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EAN : 9782383491972
312 pages
Gulf Stream Editeur (19/10/2023)
4.34/5   53 notes
Résumé :
Quand Cléa arrive à Ombelle, petit village perdu dans les montagnes, elle compte bien s'y ressourcer après une première année désastreuse en école d'art.
Mais ce qui devait être au départ une quête d'inspiration se mue en quête de vérité face aux nombreux mystères auxquels elle est très vite confrontée : pour quelles raisons les rares habitants de son âge l'évitent-ils comme la peste ? Pourquoi ne semblent-ils pas pouvoir quitter le village ? Et c'est s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Je remercie Louise et les Éditions Gulf Stream pour l'envoi de ce service presse ! La sublime illustration de couverture de Celi'arts, artiste dont je suis le travail sur Instagram, ainsi que les thématiques de ce roman font éminemment écho à mon propre univers, aussi je ne pouvais qu'aimer ce récit !
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Mon retour : Nous suivons Cléa, qui débarque dans le village d'Ombelle pour renouer avec sa créativité et peindre les animaux de la forêt. Tout comme la pluie sous laquelle elle arrive floute le paysage et délite les contours, nous ne savons pas grand-chose de notre narratrice. Elle a 19 ans, vient de Paris et a décidé cette retraite artistique suite à une année désastreuse en école d'Arts. le genre de personnage transparent ? Eh bien pas vraiment.

Si elle se décrit à peine physiquement, Cléa nous place aux premières loges quant à ses émotions tourbillonnantes. Son désir presque désespéré de renouer avec sa créativité, sa frustration face à ses aquarelles ratées, son incompréhension face aux comportements des jeunes de son âge d'Ombelle, son attirance fascinée pour la belle Alice, sa colère face au comportement tempétueux de Dan…

À peine arrivée à Ombelle, on exhorte à Cléa de ne pas aller en forêt, sans explication. Quel est ce tabou qui englobe la sylve ? La jeune fille aimerait avoir le fin mot de l'histoire, mais auprès de qui ? Blanche Blanchet, chez qui elle séjourne en échange d'aller faire ses courses, se trouve être un personnage haut en couleur, mais fuyant, qui a établi des règles strictes quant au partage des pièces de la maison, jusqu'aux objets minés de post-its.

Cléa tente de prendre son mal en patience. Et quel meilleur moyen que de découvrir l'Atelier, cet espace ouvert à tous les artistes pour y travailler leur art ? Là, elle tombe de nouveau sur Alice, cette artiste diaphane aux somptueuses tenues. Alors qu'elle souhaite se rapprocher d'elle pour nouer des liens, Cléa fait fuir Alice, pire, elle a la nette impression qu'elle lui fait peur ? Elle n'est pas mieux accueillie par Dan et Jude, le premier s'emportant directement à sa vue, et le second l'ignorant. Mais Cléa n'a pas dit son dernier mot, et elle parvient à débuter une amitié avec Alice.

Cela aurait pu être l'histoire toute cosy et enchantante de deux jeunes filles devenant amies et partageant une passion commune pour la peinture, s'il n'y avait eu la forêt et les rêves. Entre le passé flou de Cléa, l'étrange comportement des jeunes Ombellois de son âge à son égard et les légendes de la forêt, ses émotions sont mises à rude épreuve. Est-elle somnambule ? A-t-elle des hallucinations ? Ou est-elle confrontée à la part mystique de la sylve ?

Alors que le temps passe, au gré du changement de saison, son esprit s'embrouille, entre ses visions nocturnes, le trio Alice, Jude et Dan, la réelle raison de sa venue à Ombelle. Tout est étrange et l'oppresse de plus en plus, malgré les moments partagés avec Alice, son rapprochement avec Jude et la présence bienveillante de la truculente Blanche (si vous avez lu la formidable bd La Marche Brume de Stéphane Fert, Blanche ressemble à Blanchette).

