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EAN : 9782253077763
408 pages
Le Livre de Poche (07/12/2022)
4.07/5   45 notes
Résumé :
Berlin, novembre 1938, Otto Silbermann est un homme traqué. Plusieurs de ses proches ont déjà été arrêtés, d’autres ont disparu. Plus rien ne s’oppose désormais à ceux qui s’en prennent aux citoyens juifs allemands. Silbermann essaie de fuir le pays. D’une gare à l’autre, son voyage se transforme en course effrénée au cours de laquelle il rencontre d’autres Juifs en danger, des Allemands ordinaires et des nazis déterminés. Mais, quand toutes les portes se ferment, c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Ouawh, c'est une véritable bombe que ce livre-là et ce, dans tous les sens du terme. C'est mon père qui me l'a conseillé et pour une fois, je ne regrette pas de l'avoir écouté, bien au contraire !

Ulrich Alexander Boscwitz était réellement un visionnaire, il savait malheureusement ce qui attendant l'Allemagne, son pays d'origine en 1938 lorsqu'il écrivit cet ouvrage, alors qu'il avait déjà quitté le payé et avait eu bien raison de le faire. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il était juif ? Est-ce un crime ? Bien sûr que non, mais à cet époque-là, cela l'était pour le Reich.

Otto Sibermann est un riche négociant qui prospère dans les affaires avec l'un de ses amis allemands (enfin croyait-il du moins que ce dernier était son ami) mais qui a une trop fâcheuse tendance à jouer à des jeux de hasard et Otto en craint pour son précieux pécule. Alors que les événements se bousculent en Allemagne en 1938 et qu'il n'est plus de bon augure ni d'être juif, ni d'être vu avec un juif, Otto découvre que sa femme, d'origine aryenne, a pu heureusement s'exiler chez son frère qui ne manquera pas de la placer sous son aile. Mais lui, que doit-il faire ? Rester à Berlin ? Cela lui est devenu impossible depuis que son appartement à été mis à sac par les SA. Heureusement, ayant du se résoudre liquider sa précieuse société, il en repart avec quelques somme assez importante, quoique étant persuadé de s'être fait rouler par son ancien équipier. Aussi, pour Otto, ne reste-t-il plus qu'une seule solution : voyager ? Pour affaires ? Bien sûr que non mais simplement voyager pour ne jamais être au même endroit ! Certes, alors que sa tentative de fuite vers la Belgique (pays neutre) a été vouée à l'échec, du moins se console-t-il qu'en voyageant partout en Allemagne, il en devient un sans-domicile fixe, ou du moins son seul domicile étant le train, celui qui le conduit de Dresde à Hambourg, puis de Hambourg à Berlin ou encore à Aux-la-Chapelle. le train, pourrait-il être son dernier espoir de fuite à travers ce pays qui semble sombrer peu à peu dans la folie et ses interminables voyages en finiront-il un jour ? Otto est fatigué,j surtout le jour où il se fait dérober sa précieuse serviette contenant tout l'argent qui lui restait...Fatigué en raison de ne pas dormir dans un vrai lit plusieurs jours d'affilé mais surtout fatigué d'être sans arrêt à l'affût d'un regard qui pourrait lui causer sa perte. Bien que n'étant coupable de rien, Otto, tous comme les nombreux juifs qui ont péri durant cette sinistre période de notre Histoire, était seulement recherché parce qu'il avait le malheur d'être lui !

Un roman-témoignage bouleversant, extrêmement bien écrit et retravaillé sous la plume de l'éditeur Peter Graf, l'on ne peut pas rester insensible suite à une telle lecture ! A lire et à faire découvrir afin que l'on se répète, même si l(Histoire a une fâcheuse tendance à se répéter : Plus jamais ça !
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Allemagne, au lendemain de la nuit de cristal en novembre 1938, Otto Silberman, un entrepreneur juif, craignant le climat délétère et dangereux instauré par les nazis, cherche à quitter Berlin et son pays. Mais il lui faut d'abord régler ses affaires au mieux...Commence alors pour lui une longue pérégrination dramatique dans l'Allemagne secouée par la dictature et le début d'une chasse aux juifs.

