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sur 1460 notes
Léonie Bischoff aurait pu (dû ?) se passer de mots: sauf quand elle paraphrase ou cite carrément la merveilleuse autrice dont elle raconte une partie de la vie, ils n'ont en fait que peu d'intérêt.

Le fort de Léonie Bischoff, son extraordinaire à elle, c'est son crayon: les graphismes sont somptueux et parlent d'eux-mêmes. Plus qu'un simple récit biographique, le dessin de Léonie Bischoff plonge dans les entrailles et les recoins cachés des mécanismes cérébraux d'Anaïs Nin avec une douceur et un franc-parler, contradictoires et si assortis.

La protagoniste incarne à elle seule l'image de la liberté, de la créativité, de la beauté; elle reflète la complexité des âmes perturbées; elle subjugue, insensée, et corrompt la morale viciée imposée par la masculinité bien-pensante; elle envoûte, enfin, prisonnière de sa propre multiplicité.

Un gros coup de coeur graphique.
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Voici Anaïs, jeune auteure américaine en devenir, installée à Paris et mariée à Hugo. Celui-ci a en partie renoncé à ses rêves d'artiste pour un emploi de banquier qui lui permet de leur assurer le confort matériel. Mais Anaïs s'ennuie et sent bien que quelque chose lui manque pour un épanouissement complet. Elle tient un journal depuis son enfance, à la fois compagnon, exutoire, et psychanalyste. La rencontre d'Henry Miller va lui ouvrir de tout nouveaux horizons.
Je ne connaissais pas l'histoire de cette femme, perturbée par le départ de son père, à la recherche perpétuelle de sensualité et de créativité, distillant les mensonges à chaque homme de sa vie autant par jeu que pour les protéger. Léonie Bischoff nous offre un graphisme singulier, qui semble être réalisé au crayon de couleur. Elle illustre les aventures du réel tout comme l'imaginaire fantasmagorique d'Anaïs. Et l'incarnation du journal dans ce double espiègle est particulièrement réussie.
Une lecture passionnante et troublante.
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Je ne connais que de nom et de réputation l univers d Anaïs Nin, c est l illustration de couverture qui m a attirée, et je ne le regrette nullement;
Les dessins sont beaux, le personnage passe doucement, du moins en illustrations, de la sage et jeune épouse a la femme libérée sexuellement, et a l écrivain ....
C est a la fois plaisant et interpellant, certainement comme la vie et l univers de l écrivain .
Une biographie illustrée qui donne envie d en savoir plus
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Un roman graphique magnifique au niveau des dessins. Je suis restée de longues minutes à suivre les coups de crayons multicolores tellement ils m'ont plu. Les différents aspects de la personnalité d'Anaïs Nin sont mis en valeur très tendrement et j'ai adoré découvrir une femme forte, libre et visiblement talentueuse. le parallèle avec l'oeuvre littéraire manque parfois mais ça donne envie de s'y intéresser.
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Je le dis de suite : cette lecture est une déception.

Le graphisme est vraiment réussi, les dessins suaves, ''crayonnés'' de façon élégante, un très beau travail de ce côté je suis conquise (à un ou deux détails près).

Côté personnage et psychologie, je ne comprends pas l'engouement, les avis parlant d'une femme forte, libre, indépendante... Alors oui Anaïs a eu des amants, elle était une femme sensuelle, connue pour ses écrits érotiques et pour son journal commencé dans son enfance.

Mais, j'ai aussi (et surtout?) vu une femme fragilisée,

Enfin je vous parle du côté histoire, l'accent est mis beaucoup plus sur les coucheries d'Anaïs que sur son travail d'autrice. Je suis donc vite tombée dans l'ennui avec la redondance de ses coucheries donnant lieux à de très jolis dessins, mais à un certain vide dans l'histoire. Il m'a fallu me renseigner après coup pour en apprendre plus sur son oeuvre. En tout cas cette bd à elle seule ne m'a pas donné envie de lire les écrits d'Anaïs, mes recherches nettement plus.

