Les hommes qui ne se mariaient qu’une fois la trentaine venue, après avoir acquis une certaine expérience de la vie, savaient exactement le genre d’épouse qui leur convenait et, s’ils étaient alors... devenus quelqu’un, n’avaient aucune difficulté à trouver la femme souhaitée.
Certains hommes sont malheureux ou s’ennuient quand ils prennent leur retraite, mais c’est parce qu’ils n’ont pas su trouver de richesses intérieures.
Pour être respecté, de nos jours, il fallait calquer son comportement sur celui des gens avec qui on faisait affaire, savoir ne pas refuser un verre de temps en temps, être capable d’évoquer la « noble expérience » de la prohibition comme s’il s’agissait d’une mauvaise plaisanterie et parler en connaisseur des meilleurs bars clandestins de la ville.
La force, la puissance ne faisaient pas partie de la panoplie habituelle de la féminité ; la force était donc une faiblesse qu’elle dissimulait soigneusement, même à ses propres yeux. Ce n’était pas une malade imaginaire, absolument pas, mais elle gonflait inconsciemment le moindre incident qui acquérait immédiatement des proportions démesurées. Le plus petit bobo prenait des allures d’appendicite ; derrière la plus infime raideur musculaire, se cachait le spectre hideux de l’arthrite, à tout le moins des rhumatismes.
L'infidélité n'est pas ce qui détruit la plupart des couples, mais bien plutôt la jalousie.
Extrait de la conférence "Dialogue entre les morts : Robert Sheckley et Fredric Brown" aux Utopiales 2017 avec J._A.Debats, S.Lainé et X.Mauméjean.