Je remercie Louise et les Éditions Gulf Stream pour l'envoi de ce service presse ! La sublime illustration de couverture de Celi'arts, artiste dont je suis le travail sur Instagram, ainsi que les thématiques de ce roman font éminemment écho à mon propre univers, aussi je ne pouvais qu'aimer ce récit !
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Mon retour : Nous suivons Cléa, qui débarque dans le village d'Ombelle pour renouer avec sa créativité et peindre les animaux de la forêt. Tout comme la pluie sous laquelle elle arrive floute le paysage et délite les contours, nous ne savons pas grand-chose de notre narratrice. Elle a 19 ans, vient de Paris et a décidé cette retraite artistique suite à une année désastreuse en école d'Arts. le genre de personnage transparent ? Eh bien pas vraiment.
Si elle se décrit à peine physiquement, Cléa nous place aux premières loges quant à ses émotions tourbillonnantes. Son désir presque désespéré de renouer avec sa créativité, sa frustration face à ses aquarelles ratées, son incompréhension face aux comportements des jeunes de son âge d'Ombelle, son attirance fascinée pour la belle Alice, sa colère face au comportement tempétueux de Dan…
À peine arrivée à Ombelle, on exhorte à Cléa de ne pas aller en forêt, sans explication. Quel est ce tabou qui englobe la sylve ? La jeune fille aimerait avoir le fin mot de l'histoire, mais auprès de qui ? Blanche Blanchet, chez qui elle séjourne en échange d'aller faire ses courses, se trouve être un personnage haut en couleur, mais fuyant, qui a établi des règles strictes quant au partage des pièces de la maison, jusqu'aux objets minés de post-its.
Cléa tente de prendre son mal en patience. Et quel meilleur moyen que de découvrir l'Atelier, cet espace ouvert à tous les artistes pour y travailler leur art ? Là, elle tombe de nouveau sur Alice, cette artiste diaphane aux somptueuses tenues. Alors qu'elle souhaite se rapprocher d'elle pour nouer des liens, Cléa fait fuir Alice, pire, elle a la nette impression qu'elle lui fait peur ? Elle n'est pas mieux accueillie par Dan et Jude, le premier s'emportant directement à sa vue, et le second l'ignorant. Mais Cléa n'a pas dit son dernier mot, et elle parvient à débuter une amitié avec Alice.
Cela aurait pu être l'histoire toute cosy et enchantante de deux jeunes filles devenant amies et partageant une passion commune pour la peinture, s'il n'y avait eu la forêt et les rêves. Entre le passé flou de Cléa, l'étrange comportement des jeunes Ombellois de son âge à son égard et les légendes de la forêt, ses émotions sont mises à rude épreuve. Est-elle somnambule ? A-t-elle des hallucinations ? Ou est-elle confrontée à la part mystique de la sylve ?
Alors que le temps passe, au gré du changement de saison, son esprit s'embrouille, entre ses visions nocturnes, le trio Alice, Jude et Dan, la réelle raison de sa venue à Ombelle. Tout est étrange et l'oppresse de plus en plus, malgré les moments partagés avec Alice, son rapprochement avec Jude et la présence bienveillante de la truculente Blanche (si vous avez lu la formidable bd La Marche Brume de
Stéphane Fert, Blanche ressemble à Blanchette).
Je ne vous dirai pas la légende d'Ombelle, je vous laisse la découvrir, mais sachez qu'elle apporte une touche écologique au récit. Mais pas que, car c'est aussi une histoire mélancolique, triste. Toute cette mélancolie se ressent à travers le personnage de Cléa, mal dans sa peau, au corps mal coordonné, comme ceux d'Alice, Jude et Dan, ces artistes aux rêves enchaînés car ils ne peuvent pas quitter Ombelle. Qu'est-ce qui les retient ? Tout est lié à un drame, duquel découle la légère ambiance thriller du récit.
Sandy Bizzozero ne se contente pas de survoler la personnalité artistique de ses personnages : elle leur offre toute leur profondeur, loin des clichés, apportant des réflexions riches sur la création en général. Que ce soit la peinture, la couture, l'écriture, l'art s'exprime ici à travers divers médiums. La création est aussi vitale que l'air que les personnages respirent. Notamment chez Alice, qui peint tous les jours, travaille ses contenus féministes sur Instagram, et parvient à vendre des peintures. La facette artistique s'entremêle à la quête de soi, aux rêves et aux mensonges. le tout étroitement imbriqué au mysticisme de la forêt et au drame qui réunit Alice, Jude et Dan.
J'ai adoré Blanche et Alice ! Dan aurait mérité, à mon sens, plus de présence et de profondeur, mais cet infime bémol ne désert en rien le récit.
Les Larmes des Nymphes m'a ensorcelée, et même si j'avais pressenti certains éléments, j'ai été saisie par la mélancolie prégnante, par les thématiques autour de la création, de la nature, de la quête de soi et l'acception de soi.
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En bref :
Les Larmes des Nymphes est une lecture automnale, entre ambiance cosy et mystérieuse, nuancée d'une touche mystique et de valeurs et thématiques fortes. Infusé à l'âme d'artiste, ce récit va vous ensorceler ! Il m'a saisie par sa mélancolie prégnante et ses thématiques autour de la création, de la nature, de la quête de soi et l'acception de soi.
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