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3,65

sur 1073 notes
Déroutant ! Sitôt emporté dans le bouleversement que représente le cancer dans la vie de Jeanne qu'on semble déjà embarqué dans une toute autre histoire, celle du braquage d'une bijouterie. Les deux histoires auraient pu faire deux romans et les associer laisse un goût de "pas assez".
Ce serait presque troublant ce revirement du récit, comme si tout cela devenait trop difficile à décrire, à écrire et qu'on décidait de changer d'idée...
J'aurais souhaité que l'auteur approfondisse le thème amorcé de l'évolution de l'identité à l'annonce d'une nouvelle comme la cancer car Sorj Chalandon sait trouver les mots justes pour clarifier les sentiments.
Ce roman est déstabilisant certe mais la lecture en reste agréable et laisse percevoir tout le talent de cet auteur que je vais m'empresser de découvrir dans d'autres livres !
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Pour ma part, le travail d'un critique n'est pas d'expliquer à un auteur comment il aurait dû écrire son livre mais d'analyser ce qu'il a écrit. Après, on peut aimer, ne pas aimer, trouver une partie plus faible que l'autre : tous les goûts sont dans la nature.

Alors oui, j'ai lu ce livre presque d'une traite, et je rédige mon avis dans la foulée, sans brouillon, comme ça, à chaud, avec une syntaxe un peu désordonnée. Lire le premier quart du livre fut pour moi une épreuve, parce que cela fait 15 mois, à peu près, qu'un très proche « a chimio ». Et nous, ses proches, respectons ses choix. Jeanne, elle, n'a pas de choix, elle est la gentille Jeanne, celle qui est toujours gentille avec tout le monde, celle qui ne se rebelle devant rien, pas même face à un mari qui s'éloigne d'elle parce que c'est mieux pour elle. Pas la peine de se mettre en rogne, c'est possible, c'est même le cas (dans des statistiques lues voici quelques années) de 25 % des personnes atteintes d'un cancer de se voir ainsi quittées par leur conjoint(e). Jeanne qui a perdu son fils unique d'une maladie rare et qui a eu droit au traditionnel commentaire de sa belle-soeur (oui, si vous lisez le livre, ce genre de phrase est malheureusement possible/courante/fréquente) ne trouve du soutien qu'auprès du personnel soignant, qui a hélas beaucoup de malades dont il faut prendre soin, auprès de son fidèle médecin de famille et d'autres patientes, qui la prennent sous son aile, notamment Brigitte, qui est la maman de toutes, elle dont le fils ne veut plus la voir.

Alors… je n'ai pas forcément envie de vous conter la suite et la fin de ce récit, avec ces moments de joie quand Gavroche, le survivant, continue à suivre les cygnes, au parc et que Jeanne y voit la réussite de son combat. La férocité, aussi, quand Jeanne se rebelle, qu'elle en a assez d'être la gentille Jeanne. Il n'est qu'avec Hélène, la libraire, celle qui l'a connue avant sa maladie, qu'elle ne change pas, sans doute aussi parce qu'Hélène n'a pas changé à son égard. J'ai noté aussi que c'était un roman dans lequel on racontait beaucoup d'histoires, notamment à Jeanne, qui se rend bien compte que les personnes ne s'intéressent pas à elle, mais aiment raconter les cas de maladies qu'ils/elles ont eu dans leur entourage, sans s'apercevoir (là, encore une fois, ce n'est que mon point de vue) qu'ils ne sont pas capables de s'intéresser réellement à autrui. Jeanne elle-même d'ailleurs en vient à raconter des histoires, notamment à cette femme dont la fille est malade aussi, et qui tente, en plus des soins, une autre méthode pour la soulager. Oui, le roman ne fait pas l'impasse sur ses personnes qui craquent, qui n'en peuvent plus, qui arrêtent les soins, et tant pis pour leur corps.

Après, comme je le disais plus haut, on aime ou on n'aime pas ce récit. Mais il ne peut pas laisser indifférent.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Pour son nouveau roman (estampillé rentrée littéraire 2019 s'il vous plaît ! Et sorti cette semaine), Sorj CHALANDON se met dans la peau d'une femme, Jeanne Hervineau, 39 ans, libraire au passé douloureux, mariée à Matt, homme distant, lui aussi victime d'une vie difficile. Ils ont bien eu un petit Jules, mais handicapé, il est mort à 7 ans. Vie morne et cahoteuse. Seulement, elle va le devenir encore plus le jour où Jeanne apprend qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Elle refuse de prononcer le mot cancer, elle va donc l'appeler son camélia, elle sera la dame au camélia. « J'ai observé mes jambes ballantes, mes pieds nus, le sol carrelé. Je me suis dit que j'étais en guerre. Une vraie. Une bataille où il y aurait des morts. Et que l'ennemi n'était pas à ma porte mais déjà entré. J'étais envahie. Ce salaud bivouaquait dans mon sein ».

