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Jacques Parsi (Traducteur)Olivier Favier (Traducteur)
EAN : 9782916136073
217 pages
Les éditions du Sonneur (25/05/2007)
4.5/5   2 notes
Résumé :
Comme son frère Camillo, auteur de Senso, Arrigo Boito écrivit des nouvelles, sous l’influence d’Hoffmann et d’Edgar Poe. Des nombreux récits projetés, seuls quatre ont été retrouvés dans des revues diverses. Le Fou noir se présente comme une variation métaphorique sur le bien et le mal, à travers la description d’une fatale partie d’échecs entre un dandy blanc et un révolté noir. Le Poing fermé est une méditation sur le pouvoir de l’argent dans une Pologne à demi f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Publié en 2007 par les éditions du Sonneur, ce recueil rassemble les quatre seules nouvelles d'Arrigo Boito (1842-1918), qui fut aussi poète, mais surtout connu comme compositeur, en particulier d'un opéra d'après le Faust de Goethe, Mefistofele, et librettiste, notamment d'opéras de Verdi.

Trois de ces quatre nouvelles justifieraient à elles seules et pour moi l'acquisition de ce livre, et en particulier "Le fou noir" (1867), la première d'entre elles.
Dans un palace de Suisse, deux hommes, un américain blanc et un jamaïcain noir, vont s'affronter en une partie d'échecs, et ce jeu et les coups que les pièces se portent sur l'échiquier deviennent plus réels qu'une guerre, miroir d'un conflit véritable entre blancs et noirs. Cette histoire fut inspirée à Arrigo Boito par la révolte de Morant Bay, en Jamaïque en 1865, lorsque les noirs, après l'abolition de l'esclavage en 1833, se rebellèrent contre l'oppression et la discrimination dont ils étaient toujours victimes.

«Anderssen combattait avec la science et le calcul, Tom avec l'inspiration et le hasard. L'un faisait la bataille de Waterloo, l'autre la révolution de Saint-Domingue. le fou noir était l'Ogé de cette révolution.»

"Le poing fermé" (1870), nouvelle fantastique, est digne des grands prédécesseurs de Boito dans le genre, E.T.A. Hoffmann ou Edgar Allan Poe.
En Pologne en 1867, un médecin recueille l'histoire extraordinaire d'un mendiant atteint de la plique polonaise, une maladie qui comme cette nouvelle fait se dresser les cheveux sur la tête. Cet homme démesuré et atrocement marqué par la maladie, lui confie l'histoire d'un usurier juif (mettons de côté le temps de ce commentaire l'antisémitisme sous-jacent, à l'époque banal) assis sur le tas d'or qu'il a constitué, rongé et aveuglé par son avarice. Pour compléter sa fortune, il va être victime d'une malédiction qui semble diabolique et qui va refermer son poing, peut-être pour toujours, sur ce qu'il croit être un florin rouge d'une très grande valeur.

«Par une bizarrerie de la mémoire, pendant que j'observais l'homme presque terrible que j'avais en face, j'entendais un bourdonnement incessant dans mon cerveau qui répétait ce fragment du tercet de Dante ou est décrite la damnation des avares et des prodigues :
"Ceux-ci surgiront du sépulcre
Avec le poing fermé et le cheveu dressé".»

La dernière du recueil, "Le trapèze" (1874) est une aventure inachevée, magnifique et fascinante, marquant l'imagination par les visions successivement merveilleuses et décadentes du couple d'amants du cirque, Ambra et Ramàr.
Yao, un mathématicien chinois, raconte à son disciple – par la calligraphie car il est devenu muet – pourquoi le trapèze en mathématiques fut toujours pour lui la cause d'une grande confusion jusqu'à le rendre un jour totalement muet. L'histoire démarre lorsqu'il fut confié, enfant, par sa mère désespérée à cause de la famine à un capitaine de navire. Après une longue traversée pendant laquelle il comprend que cet homme est, non pas ce qu'il semble être mais une incarnation du mal, Yao qui cherche toujours à maîtriser sa très grande sensibilité en lisant et relisant les écrits de Confucius, devient trapéziste-jongleur dans le monde clos d'un cirque de Lima.

Ce recueil est donc une belle découverte très inattendue, romantique et noire.
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Un recueil de quatre nouvelles, qui constituent l'ensemble de ce qu'a écrit l'auteur. Et la dernière est inachevée.

Entre réalisme et le surnaturel, ces nouvelles se situent dans un entre deux permanent et qui fait à mon sens leur intérêt. L'auteur fait naître une sensation de quelque chose d'autre, qui au final n'est pas toujours sûr, mais son hypothèse est presque plus importante qu'une démonstration en bonne et due forme. L'auteur évoque ou situe ses histoires ailleurs, un ailleurs en partie fantasmatique (l'Espagne, la Pologne, l'Amérique du Sud, la Chine…). Raconter des histoire est d'une certains façon faire voyager son lecteur, dans l'espace ou dans le jeu des possibles. Un petit côté rapproche à mon sens ces histoires des contes de Hoffmann

Un charme réel, même si un peu fragile se dégage de ces récits, et je regrette que l'auteur n'ait pas poursuive cette veine. D'autant plus que la dernière nouvelle, qui est inachevée est la meilleure, et que l'envie de lire la suite est forte…Une frustration qui fait que je vais me souvenir longtemps de ce livre. Que je suis contente d'avoir découvert, parce que sans être essentielle, ce fut une lecture des plus intéressantes et plaisantes.
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