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Serge Quadruppani (Traducteur)
EAN : 9782265116245
240 pages
Fleuve Editions (09/05/2019)
3.79/5   78 notes
Résumé :
Il pleut depuis une semaine à Vigàta et ce matin, le commissaire Montalbano doit se rendre sur un chantier boueux où l'on a retrouvé le corps sans vie de Giugiu Nicotra.
La victime, expert-comptable, vivait avec Inge, une Allemande de 25 ans qui, malgré le drame, reste introuvable. Autre particularité, le cadavre a été découvert en caleçon et un mystérieux vélo a été abandonné sur les lieux du crime. Voilà de quoi attiser la curiosité du commissaire.
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Je me répète mais c'est toujours ainsi avec Andréa Camilleri: une excellente lecture encore une fois .Un langage fleuri, une narration vivante, des dialogues truculents et que dire de la réjouissante gourmandise de son personnage: Salvo Montalbano. Un régal! Mais surtout, surtout, merci à Serge Quadruppani pour sa traduction qui laisse la place aux régionalismes, aux accents et à une syntaxe hors norme. On comprend cette langue avec toute sa saveur. Dans La pyramide de boue, nous sommes en pleine construction, octroi de contrats, collusion et autres corruptions. Ha mais là, on le sent bien présent le pays mafieux ! Mais mais Montalbano et son équipe ont plus d'un tour dans leur sac pour arriver à prendre ceux qui ne sont jamais pris. Et la douce Livia, l'amoureuse de notre commissaire, qui se languit et qui l'inquiète tant, et lui qui n'a pas le temps...Ben voilà pour moi, c'est encore une fois un plaisir authentique de lecture, un moment bienfaisant et délicieux . Une lecture sourire aux lèvres des plus réjouissantes.
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Cette Pyramide de boue (2014) ne m'a pas ensevelie, je l'ai trouvée captivante.
Seul bémol le cauchemar prémonitoire au début du roman. Andrea Camilleri l'utilise un peu trop souvent à mon goût dans la série des Montalbano mais c'est un détail. L'intrigue est pleine d'astuces. le thème passionnant et puis la langue est superbe, parfaitement traduite (voir citations).

Des torrents de pluie s'abattent sur Vigata depuis une semaine et forment sur les nombreux chantiers immobiliers des pyramides de boue. La victime se trouve dans un énorme tuyau qui troue la colline pour y faire passer des conduits de canalisation. Un vieux vélo se trouve à l'entrée. le « catafero » est à moitié nu. On l'a tué d'une seule balle dans le dos. C'était un comptable apparemment sérieux mais sa maison recèle bien des mystères. Inge, sa jeune épouse allemande est introuvable, sa voiture a été incendiée. Et puis un oncle mystérieux qui vivait avec eux est également porté disparu. Fuite ? kidnapping ? Tout cela sent la Mafia.
La pyramide de boue, c'est bien sûr celle des marchés publics, de la corruption des politiques, des inspecteurs qui ferment les yeux sur les malfaçons, les destructions écologiques, les accidents du travail . C'est celle du blanchiment d'argent sale via les salaires des ouvriers payés en espèces.
Montalbano essaye de pénétrer à l'intérieur, s'enfonce dans un dédale glissant de fausses-pistes et de comédie humaine. Malgré son vague à l'âme, il est attentif, astucieux et évite les nombreux pièges tendus visant à faire croire à une histoire de cocufiage. Mais pour accéder au trésor , il devra, comme lui suggère le proc', creuser un trou non autorisé par les gardiens de la pyramide.

Je recommande.
