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Jacqueline Chénieux-Gendron (Autre)
EAN : 9782849756911
352 pages
Fage éditions (24/06/2022)
4.25/5   2 notes
Résumé :
Récits est le deuxième des trois livres de la totalité de l’œuvre littéraire de Leonora Carrington chez Fage éditions. Ces publications correspondent à un désir éditorial installé depuis nombres d’années et une conjoncture pressentie favorable pour un accueil enthousiaste ou au moins curieux d’une telle mixture poétique, mythologique et révolutionnaire au sens fantastique et ésotérique. C’est une aventure éditoriale surréaliste et merveilleuse que d’éditer la totali... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le second volume « Récits » des oeuvres complètes, « L'oeuvre Ecrit » (2022, Fage, 432 p.) comporte 4 récits écrits entre 1940 et 1974. Ils sont introduits par une préface de Max Kober. A mon avis, il manque, dans les trois tomes de ces oeuvres, une partie bibliographique qui resitue les différents écrits Jacqueline Chénieux-Gendron. A mon avis, il manque, dans les trois tomes de ces oeuvres, une partie bibliographique qui resitue les différents écrits. le tout comporte « Histoire du Petit Francis », « En bas », « La Porte de Pierre » et « le Cornet Acoustique ». Ce sont donc des univers stupéfiants de magie, truffés de passages où s'engouffrent toutes les autres réalités. Certains étaient encore inédits, par la suite de tribulations diverses des divers manuscrits, ce qui était particulièrement le cas ce roman.
Leonora Carrington est née le 6 Avril 1917 à Clayton Green, Lancashire, pas très loin de Blackpool, en Angleterre. Elle est la fille de Harold Carrington et Maurie Moorhead, seule enfant de ce couple qui compte quatre enfants antérieurs. Sa mère est irlandaise. Son père, Harold Wylde Carrington, fonde la « Carrington Cottons Company ». La famille est immensément riche et la cession de cette firme à « Imperial Chemicals Industries » (ICI) en fait un homme très puissant et à l'emprise internationale.
Contrairement à ses frères ainés, Leonora est une enfant rebelle et indisciplinée, elle est renvoyée de plusieurs collèges catholiques anglais. Entre 12 et 14 ans elle est placée dans un pensionnat à Paris, puis voyage à Florence où elle découvre l'art de la Renaissance italienne. Cela confirme très tôt son désir de se consacrer à la peinture. Elle montre des aptitudes pour le dessin, écrit à l'envers, peint des deux mains, s'intéresse au monde surnaturel. Son rêve c'est d'être un cheval. D'où les nombreuses figures de cet animal dans ses toiles. Son père n'apprécie pas trop, qui pense que le métier d'artiste doit être réservé aux incapables et homosexuels. Elle se passionne pour les animaux et particulièrement les chevaux, s'imprègne de la mythologie celte et irlandaise, des contes de Lewis Caroll, transmis par sa mère, sa grand-mère et une nurse, toutes irlandaises. Toutes la bercent de légendes et d'histoires que l'on n'appelle pas encore fantastiques. Elle adore celles où il est question d'Epona, la déesse cheval. Elle est associée au cheval, animal emblématique de l'aristocratie militaire gauloise, de par son nom qui signifie « Grande jument » en gaulois. Son culte cavalier a été accepté globalement par la civilisation romaine où elle est représentée par une jument et une corne d'abondance. « Comme il était misogyne, Fulvius Stellus eut commerce avec une jument, celle-ci, arrivée à son terme, mit au monde une belle petite fille et la nomma Épona ; et c'est elle, la déesse qui prend soin des chevaux »
Leonora Carrington part à 18 ans, malgré l'avis de son père, étudier dans une école d'art à Londres, puis s'inscrit à l'Académie d'Amédée Ozenfant. En 1936, elle rencontre Max Ernst, alors plus âgé qu'elle de 26 ans La rencontre se fait à à l'« International Surrealist Exhibit », à Londres. C'est le coup de foudre réciproque qui changera le cours de sa vie. Elle l'accompagne ensuite à Paris en 1937. Elle avait déjà vu la reproduction d'un des tableaux de Max Ernst, « Deux enfants menacés par un rossignol » (1924) dans un livre de Herbert Read « Art and Society » (1937, Heineman, 282 p.) traduit en « le Sens de l'Art » (1987, Sylvie Messinger, 250 p.) qui l'avait fortement impressionnée. Ils partent vivre ensemble à Saint-Martin d'Ardèche, où ils redécorent une maison, aujourd'hui monument classé. Suivent les épisodes tragiques liés à la guerre : arrestation de Max Ernst, profonde dépression de Leonora et internement psychiatrique en Espagne. le tout est narré dans « En Bas ». Puis départ pour le Mexique après sa rencontre avec Renato Leduc, poète et diplomate qui lui propose de l'épouser, mariage arrangé, pour quitter l'Espagne. A Mexico, elle rencontre le photographe hongrois Imre « Chiqui » Weisz (1911-2007) ancien compagnon de route de Robert Capa. Elle l'épouse et ils ont deux enfants, Pablo et Gabriel. Elle se lie aussi avec Kati Horna, photographe hongroise, qui a réussie à se faire libérer d'un camp de réfugiés où elle était enfermée en Espagne et s'embarque avec Josef Horna, de la bande à Capa, pour le Mexique La stabilité revient, avec elle la créativité avec son amie Remedios Varo, puis l'engagement pour le mouvement féministe.

