On plonge au coeur de Londres dans les années 1980 où l'ère punk règne, sous fond de crise économique, répression policière et émeutes raciales.
Éprise de liberté, la vie d'Elowen bascule le jour où elle désobéit aux ordres de ses parents pour la première fois de sa vie et se rend à son tout premier concert. Cette nuit-là, la lycéenne assiste à un crime commis par Aydan, un jeune punk et se met ainsi en danger. Quelques jours plus tard, elle est agressée par un skinhead avant d'être secourue par le criminel en personne...
Elowen est l'archétype de la petite fille sage : bonne élève, polie, qui n'a jamais commis d'impairs. Mais surprotégée par ses parents, elle a l'impression de vivre dans une prison dorée. Poussée par sa meilleure amie Alya, elle se rend compte peu à peu qu'elle a soif de vivre et veut croquer la vie à pleine dent. Sa rencontre avec Aydan va lui permettre de déployer pleinement ses ailes.... Et réaliser ce qu'il se passe réellement dehors ! Elle s'aperçoit également que bien qu'elle aussi immigrée parmi tant d'autres, sa couleur de peau – blanche – est un privilège car elle n'a pas à subir les préjugés et autres mésaventures.
Quant à Aydan, on découvre tout de suite son côté sombre. Bagarreur, le punk peine à contrôler ses excès de colère et se montre très violent. Et paradoxalement, il charme de par son aspect protecteur, sûr de lui et beau parleur. Toutefois, derrière ses airs arrogants se cachent de profondes blessures dont on ne soupçonne pas l'existence.
J'ai adoré la façon dont est construite leur relation. Si un petit flirt s'impose rapidement, on se rend vite compte que rien n'est gagné : ils sont très différents l'un de l'autre, ils appartiennent à deux mondes bien distincts, et il faut dire qu'Elowen est quelque peu perdue face aux deux facettes que lui montre le jeune homme ! La seule chose qu'ils semblent avoir en commun est l'amour du rock : c'est grâce à cela qu'ils se rencontrent, ils vivent pour la musique et leur passion se ressent d'ailleurs tout au long du roman.
C'est aussi l'histoire de trois amis – Aydan, Shemar & Jason – qui livrent une guerre sans merci aux fascistes accusés de brutaliser les immigrés et les personnes noires vivant à Brixton. de son côté, Elowen reste passive dans un premier temps – d'autant que ses parents, dont le papa est policier, ont leur opinion bien définie sur le sujet – avant de s'engager contre le racisme à sa manière.
L'intrigue est indéniablement prenante. On en oublierait presque le danger qui rôde autour des personnages car on est pris dans un cocktail riche en émotions et rebondissements entre l'ambiance musicale, les querelles amicales et amoureuses et la violence qui règne dans les rues.
S. L. Borowski m'a transporté dans son univers, l'immersion dans les années 80 est absolue. le fait que l'auteure ait introduit des événements réels survenus à l'époque rendent le récit plus réaliste. Les thèmes abordés sont lourds mais je trouve qu'ils ont été traité avec justesse, sans toutefois imposer une atmosphère trop étouffante.
Brixton Love est un hymne à la tolérance, la liberté, la résistance et l'amour. Aujourd'hui plus que jamais, ce récit fait écho à notre société actuelle. Ensemble, les personnages défendent leur conviction et veulent faire évoluer les mentalités.
Conclusion : Réel coup de coeur pour ce livre, je l'ai dévoré en 24 heures. Je n'aurais pas été contre plusieurs chapitres supplémentaires (oui bon il y en a tout de même 25 sans compter le prologue + épilogue) hihi !