Je ne vous dirai pas la légende d'Ombelle, je vous laisse la découvrir, mais sachez qu'elle apporte une touche écologique au récit. Mais pas que, car c'est aussi une histoire mélancolique, triste. Toute cette mélancolie se ressent à travers le personnage de Cléa, mal dans sa peau, au corps mal coordonné, comme ceux d'Alice, Jude et Dan, ces artistes aux rêves enchaînés car ils ne peuvent pas quitter Ombelle. Qu'est-ce qui les retient ? Tout est lié à un drame, duquel découle la légère ambiance thriller du récit.

Sandy Bizzozero ne se contente pas de survoler la personnalité artistique de ses personnages : elle leur offre toute leur profondeur, loin des clichés, apportant des réflexions riches sur la création en général. Que ce soit la peinture, la couture, l'écriture, l'art s'exprime ici à travers divers médiums. La création est aussi vitale que l'air que les personnages respirent. Notamment chez Alice, qui peint tous les jours, travaille ses contenus féministes sur Instagram, et parvient à vendre des peintures. La facette artistique s'entremêle à la quête de soi, aux rêves et aux mensonges. le tout étroitement imbriqué au mysticisme de la forêt et au drame qui réunit Alice, Jude et Dan.

J'ai adoré Blanche et Alice ! Dan aurait mérité, à mon sens, plus de présence et de profondeur, mais cet infime bémol ne désert en rien le récit. Les Larmes des Nymphes m'a ensorcelée, et même si j'avais pressenti certains éléments, j'ai été saisie par la mélancolie prégnante, par les thématiques autour de la création, de la nature, de la quête de soi et l'acception de soi.
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En bref : Les Larmes des Nymphes est une lecture automnale, entre ambiance cosy et mystérieuse, nuancée d'une touche mystique et de valeurs et thématiques fortes. Infusé à l'âme d'artiste, ce récit va vous ensorceler ! Il m'a saisie par sa mélancolie prégnante et ses thématiques autour de la création, de la nature, de la quête de soi et l'acception de soi.
Lien : http://maude-elyther.over-bl..
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Une belle découverte que ces Larmes des Nymphes, qui nous emporte dans une forêt interdite, puisant sans réserve dans les mythes et les peurs ancestrales liées à ce qu'on n'explique pas. Face à ces mystères de la Nature, certains préfèrent s'émerveiller alors que d'autres se heurtent et se braquent ; ainsi naissent les sociétés modernes, avec leurs oeillères et leurs jugements.
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Cléa débarque à Ombelle sans préjugés et avec la volonté de retrouver le goût de la peinture, attirée par le calme pittoresque que ce village perdu dans la verdure a à lui offrir... Mais est-ce la seule raison ?
Non, tu t'en doutes, lecteur curieux que tu es...
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On y aborde avec délicatesse les thèmes universels du respect des traditions et de la Nature, à travers un groupe d'amis unis par un terrible secret. On y parle de passion, de la douleur qu'elle peut engendrer malgré tout le coeur qu'on peut y mettre ; on se demande comment se forger, comment grandir et comment trouver sa place, celle qui nous rendra heureux pour le reste de notre vie...

Et surtout, on s'émerveille des mystères qui gravitent autour de cette Ombelle, jadis ornées d'ombelles virginales, aujourd'hui recouverte du voile sombre de l'amnésie.
J'ai aimé m'y perdre, même si la surprise finale n'en fut pas vraiment une ; j'ai aimé me prendre au jeu des énigmes nimbées de la lumière diaphane des êtres éthérés ; j'ai aimé les questionnements lié à l'égo et à la vie que l'on veut s'offrir, aux difficultés rencontrées, aux barrières que l'on se met.
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Un récit tout en douceur, qui se sert de la tragédie pour étayer son propos, et qui me laisse un sourire aux lèvres.
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🌲Il y a quelques semaines sortait en librairie Les larmes des nymphes chez @Gulfstreamediteur dans la collection écho que j'apprécie énormément de par ses thématiques. Je remercie la maison d'édition pour sa confiance et l'envoi de ce magnifique roman.

