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sur 784 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Bon, je vais détonner. Tant pis, j'assume (sans complexe, un point commun avec l'auteur) l'évaluation globale que je donne à ce livre et qui est mauvaise.
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Pourtant cela débutait bien entre nous. J'ai découvert cet auteur sur Babelio et ce que j'en ai lu ici m'a beaucoup amusé. Je déteste le « politiquement correct », j'ai adoré ensuite regarder Bukowski à Apostrophe (Magique de liberté, entre autre, et le merveilleux « Il a apporté lui-même ses bouteilles » de Pivot est un savoureux pied de nez à toute émission à prétention littéraire, aux bavardages creux…). Je dois avouer aimer les femmes, y compris sensuellement (C'est un « crime » qui n'est pas si rare chez les hommes), comprends très bien qui désire multiplier les rencontres, y compris physiques, ne critique/juge pas qui désire des partenaires jeunes tout en étant vieillissant, ne vois rien de criminel dans les choix de vie de Bukowski, ni même de répréhensible. J'ai pu boire trop un bref temps, écoeuré avant tout par ce qui m'entourait… le feuilleton « Californication » qui est directement inspiré par Bukowski m'a fait rire à de nombreuses reprises et parfois ému… Bref nous aurions vraiment dû nous entendre.
Mais non. Chinasky, le héros du « roman » et « Bulowsky lui-même » comme le précise aimablement la quatrième de couverture à tout lecteur demeuré, est un poète génial même si ivre tout le temps. Il déteste être sans cesse ennuyé par des auteurs sans talent (Cela se comprend), il finance pour partie sa vie en allant faire, ivre car c'est plus supportable en plus d'être dans son essence, des conférences sur ses oeuvres, ce qui l'ennuie (Cela se comprend) mais en profite aussi fréquemment pour se trouver de nouvelles partenaires. Il les préfère jeunes et belles (Cela se comprend). Vu qu'il a 60 ans et passe l'essentiel de sa vie ivre il peine en général à jouir le soir (cela se comprend) et, s'il abuse trop de l'alcool il peut avoir des soucis de bandaison qui font qu'une de ses partenaires l'appelle « cher vieux vermicelle trop cuit » (Cela se comprend). Il est en général un peu plus performant le matin et, là aussi, cela se comprend. Lorsqu'il lui reste un peu de temps il va jouer aux courses… Lorsqu'une de ses femmes part (cela se comprend) il s'empresse d'en trouver une autre (logique), il n'a pas grand mal à y parvenir vu sa réputation (cela ne surprendra pas qui a un peu de vécu) mais, même lorsqu'il a une femme avec lui il résiste difficilement à l'attrait d'autres propositions (là aussi la tentation se comprend).
J'écris trop souvent « Cela se comprend » dans mon paragraphe précédent ? C'est lassant ? Oui, je vous comprends, et, plus sérieusement, c'est ce que j'ai ressenti en lisant ce livre. Scènes de sexe répétitives, abus de mots identiques « Enfourcher », « Vicieusement »…. pour des pratiques sans aucune inspiration avec des femmes interchangeables ; réduites largement à un vagin et à l'opportunité de s'en servir. Et nous profitons de temps à autre de réflexions incroyablement profondes sur le fait que cet homme se juge parfois sévèrement ou, sidérant, qu'un baiser a quelque chose de plus intime qu'un coït. Cette découverte peut se comprendre à 16 ans mais lire une personne de 60 ans nous assener de tels propos a quelque chose d'embarrassant pour lui.
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« Women » n'est pas le bon titre car, si ces femmes sont sans doute très différentes, elles se résument ici au final à un sexe et au temps qu'elles acceptent de passer avec ce type invivable. le reste de leurs personnalités est occulté. N'en déplaise aux féministes primaires ce livre ne mérite pas plus de s'appeler « Men » car Bukowski, tel que décrit ici du moins, est plus une caricature qu'autre chose. Non, ce livre devrait s'appeler « Charles Bukowski » et c'est d'ailleurs le cas dans « mon » édition (ISBN 9782253033974) puisque c'est la seule chose qui apparaît nettement sur la première de couverture, le titre de l'ouvrage étant presque difficile à remarquer de prime abord.
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Le poète maudit, l'alcoolique par dégoût de ce monde…. Tout cela fait tellement « cliché » et si adolescent ! Et le reste est si animal, si pauvre, si triste, si creux ! Alors à qui le conseiller ? Je l'offrirais possiblement à ma fille lorsqu'elle aura 16 ans car, si caricatural et excessif qu'il soit, il peut servir de mise en garde rapide. Un adolescent pourrait trouver un certain charme en découvrant les scènes de sexe même si elles sont, au final, bien peu érotiques et décrites sans aucune inspiration, avec un vocabulaire pauvre et un style insipide. Ce livre pouvait aussi plaire lorsqu'il est paru, en 1978, comme une jouissive réaction par rapport à une Amérique puritaine encore prégnante (et qui n'a pas disparue). L'offrir à quelques amies féministes comme « les deux minutes de la haine » de « 1984 » serait drôle et Huxley « conseillait » les sentiments forts dans « le meilleur des mondes ». Un sociologue ou un psy y trouvera possiblement de quoi alimenter une vague curiosité.
En revanche je ne proposerai pas cet ouvrage à un adulte (peu importe son sexe), ayant un peu vécu et qui désire passer un moment de lecture enrichissant. Il s'ennuiera. Et si vous vous intéressez à ces hommes qui semblent « collectionner » les femmes, à leurs mobiles, à ce qui les meut vraiment lisez « l'« insoutenable légèreté de l'être » par exemple, la plume est incomparable et le contenu est tellement plus instructif ! Ou regardez « L'homme qui aimait les femmes".
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Merci à Bukowski pour cette forme, somme toute courageuse, d'autobiographie. Mais quelle triste existence au final ! Un début de vie difficile ne semble jamais surmonté et la célébrité ne guérit ni les failles ni les douleurs, l'amenant au contraire à en causer d'autres autour de lui. Je comprends très littéralement l'épitaphe de sa tombe : « Don't try ». Oui, ce n'est pas une vie à essayer, voilà sans doute ce qui pouvait nous être dit ici de plus important. Désolant, mais lucide et sans fard.
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Premier rencard avec le fameux Charles Bukowski, et il est peu probable que cette expérience débouche sur une relation suivie entre nous. Je connaissais le bonhomme de réputation et partais avec un a priori positif. Ayant envie d'une lecture trash, qui dérange et bouscule, je pensais avoir frappé à la bonne porte. Et cela a plutôt bien démarré : j'ai ressenti une immédiate sympathie pour cet écrivain sans succès qui avoue n'avoir couché avec personne depuis des années, qui regarde les femmes croisées dans la rue "sans désir, avec une impression de futilité" et pour qui l'idée d'entretenir une relation avec l'une d'entre elles dépasse l'imagination... Malheureusement, j'ai assez vite déchanté.

