Peau d'âne et la princesse qui-pue-du-bec

Quelle belle surprise ce petit conte détourné ! En plus d’aborder des thématiques intéressantes comme le harcèlement et de mettre en avant de belles valeurs (acceptation de soi, tolérance, entraide, courage, bonté, écoute et pardon), « Peau d’âne et la princesse qui-pue-du-bec » propose une histoire aussi agréable que pleine d’humour ! Je remercie les éditions Magnard pour cette découverte, car j’ai vraiment beaucoup aimé !

On va donc suivre les aventures de Peau d’Âne, lorsqu’elle était enfant. L’auteur va concentrer son récit autour de son entrée à l’école des princesses, où la bambine est censée apprendre à devenir une princesse convenable, intelligente et douée de divers talents comme la danse ou la tapisserie. Quel plaisir de retrouver plusieurs héros de contes traditionnels comme le Petit Poucet, Shéhérazade, Raiponce, le Petit Chaperon rouge, Blanche Neige, la marraine fée et bien d’autres individus que je vous laisse découvrir ! Les enfants passionnés de contes seront ravis de reconnaître leurs protagonistes favoris ! Ils seront également amusés de rencontrer diverses créatures imaginaires comme les ogres ou les dragons. Les plus grands apprécieront et comprendront sans doute divers clins d’œil avec les personnages, comme la maîtresse Mme l’Oye ou encore le directeur M. Grimm, ou encore avec les livres lus en classe qui sont le miroir de notre quotidien… J’ai trouvé cette ambiance de contes très sympathique et bien trouvée !

Les princesses ne sont pas aussi douces et gentilles que les livres veulent le faire croire ! C’est notamment le cas avec Boucles-Parfaites et ses comparses, des princesses tyranniques, lâches, vicieuses, cruelles et malveillantes… Ces vipères prennent un malin plaisir à humilier et rabaisser leurs semblables. De plus, les autres demoiselles agissent comme un troupeau de moutons. Ainsi, une fois que Peau d’Âne va oser défendre l’une de ses camarades, elle va s’attirer les foudres de la bande… S’en suivront des méchancetés verbales et autres formes de harcèlement montant progressivement en puissance… Les scènes sont plutôt crédibles : on les imagine aisément se réaliser « en vrai ». Jusqu’où ira Boucles-Parfaites pour anéantir la concurrence ? Comment s’en sortira l’héroïne ? Saura-t-elle compter sur ses amis ou ses proches ? Et qui est cette princesse à l’haleine fétide à laquelle fait allusion le titre ? J’ai aimé découvrir les réponses à toutes ces questions aux côtés de cette héroïne attachante, humaine et courageuse. Son entourage, notamment ses deux oncles protecteurs et à l’écoute, est également intéressant. J’ai presque regretté de ne pas en savoir plus sur chacun d’entre eux !

Nombreux sont à présent les ouvrages dénonçant ce fléau que représente le harcèlement en milieu scolaire. Cependant, je doute qu’ils aient une ambiance aussi fantastique qu’ici ! Ce qui fait la force de ce roman jeunesse, c’est son univers de contes de fées, son humour, ses personnages revisités, ses petites illustrations rigolotes entre les pages, ses belles valeurs, son titre rigolo et son ambiance originale. Ainsi, même si j’ai trouvé la fin juste mais un peu trop rapide, j’ai apprécié cette lecture. Petits lecteurs, bouchez-vous le nez ou retenez bien votre respiration avant de plonger dans ces pages, car vous ne sortirez peut-être pas indemnes de votre rencontre avec cette Princesse qui-pue-du-bec !
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Peau d'âne et la princesse qui-pue-du-bec de Stéphane Botti est un roman jeunesse très intéressant dans le sens où il reste rare de trouver des romans adaptés aux enfants de 7-8 ans qui traitent du harcèlement scolaire.