🎨C'est donc avec un plaisir non dissimulé que j'ai lu ce thriller puissant et envoûtant teinté d'accent gothique qui m'aura transportée à Ombelle, petit village perdu dans les montagnes.

🪻J'y ai suivi Cléa, jeune peintre à la recherche d'inspiration et avant tout en quête d'elle-même.

Ce qui devait être une retraite inspirante va vite se transformer en une quête de vérité face aux nombreux mystères auxquels elle se retrouvera confrontée.

Alors qu'elle est venue pour s'inspirer précisément de la forêt accolée au petit village montagnard, elle reçoit l'injonction de ne pas s'en approcher. de nombreuses légendes locales semblent mentionner l'existence d'une créature ancestrale errant dans les bois énigmatiques…


🪻J'ai beaucoup aimé la plume fluide et gracieuse de l'autrice qui nous porte jusqu'à un dénouement inattendu et qui incite à la réflexion sur notre rapport à la nature et ses conséquences. Chaque petit détail a son importance et l'univers est très bien décrit. On est de suite transporté à Ombelle et captivé par le mystère qui en émane au travers de ses habitants et de ses légendes.

🎨Ce récit fantastique, mystique et inclusif, traite de thèmes forts tels que l'art, l'homosexualité, l'amitié, la nature, la quête de soi, les rêves, l'amnésie, le deuil et c'est très bien amené au travers de l'intrigue qui ne s'essouffle pas et nous plonge dans des réminiscences intrigantes.

🌲J'ai énormément apprécié que plane sur toute cette histoire, légendes ancestrales et divinité antique. Une ambiance opaque, mystique et sibylline comme je les aime !

🪻Le fait que le récit alterne entre la réalité et les songes énigmatiques et envoûtants de notre protagoniste est vraiment plaisant et donne un côté onirique qui m'a totalement conquise.


🎨On y retrouve des personnages hauts en couleur, secrets, ambigus et porteurs de valeurs. On y parle d'art, de légendes, de la nature, de sentiments et on passe un moment lecture agréable entre chimères et réalisme bercé par l'ambiance allégorique et pesante qui nous envoûte tout en nous ouvrant l'esprit et les yeux sur des sujets d'actualité.

🌲Je suis ravie par cette découverte que je vais mettre à disposition de mes filles dans la bibliothèque familiale puisqu'il s'adresse à un lectorat de 13 à 15 ans mais dont je recommande la lecture à tous les amateurs du genre. Les illustrations magnifiques et la mise en page soignée apportent un réel plus à ce beau livre objet.

🎨Un thriller fantastique, mystérieux et percutant, à déguster sous un plaid avec quelques cookies, les yeux rivés sur la forêt…

✨️Si ce n'est déjà fait, découvrez le secret des larmes des nymphes et plongez dans ce récit où amitié et merveilleux côtoient mystères et mensonges !

🌲Tenté-es ?


🗝 adolescents, quête ,homosexualité, art, forêt, légende, nymphe, amitié , diversité
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Ebook reçu en service presse, merci @gulfstreamediteur pour l'envoi !

Rien qu'en lisant le résumé et en voyant la couverture j'étais hypée ! Cette histoire me tentait bien et je trouvais qu'elle convenait parfaitement à cette période. Je peux vous dire que j'ai adoré. Pourtant c'est une histoire assez lente mais l'ambiance est juste parfaite et se ressent très bien.

Dès que Cléa arrive dans le petit village, on sent qu'il y a des choses étranges mais on ne sait pas vraiment quoi penser vu que certains personnages agissent bizarrement avec elle mais que d'autres réagissent tout à fait normalement. Il y a aussi cette forêt qui semble parfois belle parfois pesante. On est toujours à se douter de choses mais sans vraiment savoir concrètement ce qu'il se passe et quels secrets nous sont cachés. L'ambiance est vraiment prenante.

Autant on ressent l'ambiance, autant on ressent ce que vit Cléa. Elle aussi se sent perdue, elle ne sait quoi penser des habitants et surtout des autres personnages qui la traitent bizarrement. Petit à petit, certains changent de comportements et les choses évoluent, en mieux enfin c'est ce qu'on croit mais ça ne l'est peut-être pas réellement… Je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ces personnages particulièrement Jude et Alice. La légende du village est belle et triste. Tout ce qui en découle m'a touché.

