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Dans le manège des erreurs, Montalbano doit apprendre, en dépit de son grand âge, à se méfier des apparences.
Cette dernière aventure est du concentré de Montalbano. On y retrouve Vigatta, son commissariat, son Questeur ses chaînes de TV, Mimi et Fazio, et surtout Catarella qui se surpasse.
Exemples :
« — Oh que non. Ah, c'te matin, est passé un monsieur qui voulait parler avec vosseigneurie en pirsonne pirsonnellement. »
« — Oh que oui, dottori, juste à l'instant de maintenant. Comment vous vous sentez ? »
« — Dottori, il y aurait qu'il y a une pirsonne, M. Pitruzzo en pirsonne pirsonnellement. »
« — Racontez-moi tout, monsieur Pitruzzo.
L'autre sourit.
— Virduzzo, je m'appelle Alfredo Virduzzo. »
Sans commentaires...
Cette fois, le commissaire est confronté à plusieurs affaires, l'enlèvement de trois jeunes femmes qui sont toutes employés de banque.
L'incendie du magasin d'un vieux beau qui a toutes les allures d'une punition de la Maffia pour non paiement du Pizzo, l'impôt protection...
La diffusion de tracts « … dans certaines boîtes aux lettres, signés par une bizarre organisation anti-banque (...) » semble orienter l'enquête, mais encore une fois les apparences peuvent être trompeuses.
Comme à son habitude, Montalbano ne se laisse pas abattre, « Il se leva et gagna la cuisine. Dans le réfrigérateur, il trouva un plat de hors-d'oeuvre de la campagne et dans le four ‘ne double portion d'aubergines à la parmesane. »
Une littérature de plaisir où les personnages nous guident dans le labyrinthe de la société sicilienne.
Camilleri nous a quitté mais il a laissé une oeuvre sans pareil.
Un régal !



Lien : https://camalonga.wordpress...
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Encore une belle enquête, tortueuse à souhait de Montalbano...qui se laisse embarquer sur une piste qu'il détricote à la fin pour reconnaitre son erreur. A son habitude, il gagne à la fin. Pas d'échanges fleuris dans ce livre entre Montalbano et sa compagne, dommage, je les aime bien!
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Pour exercer mon italien, il y a quelques années, j'avais un peu suivi les enquêtes de l'inspecteur Montalbano en série sur la RAI. Ayant appris que le créateur du célèbre inspecteur était décédé, je me suis dit qu'il fallait que je poursuive ma découverte du personnage à travers l'oeuvre littéraire de Camilleri et j'ai donc profité de la sortie de son ultime roman posthume pour me plonger dans son univers.

Pour cette enquête, l'inspecteur Montalbano se retrouve face à deux problèmes : d'une part, des enlèvements éclairs de jeunes femmes travaillant dans des banques ont lieu à Vigatà et, d'autre part, un magasin de matériel informatique a été incendié et son propriétaire a mystérieusement disparu. L'inspecteur a l'intuition que les deux affaires sont liées, mais comment et pourquoi ? Et qui est donc ce mystérieux homme qui souhaite lui parler sans qu'ils ne parviennent jamais à se croiser ? Tout semble plus complexe qu'il n'y paraît pour l'inspecteur qui a l'air de progresser d'erreur en erreur...

Juste la dose de suspense qu'il faut, des rebondissements savamment introduits, une intrigue qui tient la route, le tout avec une touche d'humour, voilà ce que l'on trouve dans ce roman policier qui se lit d'une traite. Les personnages, surtout le commissaire Montalbano et ses deux acolytes, sont attachants et, bien que Vigatà soit une ville née de l'imagination de l'auteur, on est vraiment plongé dans l'ambiance d'une petite ville typique de Sicile.

Mais le plus intéressant, c'est la langue de Camilleri, bien entendu. Dans sa version originale, l'auteur a créé un style tout à fait particulier, mêlant sicilien, italien « classique » et un langage intermédiaire, plus populaire, proche du langage oral et très expressif. Par le passé, j'avais fait une tentative avortée de lire un roman dans sa version originale mais j'ai dû me rendre à l'évidence : bien que maîtrisant l'italien, l'exercice était pour moi trop ardu... Je trouve qu'ici, le traducteur a fait un excellent travail, en traduisant directement dans le texte les expressions en sicilien, en mimant le langage populaire par des néologismes directement calqués sur l'italien et par des expressions du sud de la France que tout le monde maîtrise. Il est ainsi parvenu à rendre d'une manière assez habile cette variété du langage créée par Camilleri et cela rend la lecture vraiment agréable et originale.