En empruntant les princesses de nos contes préférés, l'auteur nous propose de suivre l'entrée à l'école de Peau d'âne. Difficile de ne pas passer inaperçu quand on transporte à longueur de journée une peau d'âne sur le dos quand on est entouré de princesses toutes aussi jolies les unes que les autres. Les princesses notamment une certaine Boucles-Parfaites ne sont toutes pas aussi gentilles et naïves que dans les contes que l'on connaît et sauront faire jouer de leur charme pour rester les plus belles de la cour de récréation.

Peau d'âne et la princesse qui-pue-du-bec est un roman qui a le mérite d'exister et qui se lit plutôt bien. Bien que souffrant de quelques maladresses concernant le sujet, il n'en reste pas moins important de le conseiller aux plus grands nombres. A posséder dans toutes les bibliothèques scolaires !

« Peau d'âne et la princesse qui-pue-du-bec » est un roman qui fait du bien ! Il est tout indiqué pour prévenir et parler aux enfants du harcèlement scolaire avant leur entrée au collège, et cela sans être anxiogène. C'est l'un des atouts de ce texte qui choisit de détourner les contes et leurs personnages pour évoquer, l'air de rien, ce thème délicat avec de nombreux clins d'oeil et beaucoup d'humour qui rendent sa lecture très agréable pour un enfant.

La célèbre Peau d'âne est obligée d'aller à l'école des princesses par décret royal. Elle s'y fait des amies : Blanche-Neige, Raiponce, mais surtout Cendrillon avec qui elle partage la particularité de ne pas avoir le look de la parfaite princesse. Leur différence fait rapidement d'elles les victimes de la Princesse aux boucles parfaites et de ses acolytes. Harcelée à cause de son apparence et parce qu'elle défend son amie, Peau d'âne devra apprendre à s'affirmer et à s'aimer telle qu'elle est, puis trouver en elle les ressources pour se défendre sans devenir une harceleuse à son tour ! Tout un programme !

Ce qui m'a beaucoup touché dans ce texte, c'est le parcours de la petite Peau d'âne qui va apprendre à s'estimer et à se débrouiller toute seule. Sur ce chemin, plusieurs adultes vont l'aider, mais sans jamais faire le travail à sa place ! En effet, Peau d'âne a une marraine-fée et deux tontons charmants qui comprennent bien la situation. Tout en veillant sur elle, ils la conseillent simplement et la laissent résoudre son problème relationnel avec son « ennemie ». Bref, ils lui font confiance et lui offrent indirectement de la force ! Madame L'Oye (alias ma mère l'oye !), sa maîtresse agit à la fin avec la même bienveillance lorsqu'elle lui dit : « Je t'accorde une chance ! Mais si les mauvais traitements se poursuivent après ton intervention, tu devras m'avertir afin que les adultes te viennent en aide. »

Ecrit à la première personne, le texte suit la pensée de l'enfant et il me semble juste que Peau d'Âne n'ose pas révéler la vérité aux adultes. Les victimes de harcèlement sont souvent enfermées dans un sentiment de honte et de peur. « Peau d'âne et la princesse qui-pue-du-bec » leur montre qu'ils ne sont pas seuls à éprouver de tels sentiments, que c'est un passage sans doute obligé, mais qu'ils pourront sortir grandis de cette épreuve.
Bien sûr, quand un enfant est victime de violence ou d'une forme de racket sévère, les adultes doivent le protéger, mais la surprotection n'est pas non plus le remède. Il faut observer au cas par cas et ne pas tout dramatiser. Un enfant peut être encore plus ostracisé parce qu'il a « rapporté » aux grands (être le fayot de la classe, ce n'est pas non plus idéal) et, surtout, si on ne lui apprend pas à affronter les difficultés, il peut perdre confiance en lui et en sa capacité à agir. En ce sens, « Peau d'âne et la princesse qui-pue-du-bec » est un divertissement qui offre vraiment une conclusion positive et rassurante à ses jeunes lectrices et lecteurs tout en les amenant à réfléchir sur la justice, l'amitié et le pardon car l'auteur prend bien soin de ne pas être manichéen dans son approche.