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Presque une découverte ! Je connaissais le commissaire Montalbano par la télé et par une amie italianisante qui m'avait vanté les qualités d'écriture d'Andrea Camilleri. C'est donc le premier livre de cet auteur que je lis, et je suis admirative a priori du talent du traducteur qui explique ses choix dans un avertissement au début de l'ouvrage. Un régal linguistique qui permet de deviner la virtuosité d'A Camilleri. Pour ce qui est de l'intrigue, elle évolue relativement lentement, ou plutôt, avec des circonvolutions, bien nécessaires pour qu'un simple commissaire s'attaque à résoudre un crime mafieux sans s'arrêter aux apparences qu'on lui met sous le nez. On découvre au passage un peu de la cuisine sicilienne, par contre il ne faut pas trop compter sur le soleil méditerranéen : l'Italie de la pyramide de boue est bien aussi pluvieuse que la vallée du Baztan de Dolores Redondo, et boueuse, fangeuse, en plus. Les invraisemblances s'accumulent autour de la mort par balle d'un cycliste en petite tenue retrouvé dans un tunnel boueux. Mais Montalbano est patient, et il finit par démêler toutes les ficelles mafieuses autour de plusieurs chantiers de construction, entre corruption de marchés publics, blanchiment d'argent et défauts de construction. Un vrai dédale de sociétés aux noms très poétiques comme Primavera, Soledoro, ...C'est sombre, entre crimes et menaces et météo pas terrible, mais le moral du commissaire s'améliore au fil du livre et l'humour linguistique avec l'inénarrable Catarella compense largement la morosité ambiante. Mon premier roman de la série des enquêtes du commissaire Montalbano, mais probablement pas le dernier !
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Andrea Camilleri | 240 pages | Fleuve Editions | 2019 | 3.83/5 (58 notes). | "La Pyramide de Boue"
Intempéries draconiennes et travail acharné de détectives. Pour les mordus de policiers. Un thriller qui ma foi, se laisse lire... Un peu déçu par l'idée que laissait entrevoir le terme "Pyramide" étant un vieux fan de Christian Jacq !! ; p
Il s'agit d'une enquête assez banale en fait...
C'est l'histoire d'un chantier où on a essayé de cacher certaines choses.
Lisez le, mais sans plus.
Encore bon 2023...
Lien : https://vella.blog/
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Après Une voix dans l'ombre, rien ne pouvait être comme avant pour Salvo, pour Livia, c'est impossible, quoi que certains puissent en penser - je ne parle pas des personnages du roman, non, je parle de scénaristes ou de romanciers qui du passé font table rase, par manque de mémoire et de sensibilité. Livia ne va pas bien du tout, elle ne travaille plus - elle a pris un congé sans soldes - elle ne sort plus de chez elle, et forcément, Salvo s'en ressent et il se demande comment sortir Livia de sa prostration.
En même temps, survient un meurtre, un de plus, mais il survient dans d'étranges circonstances. Pourquoi cet honnête comptable, marié à une femme superbe a-t-il été assassiné ? Surtout, pourquoi, ayant eu la force de s'échapper, a-t-il mené les enquêteurs sur un chantier abandonné - un de plus en Italie, devrait-on dire ?

Oui, certains croient que tout va bien sous le ciel italien - qui est en train de se déchaîner, d'ailleurs. Pas vraiment. La Mafia, c'est du passé ? Bienvenue dans le joli monde de la corruption, de la prévarication, de l'argent détourné, du travail "au noir", payé avec de l'argent dont la provenance est un peu inconnue, des accidents dont personne n'est responsable. Des meurtres et des enlèvements encore moins.
Salvo ne parvient pas à se consacrer pleinement à son enquête. La cause n'est pas seulement son vieillissement - pour une fois, il s'inquiète pour rien - mais son désarroi face à Livia. la solution survient parfois de manière inattendue, non pour l'enquête mais pour tirer Livia de son marasme. Ce n'est qu'après avoir constaté que sa fiancée de toujours commençait à remonter la pente qu'il a enfin l'esprit libéré pour laisser toutes les idées fuser dans son esprit.
Bien sûr, il n'est pas seul, et ses rapports sont parfois tendus avec Mimi Augello, cependant, Salvo sait reconnaître ses erreurs - au point que Mimi a franchement du mal à s'en remettre. Dans une nouvelle (j'ai oublié son titre), Camilleri s'était mis en scène, dialoguant avec salvo, parce que certains lui reprochent son manque de violence dans ses récits. Ici, la violence est proche, très proche, et frappe trop souvent des personnes innocentes - des "dommages collatéraux". L'empêcher ? Difficile, voire impossible, par manque de moyens - ou parce que les personnes visées ne veulent vraiment rien entendre ! Constat alarmant ? Oui, un peu. Il faut toujours se montrer plus rusé, plus prudent, et ne pas hésiter à contourner les obstacles.
