Merci à Babelio , à Masse critique et aux Editions "le livre de poche" qui m'ont permis de découvrir ce titre .
Le voyageur, livre écrit en 1938 par un tout jeun écrivain allemand exilé , publié pour la première fois en 1939 sous différents titres aux Etats-Unis, en Angleterre et en France où Ulrich A Boschwitz poursuit ses études.
Ce n'est que plus récemment que l'Allemagne éditera le roman après de longues années de tergiversations.
Livre proche de l'autobiographie tant il retrace le parcours vécu par l'auteur et prémonitoire, Ulrich A Bosciwitz disparaissant en 1942 suite au torpillage par un sous-marin allemand du bateau sur lequel il se trouvait.
Dès les premières pages, cette histoire et tout particulièrement Otto Silbermann, personnage principal, m'en ont rappelé une autre écrite par G.
Flaubert "
Bouvard et Pécuchet" sur la croisade entreprise contre la bêtise humaine et universelle, et la soif de vengeance et de revanche.
Une bêtise qu'Otto combat mais qu'il initie aussi par sa fuite en avant sans but, seul moyen qu'il ai trouvé pour échapper à
L Histoire.
Ce roman est l'occasion pour l'auteur d'alerter sur ce qui se passe en Allemagne depuis "la nuit de cristal" et les conséquences pour des centaines de milliers de personnes. Un auteur visionnaire sur l'avenir du peuple juif présent en Allemagne et de son devenir, il cite à 13 reprises les camps de concentration.
un visionnaire qui a su anticiper son départ mais qui pour son personnage, candide et naïf le fait hésiter jusqu'à ne plus pouvoir avoir le choix et se retrouve piégé dans des trains sans destination jusqu'au dénouement final.
L'argent, nerf de la guerre tient une place tout aussi importante que la peur, la bêtise ou l'antisémitisme dans ce récit et vaut autant qu'un passeport pour la liberté.
Le voyageur est un livre qui compte dans la compréhension de cette période sombre, au même titre que d'autres avant lui :
Le journal d'Anne Franck
Si c'est un homme de Primo lévi
le pianiste de
Wladyslaw Szpilman
et tant d'autres comme devoir de mémoire.