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EAN : 9782207213452
208 pages
Denoël (15/03/1971)
3.25/5   4 notes
Résumé :
Il se tient tapi, à l’affût, là où l'atteignent l'offensive journalière, l'offense perpétuelle de la vie ; là où se produisent le traumatisme, le début de névrose, aux confins du réel et du cauchemar, - dans l'Hinterland, l'arrière-pays.
Il ne décrit ni n'explique. Il se contente de raconter des choses à demi inventées qui sont pourtant notre pain quotidien, la vérité souvent cachée de notre existence : terreur des foules agressives, angoisse de la solitude e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Au dos de l'Incarnation, déjà, l'éditeur (Denoël) présentait tellement bien le livre de Louis Calaferte que rédiger un commentaire plus intéressant me semblait impossible. Voici la quatrième de couverture de Hinterland :
« Il se tient tapi, à l'affût, là où l'atteignent l'offensive journalière, l'offense perpétuelle de la vie ; là où se produisent le traumatisme, le début de névrose, aux confins du réel et du cauchemar, - dans l'Hinterland, l'arrière-pays.
Il ne décrit ni n'explique. Il se contente de raconter des choses à demi inventées qui sont pourtant notre pain quotidien, la vérité souvent cachée de notre existence : terreur des foules agressives, angoisse de la solitude et de la culpabilité, obsession de se sentir sans cesse envahi, saccagé, grignoté à petit bruit...
On ne sait trop dans ce Portrait de l'adulte venant après le Portrait de l'enfant ce qu'il faut le plus admirer des dons hallucinatoires de Calaferte ou de la concision du discours distillé goutte à goutte comme une acide corrosif. »
Je ne sais pas qui a rédigé ces courtes invitations à la lecture, mais j'admire. Qu'ajouter ?
La couverture dit : Hinterland, récit. L'auteur veut donc insister sur l'unité de ce qui apparaît comme un ensemble de textes courts, disparates, dont le narrateur est souvent un adulte, mais pas toujours. En particulier, la description par une épingle des conditions de vie dans une pelote de ses consoeurs est extraordinaire de sadisme mêlé de résignation ! le lien entre ces chapitres serait la peur, ou au moins l'inquiétante étrangeté, dans un monde proche du nôtre mais que Kafka et Cioran ne renieraient pas. Et comme le dit l'éditeur : quelle imagination et quelle écriture !
La lecture est à déconseiller aux dépressifs et aux anxieux, mais m'a laissé stupéfait et bourré d'admiration.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je ne me suis pas rendu compte qu'on m'enlevait mon pyjama pour le remplacer par mon vieux costume beige.
En l'abaissant sur le col, la pointe de mon menton rencontre l'enflure relâchée du nœud de cravate. Mes mains maladroitement croisées ont été ramenées sur mon abdomen.
Je suis allongé, les pieds joints, un coussin sous la tête.
Je n'ai pas froid. Je déplore seulement une espèce d'empesage, d'ankylose des muscles de mon visage ; la peau ne coulisse plus sur l'os du crâne. J'ai l'impression de ressentir l'implantation de chacun de mes cheveux, comme autant de minuscules échardes, et je n'ai plus le sentiment de ma pesanteur. J'ai conscience encore de ma dimension, de mon volume, de ma forme générale, mais plus de leur densité.
J'aimerais essayer ma voix, gémir : je n'ose pas.
Page 110
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Les rues sont si inextricablement entrelacées qu'il ne peut être question, par exemple, de retrouver son domicile lorsqu’on a eu l'imprudence de s'en éloigner trop.
Cela explique la présence de ces foules errantes qui emplissent les places, les squares publics, compliquent la circulation jusqu'à la rendre presque impossible.
L'excitation collective n'a pas d'autre origine, qui occasionne périodiquement des massacres au cours desquels la barbarie de chacun s'exerce sans retenue.
Ensuite, épouvantés par leurs propres atrocité, ces foules fatiguées, s'asseyent, dorment à même les trottoirs, la chaussée.
On a renoncé à remédier à la situation ? La nuit tombe sur ce spectacle d'une multitude de créatures en quête d'un hypothétique foyer qui, cependant, existe quelque part.
Page 26
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J'avais du temps devant moi. La contrainte d'assister à cette cérémonie, désormais levée, je me suis senti plein de force, ; libre. J'ai obliqué par le boulevard en songeant : « Bah ! qu'importe ce que penseront les gens. Être absent à l'enterrement de sa mère n'est pas un crime. »
Page 44
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Au bout

Nous arrivâmes à la nuit tombée.
Ce lieu était celui où nos porteurs devaient nous quitter, s'étant refusés, malgré notre insistance et notre offre de primes alléchantes, à poursuivre le lendemain avec nous.
Depuis, nous errons dans une plaine aride, sans espoir de retrouver jamais le chemin qui nous amena ici.
Page 56
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[…] Les circonstances ont dû, en grande partie, le pousser à ce poste. Ce doit être un homme bon.
Il feuillette une dernière fois le dossier me concernant, le referme et, sans me regarder, articule à voix basse :
-Je vais requérir contre vous la peine de mort.
Page 123
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Videos de Louis Calaferte (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis Calaferte
Virginie Despentes accompagnée par le groupe Zëro : Éric Aldea (guitare), Ivan Chiossone (claviers), Frank Laurino (batterie) Son : Wilo
Depuis Baise-moi en 1994, Virginie Despentes s'est imposée comme une écrivaine majeure avec notamment Les Jolies Choses (prix Flore 1998), Teen Spirit, Apocalypse bébé (prix Renaudot 2010) ou encore son essai King Kong Théorie. C'est qu'il y a chez elle une énergie d'écriture salutaire et sans concession, mais aussi une intelligence rare. L'acuité de son regard sur le monde contemporain (tantôt hilarant, tantôt glaçant de vérité), on la retrouve dans la « série » Vernon Subutex, fresque incroyable en trois tomes. Personne n'échappe à Virginie Despentes et, en même temps, elle sait très bien qu'il est jouissif de canarder à tous crins. Elle s'efforce donc de prendre à bras-le-corps, et d'aimer aussi, cette galerie de personnages ultramodernes qu'elle met en scène.
Ce soir elle vient accompagnée du groupe de rock Zëro pour payer une dette littéraire : celle qu'elle doit au mythique Requiem des innocents de Louis Calaferte.
À lire – Virginie Despentes, Vernon Subutex 3, Grasset, 2020. À écouter – Zëro, « Requiem des Innocents » (avec Virginie Despentes), 2LP Ici d'Ailleurs, 2020.
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