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Je ne peux que commencer par ça : le dessin est fabuleux, hypnotique, et fait presque tomber amoureux des personnages. J'avais déjà beaucoup apprécié le trait de Léonie Bischoff dans le tome de la petite bédéthèque des savoirs qu'elle avait mis en image (celui sur La naissance de la Bible) mais là, elle est à un autre niveau ! Ses choix de mise en image sont parfois envoûtants : toutes les scènes entre Anaïs Nin et son double de papier sont très belles, les pleines pages sont immersives. Et côté histoire alors ? Intrigante, vivifiante, mettant mal à l'aise, la vie d'Anaïs Nin ne peut laisser indifférent. On sent la plongée de Léonie Bischoff dans ce personnage. On comprend aussi la figure qu'Anaïs Nin a pu représenter à son époque et la postérité qu'elle a peu à peu conquise par ces écrits. Ce qui est appréciable, c'est que jamais Léonie Bischoff n'en fait une héroïne du féminisme, ni même un personnage auquel on ne peut qu'adhérer. C'est le portrait d'une femme en quête d'elle-même et de sa liberté qui est proposé, une femme avec ses forces, ses douleurs, ses tâtonnements, ses joies, ses erreurs et ses victoires. Cela ne laisse pas indifférent, et c'est tant mieux.
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Depuis toujours, Anaïs Nin écrit son journal. Je devrais dire « ses journaux ». En effet, il y a la version officielle, qui peut, sans danger, tomber sous tous les regards et un exemplaire secret où elle se révèle sans fard. Elle rêve cependant de publier un roman, mais ce n'est pas chose aisée à cette époque où les seuls artistes reconnus sont des hommes. On le constate bien lors d'un dîner où son activité créatrice est reléguée à l'arrière-plan : une simple occupation pour bourgeoise désoeuvrée. Un convive résume l'opinion commune : « Vous avez des enfants ? - Non. - Vous allez pouvoir vous y mettre maintenant qu'Hugo (son mari) est bien installé à la banque. »
J'ai bien aimé ce roman graphique. Ce qui m'intéresse en elle, c'est son combat pour la libération féminine, au même titre que ceux de Sand, Colette ou Virginia Woolf (entre autres).
J'ai été attiré par le dessin de Léonie Bischoff, dont j'avais apprécié les adaptations de quelques romans de Camilla Läckberg.
Je dois dire que par son aspect graphique, cet ouvrage est une splendeur. Je ne sais pas combien de temps Léonie Bischoff y a consacré, à mon avis, plusieurs années !
La technique est tout à fait originale. Elle dessine avec un crayon à mine multicolore aux dominantes bleu-vert-pourpre. Dès les premières planches, on a le souffle coupé : une seule vignette a certainement demandé des heures de travail : mer déchaînée, ciel envahi de nuages menaçants évoquant des tresses qui rappellent la chevelure impressionnante du double d'Anaïs, l'âme de son journal secret, j'imagine, dont les boucles de gorgone figurent l'imagination tortueuse de l'auteure. Ballotté sur les lames déchaînées, un minuscule esquif va se fracasser sur des rochers, tout comme Anaïs, écroulée sur le parquet parmi des feuillets épars : la création est houleuse et térébrante.
Ce ne sont que les deux premières pages. Léonie Bischoff a l'art d'utiliser mille allégories qui permettent de se figurer l'esprit tourmenté d'Anaïs Nin.
Les vignettes sombres et chargées alternent avec d'autres, très claires et dépouillées. Un univers onirique, parfois cauchemardesque se déploie, fourmillant de symboles tantôt délicats, tantôt inquiétants (fleurs, papillons, yeux, miroirs...) Quelques planches, sulfureuses, sont réalisées à l'aide de ces papiers noirs qui révèlent des couleurs lorsqu'on les gratte. Un moment tragique est rendu par des traits anarchiques dans des tons sombres et froids.
J'aime beaucoup les croquis évoquant le flamenco, où les silhouettes semblent esquissées sans lever la pointe du papier. Elle sont tellement vivantes, animées, qu'on a l'impression de voir évoluer la danseuse.
Ce que je n'aime pas, en revanche, c'est la personnalité d'Anaïs Nin. Sa conception de l'amour est aux antipodes de la mienne. Elle prétend aimer Hugo, pourtant, elle ne refuse aucune expérience sexuelle, même au risque de le désespérer. On le voit effondré après avoir lu quelques pages du journal. Anaïs le rassure : ce ne sont que fantasmes littéraires qui n'ont rien de vrai. Pourtant, la réalité est bien plus vénéneuse. Anaïs n'a pas seulement un double de papier, elle a une âme soeur : Henry Miller, avec lequel elle échange des idées sur un pied d'égalité. Il est également son amant, mais il n'est pas le seul. On dirait qu'elle veut tester toutes les formes de la sexualité, avec tous ceux qui l'entourent : cousin, analystes, amours saphiques ou même incestueuses.
Pour conclure, je dirais que le travail de Léonie Bischoff m'a émerveillé: son album est un pur chef-d'oeuvre. Son adaptation de la vie et surtout de la personnalité intérieure d'Anaïs Nin est remarquable. Mais le personnage lui-même m'a décontenancé et heurté : en même temps fragile, incomprise, pitoyable, torturée, machiavélique, destructrice : elle se sert de ceux qui l'entourent. Des images le montrent bien, qui les représentent, Henry Miller et elle, clouant au mur June (la femme d'Henry), comme un papillon et l'étripant pour se servir d'elle dans leur oeuvre.
