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3,9

sur 1600 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce que j'ai ressenti:…Un tour de force: la poésie au service de la rudesse paysanne…

Le monde rural vous semble dénué de charme? Laissez vous conter Grossir le ciel, par Franck Bouysse, et votre regard va, du tout au tout, changer considérablement…Cet auteur arrive par la force de ses mots, l'impulsion de son talent, à nous rendre vivant, palpitant, déchirant même, l'univers de nos campagnes…Le paysage prendra forme sous vos yeux, l'odeur des champs vous emplira la poitrine, l'humanité de ce roman finira par vous soulever le coeur: oui, il y a tout cela dans ce livre, de l'émotion à l'état brut derrière une plume de poète. Un choc des contraires, la rudesse du monde agricole dans la douceur d'une écriture puissante.

Je crois que tout c'est joué, dans le premier chapitre…Le coup de foudre…J'étais comme hypnotisée par la beauté de ses images qui venaient s'imprégner dans mon imaginaire, la douce musicalité des mots posés, la force du sens qui s'en dégage. Je pense avoir lu au moins une dizaine de fois, ce début de roman, sans mentir, j'en reste encore émerveillée. Dès fois, on bloque comme ça, mais là, c'était juste étourdissant.

Bon, et finalement, (oui, oui, je suis allée au delà de la page 30, j'ai bien voulu aller au delà du coup de foudre des premières impressions…), pour me laisser guider dans cette atmosphère un brin noire, tout à fait humaine, et me laisser conter l'histoire de ses hommes avec une pointe d'asociabilité.

Verdict ?….J'ai adoré! On se plait à suivre ce duo de voisins, dans leur quotidien, connaitre un peu plus de leurs histoires, dénicher les plus lourds secrets dans ce temps suspendu. La vie de nos campagnes a ses reliefs monotones, mais quand le diable guette ses proies, il n'y a plus que des gouffres profonds qui parachèvent ce décor, donnant dans toute sa splendeur, un spectacle de sang électrisant.

C'est l'auteur, qui me l'a écrit dans sa dédicace « Belle balade en compagnie de Gus« …Merci bien, Monsieur Bouysse, elle fut surprenante et inoubliable…Un coup de coeur littéraire!

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Grossir le ciel
pour y mettre les mots qui se taisent,
car ici ce sont des taiseux qui avancent, Gus, Abel, les autres... Mais surtout Gus et Abel...
Dire qu'ils sont taiseux est un doux euphémisme, dans ce paysage oppressant qui semble muet aussi. On tend l'oreille et on se demande si les oiseaux et leurs chants ne se sont pas envolés à jamais de l'autre côté du paysage. Dire qu'ils sont taiseux n'est pas tout à fait vrai, ils finissent par se parler, mais à quel prix ?
Grossir le ciel
pour y mettre deux solitudes paysannes qui se tiennent debout
dans la boue et la neige
et le cri des forêts
et des chiens qui hurlent dans la nuit.
Dans cette campagne cévenole, comme un bout de chemin sans issue, un hameau, quelques fermes se dessinent au loin, il y a encore un peu de vie qui subsiste, qui résiste, qui survit.
Grossir le ciel
pour y mettre de la lumière.
Ici c'est une terre âpre et le ciel d'hiver justement semble tarder à venir aux premières pages pour amener le peu de lumière qui manque, au plus près de l'herbe et du chemin, au plus près des gestes qui avancent à tâtons.
Et pourtant c'est un roman lumineux, un roman noir certes mais un roman lumineux qui tend vers cette lumière presque impossible, qui nous y entraîne comme un fil qui nous tirerait vers la fin du récit, des dernières pages, au travers d'un tunnel où nos pas se perdent,
ou bien c'est peut-être une dernière étoile qui fond dans la nuit.
Grossir le ciel
pour y enterrer le cadavre d'un chien
ou celui d'un faon dont les pieds viennent d'être fauchés par un engin agricole et qui agonise dans les bras d'un paysan taiseux en pleurs.
Grossir le ciel
pour y jeter à la pelle
tous les secrets de famille qui encombrent une existence.
Grossir le ciel
pour y mettre la vie d'un homme
et ce qu'elle a de dense et de fugitive,
ce qu'elle a d'aimante et de douloureuse.
Grossir le ciel
pour y mettre l'enfer et le paradis,
pas celui qu'on imagine, lointain, évanescent ou dantesque, celui d'un autre monde, non cet enfer et ce paradis que les personnages ont sans doute touchés des doigts, effleurés, étreints peut-être le temps d'un battement de coeur, dans le froid de l'hiver, dans le regard d'une femme désirée, d'une mère détestée, le bien et le mal qui gisent sur terre, sans parfois qu'on puisse faire la part réelle des choses.
Grossir le ciel
pour y jeter les territoires de l'enfance
ceux qui font mal, qui ne cicatrisent jamais en dépit du temps et de la neige de l'hiver
et du soleil brûlant de l'été,
malgré les saisons qui passent, immuables.
Grossir le ciel
pour y déposer les morts
tous ces morts qui gisent dans la mémoire
dont l'écho des voix hurle sous des pelletées de terre et de cailloux,
les morts et le vertige des âmes,
mais feront-ils moins de bruit là-haut si loin dans l'envers du décor ?
Grossir le ciel
pour y mettre les phrases de Franck Bouysse
et ces pages grandioses et vertigineuses que j'ai aimées.
Grossir le ciel
pour y mettre encore plus de ciel...
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Deux paysans Gus et Abel au coeur des Cévennes, deux paysans éloignés de tout et de surcroît, deux paysans taiseux. Voilà le décor planté.
Les échanges entre ces deux paysans sont brefs, dénués de fioritures, parfois même hostiles mais malgré tout, on sent entre eu un véritablement attachement.
La vie "tranquille" et la routine quotidienne de Gus et Abel vont être mises à mal par un fait que je ne dévoilerai bien sûr pas ici. Ce nouvel élément va complétement chambouler leur vie et de fait notre lecture !
Dans cette atmosphère bien particulière et pourtant peu avenante, je m'y suis fait une place facilement, sans doute parce que l'écriture est belle et accueillante !!!
La plume de Franck Bouysse nous plonge dans une contrée reculée et nous guide, nous prend par la main sans nous lâcher une seconde, jusqu'au bout du chemin. Nous ne nous perdons jamais, on suit sans hésiter notre guide talentueux. Merci!!!
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Je ne vais faire une énième chronique de ce roman, il y en a déjà tant, je vais simplement partager mon ressenti car je voulais le lire depuis longtemps...