La pyramide de boue est un roman sombre, comme Une voix dans l'ombre. L'humour, la bonne chair, sont pourtant toujours présents - et l'inénarrable Catarella !
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critiques presse (1)
Actualitte
22 mai 2019
Une fois encore, est-il vraiment besoin de le préciser, Camilleri a fait des merveilles. Une histoire douce, agréablement tissée avec les éléments habituels qui font le charme si particulier des aventures de cet étrange commissaire.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
L’énorme grue ressemblait au squelette d’un mammouth, les gros tuyaux ressemblaient aux os de quelque animal gigantesque et c’était aussi à des bêtes inconnues et mortes que faisaient penser les camions déformés par la boue dont ils étaient encroûtés. On ne voyait pas un brin d’herbe, le vert était recouvert d’une couche semi-liquide gris sombre, comme si un cloaque à ciel ouvert avait étouffé tout être vivant, des fourmis aux lézards. Dans l’esprit de Montalbano flotta un vers d’une poésie d’Eliot qui s’intitulait justement La Terre désolée et qui disait « là où les morts perdent leurs os ».
– Mais cette canalisation hydraulique, depuis quand ils y besognent ?
– Depuis sept ans, dottore.
– Et comment ça se fait que ça dure depuis si longtemps ?
– C’est passqu’au bout de cinq ans, y a eu un arrêt des travaux du fait que les coûts avaient triplé, comme d’habitude.
– Et ils ont repris après ?
– Oh que oui. Y a eu de nouvelles subventions de la Région. Mais entre-temps, l’eau était plus là.
– Quelle eau ?
– Celle qui aurait dû passer par ce nouveau conduit, c’est-à-dire l’eau du Voltano.
– Et pourquoi le Voltano n’a plus d’eau ?
– C’est pas qu’il a plus d’eau, il lui en manque la quantité nécessaire pour fournir aussi cette canalisation.
– Et comment ça se fait ?
– Ça se fait qu’entre-temps, le Consortium de Caltanisetta a gagné le concours et que c’est lui qui s’est pris l’eau du Voltano.
– Alors, cette canalisation est inutile ?
– Oh que oui.
– Et pourquoi ils continuent à y besogner ?
– Dottore, vous le savez mieux que moi. Passque là, y a déjà des contrats publics, c’est des intérêts économiques qu’il faut respecter, passque sinon ça finit mal.
Est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux, au fond, que ça finisse mal une bonne fois pour toutes ?
La causette avec Fazio fut très précisément la classique goutte d’eau qui fait déborder le vase.
– Allons-nous-en.
– Mais, dottore…
– Non, Fazio, si on reste ici, la boue finira par me monter au cerveau. Je tiens pas le coup, ici. Va dire à Catarella de rentrer seul. Toi, accompagne-moi à Marinella.
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Le coup de tonnerre fut si fort que Montalbano, non content de subir un réveil passablement effrayant, effectua un grand bond et manqua de peu tomber du lit.
Ça faisait plus d’une semaine qu’il pleuvait des cordes sans une minute d’interruption. Les cataractes s’étaient ouvertes et semblaient décidées à ne plus s’arrêter.
Il ne pleuvait pas seulement à Vigàta, mais sur toute l’Italie. Au nord, il y avait eu des débordements et des inondations qui avaient provoqué des dégâts incalculables et dans quelques localités, les habitants avaient été évacués. Mais au sud non plus, ça rigolait pas, des rivières qui paraissaient mortes depuis des siècles avaient ressuscité armées d’une espèce de désir de revanche et s’étaient déchaînées, détruisant habitations et terrains cultivés.
Bref, c’était comme si le propriétaire d’une maison n’avait pas pris la peine de faire réparer le toit cassé ou les fondations abîmées. Et puis après, il s’étonnait et se lamentait si un jour elle finissait par s’écrouler.
– C’est peut-être la juste fin qu’on se mérite, avait commenté Montalbano, amer.
Il alluma, fixa le réveil. 6 h 05. Trop tôt pour se lever.