« Histoire du Petit Francis » est un récit de Leonora Carrington, écrit en 1940. Traduit de l'anglais par jacqueline Chénier-Gendron et Didier Vidal. Mais le roman est publié pour la première fois dans « Pigeon Vole. Contes retrouvés » (1986, le Temps qu'il fait,152 p.),
Tout commence par une scène champêtre, près de Fontainebleau. Francis, celui du « Petit Francis » et son parent, Oncle Ubriaco discutent, parfois interrompus par une fille Amélia, très nerveuse et en colère contre Francis. On suppose les deux d'avoir à peu près le même âge. A priori, le jeune Francis passe ses vacances chez son oncle. A mieux regarder c'est Leonora et Max Ernst, qui endossent les rôles du neveu et de l'oncle, dans un cadre surréaliste. Rôles que l'on retrouve à traves les promenades en bicyclette, choses qu'ils affectaient lors de leur séjour en Ardèche.
Suite à quoi, l'oncle et son neveu partent donc en bicyclette vers le Sud, tout en chantant alternativement le verbe être et le verbe avoir sur l'air de « Rule Britania » et de « En avant, soldat du Christ ». C'est aussi commode que les tables de multiplications chantées par Georgius dans « le Lycée Papillon ». Arrivés au village de Saint Roc, au bord d'une jolie rivière, et près des montagnes de Lozère, ils s'imaginent « déguisès en évêques, vêtus de violet, portant de gigantesques mitres et tenant de sceptres décorés avec lesquels ils évoqueraient les démons du rocher ». Comme quoi l'air pur de la campagne et les promenades en vélo mènent à la philosophie. Sans doute, était-ce « le parfum tenace des Miraldalok », petites plantes piquantes, qui leur avait tourné les sens.
Bref, des scènes champêtres, en attendant le jour de la fête, qui promet. « Il y aura du remue-ménage dans les buissons ce soir […] Claire prend cinq franc la séance ». Comme quoi jour de fête et commerce local peuvent très bien cohabiter à la campagne. Francis est invité à danser avec une femme qui sent fort la chèvre., c'est la fille du Marquis de Pfadade.
Dans la discussion, le marquis cite le cas d'un jeune homme à qui le docteur, je pense lors du Conseil de Révision, « a demandé d'écrire son domicile, sa nationalité, son nom » et qui a écrit « 1914 » en face de toutes les questions, fait une addition et présenté la réponse au docteur. C'est repris d'une anecdote célèbre d'un surréaliste, je crois, Hans Arp, à moins que ce ne soit Tomi Ungerer. Suit aussi un essai d'écriture automatique en Cornouailles avec un certain Sam Carrington, inventeur d'une moissonneuse-batteuse. Tout cela avant le soir, qu'il ne neige. « Une tempête de neige vert pâle dans un paysage de campagne ».