En fait, je ne m'attendais pas du tout à ça : roman noir plus que polar, dans cette campagne reculée, dans les Cévennes, les Doges, où le travail de la terre est dur, où le voisin le plus proche n'est pas très commode. A défaut d'amitié, il existe l'entraide entre les deux hommes, mais les mystères d'Abel sont souvent un frein à la confiance.

Devant son poste de télévision, alors que se déroulent les funérailles de l'Abbé Pierre qu'il aimait beaucoup, Gus se rend quand même compte que les éloges dithyrambiques sonnent parfois faux, et en descendant sa bouteille de prune pour combattre son rhume, car l'hiver est froid aux Doges, il pense à sa propre vie.

Franck Bouysse évoque ici des évènements étranges, mais on est loin du polar, on entre dans le domaine de la souffrance, de l'enfance maltraitée, des parents violents, des taloches pour un oui ou un non, de la haine, à part la tendresse de la grand-mère qui le protège comme elle peut.

Gus n'a jamais compris pourquoi ses parents le haïssaient, se demande ce qu'il a bien pu faire, et les violences et les moqueries continuent à l'école. On devine qu'il y a des secrets de famille lourds derrière tout ceci et cela aboutit un beau roman.

Une scène m'a marquée : la mort de la mère et la manière dont elle est ressentie par Gus et ce qu'il en fait.

Un regard tendre, au passage, au tracteur Massey-Fergusson, qui me rappelle tant de souvenirs : mon grand-père en avait un, c'était son premier tracteur, et il avait remisé le Percheron à l'écurie, ne lui confiant que des efforts pas trop durs pour entretenir sa forme…

J'ai découvert la plume de Franck Bouysse avec ce roman et j'ai vraiment beaucoup aimé l'histoire, les personnages, au caractère bien trempé, comme la nature, qu'il s'agisse de Gus ou de son voisin étrange Abel, ainsi que toute la réflexion sur la dureté de la vie, la solitude, le bon sens de Gus…

Le titre est magnifique, il évoque ces lignées de paysans qui s'éteignent peu à peu et s'en vont « grossir le ciel ».
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Gus, paysan dans une ferme isolée des Cévennes, vit presque comme un ermite, avec pour seule compagnie, son chien Mars, ses vaches, son fusil et son voisin Abel.

À la télé qui grésille et fait de la neige, il parvient à apprendre la nouvelle du décès de l'Abbé Pierre.
L'Abbé Pierre fait partie de sa famille. Une image paternelle ; celui qui prend soin des autres, les met à l'abri de la solitude et du froid. Et Gus en avait bien besoin.

