Une joie féroce

Je n'ai pas tout lu de Sorj Chalandon, aussi bien parce que je me les réserve comme un vrai plaisir à faire durer, que parce que certains sujets traités me parlent moins, mais à chaque je me dis : mais quel écrivain! J'aime son écriture profonde, celle qui nous permet de rentrer en résonnance avec les personnages et leurs états psychiques et émotionnels.
Ici, encore une fois, j'ai ce même ressenti, surtout lors de la première partie, consacrée à Jeanne, femme d'une quarantaine d'année que la vie n'a pas épargnée et qui apprend qu'elle a un cancer. Jeanne, c'est une femme comme beaucoup, qui est trop bien élevée, qui ne fait pas de vague, qui ne se laisse pas couler mais qui subit, qui ne reçoit pas l'attention des gens qui devraient lui donner. Cette première partie, je l'ai trouvée incroyablement forte, j'ai pleuré pour Jeanne, j'ai ressenti sa solitude extrême, celle qu'on ressent d'autant plus qu'on vit avec une personne aimée qui devrait ne pas l'abandonner comme un lâche. Et puis Jeanne va se relever, aidée par un collectif de femmes, malades comme elle, menées par Brigitte, la forte, celle qui sourit et accueille les autre. Et Jeanne va prendre son destin en main. J'ai nettement moins aimé cette deuxième partie, que j'ai trouvé moins intéressante, même si sur la fin, ça m'a plus plu.
Néanmoins, ce livre me restera en tête. Et je continuerais à lire Sorj Chalandon, au gré des thèmes développés et de mes envies.

Une très belle histoire servie par la toujours si belle plume de Sorj Chalandon.

Jeanne est bibliothécaire. Sa vie a été bouleversée à la mort de son petit Jules en 2012. A 40 ans tout juste, elle découvre qu'elle est atteinte d'un cancer du sein. Son compagnon, Matt, est tout sauf aidant et attentif, mais Jeanne ne lui en veut pas vraiment. Elle passe son temps à s'excuser, de tout, même d'exister.
Et puis, dans la salle d'attente de l'hôpital, elle fait la connaissance de Brigitte, son amie Assia, puis Mélody. Un trio de femmes épatantes et tellement vivantes malgré la maladie, qui la ramèneront petit à petit vers l'affirmation de soi. Elle quitte son appartement et s'installe chez Brigitte avec les autres. C'est là qu'elle découvre le secret de Mélody et le projet complètement dingue de ces femmes.

C'est un roman que j'ai lu finalement très lentement, car je l'ai lu à haute voix à mon conjoint, et comme moi il a apprécié la plume, les émotions. On s'attache forcément à "Jeanne Pardon", aux autres aussi. Quelques traits de l'héroïne m'ont troublée et ont sans doute ajouté à mon plaisir de lire ce roman!
En tout cas c'est une vraie belle histoire, sur l'amitié, la résilience, l'attention aux autres,... le pardon et la vérité aussi.

Ce livre m'a fait beaucoup pleuré car il m'a rappelée ma propre histoire. Celle d'une combattante, d'une femme qui s'écroule à l'annonce de la maladie puis décide de ne pas être une victime. Jeanne la vaillante, Jeanne la délaissée qui retrouve l'amitié avec celles que j'appelle '"des soeurs de cancer". Oui, je me suis retrouvée dans cette quête de vouloir à tout prix sortir de ce carcan dont les gens bienveillants nous habillent, les idées reçues qu'on entend sur la maladie, les réflexions, les regards de pitié, les interrogations muettes. Tout cela jeanne l'a vécu. Et comble de l'abject, son mari la quitte parce qu'il ne supporte pas son crâne chauve. Quel lâche.
Vous allez dire "non c'est impossible, personne ne peut faire ça" Et pourtant ça arrive, bien malgré nous.
Alors pour devenir une braqueuse, il n'y a qu'un pas à franchir, pour se prouver qu'on est bien en vie même si le risque est là. Mais le jeu n'en vaut-il pas la chandelle, car il s'agit de payer une rançon pour récupérer "la plus belle petite fille du monde", la fille de Mélody, leur soeur de chimio. Comment trouver 100 000 euros quand on ne peut plus emprunter à la banque, faute d'être en bonne santé ? de là il n'y a qu'un pas pour décider de braquer une bijouterie. Assia, Mélody, Brigitte et Jeanne vont donc s'engager sur cette voie. Les soeurs courageuses vont aller jusqu'au bout pour aider l'une d'entre elles.
Vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre, même si l'auteur que j'adore aussi a changé de style et de sujet. Il ne m'a pas habitué à un roman aussi "Fou", lui qui est plutôt écrivain sur des sujets graves et sérieux a mis un peu d'humour dans ce roman et de lui-même sans aucun doute.
Bravo donc Monsieur Chalandon pour votre capacité d'adaptation. Je vous le redis, j'adore vos romans et je trouve que vous avez eu une chouette idée d'écrire cette histoire même si elle me touche un peu trop personnellement. Elle m'a rappelée aussi qu'il ne fallait rien lâcher et qu'il fallait par-dessus tout garder son optimisme et sa hargne contre cet hôte indésirable qui s'est installé à son gré et refuse de partir.

