: Nous allons parler Renard, jeunes lecteurs.
Pour revenir rapidement sur l'image de ce personnage, le renard des histoires et des contes aura toujours été un trouble-fête, un profiteur, un rusé de la chapardise du côté des poulaillers.
On ne peut pas lui faire confiance, jamais (sauf sur certaines histoires en hiver où il réclamera un petit bout d'écharpe. Voir "
Juste un petit bout" d'
Emile Jadoul (Ecole des Loisirs)).
Quelle est cette fameuse voie du renard que l'on nous promet comme une ligne de conduite de samouraï ?
Pas vraiment celle de la sagesse ici (et dans les deux sens du terme pour cette histoire). Non, rien de noble (quoi que, il faudra tout de même se montrer valeureux mais aussi...très malin. Ah! Nous y sommes.).
C'est le petit Simon qui devra s'y coller et rendre un service au renard pour les raisons qui vont suivre.
Oui, il faudra dédommager un renard des torts que le petit Simon occasionnera une nuit en empruntant son image pour faire des bêtises dans son quartier.
Ce renard est un esprit - à priori les fantômes sont ordinairement très actifs dans le quartier du petit Simon, autant que des chats de gouttière qui jouent avec les poubelles la nuit - et Simon, puni dans sa chambre, jaloux de la liberté de l'esprit qu'il aperçoit par sa fenêtre, va se déguiser en renard-pyjama et semer la zizanie en se vengeant de tout le quartier.
On en connaitra pas les raisons de sa punition mais peu importe, la voie de la colère n'est pas toujours bonne conseillère, petit Simon.
Avec "La voie du renard", nous serons invités dans un univers à mi-chemin du conte et de celui de l'aventure héroïque fantastique moderne pour enfants, avec une quête à réaliser pour réparer une faute (sinon c'est le chaos, assurément). le yokaï du renard sommera le petit vilain de lui confectionner un déguisement de garçon pour qu'il puisse revenir faire des bêtises librement. Sinon quoi ? Avec les Yokaï, on ne préféra pas savoir.
C'est une véritable épreuve de courage car pour confectionner ce déguisement de yokaï il lui faudra récupérer de nombreux éléments appartenant à d'autres yokaïs visuellement très impressionnants.
Sans doute que le renard souhaitera le punir un peu de cette façon, par une bonne frousse.
Simon se verra assisté par trois compagnons d'aventure improbables et plutôt absurdes: David le bouclier à pattes, Gilles me tas de poussière et
Bruno les ciseaux. Pas de méga robots géants à l'horizon. Il y aura de quoi rager pour cette humiliation. Nous sommes donc aussi sur une épreuve de patience.
Les auteurs se montreront très divertissant sur les différentes épreuves qui sentiront le pipi de chien, battront furieusement des ailes, possèderont le linge étendu sur la corde ou rugiront comme le dragon.
Comment récupérer d'un dragon quelques écailles,
Vous serez surpris, jeunes lecteurs, de l'astuce.
La fin sera amusante et surprenante pour qui s'attendra à autre chose.
Simon aura t-il réparer sa bêtise et sera t-il toujours puni dans sa chambre ?
C'est à vérifier.
Le dessin surprendra mais jouira d'un charme assez dynamique et fou.
Nous ne le remarquerons pas tout de suite sur l'illustration de
Julien Martinière, juste avant que l'auteur Jean-baptiste Bourgeois nous parle de Yokaï mais nous serons au Japon.
Voyez le temple et le petit pont parmi les pavillons dessinés un peu après.
L'illustration prendra un parti pris artistique, amusant, fantaisie et surréaliste, illustrant les actions mais aussi les pensées aiguisées du petit Simon.
Il y aura un contraste entre les postures innocentes et malicieusement enfantines de Simon face aux différentes incarnations monstrueuses de Yokaï.
Jamais on ne le verra partir en courant, plutôt se baladant négligemment (avec ce droit spécial tard le soir, alors les monstres, rien à fiche, vous pensez!).
Le jeune Simon, ressemblera à tous les petits européens, peut-être que le lieu sera un peu accessoire.
Il y aura aussi pour nous amuser quelques clins d'oeil au monde de l'animé d'inspiration Japonaise dans les premières pages en décoration de chambre d'enfant (qui appartiendront à une autre époque, certainement à la génération des auteurs du livre. Ulysse 31 est une production franco-japonaise par exemple.
"La voie du renard" est un récit facétieux qui pourra évidemment s'inscrire dans la veine des albums bien connus du genre comme "
Max et les Maximonstres" de
Maurice Sendak.