Les démons du Missouri réserve de nombreuses surprises : il s'agit d'un album à part entière qui initie le cycle dédié à la confrontation entre Blueberry et Quantrill, mais surtout par ce qu'il adjoint un nouveau dessinateur,
Colin Wilson au duo composé par Charlier et Giraud.
L'arrivée de Wilson apporte quelque de neuf. le style est ici résolument plus réaliste que dans les trois albums précédents. Celui-ci n'est pas encore tout à fait maîtrisé. Il faudra en effet passer sur une impression de flou, les traits de quelques personnages sont parfois esquissés à la hâte. Dans certaines cases, l'effet de zoom semble avoir a été trop forcé ou pas assez. L'ensemble dispose d'un potentiel qui ne demande qu'à s'affirmer.
Blueberry va devoir affronter Quantrill, tout en devant composer avec des alliés qui se révèlent plus dangereux que vraiment utiles. Les trahisons et surprises seront donc au rendez-vous, même si elles sont prévisibles. L'histoire fait la part belle aux francs-tireurs ce qui apporte de la nouveauté au sein de la série.
Les personnages ne brillent guère par leur originalité. La galerie est pourtant raisonnable : le commandant de la base en retrait, l'intriguant malveillant et ses alliés, les ennemis, les traîtres et le second couteau (Mel) auquel l'on s'attache facilement, la belle de service (Nugget) au rôle trouble mais au grand coeur. Résolument, c'est l'action qui retient ici toute l'attention. Là aussi malgré de très bonnes idées (la vil
le fantôme, les mines), la composition donne l'impression d'être construite sur d'incessants allers-retours (à cheval, à pied, à la nage, arme(s) en main…).
Les dernières pages laissent autant de portes ouvertes pour des suites possibles. C'est donc surtout les personnalités de Jim Lane et de Quantrill qui vont encourager la lecture de la suite…