Autre point important au niveau de l'histoire, c'est que beaucoup de choses tournent autour de l'art, la créativité mais aussi la confiance en soi. J'ai beaucoup aimé ces aspects et cela m'a même donné envie de me remettre au dessin. Après avoir lu ce bouquin, on a l'impression d'avoir été dans une bulle qui faisait du bien, un endroit où chacun avait sa place et pouvait créer ce qu'il voulait mais aussi être lui-même.
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Ohlala quel coup de coeur ! Déjà que la fin m'a fait pleurer, j'en ai aussi eu des larmes d'émotions de refermer le livre… autant dire que ce n'est pas souvent que ça arrive.

C'est bien simple, j'ai absolument tout aimé dans ce roman. Pourtant, c'est un récit jeunesse écrit à la première personne, donc ce avec quoi j'ai le plus de mal habituellement, mais c'est passé tout seul tellement c'était bien écrit, bien narré et fluide. En quelques mots et hop, j'étais aux côtés de Cléa.

Il faut dire que les thèmes me parlent beaucoup : la forêt omniprésente, son côté mystérieux, sa magie incompréhensible, son aura… et puis parallèlement, les différents thèmes, notamment de l'art qui plane un peu sur tout, qui propose un fil conducteur à l'histoire, puis la quête de soi, les questions identitaires et sociétales, le sujet de la différence, du fait d'être à part…

À côté de ça, les personnages sont vraiment bien écrits, légèrement intrigants tout en étant attachants. Quant au récit, il est très équilibré dans son ton, tout en proposant quelque chose de riche, surtout émotionnellement. On passe d'un début plutôt coloré, avec une dominance assez vive et joyeuse, beaucoup d'humour, sans pour autant effacer le mystère présent dès le départ et qui prend peu à peu possession de l'intrigue.