Bien décidée à se battre pour sa survie (« Suis-je en train de vivre le début de ma mort ? »), Jeanne, de chimio en consultation, va faire la connaissance de trois femmes dans sa situation : Brigitte la meneuse, Assia et Mélody, toutes trois portant le « crabe » en elles. Mélody vit un drame : sa jeune fille Eva a été kidnappée par son père russe qui exige une rançon de 100 000 euros pour rendre la petite à sa mère. Les quatre dames vont se serrer les coudes, ensemble, devant l'adversité et malgré leurs souffrances respectives : il faut trouver un moyen de recueillir la somme. Elles décident de commettre un hold-up, un vrai, un braquage pur jus.

Mais qu'y a-t-il bien pu se passer dans la tête de CHALANDON ? Lui auteur respectable, écrivain remarquable et journaliste talentueux, lui qui a séduit tant de coeurs de par ses livres touchants et politiques, ses piles sont-elles usées ? En effet, ce roman est un gâchis, on ne croit pas une seconde à ces quatre femmes atteintes d'un cancer, fatiguées et malades, qui entreprennent une mission digne du gang des postiches. Les personnages sont caricaturaux (surtout Matt, j'espère pour lui qu'il n'a pas existé. Si c'est le cas, qu'il se cache !), pas crédibles, le rythme se traîne, l'intrigue est plate et convenue, même si bien sûr le romancier réussit à sortir du foutoir deux ou trois petites phrases. Pas plus.

J'affectionne CHALANDON, ses points de vue, sa plume, son humilité. L'écrivain m'a souvent bouleversé, l'homme m'a enchanté ou ensorcelé. Mais que cherchait-il à dire dans ce roman ? OK, le cancer, OK, le besoin d'argent d'une femme voulant revoir sa fille, OK, le vécu, des vies tumultueuses, OK, une souffrance de tous les instants pour chaque protagoniste de l'histoire. Mais cette dernière est invraisemblable de bout en bout, remâchée, balisée. CHALANDON semble même peiner à certains moments pour trouver ses mots. La chute se veut émouvante, elle est barbante. le livre accumule les clichés, l'écriture est hésitante. Sous nos yeux déconfits se déroule une mièvre comédie dramatique qui ne parvient pas à captiver. Caricature est bien le mot qui jalonne chacune des pages engourdies. le grand Sorj semble avoir abandonné le navire, vidé son encrier.

« C'est l'histoire de quatre femmes. Elles se sont aventurées au plus loin. Jusqu'au plus obscur, au plus dangereux, au plus dément. Ensemble, elle ont détruit le pavillon des cancéreux pour élever une joyeuse citadelle ». Citadelle imprenable, même pour le lectorat.

https://deslivresrances.blogspot.fr/
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Décidément, l'écriture de Sorj Chalandon ne me touche pas. J'étais une des rares qui n'avait pas été séduite par le Quatrième Mur (qui lui a pourtant valu le Goncourt des lycéens), et je trouve les mêmes défauts d'alors dans ce roman-ci : c'est-à-dire un certain manque de crédibilité.

Pourtant, ça avait bien commencé. J'ai aimé cette histoire de solidarité féminine, ces femmes gravement malades qui se serrent les coudes (et qui les lèvent !). On retrouve cette écriture simple mais très agréable propre à Chalandon, pleines de jolies phrases qui pourraient être aphorismes. Les conséquences du cancer du sein sont décrites de manière réaliste, et les passages qui m'ont le plus plu sont ceux où le personnage principal subit sa chimio : successions de portraits très courts mais humains (ainsi, on a l'infirmière, le vieil homme qui accompagne sa femme et qui fait des mots croisés, la femme dont le mari ne supporte pas l'épreuve, les bénévoles, etc).

Pour moi le livre s'est perdu à sa seconde partie. D'un coup, on part dans une aventure foutraque et rocambolesque, dont les tenants et aboutissants se devinent gros comme une maison, et qui manque (encore une fois) singulièrement de crédibilité. Les personnages sont d'un coup réduit à un trait de personnalité.