Le voyageur est le récit désespéré d'Otto Silberman, un honnête chef d'entreprise, qui a combattu lors de la première guerre mondiale, a servi l'Allemagne avec fidélité et ferveur mais se voit rejeté et pourchassé parce que juif. Sentant que les événements de la nuit de cristal ne sont que les prémisses d'une catastrophe bien plus grande, Otto cherche à fuir par tous les moyens et tente de gagner Paris où son fils y étudie, puis en Belgique...Ce sont surtout des allers et venues en train, de Berlin à Hambourg, en passant par Dresde, Dortmund ou Munich, des voyages incessants et sans aucune logique mais permettant des rencontres tantôt bienveillantes, tantôt méprisantes ou dangereuses. Au fil de ses pérégrinations, ses actes irrationnels se transforment peu à peu en folie irraisonnée et en paranoïa délirante.
Une folie qui s'accentue mais qui lui va lui permettre de s'affirmer tel qu'il est, un citoyen juif allemand qui risque d'être arrêté sans aucune raison et lui permet de dénoncer ce régime qui le condamne.
Le voyageur est un récit fort dans lequel Ulrich Alexander Boschwitz analyse avec brio toutes les pensées d'un homme aux abois, un texte écrit en plein ascension nazie, un témoignage de l'intérieur remarquable.
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Nous sommes en 1938 en Allemagne. Otto Silbermann est un négociant Juif. Les persécutions ont commencé et il cherche à fuir à l'étranger. Sans succès. Alors il prend des trains, beaucoup de trains pour essayer de fuir le pays mais très vite il s'aperçoit de la perte de sens de sa vie. Il a tout perdu et ses amis un après l'autre se détournent de lui. Peu à peu il sombre dans la folie et se fait arrêter.
C'est un roman bouleversant, largement autobiographique. Un témoignage terrible de ce que fut cette période de l'histoire allemande, la nuit de cristal.
Mais beaucoup de gens vivent actuellement dans d'autres pays des situations analogues. Des gens qui sont ostracisés, maltraités, torturés, assassinés, à cause de leurs origines, juste pour ce qu'ils sont. Ils veulent fuir leur situation mais ne trouvent aucune issue à leur tourment. C'est à eux que j'ai pensé pendant la lecture de ce livre. Un livre que je recommande vivement.
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Merci à Babelio , à Masse critique et aux Editions "le livre de poche" qui m'ont permis de découvrir ce titre .
Le voyageur, livre écrit en 1938 par un tout jeun écrivain allemand exilé , publié pour la première fois en 1939 sous différents titres aux Etats-Unis, en Angleterre et en France où Ulrich A Boschwitz poursuit ses études.
Ce n'est que plus récemment que l'Allemagne éditera le roman après de longues années de tergiversations.
Livre proche de l'autobiographie tant il retrace le parcours vécu par l'auteur et prémonitoire, Ulrich A Bosciwitz disparaissant en 1942 suite au torpillage par un sous-marin allemand du bateau sur lequel il se trouvait.
Dès les premières pages, cette histoire et tout particulièrement Otto Silbermann, personnage principal, m'en ont rappelé une autre écrite par G.Flaubert "Bouvard et Pécuchet" sur la croisade entreprise contre la bêtise humaine et universelle, et la soif de vengeance et de revanche.
Une bêtise qu'Otto combat mais qu'il initie aussi par sa fuite en avant sans but, seul moyen qu'il ai trouvé pour échapper à L Histoire.
Ce roman est l'occasion pour l'auteur d'alerter sur ce qui se passe en Allemagne depuis "la nuit de cristal" et les conséquences pour des centaines de milliers de personnes. Un auteur visionnaire sur l'avenir du peuple juif présent en Allemagne et de son devenir, il cite à 13 reprises les camps de concentration.
un visionnaire qui a su anticiper son départ mais qui pour son personnage, candide et naïf le fait hésiter jusqu'à ne plus pouvoir avoir le choix et se retrouve piégé dans des trains sans destination jusqu'au dénouement final.
L'argent, nerf de la guerre tient une place tout aussi importante que la peur, la bêtise ou l'antisémitisme dans ce récit et vaut autant qu'un passeport pour la liberté.
Le voyageur est un livre qui compte dans la compréhension de cette période sombre, au même titre que d'autres avant lui :
Le journal d'Anne Franck
Si c'est un homme de Primo lévi
le pianiste de Wladyslaw Szpilman
et tant d'autres comme devoir de mémoire.