Alors que notre poète commence enfin à bénéficier de la reconnaissance du public, le récit de sa vie tourne à un catalogue répétitif et lassant de ses beuveries et de ses rencontres féminines, lesquelles sont toutes vues sous l'angle quasi exclusif de la sexualité. Ces femmes, jeunes, jolies et peu farouches, s'avèrent plus ou moins interchangeables, puisque limitées à leurs orifices et à la satisfaction que ceux-ci apportent à l'auteur. Lire des choses crues et provoc' ne me dérange pas, au contraire (sinon je ne me serais jamais aventuré chez Bukowski) mais je regrette qu'il ne montre aucun recul, aucune ébauche de réflexion sur ce qu'il expérimente. Sans lui demander de faire un travail de sociologue, qu'un quinquagénaire obèse, moche et crasseux jusqu'à présent snobé par les femmes se transforme du jour au lendemain en irrésistible séducteur, aurait pu donner l'occasion d'interroger les notions d'hypergamie féminine, de preuve sociale... ce qui pour le coup aurait été en plein dans le politiquement incorrect, bien plus que relater des séances de cunnilingus à peu près aussi émoustillantes et subversives qu'un édito de Maïa Mazaurette. Au début du roman, sa compagne Lydia reproche au narrateur d'écrire sur les femmes tout en n'y comprenant absolument rien ; 400 pages plus tard, après avoir invité des dizaines d'entre elles dans son lit, il aura au moins appris où trouver le clitoris. Pour la psychologie, en revanche, on repassera.