Cette ultime enquête de l'inspecteur Montalbano me donne envie d'en lire d'autres et, pourquoi pas, de retenter l'expérience de la version originale. Un bon polar à conseiller vivement.
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C'est avec grand plaisir que je retrouve le Commissaire Montalbano, son franc parler et son amour pour la gastronomie sicilienne.

Tout commence par 2 enlèvements de jeunes femmes très étranges, puisqu'aussitôt enlevées, aussitôt libérées sans qu'elles aient été violentées, ni volées ni qu'il n'y ait eu de demande de rançon.
Quel est donc le but de ces enlèvements ?
Une troisième jeune femme est enlevée et elle sera retrouvée vivante mais mal en point. Après les premiers soins, il apparaît que ses blessures sont très superficielles.
Aucune des 3 victimes n'a pu apercevoir le ravisseur.
Le seul point commun entre ces 3 victimes est qu'elles travaillent toutes dans le milieu bancaire.

En parallèle, Montalbano devra enquêter sur l'incendie d'un magasin dont le propriétaire est introuvable; Les 1ers éléments de l'enquête orientent Montalbano vers la piste mafieuse.
Mais en fin limier, Montalbano ne se laissera pas piéger par les apparences qui peuvent être trompeuses. Aidé de sa fidèle équipe, il dénouera les fils de ces mystérieux évènements.

L'ambiance sicilienne, les personnages rocambolesques, j'ai retrouvé avec bonheur tous les éléments qui constituent la "patte" de Camilleri. Même si dans cet opus, il s'est moins attardé chez Enzo, sa trattoria préférée.
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Dans le style polar spaghetti je demande la dernière aventure du commissaire Montalbano , signée de feu Andrea Camilleri.
Le métier de policier en Sicile et à fortiori de commissaire est un peu différent de celui que l'on trouve par ici . le sicilien est une langue qui se parle - et encore je n'ai pas l'image car j'imagine très bien la gestuelle qui va avec - plutôt qu'elle s'écrit ,ce qui implique pour notre équipe d'enquêteurs , d'innombrables échanges à répétition , au téléphone ou en face à face avec de potentiels témoins . Heureusement la pause sacrée du midi permet au commissaire de faire le tri dans ce flot de paroles et d'essayer d'en tirer quelques pistes exploitables .
Pas simple quand deux affaires d'apparence totalement différentes viennent bousculer le rythme bien rodé de vos journées :
- un patron de commerce qui disparaît du jour au lendemain alors que son magasin part en fumée . Un amateur de belles voitures et de belles jeunes femmes qui semble avoir rencontré l'amour de sa vie pendant des vacances sur une île espagnole . Un type qui semble vivre au-dessus de ses moyens et qui croule sous les dettes . Un emprunt non remboursé à la mafia locale pourrait-il être une des causes de cette disparition soudaine et inquiétante ?
- des jeunes et jolies jeunes employées de banque qui sont enlevées, puis ramenées quelques heures plus tard par leur mystérieux ravisseur . Un modus operandi qui se répète mais dans quel but ?
Deux enquêtes croisées qui vont donner quelques sueurs froides à Montalbo et à son équipe dévouée .

Un style étonnant. Une traduction singulière et « exotique ». J'avoue avoir été, au départ , un peu perdu et déstabilisé par ce roman aux dialogues foisonnants, au multiples prénoms, noms, surnoms qui jaillissent de nulle part comme à Gravelotte .
Puis , une fois adopté cette tonalité particulière, ce tempo à géométrie variable , on se laisse prendre au jeu et aux méthodes d'investigation du commissaire Montalbano : par petites touches .par recoupements et grâce à un sens de l'intuition hors pair . On se laisse guider par ce faux rythme régulier , où chaque coup de téléphone, peut devenir l'élément annonciateur d'un fait nouveau , d'un morceau supplémentaire du puzzle qui pourra empêcher l'enquête de se diriger vers une fausse piste ou vers le mauvais coupable .
Une écriture toute en légèreté, où les traits d'humour sont légion (romaine ) ,et qui nous feraient presque oublier la réputation de cette île , aux paysages magnifiques, mais où on a le sang chaud , la gâchette facile et où la Cosa Nostra règne sans partage sur une bonne partie du territoire.

