Itinéraire surréaliste d'un fou
La lune vient d'Asie nous arrive du Brésil, ce roman est initialement publié en 1956 par l'auteur surréaliste
Walter Campos de Carvalho et a été réédité en 2019 par les éditions de l'Arbre Vengeur.
De quoi parle-t-on ? Difficile, justement, de s'en faire une idée au début de ce roman qui démarre par cette phrase "A seize ans, je tuai mon professeur de logique" et se poursuit de manière contradictoire et décousue. Personnellement, je dois bien vous avouer que j'ai mis un bon moment à m'y retrouver et surtout à apprécier cette "logique illogique" propre au monde onirique et puis sans savoir pourquoi, arrivé près du milieu du roman, le déclic a eu lieu et je suis réellement rentré dans l'histoire, l'itinéraire rocambolesque et irréel du personnage principal qui nous raconte son récit. Sa vie à l'intérieur d'un asile (qu'il ne perçoit pas comme tel) son évasion, ses rencontres et son vagabondage. J'ai alors pleinement apprécié la plume de cet auteur comme son humour très présent.
Au début du livre j'ai trouvé bien des ressemblances thématiques avec la série norvégienne Maniac qui joue également avec humour sur le décalage entre la vision du fou et le monde "réel". Plus loin dans le récit, j'ai davantage pensé à des oeuvres comme le roman
Baudolino d'
Umberto Eco ou à la bande dessinée
Les Indes Fourbes d'
Alain Ayroles pour le jeu entre mensonge et vérité, l'immoralité jubilatoire du personnage principal et l'ironie sous-jacente.
Si cette lecture fut un peu laborieuse sur son début, je garde plutôt un bon souvenir global de ce roman surréaliste et de la découverte de cet auteur brésilien quasi-inconnu sous nos latitudes. Je m'essayerai sans doute à un autre de ses romans et recommande celui-ci aux intrépides curieux et plus généralement à ceux qui sauront apprécier l'absurdité sans concession de Campos de Carvalho.