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sur 2409 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Depuis que cette guerre en Ukraine s'est déclarée ma curiosité est aiguisée et les images des médias et même les articles des journaux me laissent insatisfaite : je ne comprends toujours pas comment elle est possible. Je me tourne vers la littérature pour avoir un autre éclairage.

Limonov de Carrère offre une biographie d'un personnage qui paraît étrange, poète, voyou, provocateur, militaire ou politique. Je n'ai guère de sympathie pour un des fondateurs du parti nasbol : national-bolchevik. La violence et la délinquance gratuite me repoussent, encore moins les beuveries continuelles. Même si c'est un classique de la littérature russe, la prison, les camps de travail n'exercent aucune fascination. Et pourtant j'ai lu avec intérêt ce pavé de 500 pages.

Limonov nait en Ukraine en 1943, pendant la bataille de Stalingrad, décède en 2020. Carrère le suit pas à pas dans ses errances à Kharkov, Moscou, New York, Paris pendant toutes ces décennies. Il raconte la vie, les oeuvres, les amours de l'écrivain et il s'attache à contextualiser en analysant l'évolution politique de son héros : enfant, fils d'un Tchékiste, fasciné par les exploits militaires à la fin de la Guerre,  adolescent frustré dans sa province, rebelle, violent dans l'URSS encore stalinienne, poète fréquentant les dissidents. Exilé. de retour à Moscou avec la fin d' l'Union Soviétique. Engagé avec les putschistes contre Eltsine. Chef de parti.

Toute l'histoire de l'Union soviétique et de la Russie  se déroule pendant l'Odyssée du héros qui passera de l'Ukraine à Moscou, de New York à Paris, puis jusqu'en Asie Centrale en Altaï. Nous assistons à l'arrivée et la chute des principaux dirigeants de Khrouchtchev, Gorbatchev, Eltsine, Poutine....  J'ai beaucoup appris de ce livre en le considérant comme un roman historique. Double regard : celui de l'auteur, intellectuel français, et fils d'une historienne de renom, celui du héros, complètement russe, avec un point de vue totalement décalé étranger aux valeurs politiquement correctes chez nous. En décalant les points de vue, j'arrive mieux à saisir ce qui se passe actuellement même si le livre a été publié en 2011.

J'ai été stupéfaite par le prétexte avancé par Poutine de lutter contre les nazis en Ukraine. Les nazis! Il me semblait que cette référence à la seconde guerre mondiale était rancie, si ce n'est périmée. Par ailleurs, les photos du bataillon Azov pouvaient m'égarer. Que penser?  Dans Limosov j'apprends (parce que j'étais vraiment ignorante) que les références aux nazis existent non seulement en Ukraine mais surtout en Russie, et qu'il y a même un parti s'en réclamant. Pour compliquer le tout les nationalistes qui utilisent les codes nazis (drapeaux, saluts et idéologie nationaliste et antisémite) se réclament aussi de Staline et du bolchevisme. Comment concilier les deux? Par le nationalisme, bien sûr. En France c'est difficile à concevoir.

Coïncidence : l'attentat qui a coûté la vie à la fille de Douguine qui est un personnage présenté dans le livre : idéologue ultranationaliste, antisémite. Décidemment Limonov de Carrère le donne des clés pour comprendre l'actualité. 
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Emmanuel Carrère raconte la vie du sulfureux écrivain russe contemporain Edward Veniaminovitch Limonov (Эдуард Вениаминович Лимонов), dit Limonov, né en 1943.
Un court prologue accrocheur immerge le lecteur dans le Moscou de 2007.
Retour en arrière pour la suite du récit qui est séquencée en épisodes importants de la vie de Limonov, bien replacés dans leur contexte historique : enfance, adolescence, émigration aux Etats-Unis, retour au pays natal...

L'auteur cherche à comprendre et à faire appréhender au lecteur la psychologie et les motivations de son personnage central. Il y parvient. A la fois scandalisé et effrayé par l'engagement politique de Limonov ('néofasciste'/'néocommuniste', malgré un repositionnement récent mais peu crédible) et par les formes qu'il a pu prendre (notamment au côté des forces armées serbes), Carrère explique cet engagement par le parcours et la personnalité de l'intéressé.

