Le sablier

C'est le 17 décembre 2018 qu'Edith et Luca sont enlevés par des djihadistes sur la route du Bénin. Ils seront captifs pendant 15 mois, en plein désert, séparément plus de la moitié du temps, toujours dans des campements de fortunes, qui changent régulièrement. C'est un monde qui s'écroule, la peur qui s'installe, le désespoir qui pointe bout de son nez... Et pourtant, Edith, qui raconte dans un livre pour ne pas devoir répéter encore et encore à tous ceux qui lui demandent de raconter son histoire, parvient à s'émerveiller de la robustesse des acacias, à s'intéresser à une araignée tissant sa toile, à écrire des poèmes, à s'inquiéter pour Luca qui n'est pas avec elle, à sourire d'une situation cocasse avec ses gardiens/geôliers...

Quelle femme cette Edith Blais ! Quelle force de caractère ! Une vraie belle personne.

Pour la forme, elle s'accorde bien au fond. Une plume légère tenue par une conteuse poète. Certains des poèmes qu'elle a pu sauver de sa captivité sont retranscrits entre les chapitres et ce sont de bien jolis poèmes, imagés mais très clairs.

Je n'aime pas le terme résilience. Parce qu'aujourd'hui, il est galvaudé, utilisé à toutes les sauces, partout, tout le temps. Bien souvent, il est brandi pour camoufler poliment "vos gueules les mouettes!" par un "mais fais donc preuve de résilience"....

Et pourtant....

Pourtant, à la lecture de ce livre, pour la première fois, je pense vraiment que c'est le seul mot qui me vient à l'esprit: quelle résilience !
Dans le sens noble du terme, dans cette capacité à faire front dans une situation traumatisante, à se reconstruire pour continuer à vivre au-delà de la simple survie... D'ailleurs, avoir lu un tel témoignage renforce mon impression d'indécence quant on exploite ce mot à tort et à travers.

Le premier mot qui me vient au terme de ma lecture, c'est : résilience. La résilience dont fait preuve Edith Blais tout au long de son périple est incroyable. Elle garde toujours son positivisme, son calme. Alors que tout s'écroule d'elle, elle conserve sa force de caractère incroyable. Peu de gens aurait pu réagir ainsi à la solitude et à la peur qui l'affligeaient. Elle est épatante.
J'ai également un GROS coup de coeur pour sa plume. Elle écrit avec une telle douceur, un tel charisme, qu'on se sent enveloppé par ses mots. J'espère de tout mon coeur retrouver un jour sa plume. Je veux à tout prix la relire, que ce soit dans un récit de voyage, un recueil de poésie, ou peu importe, tant que je peux relire quelque chose qui vient d'elle. J'ai été époustouflée par ma lecture. Je la recommande vivement!

Le commentaire de Lynda : COUP DE COEUR!

Cette lecture est bouleversante, on suit Edith et Luca Tacchetto, durant leur détention, et tout est simplement incroyable et touchant à tous les niveaux.
On apprend d'abord à connaître Edith, avant que tout cela ne commence, et puis, ses rencontres, avec plusieurs personnes, et entre autres, Luca.
Et puis c'est l'enlèvement, et à partir de ce moment, vous ne pouvez plus mettre votre lecture de côté, c'est impossible.
Tout d'abord, j'aurai appris beaucoup sur ces groupes extrémistes, leurs façons d'agir, leurs revendications, mais aussi la façon de traiter leurs otages. Cette partie où Edith nous décrit ces groupes, je l'ai lu plus lentement, voulant comprendre vraiment qui ces gens étaient.
La détention, les déplacements, la façon dont ils ont été traités, la nourriture, les geôliers, les traversées du désert. Les rencontres également dans ce désert, comme les femmes du désert, des femmes tenues prisonnières également, et où Edith apprendra ou supposera que sa détention est loin d'être terminée.
Les geôliers, il y en a parmi eux, que l'on déteste d'emblée, qui, il me semble peuvent marquer une vie à tout jamais.
Et puis la fuite, finalement !
Outre les paysages tellement différents de chez nous, les moeurs, également, sont très différents de ce que l'on connaît. Les idéologies de ces personnes tellement extrémistes, que ça en donne des frissons.
Ce que j'ai aimé dans cette lecture, c'est le courage d'Edith et Luca, j'ai aimé que ce récit ne soit pas un récit de lamentations, de désespoir, à tout moment, on sent que les deux s'accrochent à tout ce qui se présente. Cette note d'espoir m'a accompagné tout au long de ma lecture, et qui m'a poussé à faire mes propres recherches sur cette partie du monde, où la liberté ne tient qu'à un fil.
Étant donné que nous savons que tout cela est vrai, cet écrit, frappe encore plus fort. Edith Blais partage avec nous, tous ses moments, ses craintes, ses peurs, ses petites joies, parce que oui, il y en a, et tout ça sans jamais abandonner l'espoir qu'un jour elle retrouvera les siens.
Une lecture qui brasse, qui nous émeut, qui nous apprend.
Bref une lecture qui une fois terminée, restera à jamais gravée dans notre tête et notre coeur !
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..

Cette histoire de séquestration vécue par une québécoise m'a profondément émue. La force de caractère de cette jeune femme et de son compagnon sont remarquables. Écriture impeccable, simple, dénuée d'agressivité et agrémentée par des poèmes et des dessins qui apportent une touche encore plus réelle à leur survie aux mains de djihadistes.

Par ses écrits, Édith m'a permis de mieux connaître ces gens qui ne sont guidés que par leur religion. Leurs conditions de vie difficiles, leur agressivité, leur manque d'éducation et leurs kalachnikovs. Mais aussi le respect pour les otages malgré les conditions inhumaines qui leur ont imposées et leur grand désir de conversion de ceux-ci à l'Islam.

À lire absolument, une superbe leçon de vie, un combat pour la VIE.

Le sablier, de Édith Blais. Quel livre !!! Quelle découverte !!! le récit est passionnant mais bouleversant aussi puisqu'il s'agit d'une histoire vraie. C'est un livre qu'on a bien du mal à poser une fois qu'on l'a commencé. On veut tout savoir, jusqu'à la fin du drame, et l'auteur nous met effectivement dans la confidence.
Un grand Merci à Édith Blais d'avoir eu le courage de nous relater sa triste expérience.
Je suis toujours désolée de lire et d'apprécier les récits autobiographiques de victimes, car je voudrais qu'ils n'existent pas, que la cruauté humaine n'existe pas, pas même en fiction. Cependant la réalité est tout autre. Edith nous l'a bien fait comprendre. Mais son texte est écrit sans amertume, de façon plutôt poétique. Elle ne décrit pas seulement les faits mais aussi ses ressentis et ses stratégies. Malgré sa terrible condition d'otage en plein désert, entourée de fanatiques armés, elle apprécie la nature qui l'entoure, écrit des poèmes, s'efforce de voir les choses de façon équilibrée.
Bravo !!!
Son livre mérite vraiment d'être lu, il est bien écrit, et absolument intéressant.