Dans «
Initiations orientales »,
Claire Escoffier nous propose de repartir avec la jeune fille qu'elle était en Inde, au Bangladesh et au Yémen dans les années soixante-dix, en nous décrivant les périples et péripéties qui ont marqué de manière radicale le cours de sa vie. En effet, à la suite de ces voyages à vocation humanitaire, elle a passé plus de quinze ans à travailler auprès des réfugiés en Asie et en Afrique en tant qu'infirmière-puéricultrice, elle s'est passionnée pour la socio-anthropologie, a passé un doctorat en sociologie des migrations et accueille aujourd'hui encore les étrangers à Montpellier.
Ce que je trouve admirable, c'est que ce récit de ses années de jeunesse reste le point de vue d'une jeune fille. Elle nous raconte avec candeur et honnêteté ses cheminements, passant de la légèreté à la gravité – et réciproquement – en l'espace de quelques heures, de quelques lignes donc. Bien qu'elle nous décrive son expérience comme une chose assez commune pour ces années-là, nous ne serons pas dupes : elle a été sacrément gonflée de concrétiser si vaillamment ses idéaux d'adolescente ! Et, cerise sur le gâteau, il n'y a pas dans ces pages de moralisation, ni les prises de distance condescendantes qu'aurait pu y faire peser la perception d'une narratrice ayant à son actif le recul des années et des expériences ultérieures. D'ailleurs, du coup, on se dit en refermant le livre : et la suite ? C'était quoi la suite ?!