4 regards sur la mort et ses tabous

Toutes ces années d'exercice d'anesthésiste réanimateur m'ont démontré que la médecine et la science sont totalement dépassées par la puissance spirituelle des patients et par d'autres logiques que nous ignorons tous ; des destins que seul celui que les habitants de cette planète appellent Dieu est censé connaître. Comme nous venons de le voir dans l'exemple précédent du comateux qui refusait de mourir, ce n'est pas le traitement prescrit qui a tranché, mais plutôt la volonté de sa fille qui lui a donné l'autorisation de partir pour l'autre monde.
L'esprit du comateux qui, selon le modèle que je suggère, flotte au-dessus du corps de chair tout en étant relié à lui, peut être contacté par la conscience intuitive de ses visiteurs et même par les intentions ou les prières de personnes se trouvant à distance. L'efficacité des groupes de prières n'est plus à démontrer. Tout cela pose un autre problème considérable pour légaliser l'euthanasie-passive ou active-;nous ne sommes jamais sûrs à 100% du pronostic de nos malades !
Jean Charles CHARBONNIER

Mais en dehors de l'acharnement thérapeutique, il existe un autre phénomène qui peut empêcher le départ d'un comateux en fin de vie : je l'appelle l'"acharnement affectif". Par pur égoïsme, un proche va empêcher la mort de se produire en prolongeant une agonie devenue Inutile.
Je me souviens de cette jeune femme venue me voir dans mon bureau pour me dire que son père plongé dans le coma depuis plusieurs semaines n'en finissait plus de mourir. Le malheureux patient atteint d'une défaillance poly-viscérale et d'un cancer généralisé était toujours vivant malgré les avis médicaux unanimes pour prédire l'imminence de son décès. Nous avions interrompu depuis longtemps les thérapeutiques qui soutenaient artificiellement son activité cardiaque ainsi que celles qui corrigeaient son insuffisance rénale, et il était toujours vivant !
Nous avions diminué les aides de son respirateur, et il était toujours là !
Il allait presque mieux que lorsque nous le traitions "normalement" !
De quoi rendre humble n'importe quel réanimateur sur l'efficacité de sa profession ! Sa fille venait tous les jours à son chevet pour pleurer toutes les larmes de son corps en suppliant son père de ne pas partir pour l'autre monde. Entre deux sanglots, elle lui parlait comme s'il était parfaitement conscient, alors qu'il se trouvait depuis longtemps plongé dans un coma profond. Notre conversation restera à jamais inscrite dans ma mémoire. Je l'évoque régulièrement dans mes conférences.

D'un point de vue spirituel, l'état d'esprit au moment de la mort est extrêmement important pour la renaissance future ou la "montée dans la lumière", selon les conceptions de chacun.
Si la personne"profite" de ce temps pour laisser son esprit se purifier, pardonner, faire la paix avec elle-même et ses proches, alors je crois qu'il est bon de laisser ce temps, car, au moment de la mort, son esprit sera bien plus clair. Par contre, si la personne souffre et ne passe pas au-delà de cette souffrance, si elle nourrit de plus en plus de colère, de ressentiment, alors, d'un point de vue spirituel, mieux vaut probablement abréger ses souffrances, car elle risque de générer un très mauvais état d'esprit au moment de sa mort et un mauvais karma supplémentaire.

La conscience intuitive se situe dans les zones d'ondes théta, delta ou plates, au-dessous de 7 Hz. Elle sera d'autant plus fonctionnelle que l'activité cérébrale sera faible. Elle est pleinement opérationnelle quand l'EEG est plat.

Elle est directement liée à nos perceptions extra-sensorielles : la médiumnité, l'intuition, la prémonition, la précognition, l'inspiration, la télépathie.

Elle nous relie aux différents champs de conscience universels et aux sources d'énergie cosmiques et telluriques.

Elle apparaît aux moments des méditations profondes, pendant le sommeil, durant les expériences mystiques ou au cours des prières, en période de coma, d'anesthésie générale ou au cours de mort clinique.

Ceux qui travaillent auprès des comateux savent que ce genre de phénomène existe. La personne qui va bientôt mourir attend une information capitale, une visite ou une autorisation avant de rejoindre l'au-delà.
La conscience intuitive du comateux perçoit parfaitement les intentions et même les pensées des visiteurs. Les proches ne doivent pas tomber dans le piège de l'acharnement affectif lorsque la fin est imminente.
Ils doivent faire preuve d'amour inconditionnel et demander à l'être cher de se dégager de son enveloppe de matière pour monter dans la lumière.
Il me plaît d'imaginer le comateux comme un véhicule de chair, son esprit au-dessus de lui, qui flotte et qui reste relié au corps terrestre par un fin cordon d'argent. Il faut faire preuve de beaucoup d'amour et de compassion pour être capable de couper ce cordon.