Francis est surpris de découvrir que « sa tête avait poussé et s'était métamorphosé en celle d'un cheval, alors qu'apparemment son corps n'avait pas changé ». La fête ensuite bat son plein alors que le jeune Francis se transforme en cheval. Phénomène troublant, digne de thèse en hippologie, qui est la science du cheval, si l'on en juge par son étymologie, du moins celle proposée par Pierre Dac. On se souviendra plutôt du désir de Leonora Carrington, désir peint par la suite dans ses tableaux de devenir cheval, sur les contes et conseils de sa nurse irlandaise. Si Francis se transforme en cheval, Leonora s'est tout d'abord transformée en le jeune garçon Francis, tandis qu'Ernst est devenu l'oncle Ubriaco, bien-aimé de Francis. La première femme de Max Ernst, Marie-Berthe Aurenche est devenue la femme plus ou moins haïe d'Ubriaco avec sa fille jalouse Amelia.

Pour ce qui est du surréalisme, c‘est de toute évidence après la rencontre avec Max Ernst lors de l'« International Surrealist Exhibit », à Londres en juin-juillet 1936. André Breton, Paul Éluard, Georges Hugnet et Man Ray forment le comité français. Max Ernst présente ses toiles alors que André Breton donne une conférence sur les « Limites non-frontières du Surréalisme ». C'est le coup de foudre réciproque qui changera le cours de leurs vies. Leonora accompagne ensuite Max à Paris en 1937. le couple part s'installer à Saint-Martin d'Ardèche. Cela correspond au récit du « Petit Francis » qui débute à Fontainebleau, puis se déroule non loin des Monts Lozère, avant un retour en train à Paris, Gare de Lyon. le récit serait donc daté de 1937-1938. le manuscrit est tout d'abord oublié, puis considéré comme perdu. Enfin récupéré, il fut d'abord publié en traduction française en 1986, et en l'original anglais en 1988 dans le volume « The House of Fear ». Dans sa description de perte d'identité, descente aux enfers et mort du protagoniste, « le Petit Francis » rappelle quelque peu la trajectoire de Leonora Carrington. Mais c'est le plus obscur, au sens d'être assez brouillé, récit de ce volume II de l'Oeuvre Ecrit. En tête du volume, surtout par ordre de parution, mais le plus déroutant à lire par rapport à « En Bas »,

Cela confirme très tôt le désir de Leonora de se consacrer à la peinture. Elle montre des aptitudes pour le dessin, écrit à l'envers, peint des deux mains, s'intéresse au monde surnaturel. Son rêve c'est d'être un cheval. D'où les nombreuses figures de cet animal dans ses toiles. Son père n'apprécie pas trop, qui pense que le métier d'artiste doit être réservé aux incapables et homosexuels. Elle se passionne pour les animaux et particulièrement les chevaux, s'imprègne de la mythologie celte et irlandaise, des contes de Lewis Caroll, transmis par sa mère, sa grand-mère et une nurse, toutes irlandaises.
Le rôle qu'a joué la lecture du livre de Pierre Mabille « le miroir du merveilleux » en introduisant le merveilleux est important pour la guérison de sa maladie mentale. Mais, c'est en 1943 qu'elle commence à écrire « En Bas », du 23 au 26 aout 1943, selon ses dates, soit 3 ans après l'épisode de l'arrestation de Max Ernst à Saint-Martin-d'Ardèche.


« En Bas » est un récit de Leonora Carrington (1945, Fontaine, 88 p.), avec une couverture illustrée par Gisèle Prassinos, puis réédité dans la collection « L'Age d'Or » dirigée par Henri Parisot (1973, Eric Losfeld, le Terrain Vague, 67 p.).
C'est un texte véritablement autobiographique qui narre toute la souffrance endurée par Leonora Carrington lors de sa profonde dépression, qui débute lors de l'arrestation à Saint Martin d'Ardèche, de Max Ernst, citoyen allemand en 1940, emmené les poignets liés par les gendarmes français. Par la suite, Leonora sera exfiltrée en Espagne, puis dans un asile psychiatrique de Covadonga en Espagne. Pour plus de détail sur sa vie, on peut consulter l'excellent « Leonora », en espagnol, de Elena Poniatowska (2011, Seix Barral, 512 p.), et traduit par Claude Fell (2012, Actes Sud, 448 p.).