Il garda les yeux fermés serrés, écoutant le bruissement de la mer. Qu’elle fût calme ou furieuse, elle lui donnait toujours du plaisir. Tout à coup, il comprit qu’il ne pleuvait plus. Il descendit du lit, alla ouvrir les volets.
Ce coup de tonnerre avait été comme la bombe qu’on tire à la fin d’un feu d’artifice, justement pour annoncer sa conclusion. De fait, il ne tombait plus d’eau du ciel et les nuages qui avançaient depuis le levant étaient légers et blanchâtres ; bientôt ils auraient remplacé les autres lourds et noirs. Il retourna se coucher, tranquillisé.
Ce ne serait pas une journée sinistre, de celles qui le mettaient de mauvaise humeur. Il s’arappela s’être aréveillé pendant qu’il rêvait.
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Les couleurs n'existaient plus, on ne voyait plus rien qui n'ait la couleur grisâtre de la fange.Le"fang" ,comme disait Catarella et peut-être n'avait-il pas tort, parce que la fange avait pénétré dans notre sang , elle en était devenue partie intégrante. La fange de la corruption, des dessous-de-table, des fausses factures , de l'évasion fiscale, des arnaques ,des bilans truqués, des caisses noires, des paradis fiscaux , du Bunga bunga...
Peut être, songea Montalbano,cet endroit était -il le symbole de la situation dans laquelle se trouvait le pays tout entier.
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En premier lieu, à peine rentré à la maison, il alla mater ce qu'Adelina lui avait priparé.
Ouvrir le four ou le réfrigérateur lui donnait exactement la même émotion que quand il était minot et qu'il brisait l'oeuf de Pâques pour voir ce qu'il y avait dedans.
Peut-être pour se faire pardonner ses manières bourrues de la matinée, Adelina lui avait préparé un merveilleux plat de pâtes 'ncasciata et deux saucisses à la sauce tomate.
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Ils entrèrent et allèrent s'assoir à une table dressée pour deux pirsonnes.
La vieille sortit de la cuisine, les areconnut et s'assombrit.
- 'Ndo pattu, dans notre pacte, il était pas dit que vous viendriez vous empiffrer gratis.
- E cu vi lu dissi ca non vulemu pagari ? Et qui vous dit qu'on ne veut pas payer ? On paiera, soyez tranquille. Qu'est-ce que vous avez de bon ?
- Tagliatelles maison en sauce.
- D'accord, firent-ils en chœur.
- Et en deuxième plat, du lapin chasseur.
- D'accord, arépéta le chœur.
- 'U vini comu lo vuliti ? Le vin, vous le voulez comment ? Passable ou bon ?
- Bon, lança le chœur.
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Vidéo de Andrea Camilleri
Certains personnages ont la vie dure, traversant les années comme si auteurs et lecteurs ne pouvaient pas les quitter. Harry bosch, le fameux détective de L.A., est de ceux-là, créé en 1992 par Michael Connelly. Deux ans plus tard, Andrea Camilleri donnait naissance à son fameux commissaire sicilien Montalbano. Que deviennent-ils ? Leurs nouvelles aventures, qui viennent de paraître, valent-elles encore le coup ? Quant à Don Winslow, l'auteur de la fameuse trilogie La griffe du chien, il publie un recueil de six novellas dont deux remettent en scène les héros de ses plus anciens romans. Alors ? On a lu, on vous dit tout.
Incendie nocturne de Michael Connelly, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Robert Pépin, éd. Calmann-Lévy. Le manège des erreurs d'Andrea Camilleri, traduit de l'italien (Sicile) par Serge Quadruppani, éd. Fleuve noir. Le prix de la vengeance de Don Winslow, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Isabelle Maillet, éd. Harper Collins. Vous avez aimé cette vidéo ? Abonnez-vous à notre chaîne YouTube : https://www.youtube.com/channel/¤££¤36Abonnez-vous20¤££¤4fHZHvJdM38HA?sub_confirmation=1
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la vie et les polars d'Andrea Camilleri

Andrea Camilleri est né en Sicile en 1925. Il s'est mis au polar sur le tard, avec un très grand succès. C'était en :

1985
1992
1994
1998

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