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EAN : 9782849504680
365 pages
Syllepse (24/09/2015)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Le modèle universitaire néolibéral est souvent présenté comme une panacée censée résoudre les problèmes des vieilles universités européennes engoncées dans une logique de service public égalitaire jugée inadaptée à la « globalisation » et à la « compétition » internationale.
Afin de contrebalancer ces mots d’ordre ressassés sans preuve, des universitaires de quatre continents se sont réunis afin de faire le point sur la dérégulation mi... >Voir plus
Que lire après La dérégulation académique : la construction étatisée des marchés universitaires dans le mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
L'inanité des solutions de marché et de l'organisation selon le modèle de l'entreprise

Trop souvent des analyses de phénomènes sociaux sont limitées au cadre national. Hors les processus de dérégulation et de « marchandisation » ne sont compréhensibles qu'en prenant en compte leurs impulsions par les organismes internationaux. Il convient donc de souligner les politiques parallèles ou divergentes, les décalages de temporalité, expliquer comment se déclinent, en fonction des histoires et des constructions institutionnelles, les mises en oeuvre des contre-réformes néolibérales.

Je voudrais revenir, en premier lieu, sur le sous-titre de l'ouvrage, « La construction étatisée des « marchés » des études supérieures dans le monde ». Contre les légendes et les contes de fée/cauchemars, de la doxa néo-libérale, le(s) marché(s) n'ont rien de « naturel ». Ils sont toujours construits institutionnellement. Et l'analyse de la fabrication des « marchés » des études supérieures est particulièrement éclairant.

Sur ce point, comme sur d'autres, le Chili fut un laboratoire. Il faut souligner l'alliance criminelle des Chicago-boys et de la dictature de Pinochet (Voir par exemple le livre d'Yves Dezalay et Bryant G. Garth : La mondialisation des guerres de palais, Seuil 2002). Et c'est donc à juste titre que le premier texte revient sur « L'éducation supérieure comme business : le modèle néolibéral chilien ».

Chili, Etats-Unis, Japon, Suisse, Afrique de l'Ouest, Québec, France, Suède, Maghreb, Amérique du Sud…

Les auteur-e-s abordent, entre autres, les processus de commercialisation de l'enseignement, le financement privé, la contractualisation et la précarisation des enseignant-e-s, l'augmentation spectaculaire du nombre d'étudiant-e-s, la crise de la dette étudiante, le transfert des coûts aux « ménages », les recompositions entre disciplines, les logiques de spécialisation, la diversité des « usages sociaux » de l'université, les inégalités…

Elles et ils parlent de systèmes couteux et opaques, d'élitisme et d'inégalités, de fragmentation, de pilotage, d'investissements du secteur privé, d'augmentation des coûts de fonctionnement, de structure bureaucratique, de contrôle, de mercenarisation, de « marché » de petits modules interchangeables, de l'accord de Bologne, de compétition et de classement, de projets à court terme, des institutions religieuses et des universités confessionnelles, du primat « de la dimension entrepreneuriale et économique » des institutions universitaires…

J'ai particulièrement été intéressé par les analyses de Pierre Gervais sur les différences entre privatisation, managérialisation, marchandisation.

Les auteur-e-s soulignent la montée en puissance des diplômes à finalité professionnelle, les luttes des étudiant-e-s contre les transformations et la hausse des frais d'inscription, l'importance de prendre en compte les « effets du temps », sur les études, les phénomènes migratoires…

Elles et ils analysent les « quelques schèmes fondamentaux » structurant les débat sur les contre-réformes et montrent leur inanité, leur caractère très approximatif voire fallacieux.