Les quelques bons mots distillés çà et là par l'auteur ("La pire chose qui puisse arriver à un écrivain, c'est de connaître un autre écrivain, et, pire encore, de connaître d'autres écrivains. Comme des mouches sur un bout de barbaque.") n'auront pas suffi à me passionner pour un tel roman, et surtout à me convaincre qu'il n'était pas totalement vain. Par conséquent, j'ai lu sa seconde moitié en diagonale, histoire de confirmer qu'elle n'apporterait rien de nouveau par rapport à la première : boire et baiser, encore et encore, sans rime ni raison. Dans un esprit assez proche, j'ai largement préféré le "Karoo" de Steve Tesich, avec son personnage principal d'écrivain alcoolique bien plus profond et attachant que celui de Bukowski, et plus stimulant d'un simple point de vue littéraire... en bref, un roman qui aurait mérité que j'en rédige une critique à la place de ce "Women" très vide, sur lequel il y a au bout du compte peu à dire.
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Je fais partie de ces lecteurs qui aiment Charles Bukowski. Je l'aime pour sa franchise et pour son honnêteté : il déballe sans rien cacher, il se montre tel qu'il est, il ne se trouve jamais d'excuse, il ne se plaint pas non plus mais ceci ne nous empêche pas de percevoir un mal être, une souffrance, une tendresse également... Il me donne l'impression d'être une plaie ouverte dont il calme les souffrances grâce à l'alcool et aux plaisirs de la vie ...

Le sexe revient régulièrement dans ses romans et ce n'est pas ce qui me choque ; parfois, je ris énormément. Mais dans Women, c'est juste "chiant". Cette multitude de conquêtes, de mots crus, pour quoi faire, pour choquer ? Il m'en faut un peu plus pour l'être et ce roman m'a juste terriblement ennuyé. Je vois là un gars qui étale ses coups d'un soir (ou deux..) et je ne trouve aucun intérêt à cela. Charles Bukowski n'est pas le seul à "tirer son ptit coup'" et je ne parviens toujours pas à trouver la pertinence de ce roman malgré les bonnes critiques positives. Je suis passée peut-être à côté ?
Alors oui, j'ai bien perçu la souffrance de Bukowski de n'être pas aimé pour ce qu'il est vraiment. Ces filles viennent le voir parce qu'il est écrivain, non pour ce qu'il est. Mais ce sentiment ne sauve pas en ce qui me concerne un étalage de jolies filles, de corps, de graisse et de sexes... On en revient toujours au même, il tourne comme en rond, c'est lassant et sans intérêt. Les quelques bons passages ne suffiront pas à me faire aimer Women.

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J'avais en tête la prestation de Bukowski complètement cuité chez Pivot, et je me disais de temps en temps : "il faut que je le lise". C'est fait. Mais je ne sais pas si je l'ai pris par le bon bout.
Henry Chinaski (c'est l'auteur, bien sûr), écrivain et poète, passe son temps à picoler, à draguer les minettes et à faire l'amour. Je résume la chose : ce livre est une succession de cuites et de coïts.
Je n'ai compté ni les uns ni les autres, mais ça galope ! Disons le : il y a quelques bons moments et quelques lignes touchantes, même si les termes sont crus. Mais tenir plus de 420 pages comme ça relève de la gageure. L'auteur s'essouffle et le lecteur se lasse.
Et les femmes ? Elles sont jeunes et belles. Mais elles se résument à leurs corps. le reste n'intéresse guère Henry. Certaines sont même hystériques, ou nymphomanes capables de traverser l'Amérique pour que monsieur plante son "poireau" et lui titille le "bouton", vite fait bien fait. Car s'il n'est pas violent et si elles sont consentantes, l'affaire se résume à cela, entre deux cuites, et il n'y a guère de tendresse.
Livre porno ou pas ? Qu'importe la réponse, à chacun d'en juger. J'aurais tendance à dire que non en pensant à quelques beaux paragraphes.
Garderai-je ce livre dans ma bibliothèque qui déborde ? Non, je ne pense pas. Il va rejoindre une boîte à livres du voisinage. J'hésite cependant. Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne action.
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J ai enchainé 2 livres de Bukowski, auteur que je connaissais pas : "Journal d un vieux dégueulasse" et "Women".

