Je lègue mon âme au diable

Présenté comme un roman, ce livre s'avère en fait une collection de témoignages présentés comme authentiques, où même le nom des personnes concernées n'a pas été modifié.
Le récit se divise en deux théâtres principaux (ainsi que quelques annexes), convergeant vers un seul point, ce cadavre retrouvé au début du livre qui, dans son testament laissé comme exutoire à cette mort annoncée, déclare sobrement léguer son âme au diable.
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Mort de faim et d'épuisement dans un camp au fin fond de la jungle amazonienne colombienne, l'auteur-journaliste Castro-Caycedo se propose de retracer son histoire, celle de ses compagnons, certains l'ayant suivi ou précédé dans la mort, d'autres encore là pour témoigner, ainsi que ceux qui ont découvert son corps, embarqués eux-aussi dans d'incroyables péripéties, au milieu de cette jungle hostile à ceux qui ne savent s'y mouvoir ou s'y nourrir, alors qu'on y trouve des hommes n'ayant supposément eu aucun contact avec le reste de l'humanité.
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C'est proprement passionnant.
Certains individus sont de l'étoffe des héros, d'autres sont à ranger parmi les pires des salauds, tous sont embarqués dans de belles galères, où une vie humaine ne semble pas peser bien lourd.
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Le principal problème vient de la rédaction, l'auteur étant davantage journaliste que romancier, ce qui en soit ne présuppose de rien ( coucou Ryszard Kapuscinski ), mais permet simplement de vous dire que c'est plutôt bien mal torché…
L'alternance des deux histoires n'est pas le problème principal, bien que cela n'aide en rien à la clarté de l'ensemble. La construction temporelle semble bien fouillis, les témoignages s‘empilent dans tous les sens, et quelques incohérences sont à relever, hors des possibles inexactitudes dans les déclarations, dont certaines bizarreries dans la description des personnages.
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Les tentatives d'approfondissement de la psychologie de chacun restent bien vagues, alors qu'ils semblent assez exceptionnels et singuliers, pour le meilleur comme le pire.
La quantité de leurs péripéties semble infinie, à se demander comment ces hommes en supportent autant.
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On sort de la jungle à l'évocation de la « Violencia », horrible période de l'histoire colombienne, dont un livre entier ne saurait correctement rendre compte, quasi-guerre civile au fond politique ayant entrainé plus de dix ans d'insoutenables massacres, entretenant la très faible valeur d'une vie humaine dans ce pays si « mouvementé ».
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Un peu du talent de conteur d'un Alvaro Mutis n'aurait pas été de trop, donnant au final une note assez basse, pour un livre dont la lecture n'a pas fait un pli…