Rose morose
Il n'existe plus rien qu'une épine mortelle,
l'écharde, la douleur et le bois vermoulu.
Il ne reste plus rien que l'or noir des voyelles,
qu'une parole éteinte où chacun s'est relu.
La rose pointe sur nous ses épingles rouillées,
son aiguillon, son piquant comme un bec.
On aurait pu choisir un regard moins mouillé,
une vraie boue éparpillée sur nos échecs.
Le sarment sec attire la tempête,
la violence du vent volant et le salpêtre,
la foule foudroyée et la grogne des bêtes.
Tout se perdit dans le froid des ancêtres.
Il n'existe plus rien que la rose immortelle.
La fosse a ses os blancs sur le corps d'une rose
sur son spectre et sur son revenant.
Elle doit bien s'épanouir dans une apothéose.
Cette rose secrète et pudique du Temps.
1988
Les caprices de l'ange
Un angelot
s'en va t'à l'eau.
Un angevin
meurt dans le vin.
Un angélus
est sans astuce.
1988
Jean Frémon de quelques rencontres (Paul Otchakovsky-Laurens, Pierre Morhange, Jacques Dupin, etc.) - : où Jean Frémon, -à l'occasion de la parution de son livre " le Miroir magique"-, se souvient notamment de sa rencontre avec Paul Otchakovsky-Laurens et de ses deux mères, de la revue Strophes et de Pierre Morhange, de Bernard Noël et de Jean Cayrol, de Jacques Dupin et d'Aimé Maeght, de Samuel Beckett et de Maurice Blanchot et où il est question d'édition, de poésie et de prose.