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EAN : 9782913039858
Le Bélial' (26/10/2017)
3.89/5   14 notes
Résumé :
Australien né en 1961, Greg Egan fait ses début au tournant des années 90 dans la prestigieuse revue britannique Interzone. Il y publie alors une quinzaine de nouvelles en l'espace de quelques années, qui révolutionneront purement et simplement la science-fiction moderne, tant il y fait preuve d'une capacité de prescience sidérante et d'une approche science-fictive en phase avec le monde contemporain vertigineuse, interrogeant tour à tour la nature du vivant, le tra... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les derniers numéros de Bifrost m'avaient laissé sur ma faim. Ce numéro spécial sur Greg Egan démontre que l'équipe du Bélial en a encore sous le pied !
Voyons donc plus en détail le contenu :

Editorial : Olivier Girard y déplore le manque de talents - publiables - français en SF, d'où un sommaire des nouvelles 100% anglophone. Il évoque aussi quelques changements à venir : des nouvelles plus nombreuses dans les prochaines livraisons. A suivre...

La Dernière plume de Matthew Kressel.
Un écrivain se retire pour écrire son dernier roman que personne ne lira. Il reprendra l'inspiration auprès d'une jeune muse. Nostalgie de l'ancien temps qui ne reviendra plus, y est déploré la fin du papier : nous sommes dans la science fiction, si c'est juste pour déplorer les nouvelles technologies, sans autres fondements que la nostalgie... Un texte dépourvu d'originalité sauvé toutefois par un habillage SF plaisant. Mais bon, si je lis de la SF, ce n'est pas pour avoir des textes au thématique de littérature générale. le directeur du Bélial déplore le manque de talent français, ce n'est pas cette nouvelle qui m'a démontré que les anglosaxons font mieux. Comme le dit Egan dans l'interview : "Utiliser la science-fiction pour bricoler des métaphores sur des thèmes familiers revient à la dévoyer ; c'est comme prendre un microscope pour s'en servir de presse-papier. "

La Vallée de l'étrange de Greg Egan
Difficile de résumé sans spoiler, donc passons directement aux thématiques : Qu'est ce qui fait la conscience, l'identité ? Les souvenirs ? L'expérience ? Au delà de la non acceptation des androïdes et de la non reconnaissance de leur existence par la société, Greg Egan nous interroge sur Et si nos souvenirs étaient incomplets, serions nous la même personne ? Serions nous une personne ? Un bon texte au personnage attachant.

La revue donne ensuite la parole à un illustrateur : Caza et à des librairies fantômes ! de quoi voyager dans le temps pour les parisiens.

Arrive alors le spécial Greg Egan. Pas de photo du monsieur, mais un scan de son cerveau, pas si mal !
L'interview est le moment que j'attends le plus à chaque livraison de la revue. Et cette dernière a bien failli ne pas exister, Greg Egan ayant "envoyés chier dès la seconde question de l'interview qu'on avait entrepris de lui consacrer (non non, on a pas les boules) " l'équipe du Bélial. (Plus d infos sur le forum du Bélial). de fait nous avons le droit à une "vieille" interview de 2011. On y côtoie un auteur militant et droit dans ses bottes concernant l'utilisation de la science dans la SF. Un homme qui fait la part des choses entre SF d'émerveillement et la sienne très méthode scientifique. Il apparait cependant par instant comme détenteur de LA vérité, mais n'est ce pas le lot de tout le monde ?
La fin des certitudes, de Philippe Boulier, est l'article qui m'a le plus emporté, décrivant les différentes thématiques et approches de l'auteur. Ayant peu lu de lui, mais lisant régulièrement des avis sur ces textes, je voyais un Greg Egan hard science pur et dur, mais c est aussi un penseur critique sur notre société bien que le sieur s'en défende.
Un article se penche sur la cas Quarante deux, une confrérie secrète organisant des déjeuners entre initiés, et dont il semblerait aurait usé de son influence pour que Greg Egan soit publié en France ! J'avais souvent entendu parlé des 42, sans savoir réellement ce que cela recouvrait, me voilà informé.
Les deux guides de lecture (romans et nouvelles) sont frustrantes à deux titres : les romans les plus abordables sont les moins réussis. Et le guide étant le fait de plusieurs chroniqueurs, difficile de se faire un jugement précis an fonction des goûts et des couleurs des uns et ses autres. On pourra aussi reprocher quelques redondances entre les guides et l'article de Philippe Boulier.
Bref un dossier très instructif et frustrant : l'oeuvre est inabordable pour le simple mortel que je suis. Et en vieillissant, le bonhomme ne met pas d'eau dans son vin car il conseille désormais "que le lecteur ait un crayon à la main pour noter les passages à éclaircir, ou aille sur son site lire un article de vulgarisation scientifique complémentaire et peut-être même nécessaire…"
Pour ma part lire de la science fiction, c'est s'émerveiller et s'interroger sur la société, Greg m'a clairement fait comprendre d'aller côtoyer d'autres auteurs. Dommage car ce traitement science et réflexions sociétales est plus qu'intéressant.
"Je ne suis pas intéressé par les histoires qui invitent le lecteur à rester bouche bée « d'émerveillement » face à la taille de l'univers, aux échelles de temps cosmologiques ou aux étrangetés quantiques, ni par les histoires qui abordent la notion, évidente depuis maintenant longtemps, qu'il n'y a aucun dieu et que nous n'avons aucun but préexistant, comme s'il s'agissait d'une humiliante révélation soulignant notre insignifiance et notre impermanence. La littérature qui se confronte véritablement avec la réalité n'est pas choquée par ce que l'on connaît déjà depuis des siècles. À la place, cette littérature s'émerveille du fait que nous ayons réussi à en apprendre tant au sujet de l'univers, et en savoure les détails.
Une oeuvre d'art qui ne dit rien sur les lois de l'électromagnétisme, la gravité, la mécanique quantique, rien sur l'ancrage physique de la conscience, rien sur le processus lors duquel nous avons appris les lois qui gouvernent tout ce qui nous entoure, cette oeuvre serait pareille à une oeuvre d'art représentant la Terre actuelle mais sans la moindre mention des lois et coutumes humaines, des tensions entre l'individu et la société, des représentations d'une ville, d'un village, d'une forêt ou d'une rivière. Un art qui ne voit pas le véritable environnement dans lequel nous vivons – la réalité physique dans son sens le plus large – serait myope et équipé d'oeillères, quelque chose d'aussi absurde que pathétique."