Dommage, car je pense sincèrement que l'auteur n'avait pas fait le tour de son premier sujet à savoir : le combat contre la maladie ( le cancer du sein, touchant une femme sur 8, rappelons-le). Peut-être était-ce une volonté de l'éditeur de "dynamiser" le roman ainsi, ou peut-être l'auteur voulait-il "se renouveler".
Raté pour moi.

En partenariat avec NetGalley et les éditions Grasset.
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Me voilà bien surprise par ce roman de Sorj Chalandon. L'auteur dont j'ai admiré la maîtrise et la puissance de narration dans des livres tels que Mon Traitre, Retour à Killybegs ou Profession du père nous revient avec un roman assez banal et non dénué de clichés.
La scène d'introduction aurait pourtant dû me mettre la puce à l'oreille.

En quelques mots : Jeanne est atteinte d'un cancer du sein. Son monde s'effondre d'autant que la vie ne l'a pas épargnée puisqu'elle a perdu son fils âgé de sept ans il y a quelques années. le mari de Jeanne a du mal à accepter ce nouveau coup du sort et la laisse se battre seule avant de carrément la quitter. Bien sûr Jeanne va rencontrer une bande de femmes formidables, Brigitte, Mélody et Assia. Les deux premières sont malades, la troisième est la compagne de Brigitte. Grâce à ses nouvelles amies, Jeanne la timide qui ne cesse de s'excuser, va se libérer et mener le combat contre la maladie.

Mais enfin qu'est-il arrivé au Sorj Chalandon que j'aime tant ? A son style incisif et percutant ? A sa vision si juste ?
Et pourtant cette histoire de femmes qui se soutiennent face aux duretés de la vie semblait prometteuse. Certaines scènes sont mêmes particulièrement émouvantes et montrent ce qu'aurait pu devenir ce roman.

Mais si Jeanne est parfois touchante, elle n'en est pas moins caricaturale comme les trois autres personnages féminins. Les dialogues sonnent souvent faux, et je ne parle même pas de cette abracadabrantesque histoire de braquage.
L'auteur ose tous les clichés qui s'attachent au cancer. Jusqu'à cette scène surréaliste qui compare Jeanne et ses compagnes privées de cheveux à cause de la chimio à des déportées ou aux femmes tondues de la Libération ! Vraiment ?! Très honnêtement j'ai failli arrêter la lecture là et puis j'ai quand même poursuivi, espérant toujours que la plume et la magie des romans de Chalandon allaient réapparaître.

En vain. Je n'ai jamais retrouvé la force des livres précédents et je me suis laissée doucement glisser vers la fin de se roman avec un sentiment de frustration et de rendez-vous manqué.
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Un nouveau livre de Sorj Chalandon pour la rentrée littéraire et je m'impatientais déjà de le lire. Ces deux mois qui me séparaient du mois août, date de sortie officielle pour lire à nouveau cet auteur dont j'affectionne tant les écrits me paraissent être une éternité. Alors quand les éditions Grasset et Netgalley m'ont envoyé ce service presse, j'étais tout simplement ravie de bénéficier de ce privilège et je m'y suis plongée sans attendre.

Dés la première page, le décor est planté. 4 femmes s'apprêtent à faire « une vraie connerie » ( titre du premier chapitre), une connerie monumentale dont on ignore encore les tenants et les aboutissants.
Un premier chapitre en guise de prologue donc.
Ensuite, le livre est construit en deux parties bien distinctes.
La première nous fait faire la connaissance de Jeanne, quadragénaire à qui l'on détecte un cancer du sein.
La découverte de sa maladie va l'emmener à reconsidérer sa vie, son couple et sa façon d'être.
Le portrait de Jeanne est touchant tant la psychologie du personnage est développée.
Le lecteur suit Jeanne, l'accompagne, l'épaule jusqu'à ce que ....
Et puis, tout à coup, la seconde partie prend une direction très inattendue.
Le roman psychologique du départ se transforme presque sans transition en un roman d'aventure aux allures de thriller.
J'ai trouvé quelques invraisemblances dans la continuité de ces deux parties, certaines choses m'ont parues quelque peu incohérentes entre la maladie et l'attitude peu crédible des personnes malades. J'ai eu des moments de doute , me demandant bien où l'auteur voulait nous emmener. Un peu comme s'il se perdait en route.
Et pourtant ....
Encore une fois, et c'est là tout le talent de l'auteur, je me suis laissée portée par l'écriture de Sorj Chalandon et me suis laissée embarquer avec Jeanne et ses copines de galère. le rythme de cette seconde partie m'a fait me cramponner à mon livre. du doute je suis passée à l'envie de les suivre jusqu'au bout.
Ne pas les lâcher. Aller où elles iraient.
Allant même jusqu'à espérer que « la vraie connerie » qu'elles s'apprêtaient à commettre se passerait sans embûche.
Allaient-elles y parvenir ?
Vous voulez le savoir ?
Alors notez sur vos agenda la sortie prochaine de ce livre.
Il paraîtra le 14 août dans vos librairies.
J'ai beaucoup aimé.
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Le combat de ces 4 femmes, dont la maladie vient détruire ou bouleverser leur quotidien est addictif.
Aussitôt commencé qu'on ne peut le lâcher.

