Ce sympathique témoignage d'Émilie Bertrand, sorti il y 4 ans, est malencontreusement fort d'actualité avec la pénurie inquiétante de professeurs en France et dans bon nombre de pays européens, telle l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Italie, la Belgique....
J'espère que cet ouvrage contribuera à persuader des jeunes à embrasser "le plus beau métier du monde", et ainsi à réduire le nombre de postes qui restent à pouvoir.
Plus de 4000 cette année rien qu'en France.
Le quotidien "Le Monde" a consacré dans son édition d'aujourd'hui, le 29 août, un excellent dossier à cette question.
Pour être honnête, je dois avouer que ma décision de lire "les tribulations" de la stagiaire Bertrand trouve son origine dans l'appréciation que je porte pour le métier de professeur de pensionnat, collège ou lycée, et dont le rôle et importance pour la communauté sont hélas souvent sous-estimés. Un jugement erroné motivé par des clichés ridicules du genre : les enseignants ont plein de congés !
Émilie Bertrand explique dans son livre gentiment tout le travail en amont et en aval d'une heure de cours et c'est nettement plus de ce que l'on pourrait, n'étant pas de la profession, imaginer.
Considérablement plus donc que la simple préparation d'une heure de cours et la correction des devoirs des élèves.
C'est surtout l'attitude à adopter envers les élèves qui m'a intrigué.
Comment éviter que des élèves, pas le moins motive du tout des bienfaits de l'enseignement, ne "vampirisent" l'énergie du prof.
Le maître mot que l'auteure avance est : "de ne jamais perdre la face" devant eux en classe. Ce qui doit être parfois tout sauf évident.
Comment réagir lorsqu'en plein cours une élève se lève pour aller coller une baffe à une autre élève ?
J'ai bien aimé cet ouvrage avant tout pour la désarmante honnêteté et spontanéité du témoignage de l'auteure comme prof stagiaire de Français pendant une année scolaire dans un lycée non spécifié dans le département de la Marne.
Le chapitre relatif à la veille de sa première heure de cours est à cet égard révélateur : "Comment m'habiller ? Faut-il me maquiller ? Quel sac, quel cartable ? Chaussures à talons ou chaussures plates ?" (Mme Bertrand mesure 1,65 mètre).
Et finalement : "Est-ce que j'ai une tête de prof ?"
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