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Une enquête de Salvo Montalbano manquant un peu trop de surprises, et dans laquelle les composantes qui firent la magie de la série semblent un peu trop diffuses et mécaniques.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/05/02/note-de-lecture-le-manege-des-erreurs-montalbano-28-andrea-camilleri/

Comme cela semble arriver depuis maintenant quelques années au commissaire sicilien Salvo Montalbano au début d'une nouvelle enquête, une anecdote presque comique et apparemment totalement anodine, voire légèrement saugrenue, joue bien souvent le rôle d'un rêve prémonitoire rusé vis-à-vis de ce qui va se passer dans le roman. Ce remake-éclair du célèbre combat gidien d'Amédée Fleurissoire contre le moustique, dans « Les caves du Vatican », propose ainsi plusieurs signes secrets annonçant le contenu de ce « Manège des erreurs », vingt-huitième volume des aventures de ce policier Sicilien bougon au grand coeur, gastronome jamais repenti, déployant des trésors de ruse pour échapper aux menées serviles (vis-à-vis du pouvoir et de l'argent) d'une partie de sa hiérarchie, sensible à certaines apparences mais plus encore à ce qui se cache derrière elles, et fort en phase avec les misères systémiques qui traversent cette société à la (grosse) charnière de deux siècles, depuis « La forme de l'eau » en 1994.

Hélas, alors qu'Andrea Camilleri est décédé en 2019, et qu'il ne reste désormais, après celui-ci, que cinq volumes de la saga à traduire en français par Serge Quadruppani (qui continue à nous régaler de l'inventivité et de la précision de sa création ad hoc, indispensable pour rendre compte de la langue tripartite si spécifique du maître sicilien, comme il l'explique dans sa préface évolutive au fil des volumes) au Fleuve, une partie de la magie de la série cède maintenant assez souvent à une forme de fatigue existentielle. Dans ce 28ème épisode, publié en 2015 et traduit chez nous en 2020, on ne trouve qu'à l'état de traces trop diffuses la joie culinaire qui enflammait par exemple « le tour de la bouée » (2003), les ramifications de l'histoire sicilienne qui surgissaient à l'impromptu (« Chien de faïence », 1996, ou « La piste de sable », 2007), les bouillonnements internes du commissariat de Vigata (« L'âge du doute », 2008, ou « Une lame de lumière », 2012), les complexités mafieuses (« Un été ardent », 2006, ou « La pyramide de boue », 2014), les disputes parfois difficiles avec son éternelle fiancée Livia (« La patience de l'araignée », 2004) ou les horreurs parfaitement contemporaines des réfugiés exploités ou laissés à leur sort (« La danse de la mouette », 2009).

On sait bien entendu à quel point il est difficile de maintenir le souffle, le charme et la puissance d'une série policière littéraire sur une aussi longue période : on se souvient par exemple de la mélancolie critique et du manque de souffle qui contaminait les dernières enquêtes du Wallander d'Henning Mankell, on constate aileurs les véritables acrobaties auxquelles Ian Rankin est désormais contraint pour maintenir vivantes les aventures de John Rebus, et si Jo Nesbø se tire du défi avec un brio extrême, c'est aussi que chaque volume complexe de sa saga Harry Hole comporte quatre ou cinq fois le nombre de pages d'une intervention moyenne de Salvo Montalbano. N'ayant pu visiblement dans cette dernière longue ligne droite de sa série sortir à chaque fois de son chapeau une intrigue aussi redoutablement tortueuse que dans « La chasse au trésor » (2010) ou dans « Jeu de miroirs » (2011), Andrea Camilleri se contente donc ici, tout particulièrement, de nous proposer le confort complice de retrouvailles toujours bienvenues, quoiqu'il en soit, avec l'étonnante bande rassemblée autour du commissaire irascible, joueur et désormais gentiment vieillissant.
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Incroyable Camilleri : lorsqu'il écrit cette nouvelle aventure du commissaire Salvo Montalbano, il a déjà près de 90 ans, et comme il le déclare lui-même, cette histoire est une des rares qui n'ait pas son origine dans un fait divers : Il en a donc inventé toute l'intrigue … Quel talent !