Dans cette biographie, Limonov m'apparaît comme particulièrement détestable, notamment à cause de son extrême vanité - ce n'était peut-être pas l'effet recherché par Carrère ? le court extrait d'un livre de Limonov cité, ainsi que les trop longues descriptions de ses frasques amoureuses et sexuelles que l'on devine issues de son oeuvre, m'ont ôté toute envie de lire celle-ci. Ces descriptions ont aussi parfois rendu la lecture de ce roman fastidieuse... Ceci est d'autant plus dommage que ce récit comporte par ailleurs des passages vraiment intéressants sur le contexte politique, notamment la disparition de l'Empire soviétique et L Histoire récente de la Russie.
Les évocations de l'expérience personnelle de Carrère en écho à celles de Limonov sont également riches, et savamment dosées contrairement à quelques épisodes sur les états d'âme du personnage central.

En résumé, j'aurais pu trouver ce livre excellent (comme d'autres du même auteur : 'L'adversaire' et surtout 'La classe de neige' et 'D'autres vies que le mienne'), s'il n'avait pas comporté des développements inutiles à mes yeux.
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Ce qui m'a grandement intéressé dans cette histoire, c'est qu'elle raconte, pour sa plus grande part, la véritable vie de Limonov. Si l'auteur avait totalement inventé les faits, je pense que le résultat n'aurait pas été aussi intéressant. Tous les évènements de cette vie n'auraient rien de vraiment passionnants s'ils étaient issus d'une fiction, mais ils le deviennent dès lors qu'ils ont réellement existé. En bref, pour une vraie vie, sa vie est exaltante et pour le moins extraordinaire.
Emmanuel Carrère utilise une écriture facile d'accès, un développement journalistique romancé, pour nous narrer l'épopée de ce "presque héros", qui a successivement été presque truand, presque poète, presque clochard, presque écrivain, presque soldat, presque politicien, et pour finir presque taulard. Et c'est probablement à cause de son ambition débordante, qui ne lui a d'ailleurs jamais fait défaut, que Limonov résume lui même sa vie comme une "vie de merde".
J'ai dévoré ce livre, qui est peut être légèrement trop long sur la fin. Pour le désépaissir, Emmanuel Carrère aurait dû, à mon goût, s'abstenir d'ajouter des éléments de sa propre vie, ceux de Limonov se suffisant à eux mêmes.
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Wouahhh ! Quel travail extraordinaire d'Emmanuel Carrère !
Cet ouvrage est d'une densité à faire pâlir d'envie un écrivain lambda. Il faut bien avouer que la vie de Limonov est plutôt riche en évènements. Mais il convient d'attribuer tous les honneurs au talent de l'auteur, qui signe ici une oeuvre magistrale.
Il va sans dire que l'écriture est élégante, tout en restant sobre. La classe.
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Pourquoi s'embêter à inventer des histoires quand on peut raconter la réalité et que cette réalité dépasse largement tout ce qu'un romancier aurait pu imaginer de vraisemblable ?
La vie de Limonov est passionnante à suivre, tant pour l'homme et son évolution que pour son immersion dans l'Histoire de notre monde. Et quand en plus c'est raconté avec la passion qu'Emmanuel Carrère peut mettre dans un livre, il n'y a rien à jeter.
Un très bon récit !
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« Il faut construire sa stratégie de vie, disait-il, sur le présupposé de l'animosité d'autrui. » Avec un mantra pareil, il faut s'attendre à découvrir un ego surdimensionné chez cet écrivain russe, Édouard Veniaminovitch Savenko, dit Limonov, né en Ukraine sous l'ère stalinienne. Une jeunesse de petit voyou précède une période dandy et des prétentions à la poésie dont il souhaite qu'elles deviennent un tremplin vers la célébrité et surtout une échappatoire au travail en usine. Un exil à Paris, ensuite à New York City où ses débordements sexuels alliés à une existence quasi clocharde achèveront de forger sa personnalité d'écrivain enfin publié. Un retour dans l'empire russe éclaté, entrecoupé de passages survoltés en ex-Yougoslavie déchirée par la guerre civile, lui permettront de se coller au plus près de la politique active en Russie.
Cette vie aventureuse et cet esprit fantasque ont fasciné Emmanuel Carrère et, même si l'homme n'est, somme toute, qu'un autre de ces narcissiques accros à la gloire, le style et la construction de cette biographie en font une lecture intéressante et instructive. Les pages sur l'effondrement de l'URSS sont, à ce titre, édifiantes.
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Ce pavé de 489 pages se lit d'une seule traite comme un roman d'aventure

Édouard SAVENKO, dit LIMONOV, n'est pas, c'est le moins que l'on puisse dire, un personnage sympathique. Toutefois, le talent d'écrivain d'Emmanuel CARRERE nous rend ce personnage tellement intéressant et passionnant qu'on s'y attacherait presque.

