Un coup sur la tabatière

Un Carr atypique (pas de détective récurent, pas de chambre close) mais joliment tourné. La situation de départ s'avère classique : une jeune femme, Eve, s'apprête à convoler. Elle est rejointe dans sa chambre par son ex-mari, Ned, qui se montre entreprenant. Par la fenêtre, le « couple » est témoin du meurtre de Sir Maurice, le père de Toby, le fiancé actuel d'Eve. Au cours du crime, la tabatière de prix du défunt, ayant jadis appartenu à Napoléon, est brisée. Par un incroyable concours de circonstance, Eve se retrouve avec du sang sur son déshabillé et une pièce brisée de la tabatière est découverte chez elle. Bien sûr, cela fait de la jeune femme le principal suspect du meurtre. Ned pourrait l'innocenter mais celui-ci, renversé par une voiture, termine à l'hôpital sans que l'on sache s'il va se réveiller. Comment Eve pourra t'elle se tirer de ce mauvais pas ?
Dans ce whodunit traditionnel écrit en 1942, Carr s'amuse de sa technique – souvent reprochée - consistant à interrompre l'action juste avant une importante révélation puisque le détective affirme « qu'il ne cachera pas la vérité comme dans les romans policiers »…Evidemment c'est pourtant exactement ce que l'enquêteur sera contraint de faire. Classiquement, Carr accumule les indices vers un protagoniste, puis s'intéresse à un autre en présentant de nouvelles « preuves » avant de révéler la réelle identité du coupable dans les dernières pages. Une révélation astucieuse et bien amenée quoique l'écrivain se montre suffisamment honnête pour disséminer de nombreux indices au fil du récit, conduisant normalement le lecteur à comprendre la vérité quelques pages avant la conclusion.
Sans perte de rythme, le roman avance d'un bon pas, aidé par une pagination adéquate qui permet de maintenir l'attention du lecteur jusqu'aux coups de théâtre finaux. Une belle réussite pour le roi de l'énigme.

J'avais l'habitude de retrouver Merrivale ou encore Fell aux commandes des intrigues proposer John Dixon Carr. Mais ici dans ce nouveau roman on fait la connaissance d'un nouveau détective le docteur Kinross. Héros qui n'est pas pour nous déplaire puisque plus fin que Fell et plus psychologue que Merrivale. Ou peut-être l'inverse. Bon ce qui est sûr c'est que on cette nuit d'août dans les années 1930 sir Maurice Lawes est retrouvée assassinée à son domicile de Neuville sur mer. On retrouve Eve Neill, la fiancée du fils du défunt les mains et les vêtements tâchés de sang. A-t-elle été le témoin du meurtre ? A-t-elle simplement été la première à découvrir le corps de son futur beau-père ? Ce qui est certain c'est que tout l'accuse. Ce soir-là elle était avec Ned Attwood son ex-mari. Il est revenu la trouver pour la persuader ne pas refaire sa vie avec Toby Lawes, le nouveau fiancé d'Eve. Ned aimé toujours son ex-femme c'est certain. Il pourrait lui aussi faire un parfait suspect de cet homicide. Pourtant tous les témoignages accablent Eve. le docteur Kinross va persuader son ami le commissaire principal chargé de l'enquête qu'il y a quelques incohérences dans tous ces témoignages. Il va aider notre policier à démêler cette bizarre et complexe affaire où les coups de théâtre sont légions. Encore roman policier sympathique avec son atmosphère un peu surannée qui fait tout le charme de ce huis clos mené de main de maître par le nouvel héros de Carr.
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Le roman diffère beaucoup des autres de Carr, il n 'y a pas de meurtre en chambre close, aucun de ses détectives habituels n'est présent non plus. Ici, c'est la psychologie qui est mise en avant, elle joue un rôle important dans le déroulement des choses. J'ai essayé de faire attention aux moindres détails depuis le début du livre, mais je me suis laissé prendre au piège à la fin.