D'habitude il ne pose pas de questions, il regarde les faits sans tenter de les relier, de leur donner un sens. Il vit comme la nature. Mais le jour de ce coup de feu, où la neige se colore de rouge, Gus le taiseux arrête le temps du silence. Il pense, il se souvient, il veut comprendre.

Abel aussi de son côté, malgré le mystère qui l'enveloppe, tente de dévoiler un peu de lui. Il fait des choses qui ne sont pas habituelles. La routine qui réconforte la solitude et voile les souvenirs, est brisée par ce coup de feu.

Un huit clos au coeur de l'hiver dans les Cévennes qui nous étouffe, nous révolte. La fin du roman me gêne. Si on pouvait changer le cours de l'histoire, faire parler ces taiseux avant que le drame ne survienne.
Mais c'est un roman noir, une poésie noire, avec des mots qui font briller les silences, qui percent la neige de lumière, embellissent les taiseux et font grossir le ciel.
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C'est l'hiver en pays Cévenol, la neige recouvre le paysage de blanc, de silence, le froid s'installe.
Quelque part entre Alès et Mende, au lieu-dit les Doges, un coin perdu, vit Gus et son chien Mars, dans la modeste ferme qu'il a hérité de ses parents.
Son unique voisin Abel vit seul, lui aussi, dans une autre ferme à quelques centaines de mètres de là.
Ils sont l'un pour l'autre ce qui ressemblerait le plus, à leurs yeux, à des amis, mais avec des codes qui leur sont propres. Des amis taiseux, des mal-à-l'aise en société, des hommes qui se méfient des mots. Leurs journées sont plutôt routinières dans ce paysage splendide, ils vivent au rythme de leurs bêtes, des saisons, sans grand besoin, sans réel désir. C'est une vie dure, rugueuse comme le vin qu'ils partagent parfois ensemble, comme la terre qui les nourrit, et ça leur va bien.
Et puis un petit grain de sable vient faire sauter la chaîne de cette mécanique relativement bien huilée. Un jour Gus découvre une tache de sang dans la neige. Ça l'intrigue, il s'interroge, le doute s'immisce tout doucement dans leur relation. L'atmosphère entre ces deux taiseux va devenir lourde, oppressante, ils se jaugent, s'observent…
Franck Bouysse est décidemment très fort. Il a l'art de nous entraîner dans une histoire, a priori sans histoire justement, et puis, tout doucement, petites touches par petites touches, il nous enferme avec ces deux-là, on est coincé là-haut dans la neige, coincé dans leur passé, avec leurs fêlures, leurs drames… on ne sait plus à qui se fier, et on s'inquiète nous aussi… Et tout cela est porté par une écriture sensuelle, parfois très poétique, parfois plus brutale, mais toujours très belle…
Vous l'aurez compris j'ai adoré ce livre, je continue ma découverte de cet auteur, et ça m'enchante…
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Les Cévennes haut lieu du protestantisme, c'est aux Doges que vivent Abel et Gus, les deux personnages principaux de Grossir le Ciel de Franck Bouysse.

Ce sont, des paysans taiseux qui cultivent la terre et le bétail, c'est tout ce qu'ils possèdent.

Et oui, ils vivotent, ils sirotent aussi accessoirement du pinard. C'est leur moment à eux, ces deux compères. Quelques centaines de mètres séparent les deux exploitations. Avec les années ils se sont apprivoisés, donnés des coups de main.

C'est la débrouille, l'entraide, comme un petite bougie qui se consume au fil des années.

Je me suis donc engouffrée dans cette lecture durant la canicule, j'ai tenu bon.

Au fil des pages, j'ai apprivoisé ces deux bougres. Ils vivent dans la solitude, l'aprêté de leur quotidien, se battent pour garder leurs lopins de terre si convoités.

Dans cette apparente tranquillité, ça va basculer…

Franck Bouysse nous fait croiser ces deux destins, y donne un sens. Un roman noir, rural, vous ne voyez pas le déclin arriver, mais les événements vont se précipiter et s'accélérer.
Je ne pensais pas qu'il se passerait grand-chose de nouveau à ce stade de la lecture, mais se serait méconnaitre son auteur !

Abel veut alléger son fardeau alors il s'épanche sur Gus qui est abasourdi, qui ne comprend pas, n'adhère pas. La tension est palpable entre les deux hommes.

Cette révélation, ce secret de famille qui les unit c'est comme un mort sans tombeau.

Les esprits s'échauffent et cela va dégénérer…

Abel, Gus où êtes vous ? je vous cherche partout dans mon ciel.