La vie de LIMONOV est si extraordinaire, au sens propre du terme, qu'elle nous paraît presque incroyable : poète de l'underground soviétique, clochard et valet à New-York, écrivain banché à Paris, soldat pendant la guerre des Balkans, chef d'un parti de jeune despérados.

La vision de cet homme, et sans doute pas uniquement la sienne mais aussi celle d'un certain nombre de ses compatriotes, sur des personnalités russes(soviétiques) comme Staline, Sakharov, Soljenitsyne nous oblige à nous interroger sur notre propre vision, même si nous continuons de penser que c'est la notre qui est juste.



La lecture de ce livre nous plonge dans l'histoire de l'union soviétique, puis de la Russie de l'après-communisme.

L'auteur tente même d' expliquer la guerre des Balkans, mais la complexité de ce conflit est tel qu'il nous apparaît toujours aussi incompréhensible.





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Finalement, ce n'est pas avec l'Adversaire mais Limonov que j'ai continué ma découverte des livres d'Emmanuel Carrère. J'avais été très déçue par la lecture d'Un roman russe, mais je suis entêtée et je n'avais pas envie de rester sur cette note amère. le hasard a fait que Limonov est tombée entre mes mains.
Et, du point de vue de mon appréciation de lectrice, il est aux antipodes d'Un roman russe. Je l'ai lu pendant que nous étions au Japon et l'ai terminé très vite.
Bravo Emmanuel. Je m'adresse à nouveau à toi avec mon tutoiement insolent à ton égard, mais après cet article, promis, j'arrête.

Offrir un résumé de l'enquête que tu as mené sur Limonov, tour à tour petite frappe, poète en Russie et en France, majordome aux Etats-Unis, mercenaire en Serbie, écrivain et homme politique, ne serait pas pertinent. Limonov, c'est l'histoire d'un auteur qui part à la rencontre d'un homme impénétrable, fascinant et repoussant à la fois, pour tenter d'en savoir plus sur lui, mais aussi sur notre très court et très lourd XXe siècle.

Ma mère est polonaise. Elle est partie en France à la fin des années 70, pour des vacances à la base. Elle n' est retournée à Varsovie qu'en 1989, avant la chute du mur, mais quand tout le monde sentait déjà que la machine soviétique allait s'écouler. Comme tu le vois, j'ai des raisons très personnelles qui font que j'ai toujours porté un intérêt fort à la guerre froide, aux pays de l'Est et surtout à ces destins compliqués qui réussissaient non sans séquelles à passer de l'autre côté du rideau de fer.
Mais compliqué n'est même pas assez fort pour décrire Limonov. On referme le livre en se disant que cet homme reste un mystère.

J'ai adoré ton récit, la force de tes investigations, les émotions que tu as ressuscitées en lui, qui ensemble nous plonge dans ses souvenirs, avec sa famille, sa Natacha, nous emmène avec Boris Elstine et tous les autres. La trame géopolitique et historique est parfaitement intégrée, se fond sans anicroche dans le déroulé de la vie de Limonov. C'est une période récente, mais je n'étais même pas entrée à l'école primaire quand l'URSS s'est effondrée. On a, à mon sens, mis longtemps à l'insérer (intelligemment) dans les programmes scolaires. Dans ma génération, je n'en connais pas beaucoup qui comprennent vraiment les rouages de la grandeur et de la décadence de l'empire soviétique. Tu en relates bien les grands pans, avec de l'humour parfois, ce qui ne gâche rien. J'ai aussi aimé, et là tu touches à l'historienne qui est en moi, ton recul, ta volonté de ne présenter Limonov ni comme un héros complet ni comme un s*** accompli. Pourtant, il y aurait de quoi, à tous points de vue. Tu restes assez neutre, même si on comprend ta prise de distance, ta gêne à certains moments par rapport à certains de ses choix.

Tu m'as permis d'en apprendre plus sur la politique muselée de la Russie actuelle, où des grou(puscule)s – pas toujours des enfants de choeur – existent et entendent dénoncer le renouveau du tsarisme. Bien sûr, tu nous parles toujours un peu de toi, mais cette fois, je n'ai pas trouvé ça nauséabond, je dois m'habituer à ta marque de fabrique.

On voyage avec les souvenirs de Limonov en Asie centrale, dans la froide Russie, dans les luxueuses résidences américaines mais aussi avec lui en prison. Et on chemine dans sa tête, on suit l'évolution de ses opinions, de ses convictions, de ses choix spirituels. On revit l'enfance d'un petit garçon fier de son père militaire, la décadence d'un homme qui vieillit et qui devient cynique, désabusé par un monde qu'il pensait voir renversé et qui n'a que fait tomber des dictatures pour en ériger d'autres, bénies et joliment vernies.

