Midi.
La brousse a l'odeur du foie.
Le noir est plein de gouffres blancs.
Chaque regard est un suicide.
Midi.
La honte a le poids de la fonte
et pèse sur le ciel.
Près de nous naît un arbre,
unique,
transparent.
L'eau ne doit plus mentir
au-delà du ciel guerrier,
où l'adolescence est possible.
Nuit plate aux dents sciées,
des chevilles de gazelle
portent l'aurore noire.
Ce jour qui fut un arbre plein
s'évide
et devient une pirogue d'oreilles.