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Je ne m'attendais pas du tout à ça !
Je pensais lire un texte bucolique sur des éleveurs de chèvres en Lozère, au milieu des châtaigniers et des hippies vieillissants, et voilà que j'ai été plongée dans un drame paysan d'une brutale violence.
Je connais les Cévennes, enfin, les Cévennes l'été, et pour moi, c'est un paradis vert et méridional...Sauf que là, c'est une sorte d'enfer...
Gus et Abel, deux paysans sans âge et sans siècle, sont attachés à leur sol de granit et de schiste par des racines insondables, dont eux-mêmes ignorent la profondeur. Et on ne sait pourquoi, le jour de la mort de l'abbé Pierre, le destin se met en marche pour eux. Et le destin a décidé qu'il fallait tout régler maintenant, tout de suite. Les fautes, les secrets, les crimes, les trahisons. Même et surtout ceux dont ils ne sont pas vraiment responsables.
C'est donc une vraie tragédie qui se joue dans un paysage que je n'ai pas reconnu, un paysage dur, de montagne, de neige, de forêt nue.
Original et magnifique.
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22 janvier 2007, décès de l'Abbé Pierre.
Paysan solitaire et bourru de cinquante ans, Gus ne laisse pas pénétrer grand-chose du monde extérieur chez lui, mais cet événement-là le travaille. D'autant que cette date marque un tournant dans sa vie, dans ses relations avec le vieil Abel en particulier.
Ces deux-là sont voisins depuis toujours, mais ne se parlent que depuis vingt ans, ils sont devenus amis comme deux ours taiseux peuvent l'être : « Ils avaient pris l'habitude de mélanger leurs solitudes en buvant un coup, chez l'un ou chez l'autre ». Ils s'entraident pour les travaux agricoles, ils ont la même vie : quelques vaches, quelques veaux, un chien, un vieux Massey-Ferguson, ils vivent isolés, soumis à un climat rude, se réchauffent au feu de cheminée et à coup de gnôle...

Une histoire qui a pour cadre la campagne, la vraie, « un lieu-dit au fin fond des Cévennes ».
Mais il ne s'agit pas d'un 'roman du terroir' pour autant, ni par le style, ni par l'intrigue. C'est beaucoup mieux, à mon goût, sans accent rural forcé, mais bien avec le regard de quelqu'un qui y vit.
Avant d'être happée par le suspense, je suis tombée sous le charme de la plume de l'auteur, de ses descriptions (attitudes du chien, notamment) et de ses dialogues en particulier. Les joutes verbales sont vraiment réjouissantes, même si l'on peut s'étonner du sens de la repartie de Gus, censé être un peu simplet - ou ai-je mal compris la présentation du personnage au début ?

Coup de coeur sur toute la lecture, jusqu'aux vingt dernières pages qui m'ont légèrement déçue. J'aurais sans doute préféré que l'auteur s'arrête un tout petit peu plus tôt, que l'intrigue reste plus simple, plus sobre...

Pour conclure, j'emprunte les mots d'Alain Léauthier (Marianne) : « On n'a pas fini d'en parler, du style Bouysse : charnel, racé. D'un rien, il fait un monde ».
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Ce roman, catalogué policier (plus un thriller, un roman noir, pour moi), tout juste terminé avant que je rencontre son auteur à St Maur en poche, m'a vraiment bien emballée !
J'ai aimé de quelle façon, Franck Bouysse, nous narre son histoire.
Gus et Abel sont voisins, au fin fond des Cévennes.
Leur quotidien, c'est la terre et les bêtes.
Ils se rendent de menus services et causent devant un verre ou deux, de temps en temps.
Une amitié un peu par défaut...
Leur compagnie, ils la doivent plus à leur bêtes et animaux de compagnie. Comme par exemple, Mars, le chien de Gus.
La mort de l'Abbé Pierre semble être le point de départ à certains événements inhabituels...
Abel devient bien curieux, étrange, mystérieux...
Peu à peu, nous faisons connaissance avec ces deux paysans, aux tempéraments bien trempés.
Faits troublants, visites inhabituelles, incidents inquiétants, révélations bouleversantes, atmosphère lourde et oppressante, rythment le quotidien de nos deux paysans, dorénavant !
Laissez vous emporter dans cette surprenante histoire, au coeur du monde rural !
Le style et l'écriture de l'auteur vous séduiront à coup sûr.
Bien triste de quitter tous les personnages, la dernière page tournée...
Et que le titre prenne tout son sens...

Merci, Franck Bouysse, pour le petit moment que nous avons partagé à St Maur. C'était fort sympathique. J'ai très envie de découvrir, maintenant, vos autres romans.
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