Roland Lehoucq nous livre un scientifiction sur Des roues dans l'espace
Si vous pensez que certains vaisseaux sont circulaires et tournent sur eux même pour faire joli, je ne peux que vous inviter à lire l'article. le bon professeur Lehoucq va vous expliquer le pourquoi de la chose via les concepts de gravité artificielle, d'impesanteur, d'inertie et de force centrifuge...
Et nous livre un conseil si toutefois vous avez l'occasion d'aller sur ce genre de vaisseau spatial : "Je ne recommande donc pas de jouer au basket ou de faire du saut en hauteur dans une station orbitale" ou bien alors d'avoir un sac à vomi proche !
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Ce numéro de Bifrost consacré à Greg Egan permet de se familiariser avec l'écrivain de Hard-SF. le dossier, complet, soulève quelque peu le voile au-delà de l'auteur et dévoile un homme passionné, positif ainsi qu'un des meilleurs défenseurs de la science dans son rapport à l'homme. Ce panorama a fait sensiblement évoluer ma vision de l'auteur, et il y a bien longtemps qu'un Bifrost ne m'avait pas enchantée de la sorte. J'en ressors avec l'envie de lire du Greg Egan, avec un philtre plus adapaté.

Critique bien plus compléte (et illustrée) sur mon blog
Lien : https://albdoblog.com/2017/1..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Je ne suis pas intéressé par les histoires qui invitent le lecteur à rester bouche bée « d’émerveillement » face à la taille de l’univers, aux échelles de temps cosmologiques ou aux étrangetés quantiques, ni par les histoires qui abordent la notion, évidente depuis maintenant longtemps, qu’il n’y a aucun dieu et que nous n’avons aucun but préexistant, comme s’il s’agissait d’une humiliante révélation soulignant notre insignifiance et notre impermanence. La littérature qui se confronte véritablement avec la réalité n’est pas choquée par ce que l’on connaît déjà depuis des siècles. À la place, cette littérature s’émerveille du fait que nous ayons réussi à en apprendre tant au sujet de l’univers, et en savoure les détails.
Une œuvre d’art qui ne dit rien sur les lois de l’électromagnétisme, la gravité, la mécanique quantique, rien sur l’ancrage physique de la conscience, rien sur le processus lors duquel nous avons appris les lois qui gouvernent tout ce qui nous entoure, cette œuvre serait pareille à une œuvre d’art représentant la Terre actuelle mais sans la moindre mention des lois et coutumes humaines, des tensions entre l’individu et la société, des représentations d’une ville, d’un village, d’une forêt ou d’une rivière. Un art qui ne voit pas le véritable environnement dans lequel nous vivons – la réalité physique dans son sens le plus large – serait myope et équipé d’œillères, quelque chose d’aussi absurde que pathétique.
Greg Egan dans l'interview du dossier
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Mon but initial était d’écrire un conte anti-faustien sur la technologie, notamment à cause de ce cliché répandu qui m’agace : les humains seraient si bourrés de défauts et la technologie serait si corruptrice que cela nous mènerait à la ruine - Greg Egan
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Adam ne pouvait qu'admirer la manière dont elle parvenait à soutenir son regard avec une expression de sympathie tout en lui rappelant que, privé des constructions juridiques qu'il essayait précisément de tirer au clair, il n'existait pas sur le plan juridique.

[Greg Egan - La vallée de l'étrange]
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Utiliser la science-fiction pour bricoler des métaphores sur des thèmes familiers revient à la dévoyer ; c’est comme prendre un microscope pour s’en servir de presse-papier.
Greg Egan dans l'interview du dossier
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Utiliser la science-fiction pour bricoler des métaphores sur des thèmes familiers revient à la dévoyer ; c’est comme prendre un microscope pour s’en servir de presse-papier.
Greg Egan dans l'interview du dossier
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