L'exemple que j'aimerais citer pour finir, c'est quand tu évoques le débat sur les droits de l'Homme. Tu expliques au début de ton livre que lors d'échanges avec des expatriés français à Moscou, beaucoup te disent que les Russes s'en moquent des droits de l'Homme, qu'ils adorent Poutine et que personne ne lisait la « feuille de chou » de Politovskaïa. Que les occidentaux, avec leur morale bienpensante, veulent implanter la démocratie partout en oubliant qu'il faut d'abord remplir le ventre de ceux qui ont faim. Et tu relates une conversation, qui, je l'avoue, m'a fait bien rire, entre Limonov et sa mère : lui disant de couper le gaz qu'elle laisse allumé toute la journée et lui expliquant que cela lui coûterait une fortune s'il faisait ça en France, sa mère, interloquée, n'en revient pas : les capitalistes sont radins au point de faire payer le gaz à leur peuple !
Je suis profondément attachée à la défense des droits de l'Homme et à la démocratie. Mais il est vrai que ton livre fait penser à l'Östalgie et permet de comprendre – sans aller jusqu'à l'approuver – pourquoi une tranche de la population de ces pays regrette l'époque où l'Etat, certes oppresseur et dictatorial, leur fournissait un travail et le minimum vital à tous, gratuitement.

Au final, Limonov, c'est un homme qui a voulu faire des choses bien et qui en a fait beaucoup de mal. C'est plus qu'un roman, c'est un témoignage, le portrait sociologique d'un être mais aussi de nos sociétés aisément amnésiques.

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En 2007, Emmanuel Carrère part en Russie interviewer les amis d'Anna Politovskaia après son assassinat. Il aperçoit Limonov parmi les manifestants qui se réunissent chaque année devant le théâtre de la Doubrovka où a eu lieu l'assaut contre des terroristes tchétchènes, mais également le gazage des otages parmi lesquels 67 d'entre eux moururent dont 5 enfants. Emmanuel a eu l'occasion et la fierté de côtoyer Edouard Limonov trente ans plus tôt à Paris, adulé par de jeunes gauchistes charmés par son côté provocateur et cynique. Il décide alors de raconter l'existence passionnante de cet ancien voyou et essaye de comprendre cet être insaisissable qui a été tour à tour clochard, valet de chambre d'un milliardaire américain, écrivain, soldat au côté des Serbes et chef d'un parti de rebelles. On suit l'histoire contemporaine de la Russie : la mort de Staline, "un père et un héros", les compromissions sous Brejnev : on ne pouvait être que martyr ou crapule, le succès de Soljenitsyne que Limonov déteste car il ne supporte aucun culte, sinon le sien, la peretroiska sous Gorbatchev : on a refait l'histoire en niant la réalité au point que les gens ont fini par accepter la nouvelle version, puis la Glasnost qui a eu un effet dévastateur, l'enrichissement scandaleux de quelques oligarques et la misère noire du peuple, la confiscation du pouvoir et lesdeux mandats d' Eltsine ravagé par l'alcool, le putsch avorté, le krach de 1998 et enfin l'obséquieux petit soldat Poutine mis en place par les oligarques qui va se révéler ambitieux et implacable.
Finalement, Limonov et poutine ont bien des choses en commun : la classe sociale dont ils sont issus, leur admiration pour Staline, le goût du pouvoir, la nostalgie du communisme.
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Emmanuel Carrère pourrait paraphraser la notice d'emploi d'un four micro-onde ; je suis sûr qu'il en tirerait un chef d'oeuvre.
Après "D'autres vies que la mienne" qui m'avait bouleversé (et près d'un million de lecteurs français avec moi !) Limonov m'a à nouveau enthousiasmé.
Comme dans ses précédents romans depuis "L'adversaire", Carrère entremêle la fiction et le documentaire. Son livre parle autant de lui qu'il ne parle de son héros, ce Ruse haut en couleurs dont le destin traverse le siècle.
On dévore ce livre avec gourmandise qui nous fait visiter l'URSS des camps et de la contre-culture, les affres de l'exil, les désarrois du post-communisme.
Au final, et c'est tant mieux, on ne sait trop que penser de Limonov : est-il un salaud nationalo-bolchevique ? ou un rebelle plein de fougue ?
Un petit bémol toutefois par rapport au précédent livre de Carrère qui m'avait pris aux tripes : ici l'émotion n'est pas au rendez-vous. mais ne boudons pas notre plaisir : même un Carrère mineur reste un des plus beaux livres de l'année !
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