Voici un très joli texte que je viens de découvrir ! Dans « Peau d'âne et la princesse qui pue du bec », l'auteur revisite l'univers des contes, en se les appropriant de façon délicieusement personnelle et fantaisiste. J'ai adoré me laisser porter par la plume facétieuse de Stéphane Botti, me remémorer ainsi ces personnages qui ont bercé mon enfance : Blanche-Neige, Cendrillon, Raiponce, Shéhérazade. Sans oublier Boucle d'or, transformée ici avec malice en Boucles-Parfaites. Toutes ces jeunes filles carburent à l'école pour apprendre à devenir de vraies princesses. Mais est-il si simple de le devenir ? L'est-on de naissance comme le pense Peau-d 'âne qui déplore dans les premiers temps que sa gentille marraine l'envoie à l'école comme s'il s'agissait d'une punition ? Ou faut-il se frotter aux autres pour comprendre l'importance de la bonté, de l'empathie et de la différence ? Car ici, c'est bien le thème de la différence que Stéphane Botti aborde avec une finesse, une douceur et un humour décapant. Comment Peau-d ‘âne va-t-elle faire comprendre à la méchante Boucles Parfaites que la pelisse qui la recouvre n'est qu'un apparat et que l'habit, donc, ne fait pas le moine ? La jeune fille y parviendra grâce à son tonton Etienne, amoureux de son autre tonton Paco. Ce duo qui fait aujourd'hui fi des différences a dû se battre dans l'enfance pour faire comprendre combien il est important d'être soi, en dépit du qu'en-dira-t-on ou des commérages. En filigrane, l'auteur aborde de façon très maîtrisée le thème du harcèlement à l'école, de la violence psychologique que cela peut engendrer chez l'enfant. Il évoque l'isolement. le romancier offre des pistes pour ne pas devenir une victime, tenter de retourner la situation, sans perdre pour autant son âme. Car Peau-d ‘âne, se découvrant dans le miroir magique de Blanche-Neige, comprendra l'essentiel. L'importance de rester elle-même, d'être bienveillante, malgré les souffrances passées. Ce texte est une main tendue vers l'autre.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman ! Je l'ai offert à mon neveu de neuf ans, qui l'a dévoré. Un même avis enjoué donc. Un texte à lire de 7 à 77 ans comme on dit. En fouillant, j'ai découvert que l'auteur travaillait avec le théâtre de l'Étoile pliante. C'est un marionnettiste. Un marionnettiste des mots, c'est certain !

Lien : http://letoilepliante.canalb..

"Peau d'âne et la princesse Qui-pue-du -bec"» traite avec beaucoup d'humour de la difficulté d'être soi-même, d'assumer sa singularité. Mais c'est aussi un roman qui parle avec finesse du harcèlement scolaire et de la manière d'y résister. C'est drôle, c'est surprenant. On est tenu en haleine du début jusqu'à la fin en s'attachant à cette protagoniste féminine, figure forte de la quête d'identité.
L'auteur, avec malice, nous plonge dans un univers imaginaire, en miroir à notre réalité, dans lequel les princesses rêvent de vivre l'existence toute simple d'une adolescente d'aujourd'hui. Fantasme et réalité ! Peau d'âne finit par accepter sa réalité et la transcende avec jubilation.
Dans ce roman, les personnages des contes de fées surgissent, en léger décalage avec la vision classique que l'on peut en avoir, et offrent aux pré-ado et adolescents qui liront le livre un nouveau support pour se rêver et se penser tels qu'ils sont.
J'ai été très ému par la fin du livre, l'art d'être positif sans être gnangnan ou moralisateur, c'est tout ce que j'aurais envie de transmettre à des ados !