Jeanne est une libraire sans histoire de 39 ans lorsqu'on lui apprend qu'elle a un cancer du sein. Son mari, déjà éprouvé par le perte de ses parents et de leur fils unique, quitte très vite la partie, la laissant se débrouiller seule. Heureusement, elle est recueillie par 3 autres femmes, rencontrées en chimio, et qui partagent une autre douleur commune : la perte ou la séparation d'avec un enfant.

De Sorj Chalandon, j'avais déjà lu Profession du père, perturbant, mais percutant et le Jour d'avant, que j'avais beaucoup aimé. C'est donc plutôt en confiance que j'ai entamé ce roman qui se divise en deux parties. La maladie d'un côté, avec la façon dont Jeanne va le vivre, son rapport avec son mari, avec les autres, les inconnus dans la rue, ceux qui pensent bien faire, les médecins, et les autres filles en chimio. Puis son rapprochement avec celles-ci et la folie dans laquelle elles se lancent.

Si la première partie est assez classique, elle est néanmoins juste et assez réaliste. J'ai bien reconnu la plume de Chalandon qui n'hésite pas non plus à appuyer là où ça fait mal. Néanmoins, le twist est peu crédible et fait tomber le roman dans un autre style, presque décalé. Puisque ses femmes sont réunies autant par la maladie que par leur souffrance de mère, j'ai trouvé que celle-ci était peu exploitée, surtout concernant le fils de Jeanne, ce qui aurait pu expliquer un peu la réaction du mari (qu'on déteste malgré tout du début à la fin !). Honnêtement la seconde partie du roman m'a fait penser à des livres comme « le gang des dentiers fait sauter la banque », même si le fond est plus grave, la seconde partie était plus dans cette veine-là je trouve.

Le dernier twist était plus inattendu, mais ayant finalement eu du mal à m'attacher aux personnages, je n'ai pas ressenti grand-chose.

Plutôt déçue donc, je m'attendais à lire l'un des bons romans de la rentrée littéraire et finalement je peux le rayer de ma liste de mes coups de coeur personnels pour cette rentrée !
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J'avais eu dernièrement de très bons échos sur Sorj Chalandon, alors j'ai voulu profiter de la parution de son nouveau roman pour me faire mon propre avis.

J'avoue que je ressors malheureusement dubitative de cette découverte : le sujet, en soi, m'avait paru prometteur, notamment après lecture de la quatrième de couverture qui laissait entendre la métamorphose flamboyante d'une femme face à l'adversité de la maladie qui la ronge. Métamorphose que j'imaginais entre force et délicatesse poétiques, d'un côté par l'énergie que demande le fait de se battre contre un cancer du sein, de l'autre par le portrait qui nous est esquissé en quelques phrases de Jeanne, femme effacée qui a toujours eu du mal à s'affirmer en tant qu'individu et qui va, grâce à la rencontre de femmes poursuivant le même combat qu'elle, enfin trouver sa place dans le monde qui l'entoure.

Or rien de tout cela n'est finalement apparu au fil de ma lecture, bien au contraire. J'ai tout d'abord trouvé que le style était assez convenu, sans aucune poésie, sans patte qui se démarquerait de nombreux auteurs que l'on peut lire actuellement. Qui plus est, le roman glisse de caricatures en caricatures : personnages complètement enfermés dans des stéréotypes risibles, situations attendues et bien peu crédibles, principalement dans la deuxième partie lorsque Jeanne fait davantage connaissance de ses camarades de chimiothérapie. Et c'est ce qui a été pour moi le plus problématique : on entre dans une intrigue complètement invraisemblable, sans bien en comprendre l'intérêt d'ailleurs, qui laisse place à une histoire transpirant les bons sentiments – même sans être une complète happy end -. Alors certes, Une joie féroce se lit rapidement et facilement, mais sa lecture ne m'en a pas été très plaisante pour autant.

Après cette découverte plutôt ratée, et ce malgré les avis dithyrambiques sur certains autres romans de Sorj Chalandon, je ne pense pas me relancer de sitôt à la rencontre de cet auteur.

Je remercie les éditions Grasset de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage via Netgalley.
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Jeanne, Melody, Brigitte et Assia sont toutes les quatre marquées par le cancer qu'elles combattent. C'est d'ailleurs lors de leurs séances de chimiothérapie qu'elles font connaissance et qu'elles se lient d'amitié. C'est bien connu, l'union fait la force.
Chacune, en plus de leur maladie, tire son paquetage de vie cabossée, de peines ou de déchirements pas toujours évidents à cerner.

Une joie féroce c'est avant tout le roman d'une amitié féminine qui se crée et se renforce pour le meilleur, et pour le pire.
Pour le meilleur, car avoir avec soi quelqu'un qui vit la même chose que vous est plus à même de comprendre vos peurs, vos angoisses et vous soutenir.