Je dois bien constater qu en terminant le second ouvrage, il ne reste pas grand chose...

Suffit-il d être alcoolique, vulgaire et de s être enivré chez Pivot pour être porté aux nues ?

1er écueil à mon gout, Women est un livre égocentrique (moi, moi et encore moi) : contrairement à ce que le titre peut laisser entendre, on y parle finalement peu des femmes qui défilent dans le lit de Chinanski.

2ème écueil: tout le livre aurait pu se limiter à une dizaine de pages, étant donné qu'il répète toujours la même chose. du pisse-la-ligne.

3ème écueil : si l objectif de Bukowski était de commettre un livre sans histoire de fond mais décrivant les relations hommes-femmes, c est du déjà-vu : Montherlant l a fait il y a plus de 100 ans en gratifiant son lecteur d une écriture autrement plus ciselée.

Enfin, cette succession de jeunes et jolies filles qui traverseraient le pays pour s allonger dans le pucier d un semi-clochard est quand même peu crédible.

Bref, un livre que j oublierai bien vite et sans regret.
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La plume de Bukowski vantarde et dérisoire... Ce livre m'a déçu car on peut voir l'auteur perde de la valeur au fil de son succès. Son oeuvre est vaniteuse et perverse. Redondant, recyclé...
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Ce livre n'est pas le meilleur de Bukowski, loin de là. Je préfère lancer les hostilités ainsi plutôt que de passer par quatre chemins.
Hank est un personnage hors-norme, doté d'un charisme insolent. Son alcoolisme, ses citations choquantes, son physique pour le moins peu "conventionnel" ou encore son passage sur Apostrophes ont fait de cet écrivain un mythe américain comme on en fait plus. le vieux dégueulasse a aussi beaucoup marqué les esprits de tout son joli public de buveurs invétérés, de fou furieux et de provocateurs aguerris, quant au nombre de conquêtes féminines qu'il eut au cours de sa vie mouvementée par la gnôle, le cul et les courses de chevaux.
Women traite de ce sujet qui laissa le sulfureux Buko dans, on peut le dire, le flou total. En effet, tout au long du récit, le lecteur est presque plongé à même le pénis de l'auteur. Hank baise, ça on le sait. Il écrit sur les femmes, ses femmes. Les passages sexuels sont omniprésents et assez répétitifs. Sachant que chaque soir, il ramenait une fille chez lui pour s'adonner à du sexe brutal, alcoolisé et, dans la plupart du temps, sans sentiments, la narration est similaire au fil des pages tournées. le vocabulaire est cru (après, les âmes sensibles n'ont pas intérêt à lire Bukowski mais bon...) notamment quand il évoque l'acte sexuel même, ce qui amuse au début pour ennuyer à la fin.
Donc voilà, on est face à un enchaînement d'aventures entre un poète maudit égaré dans ce vaste océan qu'on appelle la vie et des nanas qui couchaient peut-être avec lui plus pour sa notoriété que pour sa sensibilité ou je ne sais quoi. Si vous voulez commencer à le lire, je ne vous conseillerai de commencer par Women qui s'avère lassant, prévisible et incroyablement barbant.
Après, cette critique ne remet en aucun cas en cause son talent, sa qualité d'écriture qui, dans d'autres romans, dévoile l'existence telle que peu de gens ont le courage de la voir: cruelle et sans pitié...
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