ne peut qu'aimer les rêves fous d'Alphonse, inventeur avant d'être fermier, le cerveau toujours en ébullition, avide de s'envoler dans les airs, Nathalie son épouse, forte et généreuse, prête à tout pardonner, Tristan, jeune homme si calme et semblant être sorti tout droit d'un conte et Reine aux longs cheveux d'or et à la beauté éblouissante.
Tous, des gens de peu comme on dit, vont vivre une aventure extraordinaire, où la sorcellerie vient s'inviter dans leur monde bien terre à terre, dont la nature est aussi accueillante et généreuse que leurs foyers. Une chose en amenant une autre, ils braveront épreuves et interdits, sans prétention, avec leur regard affûté et beaucoup d'humour.

Très très bon moment de lecture !
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Ce roman est la plus belle découverte que j'aie faite depuis le début de l'année. J'y ai beaucoup ri.
Plusieurs thèmes s'en dégagent, la machine qui coince, la jeunesse éternelle, le voyage dans le temps, la nature superbement décrite…

C'est à la fois un roman fantastique, un roman du terroir, une romance, un roman d'aventures, ou un conte … C'est teinté de merveilleux et de poésie. Des chevaliers du moyen-âge débarquent du passé pour récupérer une épée précieuse que Tristan, un élégant sire, a donné à Reine afin qu'elle puisse guérir son nouvel ami Berluet tombé dans le coma, lors de l'essai d'une machine volante qu'il a inventée.

La langue est pleine de bizarreries et on y reconnaît à la fois l'accent de nos régions, les expressions de chez nous, et rarement certains parlers médiévaux. J'ai passé un moment extraordinaire, et comme j'ai aussi reconnu les paysages belges, comme bois, rivière, campagne, je me sentais chez moi. Ce fut un moment de lecture étourdissant.

Je continuerai à lire d'autres livres du même auteur que je viens de découvrir. Ce livre a reçu le Prix Rossel en 1974.
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J'ai relu ce livre avec l'espoir que la maturité m'y fasse trouver plus de sens que dans mon adolescence où il m'avait été imposé en cours de français mais je sors de cette relecture avec un ce même sentiment de perplexité mitigée.

D'habitude, je suis très bon public pour l'histoire: facilement divertie, je sais me prendre au jeu pourvu que le scénario tienne la route, que les personnages soient cohérents et que leurs enjeux aient un peu de fond. Pour l'écriture, par contre, je suis plus exigeante et sévère car lorsqu'on a goûté aux saveurs littéraires des plus grands auteurs, on ne se satisfait plus si aisément d'un vague fast-food.

Ici, curieusement, je me retrouve exactement dans la situation inverse. Je suis fort emballée par l'écriture très typée, visuelle à l'extrême sans être lourde, poétique et presque surréaliste. Les trois personnages principaux, Alphonse, Clothaire et Nathalie, terriblement touchants, sont remarquablement décrits et vivent des émotions d'une justesse surprenante.
Par contre, l'histoire générale me laisse très perplexe. Un peu comme des perles fines enfilées sur un gros fil de jardinier, ces instants remarquables vécus par les personnages sont isolés et décousus, le tout dans un ensemble peu cohérent et très inégal. L'inutilité de cette histoire et l'absence complète de fond sont donc très en contraste avec la beauté de l'écriture et de ces moments-joyaux.

Je ré-essayerai dans dix ans, donc, en espérant que le déclic me vienne, finalement.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'été s'évanouissait doucement: les premier brouillards s'étaient élevés de la terre et chaque matin, un écran de vapeur déformait le profil des collines. Vers neuf heures, le veut du sud surgissait de l'horizon invisible. Il roulait dans les feuillages, aspirait la rosée, pourchassait les brumes. Et alors le soleil apparaissant comme une lanterne dans l'air trouble. Et puis, le vent du Sud prenait un nouvel envol. Il passait en sifflant sur les crêtes de la forêt et s'élevait à la verticale. Bientôt, le ciel était lavé et c'était comme un grand lac tranquille, sans remous, avec des rivages d'arbres musiciens et de prairies désertes.
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- A l’attaque ! qu’il a hurlé.
(…)
- Hargneux ferrailleur ! Tonneau ! Bidule !
L’épée a sifflé à deux doigts de son crâne.
- Ah saligaud tout masqué ! Ah frigo ! Ah carapace !
Attrape, pompe à purin !
Il venait de lui lancer un débris de cruchon.
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Et pourtant, on les voyait, les oiseaux. Les mésanges embusquées dans les haies, avec un reflet d’opale dominant leurs pastels de plumes, les bouvreuils et leur collier de sang, les choucas avec leur profil triste découpé en noir dans la rousseur des peupliers. Ils étaient là comme chaque matin, à la même place et dans la même attitude mais silencieux et comme empaillés. Les abeilles on les entendait pas non plus, d’habitude si matinales et bourdonnantes. Elles restaient suspendues aux pistils, parfois engouffrées à plusieurs dans le même calice, gelées ou aveugles, aussi peu remuantes que des morceaux de paille.
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La campagne entière ressemblait à un musée. On s’y promenait nous cinq comme à travers un album de photographies.
Le vent n’existait plus, et les parfums restaient enfermés dans la terre.
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Je vis qu’un morceau de ciel tournait au bleu passionné, avec des nervures violettes et des nuages poisseux plaqués comme des mains sales sur le fond du jour.
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Videos de André-Marcel Adamek (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de André-Marcel Adamek
Alors que l'hiver approche, tout le village de Marselane attend l'arrivée des saltimbanques pour la traditionnelle fête de la Saint-Luc. Sadim, le montreur d'ours, arrive quelques jours avant l'ouverture de la fête et meurt en pleine représentation. La rumeur circule que les villageois de Marselane l'ont tué. de cette méprise va découler une terrible malédiction que les forains vont prononcer à l'encontre des habitants de Marselane. Les villageois, privés de la fête qui clôture la belle saison, envoient alors deux émissaires pour parlementer avec le prévôt des forains. Alban et Lauric partent pour un périple chargé d'aventures, d'amour et de morts.
Les romans d'André-Marcel Adamek (1946-2011) ont remporté de nombreux prix et ont été largement traduits : "Le Fusil à pétales" (Prix Rossel), "Un imbécile au soleil" (Prix Jean Macé), "Le Maître des jardins noirs", "Le Plus Grand Sous-Marin du monde" (Prix du Parlement de la Communauté française), "Retour au village d'hiver", "La Fête interdite" ou encore "La Grande Nuit" (Prix des Lycéens).
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