Née en 1977, je ne connais Mourousi que comme le présentateur du JT de 13h de ma grand-mère et de ma mère.
Je connais bien plus son costume et ses lunettes, éléments emblématiques, que l'homme et son parcours.
Cette biographie, elle m'a intriguée et bien m'en a pris de la lire.
J'ai commencé à 22h, hier soir et l'ai terminé vers 2h ce matin.
Certes, elle est brève mais elle correspond à mes attentes.
Né d'une noblesse déchue, portant un terrible secret (secret et honte familiale que la France découvrira au hasard d'un livre de
Cyril Eder), Mourousi rêve en grand.
C'est au travers de l'ORTF ( même ce sigle est pour moi un ancêtre connu de nom puis que pratique) qu'il se fera un nom avant de devenir la star du 13h sur TF1 puis de retomber dans un relatif anonymat.
Comme les grands hommes, ceux qui partis de rien (ou presque) se construisent et laisse une trace de leur passage dans nos vies, c'est un bourreau de travail ( il dort à peine 4 heures par nuit estimant que le sommeil appartient à ceux qui ont du temps à perdre). Il veut sa revanche sur la vie, il veut redorer le nom des Mourouzi/ Mourousi.
Il ne cache pas sa bisexualité mais ne l'étale pas non plus. de ses nuits parisiennes, il tire nombre d'informations avant tout le monde et se constitue un carnet d'adresse qui longtemps le protégera.
Il dynamite, il dynamise le JT du 13h dont tout le monde se foutait bien quand il débarque sur cette case . En avance sur son temps, il vit avec son époque et est un visionnaire.
Il déplace son JT sur le lieu de l'action, le rend accessible au public.
Il est tout autant aimé que détesté.
Il cartonne et même quand la nouvelle direction de la chaîne essaie de le piéger en lui imposant une partenaire féminine pour coprésenter le JT, c'est lui qui est victorieux ! leur duo avec Marie-Laure Augry reste mythique ( et de ça je me souviens).
Sa vie sentimentale : sa première fiancée, il la perd lorsqu'il part couvrir un reportage sans la prévenir et revient 4 jours plus tard sans que la famille (bourgeoise - gênée par cette relation avec un trublion) ne se soit informée.
Ses petits amis des nuits parisiennes ne sont pas repris dans le livre.
Sa femme, Véronique, fille de bonne famille qui bravera l'interdit familial d'épouser ledit trublion (Mourousi restera profondément blessé par l'attitude de sa belle famille) mourra à l'age de 31 ans d'une méningite laissant à Mourousi une fillette, Sophie, la fierté de son père.
Ses amis : ceux qui n'étaient pas intéressés,sont peu.ceux qui ne lui tournent pas le dos lors de son mariage, sont rares.
Comme tout le monde, je me souviens ( et les émissions télé retrospectives d'aujourd'hui nous le rappellent régulièrement) du faux mariage entre le Luron et
Coluche.
Jusque là, j'ignorais juste que ce faux mariage a pour origine la rancoeur de le Luron envers Mourousi ; le Luron estime en effet que Mourousi renie ses orientations sexuelles pour parvenir à grimper dans la société.
Si
Coluche reviendra et reconnaîtra qu'il a été trop loin, le Luron ne pardonnera jamais.
Les fidèles sont moins médiatiques à l'exception d'
Eric Yung, ex flic.
Vous l'aurez compris, j'ai découvert l'homme mais aussi relu une partie de mes souvenirs d'enfance, éclairés d'une autre lumière.
Mourousi, était féru de politique, du monde forain, d'art et c'est ainsi qu'il a vécu. Fidèle à ses convictions, devenu influent puis déchu. L'histoire d'un homme qui faisait de l'information, un spectacle, mais un spectacle au service de l'information.
Un homme qui était convaincu qu'il n'avait pas de temps à perdre car il était persuadé de ne pas vivre vieux. La vie, celle qu'il a vécu, lui aura donné raison.
Quoique ... il vit encore par le souvenir qu'il nous a laissé.