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En ces temps pandémiques oppressants, il est doux de plonger dans les eaux troublantes du désir – tant il est exacerbé – de ce roman graphique. Léonie Bischoff évoque un épisode charnière de l'existence passionnante et renversante de la diariste et écrivaine Anaïs Nin, dont l'oeuvre est justement traversée par le désir charnel. Nous sommes dans les années trente, son mari et elle viennent de s'installer à Louveciennes en banlieue après avoir passé trois ans à Paris, puis des années à New-York. Hugo est absorbé par son travail – de banquier – délaissant sa passion pour la poésie, Anaïs s'ennuie. Son statue de gentille épouse de la bonne société lui pèse chaque jour davantage. Depuis l'enfance, elle écrit un journal où elle déverse ses sentiments les plus intimes. Elle aimerait transformer cette écriture quotidienne dont elle est devenue dépendante, en fiction. Écrire un roman… mais ses mots ne la mènent pas là. Et elle sent au fond d'elle « un érotisme auquel elle n'a pas accès ». Elle aime son mari mais une frustration l'assaille. Seule la danse espagnole à laquelle elle s'adonne régulièrement auprès d'un professeur révèle en elle une autre Anaïs, une femme sensuelle emplie d'un désir qui ne demande qu'à bondir. Puis Henry Miller et sa femme June entrent dans sa vie, et la bousculeront à jamais. L'un et l'autre vont faire jaillir d'Anaïs l'ardeur sexuelle tant contenue, la libérer, la dévoiler en une femme à plusieurs facettes. Anaïs se découvre forte et fragile, fascinante et envoûtante, sombre et lumineuse, troublante et troublée, toujours amoureuse… elle multiplie les rencontres et expériences, et saisie la portée des mots sur les sens, de l'esprit sur le corps. Voluptueusement défilent les mots et les dessins délicats et sensuels, la douceur des traits et des déliés aux crayons de couleurs, les mauves les orangés les bleutés, la rondeur des courbes, l'ondulation de la chevelure d'Anaïs et de la mer et son ressac, du souffle du vent – du désir -, la luxuriance de la végétation qui dévore merveilleusement certaines pages jusqu'à l'extase. Un roman graphique élégant sensuel surréaliste poétique amoral… une pulsion de vie.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Il existe des prix avec lesquels nous sommes plus en phase qu'avec d'autres : je suis toujours intéressée par le grand prix de la critique ACBD et par le prix du public du festival d'Angoulême (au nom changeant selon le sponsor de l'année mais qui me correspond généralement plus que le fauve d'or). En 2021, « Anaïs Nin, sur la mer des mensonges » a eu le prix du public du festival d'Angoulême et a été dans les 5 finalistes du grand prix de la critique ACBD, même si le lauréat a finalement été « Peau d'homme » de Zanzim et Hubert. C'est donc avec un regard très favorable que j'ai débuté ma lecture.
Sur le graphisme, le crayon magique, ce crayon de couleur à mine multicolore, permet de donner une atmosphère particulière, avec une part de hasard dans certains rendus, sachant que si j'ai vu cet accessoire assez souvent utilisé dans les crayonnés pour des dédicaces, je ne me rappelle pas d'une autre oeuvre qui aurait été intégralement réalisée avec cette technique. J'aime qu'un illustrateur explore des voies peu empruntées, deuxième point très positif pour cette oeuvre.
Et puis, il y a l'histoire, celle d'Anaïs Nin, écrivaine et diariste, rédigeant un essai sur D.H Lawrence (auteur de l'Amant de lady Chatterley), mariée avec un banquier, qui lui dit qu'elle doit être artiste pour eux deux, maîtresse d'Henry Miller et de son épouse June, ayant des rapports incestueux avec son père, une relation avec son cousin homosexuel et des aventures avec deux de ses thérapeutes.
Cette biographie retrace la vie d'une femme fragmentée, divisée, utilisant son journal pour se rassembler dans les années 1930 et permet de voir l'évolution des moeurs : ce roman graphique est aujourd'hui récompensé par des prix grand public quand, à l'époque, les oeuvres notamment de D.H Lawrence ou Henry Miller ont connu la censure dans certains pays…
Une bande dessinée de Léonie Bischoff à découvrir. Je pense également lire « l'Amant de lady Chatterley » pour m'en faire ma propre opinion.
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Gros coup de coeur. Cet album m'a permis de découvrir Anaïs Nin que je ne connaissais pas. L'auteur a su présenter avec subtilité et finesse l'univers d'Anaïs Nin et ses différentes personnalités car effectivement Anaïs Nin est complexe et que l'on adhère ou pas à son mode de vie, l'auteur a su avec brio nous montrer sa façon de vivre et de penser. Et esthétiquement, c'est magnifique. L'utilisation du crayon multicolore est géniale, les pleines pages sont sublimes. le trait des dessins est fin et délicat, les visages très expressifs. Les mises en page sont très bien choisies. L'érotisme sous-jacent ne m'a jamais semblé choquant car le dessin sert admirablement le propos.
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