De l'annonce de la maladie aux rencontres improbables, nous découvrons un univers qui peut tous nous atteindre un jour ou l'autre.

Et change t on pour autant ?
J'en dirais pas plus...
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Jeanne vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'une tumeur du sein. Dans la salle d'attente de l'hôpital, elle rencontre trois femmes, qui toutes se battent contre le cancer. Unies dans cette lutte, elles vont former un groupe hétéroclite et solidaire dans l'adversité, décidant de faire la nique à la mort, à la peur, avec témérité, excès et surtout une "joie féroce".
Je ne dirai pas que c'est un grand "Chalandon". L'histoire est touchante et le récit fluide mais je n'ai pas retrouvé la puissance du "Quatrième mur" ou de "Mon traître". J'ai cependant passé un bon moment et apprécié que, malgré le contexte déprimant, ce livre nous parle d'espoir et de courage, celui dont savent faire preuve les femmes, souvent.
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J'ai vraiment beaucoup aimé.
Un livre dont il faut tirer un film au plus vite.
Je trouve admirable qu'un homme ait pu aussi bien "écrire" le cancer du sein. A t-il été lui-même confronté à cette maladie ?
Contrairement à certaines critiques, personnellement j'ai bien aimé la deuxième partie et ce braquage qui éloigne les protagonistes de leur souffrance, qui les unit, les solidarise. Et puis, cette petite note d'humour rend la maladie plus légère.
Félicitations et merci Monsieur Chalandon.
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Une joie féroce est un titre surprenant et accrocheur.
C'est un sentiment qu'éprouve Jeanne, la narratrice de cette histoire dont on fait la connaissance alors qu'on vient de lui diagnostiquer un cancer du sein.
il faudra plusieurs mois et une transformation intérieure pour qu'elle accède à ce sentiment de joie qui puise aussi dans un certaine violence.
Sorj Chalandon se met donc ici dans la peau d'une femme. Il le fait avec talent et traite d'un sujet qui peut rebuter à priori.
Il y a beaucoup de choses sympathiques dans cette histoire mais pour moi, c'est insuffisant pour un faire un livre réussi.
J'ai bien aimé le personnage de Jeanne qui va se lier avec Brigitte surtout ( rencontrée en chimio) et par ricochet avec Assia ( sa compagne) et Melody, une jeune fille également malade, qui est un peu leur mascotte. J'ai cru à Brigitte, femme généreuse, un peu moins aux deux autres et surtout je n'ai pas été passionnée par l'assemblage des quatre et leur plan foireux.
Tout ce que l'auteur exprime autour de la maladie, du regard des autres qui changent, du rapport à soi qui est transformé, de la lâcheté insupportable de certains proches ( le mari de Jeanne est gratiné!) les solidarités qui naissent, me parait finement observé et bien mis en scène à travers l'une ou l'autre.
Mais pourquoi a-t-il fallu que Chalandon nous serve une sorte d'aventure improbable avec un retournement censé surprendre son lecteur? Voulait-il alléger son sujet? Pour moi, la partie "aventure" est vraiment ratée! Veut-il nous dire que le risque de la mort donne toutes les audaces ? Que ces femmes n'ont plus rien à perdre? Quelle déception! je suis presque en colère que cet auteur talentueux n'ai pas tenu son sujet de bout en bout, qu'il n'en ai pas fait une belle tragédie. J'avais le souvenir de livres forts comme le quatrième mur, pour moi, ce livre là est loin derrière.


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