Sans mythifier les pratiques universitaires antérieures, les participations ou non à la construction des savoirs, les contributions scientifiques… il reste important de rappeler que le potentiel émancipateur et critique passe « aussi par le fait que chacun ait le droit d'accéder librement au savoir et que la recherche ne soit pas asservie aux impératifs de la production marchande, comme le proposent la plupart des politiques mises en oeuvre par imitation de « modèles » déjà en crise là où ils existent depuis plus de trente ans. »

Sommaire :
Introduction : Les faux-semblants de la marchandisation et de la globalisation universitaire
I- le modèle universitaire néolibéral et ses déclinaisons mondiales
II- La mise en crise de l'illusio académique
III- Les marges de résistances
Conclusion : La crise de l'université sur le mode néolibéral
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
par le fait que chacun ait le droit d’accéder librement au savoir et que la recherche ne soit pas asservie aux impératifs de la production marchande, comme le proposent la plupart des politiques mises en œuvre par imitation de « modèles » déjà en crise là où ils existent depuis plus de trente ans.
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Videos de Christophe Charle (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christophe Charle
? L?EUROPE. ENCYCLOPÉDIE HISTORIQUE ? EN LIBRAIRIE LE 10 OCTOBRE 2018 Sous la direction de Christophe Charle et Daniel Roche En collaboration avec Paul Boulland, Christophe Duhamelle, Bruno Dumézil, Antoine Lilti, Brigitte Marin, Stéphane van Damme et Blaise Wilfert-Portal
????? L?ouvrage propose : ? un portrait multiforme et en mouvement, mais raisonné et critique, d?une civilisation européenne ; ? un guide d?exploration transversale à l?image du regard historique de notre temps ; ? une organisation des savoirs à la fois chronologique et thématique ; ? 630 articles rédigés par 438 auteurs ; ? un index nominum ; ? un index toponymique ; ? des milliers de références bibliographiques ; ? 30 cartes. ?????
L?Europe, Encyclopédie historique met en valeur ce qui, dans l?ensemble des cultures présentes en Europe depuis la fin de l?Antiquité jusqu?à nos jours, a durablement marqué l?histoire du continent hors du berceau local, régional ou national de son apparition. Les thèmes traités englobent tous les types de réalités historiques présentes au long de ces quinze siècles. Cette encyclopédie propose une organisation des savoirs (par un plan à la fois chronologique et thématique) et une hiérarchie relative entre eux (par des articles de longueur différente en fonction de ce que le comité éditorial a jugé central ou plus secondaire). Les recoupements possibles entre les notions, les époques, les réalités évoquées permettent des éclairages réciproques au sein d?un même chapitre ou d?une même partie, comme à travers les liens offerts par les index des personnes et des lieux. L?Europe, Encyclopédie historique tente d?explorer tous les aspects que cet espace historique et géographique, mouvant, multiple, uni et divisé peut recouvrir : des plus matériels aux plus philosophiques, des plus ancrés dans la longue durée à ceux plus typiques des tournants historiques, en évitant toutefois les articles les plus courants déjà présents dans des dictionnaires classiques. Sont convoqués au fil des notices les événements mémorables mais à portée transnationale, les notions juridiques ou les institutions, certains personnages réels ou imaginaires à large rayonnement, des oeuvres littéraires ou artistiques de référence au-delà d?un pays, les inventions, les découvertes, les idées philosophiques ou politiques, les courants scientifiques, certains objets de la vie quotidienne, des transformations économiques spécifiques à l?Europe, les styles esthétiques qui dépassent les frontières, des villes-clés ou symboles d?un moment ou d?une idée, les mouvements sociaux de vaste portée. Ces textes visent à permettre au lecteur d?aujourd?hui de comprendre la multiplicité des strates, des conflits ou des échanges qui ont construit ou remodelé, de siècle en siècle, cette civilisation si particulière, thème lui-même enjeu de luttes symboliques ou violentes entre les peuples de l?Europe, ainsi qu?entre les Européens et les autres mondes qu?ils ont envahis et parfois durement dominés ou, à l?inverse, ressentis comme des menaces imaginaires ou bien réelles. À l?heure où l?Union européenne rassemble presque tous les peuples et nations de ce kaléidoscope, mais où ces peuples et leurs dirigeants eux-mêmes s?interrogent sur le sens de l?aventure, à l?heure, aussi, où des conflits qu?on croyait du passé refont surface, cette encyclopédie propose l?image multiple, mais raisonnée et critique, de cette civilisation une et plurielle, comme toutes les civilisations, peut-être plus unie qu?elle ne le croit malgré son pluralisme et ses querelles souvent tragiques.
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