Pour le pire, car notre quatuor vase laisser entrainer dans une aventure rocambolesque dont on se demande assez vite où l'auteur veut amener son lecteur.

Certes, il finira par y avoir un retournement. Mais tout de même quelle imagination.

A première vue, c'est avec une certaine incrédulité que l'on voit avancer les choses ; avec parfois l'idée d'un ″ qu'est-ce que tout ça faire faire là ? C'est du grand n'importe quoi ! ″

Certes !! Mais au fond cette histoire ″abracadabrantesque ″est là d'une part pour mettre une certaine légèreté dans ce qui fait le quotidien de ces femmes et dans leurs misères plus ou moins grandes ; pour moi elle fait diversion.

Mais, elle montre avant tout les capacités résilientes de chacune, que même dans l'adversité, chacune a su trouver la force pour un objectif qui les dépassait personnellement.

A mon sens la grande qualité de ce roman, outre l'écriture que j'ai trouvée très belle, est d'avoir su instiller page après page la lumière dans un quotidien bien gris au départ.
Ce roman est avant tout optimiste, lumineux. C'est un texte qui ne juge pas, qui ne condamne pas. Il démontre qu'il y a mille et une façon de relever la tête.
C'est un texte résolument féministe !
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Jeanne, 40 ans, libraire , plutôt réservée et discrète, vient d'apprendre qu'elle est atteinte d'une tumeur cancéreuse au sein. Cette annonce bouleversante va brusquement l'animer d'une rage intérieure. Elle va se lier d'amitié avec trois autres femmes, qu'elle rencontre lors des séances de chimio. Pour elle, comme pour ses amies, deux combats sont alors engagés : le premier contre la maladie et l'autre pour conquérir la liberté de vivre comme elles l'entendent. Elles iront jusqu'à braquer une banque parce qu'elles n'ont pas droit au prêt des banques! Une joie féroce est une histoire d'amitié, de lutte, de solidarité entre femmes et une belle leçon de courage ! Un roman lumineux malgré (ou à cause de) sa thématique servi par la jolie plume de Sorj Chalandon. A lire!

Sorj Chalandon écrit vraiment très bien mais cette fois-ci il en fait un petit peu trop même si j'ai bien compris son intention. Il cherche à montrer qu'il faut se battre face au cancer, braver la vie pour lui donner un sens.
Dans ce roman au titre peu évocateur "Une joie féroce" il raconte une histoire improbable, celle de Louise qui cumule les malheurs dont celui d'avoir un cancer du sein et qui va participer à un casse avec une bande de copine de chimio pour aider l'une d'entre elles qui a besoin d'argent.
La partie concernant la maladie est la plus réaliste puisque Jeanne la libraire va se retrouver en chimio, seule, abandonnée par son mari, monstre d'égoïsme, et la mort récente de leur petit garçon n'excuse rien.
Parmi les hommes qui ont le mauvais rôle, il y a aussi le grand-père qui a tondu les femmes à la libération comme un écho aux cancéreuses chauves et à l'image de paria que renvoie la maladie. Je comprends l'idée mais c'est peut-être un peu exagéré.
Heureusement, il y a cette bande de copines qui vont entraîner Jeanne et l'obliger à réagir. Et même si le braquage d'un bijoutier de la place Vendôme le samedi 21 juillet 2018 est irréaliste, on veut y croire tellement il est bien raconté.
Enfin, je suis toujours admirative d'un homme qui écrit un roman où la narratrice est une femme.

2ème livre de Sorj Chalandon que je lis. Il y en aura d'autres.
Assia, Brigitte, Mélody et Jeanne sont toutes les quatre atteintes d'un cancer. Ce roman est tout sauf réjouissant me direz vous car il traite d'un sujet éminemment sombre. Eh bien non. Il y a de la rage, du courage, du rythme, de la peur, des larmes, de la faiblesse, une folle envie de vaincre ce K qui les a attaquées.
Jeanne est libraire. Quand elle se découvre atteinte d'un cancer du sein, son monde bascule une nouvelle fois. En lisant ce livre vous découvrirez ce qu'elle a déjà traversé comme épreuve. Elle ne peut pas compter sur son mari qui fuit car c'est trop dur pour lui. le pauvre. Elle mérite mieux que lui. Et c'est auprès de trois autres femmes qu'elle trouvera du réconfort. Et quel réconfort. Certes Sort Chalandon nous donne à voir comment elles vivent leur cancer, leur chimiothérapie, leurs effets secondaires respectifs et en même temps la préparation de leur "vraie connerie" détend l'atmosphère.
J'ai été vraiment touchée par ce livre.

Dommage, je n'y ai pas vraiment cru. Un joli conte, mais un peu léger quand même.
Une histoire de maladie, de perte de repères et de solidarité féminine.

Un Sorj Chalandon... surprenant.
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