Je recommande également de lire « En Bas » avec la première pièce de théâtre « Bon Appétit ». La pièce est écrite (1939) en trois actes, et le manuscrit original de 115 pages manuscrites est orné de six dessins originaux à pleine page, à la plume et encre noire. La pièce était destinée à son compagnon Max Ernst arrêté en tant que citoyen allemand. Il est représenté sous les traits du « Vent » ou du « Liebe Vogel » (Oiseau Aimé); Leonora apparaît comme « L'Amoureuse du Vent » et la « Femme-Cheval » ou « Salonique ». le texte et les dessins allient humour cruel et terreur, inventions hallucinantes et images fantastiques.
Etant différent des autres récits, la critique aura une place à paru sous le label de « En Bas », récit paru séparément

« La Porte de Pierre » est un récit, écrit dans les années 50, de Leonora Carrington, publié dans la collection « L'Age d'Or » dirigée par Henri Parisot (1992, Flammarion, 210 p.).
Écrit à la fin de la Guerre « La Porte de Pierre » est un voyage fantasmagorique dans un monde totalement surréaliste. On trouve ce récit sous la forme « La Porte de Pierre » et son équivalent anglais « Stone Door » (1977, St. Martin's Pres, 118 p.) mais aussi un « Open Stone Door », titre de manuscrit en anglais qu'elle authentifie dans une lettre à Henri Parisot, envoyé en même temps que celui de « Down Below », et ceci entre 1944 et 1950. « Open Stone Door » (Abrete, puerta de piedra) pourrait être le titre original des années mexicaines. Ce sera le titre d'un court métrage (107 mn) tourné avec Dominique et Julien Ferrandou en 2011.
Impossible à résumer, le roman est à la fois une aventure, une incantation et peut-être un présage. L'histoire et l'aventure commencent « au sein d'une profonde forêt, noire et luxuriante, comme la chevelure d'un prêtre aztèque ». Leonora vient d'arriver au Mexique, il ne faut pas l'oublier. Une statue domine la scène. Un centaure recouvert par « une fourrure de champignons sauvages ». On se souvient que Leonora voulait devenir cheval quand elle était petite fille. Ainsi qu'elle a eu, et a toujours, des relations compliquées avec des hommes plus âgés qu'elle. Voir ses relations avec son père, ensuite Max Ernst, les docteurs-psychiatres en Espagne, puis Renato Leduc pour ses débuts au Mexique.
Dans la pièce de cette grande demeure, trois hommes « observaient la lune alors à son décours ». Un asiatique, probablement un chinois « assis comme s'il avait été sculpté dans la chaise », un européen « lourd et rougeaud aux yeux clairs », le troisième et « le plus jeune était un juif » dans « une robe de lin blanc ». A priori, leurs observations ne sont pas concluantes « cela ne marchera plus ». Surviennent « une femme adipeuse et un gros homme aux yeux verts ». Ils étaient partis « sept mois plus tôt ». Ils questionnent une dénommée Amagoya. Et l'on en apprend de belles sur une voyageuse qui a traversé à pied la Mésopotamie, en route pour « voir le Roi des Juifs qui vit sur la frontière de Hongrie ». Elle prend « un raccourci en passant par le pays des morts ». Mais, il y a la porte de pierre de Kecske à passer, et « elle est très jalousement gardée ».
Est-ce un raccourci entre le Mexique et la Hongrie ? Raccourci facilité par les fréquentations de Leonora durant cette période troublée de la guerre.
Le récit entraine le lecteur dans un labyrinthe à la recherche du roi des Juifs, à moins que cela ne soit qu'un ange déchu. Quoiqu'il en soit, le récit reste surréaliste. « Ceci est un oeuf. L'oeuf à l'intérieur de l'étoile ; l'Etoile à l'intérieur de l'Oeuf ». Elle se met « à creuser sur le bas-côté de la route, à creuser à la recherche du mot qui ouvrirait le secret de l'Oeuf ». Et plus loin, « l'Etoile et l'Oeuf étaient devenus un petit enfant qui se tenait, frêle et lumineux, sur la route ». Survient un homme, qui tient « une roue à bout de bras ». Il y avait « en tout huit rayons, comme les huit pattes d'une araignée ». C'est Calabas Ko, « venu de Hongrie chercher l'enfant blanc ».
On lui donne une lettre « ceci n'est pas une lettre d'amour, à mo
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