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Allemagne 1938, un homme pris dans la tourmente des événements, son seul tort: être juif. Pour cet ancien combattant, homme d'affaires établi, le monde, son monde s'écroule. Ulrich Alexander Boschwitz nous entraîne, avec son personnage Otto Silbermann dans une course à travers l'Allemagne, de train en train, de gare en gare, d'hôtel en chambre à louer. Que faire lorsqu'il est déjà trop tard et qu'on n'a pas voulu croire et voir ce qui se préparait ?
C'est un livre de rencontres, au gré de son périple, Otto va croiser nombres de ses compatriotes, des convaincus du régime Hitlérien aux juifs en fuite, de femme désirée aux profiteurs.
L'on peut suivre au fur et à mesure du récit le changement d'état d'esprit d'Otto. Citoyen allemand sûr de son bon droit, il va se transformer en être traqué. Après avoir été abandonné par ceux qu'ils croyaient ami, il va à son tour tourner le dos aux connaissances qui lui demandent de l'aide. L'instinct de survie prend le pas sur le reste.
Bon roman sur ce qu'ont pu vivre des milliers de personnes. L'auteur a lui même quitté l'Allemagne en 1935. Il est mort en 1942 dans l'attaque du paquebot dans lequel il se trouvait par un sous-marin allemand.
Merci à Babelio et aux éditions "Le livre de poche" pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'une masse critique.
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critiques presse (2)
LePoint
16 décembre 2019
Comment fuir l'Allemagne de 1938 quand on est juif ? Réponse dans ce récit inédit de Boschwitz. Un chef-d'œuvre écrit dès 1939 par un auteur de 23 ans.
Lire la critique sur le site : LePoint
LeMonde
13 décembre 2019
Ecrit sur le vif, à l’époque des faits, par un romancier de 23 ans s’étant lui-même exilé d’Allemagne trois ans plus tôt, ce ­récit d’une fuite effrénée de train en train exprime avec force la persécution des juifs allemands sous le IIIe Reich. Boschwitz, mort en 1942 sur un navire coulé par les forces nazies, bouleverse avec ce roman illustrant les efforts désespérés d’un homme traqué, son double, pour survivre.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Je ne peux que m'étonner d'être encore vivant, songea-t-il. Qu'on m'ait oublié, je n'y crois plus désormais. Mais peut-être veut-on d'abord nous dévêtir soigneusement, avant de nous massacrer, afin que nos habits ne soient pas tachés de sang et nos billets de banque pas trop froissés; aujourd'hui, on tue de manière économe.
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Il y a encore dix minutes, l’enjeu, c’était ma maison, une partie de mon patrimoine. Et maintenant, je joue déjà ma peau. Comme ça va vite. On m’a déclaré la guerre, à moi, personnellement. Oui, c’est ça. On vient en effet de me déclarer une guerre sans appel, et je me retrouve seul, en territoire ennemi.
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"Il se souvint aussi qu'il n'avait pas dit au revoir à sa sœur et qu'il ne s'était pas assuré du sort réservé à son beau-frère Günther. Pourtant, je pense avoir le sens de la famille, s'étonna-t-il. Il faut croire qu'au bout du compte, un implacable égoïste sommeille en chacun de nous. "
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- Est-il si important de survivre ?
- Ça l'est ! Car survivre, c'est vaincre. L'exploit ne consiste pas à se jeter dans la première crevasse venue, mais à franchir les montagnes. Il faut du courage pour vivre. Pour se suicider, le désespoir suffit.
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Me voilà installé face au siège de ma propre entreprise, se dit Silberman, dont la colère ne cessait de monter, et je ne peux même pas m’aventurer à l’intérieur. C’est à moi qu’elle appartient, à moi seul ! Je l’ai patiemment édifiée, au prix de longues années de dur labeur, mais désormais le moindre apprenti y a davantage son mot à dire que moi ! Je ne peux pas licencier mes employés comme il me plait, mais eux, si ça leur chante, ils peuvent dénoncer à tout moment leur chef et l’envoyer dans un camp de concentration.
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Der Reisende / Le Fugitif d'Ulrich Alexander Boschwitz
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