Voici donc la petite cité maritime de Vigatà secouée par l'enlèvement de deux puis trois jeunes femmes, toutes employées de banques, mais laissées vivantes par leur agresseur masqué.

S'agit-il d'une manoeuvre d'intimidation de la Mafia ? d'un déséquilibré qui les chloroforme mais ne les viole pas ? Apparemment, il s'agit d'un homme d'un certain âge, mais on n'en sait pas plus. L'enquête piétine.

Par-dessus le marché, on signale bientôt la disparition d'un jeune patron fort séduisant, et de sa compagne avec laquelle, dans le plus grand secret, il vient de passer un mois de vacances aux Baléares …

Racket ? le joli garçon couvert de dettes aurait-il refusé de s'acquitter du « pizo » ? Jalousie d'un mari trompé ?

Salvo Montalbano tente de percer le mystère, tout en continuant à se régaler de la cuisine d'Enzo et des petits plats que lui prépare sa douce – pas si douce que ça – Adelina.

Quand il pense avoir trouvé le coupable idéal, il est bien obligé de se rendre à l'évidence : il faut toujours se méfier des apparences.

Un épisode particulièrement bien construit, avec les gimmicks de traduction délicieux de Serge Quadruppani. Un délice de polar à la sicilienne.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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. D'emblée Montalbano est dans l'erreur : il tue injustement une mouche innocente . Et ça continue avec des enlèvements qui n'en sont pas , de vrais -faux coupables , et , en fin de compte , de l'erreur à l'horreur ,de très réels cadavres . Comme toujours Camilleri joue sur tous les registres , de la comédie à la tragédie , avec comme choeur antique la fine équipe du commissariat de Vigata . Un plaisir toujours renouvelé par son humour parfois acide et sa langue toujours truculente.
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Je m'excuse auprès des adeptes du commissaire Montalbano, d'autant plus que celle ci est sa dernière enquête mais je n'y arrive pas ! J'ai pourtant bien lu très attentivement l'avertissement du traducteur et bien compris ses explications des 3 niveaux de langage italien et la difficulté à transposer dans une autre langue tout en gardant les subtilités de la langue d'origine.
Je n'ai absolument rien à redire à l'enquête : des jeunes femmes, toutes travaillant dans des banques, qui se font enlever pendant une heure environ puis relâcher sans aucuns sévices. Un magasin de matériel électronique qui brûle et son propriétaire qui reste introuvable. Bien évidemment, les deux affaires se rejoignent. Surviennent les premiers cadavres. Tous les ingrédients d'une bonne enquête sous le ciel de Sicile.
Je n'ai pas pu m'adapter aux tournures de phrases, aux nombreuses répétitions, telle "il y aurait qu'il y a sur la ligne M. Quallalera qui veut vous parler d'urgence urgentement". Ni au policier de l'accueil qui déforme tous les noms de famille. Ni au médecin légiste imbuvable à qui il faut apporter des confiseries pour qu'il daigne expliquer ce qu'il a trouvé.
En bref, je suis sûrement trop habituée aux polars standards avec un vocabulaire classique. Et d'ailleurs, j'en attaque un immédiatement.
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Au moins, voilà un roman qui porte bien son nom... Car au niveau des erreurs, il y en a au minimum 5 par pages ! Enfin, c'est ce que serait amené à penser le lecteur qui aurait omis de prendre connaissance de la mise en garde du traducteur (qui fait quand même, 3 pages). le texte initial a été rédigé sur 3 niveaux d'italien : le langage courant, le dialecte populaire et enfin le sicilien. le traducteur a donc voulu rendre ces "3 niveaux" de lecture dans sa traduction. C'est un peu déroutant au début mais il faut admettre que ça donne un ton et une ambiance très particuliers au roman. C'est même finalement son principal intérêt car pour l'intrigue, ben c'est un Camilleri (enquêtes du commissaire Montalbano) ; qui a sans doute beaucoup lu Dard et doit rêver de créer un San Antonio italien... Mais bon... Voilà, voilà !
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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