Gustave Caillebotte est peintre et mécène mais s'intéresse à tout, les sciences naturelles et techniques, la botanique, il est navigateur, architecte naval, philatéliste, quel personnage !
Gustave, l'ami des peintres impressionnistes, lui même peintre, encouragé par son père, ce qui mérite d'être souligné car issu d'un milieu bourgeois ce soutien était plutôt inattendu. On peut l'en remercier tant ce fils était doué, il nous a laissé de nombreuses oeuvres magnifiques, scènes de vie parisienne, scènes de repas, de musique, reflets sur l'eau et canotage, voiliers, paysages bucoliques, jardins, massifs de fleurs, et des ouvriers au travail ce qui était tout à fait nouveau et jugé trivial par les benêts outrecuidants.
Il fût trop longtemps négligé, la dernière exposition s'est tenue à Martigny, Suisse, en 2021. le catalogue est épuisé hélas.
Quel plaisir de flâner dans les rues de Paris avec Gustave, Claude, Édouard. Se promener sur le Pont de l'Europe, saluer Berthe sous le balcon. Entendre le roulement des fiacres et les sabots des chevaux sur les pavés mouillés, croiser les élégantes sous leurs parapluies ☔. dans les rues de Paris et se pencher sur les balcons filants au dessus des grands boulevards haussmanniens.
Le récit témoigne de scènes épiques de pugilat à L'hôtel Drouot quand nos impressionnistes étaient incompris et moqués, par des bourgeois bas du front. Les ventes sont chahutées, l'auteur donne la parole à
Paul Durand-Ruel, qui tient bon, Gustave participe à la vente, tout comme Ernest Hoschede, Victor Chocquet, passionnés lesquels deviendront un véritable soutien à tous ces mal aimés.
Animé d'une ferveur combative chevillée au corps pour défendre et représenter leur cause, Gustave ne lâchera jamais ses amis.
Un dernier chapitre relate les péripéties, que dis-je, les atermoiements d'une administration rigide, arqueboutée qui n'a d'yeux et respect que pour les peintres académiques.
Trois ans de joutes verbales seront nécessaires pour que soit accepté l'illustre et généreux leg de 38 oeuvres de la collection Caillebotte, un comble, initialement plus de 60. Résultat une dispersion que Gustave voulait à tout prix empêcher.
Cette lecture m'a pris un temps fou car très documentée et de nombreuses oeuvres sont citées, or je ne résiste jamais à satisfaire ma curiosité, je dis merci à ma tablette.
Pour info une exposition Caillebotte est prévue du 8 octobre 2024 au 19 janvier 2025 au
Musée d'Orsay, et dès mars plusieurs expo sur l'impressionnisme.