C'est très très prenant, à ne plus en lâcher le livre, tout m'a semblé bien exploité, très juste dans le traitement, et pour finir, je soulignerais une dernière petite chose : bien sûr que j'avais envie de savoir la fin, mais en même temps, j'aimais tellement là où j'étais que j'aurais préféré que ça ne s'arrête jamais pour rester à Ombelle quitte à ne pas avoir la résolution de l'énigme ; et ça, c'est quand même sacrément fort.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Nous, les nymphes, veillons sur la nature. Et pour ce faire, nous sommes douées des dons de vie, de création et de mort. Ce qui a péri ne peut renaître, cependant. La mort est l'une de nos limites: nous pouvons la donner, pas la braver. Et si nous la donnons sans raison, la nature veillera à nous punir.
Ce qui nous lie à elle est à la fois une bénédiction et une malédiction. Notre foyer, celui sur lequel nous devons veiller, est aussi notre prison. Si nous échouons, nous disparaissons. S'ils font mal à notre nature, nous en payons le prix. Elle est notre air, notre sang, notre chance et notre désolation. Nous sommes vouées à l'aimer, à l'honorer.
Parfois, je la hais.
Je peux faire renaître une fleur fanée en quelque chose de nouveau. Mais je ne peux lui rendre sa vitalité. Je peux offrir le corps sans vie d'un lièvre à un loup qui meurt de faim, mais je ne peux les arracher, ni l'un ni l'autre, à une fin inévitable. Autour de moi, tout ne cesse de se flétrir pour renaître autrement. Tout ne cesse de m'abandonner pour revenir sous une autre forme.
Et, quoi qu'il advienne, que ma forêt soit pleine de vie ou qu'un jour ils décident de la dévaster, je ne peux m'en défaire. Il doit toujours y avoir quelqu'un pour veiller sur elle. Et qui d'autre que moi pourrait s'en charger? Mon corps est lié à ces terres, même si mon âme, quelquefois, rêve de s'en échapper.
Par chance, mes petits êtres n'ont pas cessé de me visiter. Ils grandissent, ils ressemblent de plus en plus à leurs ainés qui détruisent toujours tout. Leur apparence me plaît moins. Je n'ai pas osé le leur dire, mais j'ai réfléchi à un compromis. Et, sans surprise, ils l'ont adoré.
Toute magie a un prix, et celle-ci fanera des centaines de fleurs en ombelles, peut-être des milliers. Mais cette perte en vaut la peine.
Venez à moi, mes chers amis, dans vos nouvelles enveloppes plus libres. Venez galoper, voleter, gambader dans ma forêt. Devenez ce que vous n'auriez jamais rêvé possible.
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On n'est pas obligés d'avoir un seul rêve dans la vie. Et on peut en changer. Ou on peut choisir de de le vivre différemment que prévu. La vie c'est pas un scénario tout tracé avec des obstacles qu'on surmonte tous pour atteindre son objectif à la fin. Tu vas peut-être échouer, c'est vrai. Tu vas peut-être faire un burn-out. Vu ton rythme de travail, sûrement même.
Un pâle sourire me répond. C'est déjà ça.
- Et peut-être qu'un jour tu vas finir par détester la peinture.
Comme moi j'ai fini par détester le dessin.
-Mais tu pourras réapprendre à l'aimer, autrement...
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« Ça, on pourrait en parler des heures. Mais mon féminisme, en tout cas, il donne le choix à chacune de s’habiller comme elle le souhaite. En jupe ou pantalon, intégralement couverte ou presque nue. Et il ne décide pas qui est une « vraie » féministe en se basant sur ses vêtements. Le mot « vrai » lui-même, je crois qu’il ne veut rien dire. Au final, tout est une question de perception. Mon vrai, ce n’est pas ton vrai. »
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Je n'ai pas toujours été seule. Je me souviens encore de ces nuits où nous dansions dans les rivières, où nous créions de nouvelles fleurs, de nouveaux plumages pour nos oiseaux, juste parce que nous le pouvions. Tout n'était que chants et rires. Je ne connaissais alors pas le goût de la solitude, ni celui, plus amer encore, de l'ennui. J'aimais exister, j'aimais la nature autant qu'elle m'aimait.
De ces bribes du passé, de ce faible écho qu'il me reste de leurs voix, je ne tire nul réconfort. Seuls demeurent une sensation insupportable de manque, un froid qui me tue lentement.
Pourquoi les miens sont-ils partis? Sans eux, ma maison est devenue une prison dont je ne peux m'échapper.
Je dois veiller sur elle.
Mais qui veillera sur moi?
Qui me sauvera de l'ennui?
Toi, peut-être?
Personne ne pénètre si profondément dans ces bois, d'ordinaires. Tes ainés ne t'ont donc pas mise en garde?
Je devrais te chasser.
Mais je me sens si seule. Et je m'ennuie tant.
Tu en as ramené d'autres? Des petits êtres aussi curieux et courageux que toi.
Et si je vous laissais approcher?
Pour la première fois depuis longtemps, j'ai un peu moins froid.
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Ma vie est une prison.
Une prison d'épicéas et de sapins, de chèvrefeuilles et de primevères. Une prison de terre et d'eau, sous un ciel trop lointain. Et partout ces petites fleurs en ombelle qui me narguent, bouquets de pétales unis par la même tige, quand moi je suis seule à être enracinée ici pour toujours.
Mes petits amis de lumière me parlent de leurs rêves d'avenir, du monde qui les attend. Ils sont si avides de le découvrir.
Et moi, si avide de les suivre.
Mais ma raison d'être me retient ici. Je suis enchainée à la nature qui autrefois m'apportait réconfort et joie. Je la déteste pour de bon, aujourd'hui. Je la déteste autant que je risque de les détester, mes êtres de lumières, quand ils seront finalement partis.
Je ne peux pas les retenir.
Je ne peux pas partir.
Alors, à nouveau, je me retrouverai seule.
Liée à cette forêt pour toujours, car si ce n'est pas moi, qui la protégera?
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