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Nuit noire tome 0 sur 4
EAN : 9782840556954
144 pages
Delcourt (30/11/-1)
3.67/5   6 notes
Résumé :
France, de nos jours. La vie de deux amis d'enfance bascule lorsque l'un d'entre eux tue les policiers venus l'interroger pour une affaire de viol. Marc et Joël prennent alors la fuite, direction l'Espagne. Mais plus les heures passent, plus Joël devient incontrôlable, et plus la nuit promet d'être longue.
Cette édition intégrale réunit les trois volumes de la série Nuit Noire parus initialement en couleurs dans la collection Sang-Froid.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Cinq étoiles, dorées, pour le scénario, sa fluidité et son tempo sans temps morts, pour le dessin, clair, précis, efficace, et pour le bouquet d'émotions, de réflexions qui naissent dans l'esprit du lecteur au fur et à mesure qu'il tourne les pages.

Impossible de ne pas penser à "Thelma et Louise", traitement lumineux d'une amitié sans faille autour d'une...bavure ?! Ici, le titre donne le ton.
L'histoire, relativement banale : la cavale sans issue de deux jeunes qui ont abattu deux flics et qui espèrent s'en tirer en fuyant vers un eldorado.

Composition du récit façon "millefeuille"...sans édulcorant.
Trois temps s'enlacent, s'entremêlent, s'éclairent. Celui de leur rencontre à ces deux là, depuis l'enfance jusqu'à leurs vingt-tois ans, celui de leur cavale et celui du procès.
Côté mise en page, excellente idée, l'encart rectangulaire en bas des double-pages, où se lit le dialogue de l'avocat et de son client, comme, au cinéma, on entend une voix "off" sur des images.

Le ryhtme est à la fois, syncopée et contemplatif.
Tout y passe : de cette éducation qui n'aboutit à pas grand chose, de ces familles dont l'indifférence est aussi pernicieuse, fait aussi mal que les coups reçus et/ou donnés. La banlieue décrite comme un cocon froid mais tout de même, un cocon...sans porte de sortie.
Le terible de cette histoire, c'est qu'on est ému par leurs personnalités cabossées et si humaines, attendri de voir leurs maladresses pour essayer de "s'en tirer". On voit leurs traits, leurs démarches à l'un et à l'autre évoluer, perdre la douceur de l'enfance, le corps s'étoffer pour essayer de faire impression, pour opposer comme un écran à la rudesse de la société, ou au contraire, se voûter sous le poids d'une vie, quasiment insupportable. C'est sombre, mais c'est aussi lumineux comme un ciel étoilé, par leur amitié, leur connivence, leur respect et leur tendresse l'un en vers l'autre, leur respect mutuel.
A la fin, on ne saura pas le verdict ; il ne restera que le regard de l'avocat, et le souvenir cruel et inoubliable, de la fin de la cavale.
Clap de fin !
...et applaudissements !
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Marc et Joël sont en cavale car ils viennent de tuer deux flics ! Joël, un jeune colérique de 22 ans qui a quitté un domicile parental fort désagréable vers 17 ans, a déjà été en prison et ça ne fait d'ailleurs pas longtemps qu'il en est sorti. Marc, issu de parents divorcés, n'a pas eu une enfance facile non plus, mais "heureusement" il a son pote Joël qu'il connaît depuis belle lurette.

Pour l'histoire comme pour le dessin : c'est classique mais efficace. Ce qui fait vraiment la force de "Nuit Noire", c'est la façon dont Chauvel nous raconte l'histoire et qui rend impossible de refermer la BD avant de l'avoir terminée. Ce n'est pas le seul bon polar type road movie de Chauvel ("Les enragés"), mais c'est pour moi le meilleur.

Le lecteur va non seulement pouvoir suivre la fuite des deux compères et le tourbillon de violence qu'ils génèrent, mais également le procès de l'ami Marc, et cela tout en jetant de temps en temps un oeil sur le passé et l'enfance des deux jeunes garçons. Ce dosage millimétré des différentes périodes de leurs vies va permettre au lecteur de se former une opinion sur nos deux meurtriers tout en découvrant leurs crimes. Il cherchera vainement des circonstances atténuantes afin de disculper ces deux personnages auxquels il s'accroche en cours de lecture, tout en sachant bel et bien qu'ils sont coupables.

Pour couronner le tout (et à l'inverse de "Rails"), Chauvel nous clos l'histoire de façon bien orchestrée ! Excellent polar !

Quant à dire que la version intégrale est moins chère, c'est quasiment un pléonasme, étant donnée que le deuxième tome est devenu quasi introuvable et donc hors prix ! Delà à trouver la version en noir et blanc meilleure que la version en couleurs, c'est une question de goûts ! Personnellement, j'ai su apprécier l'apport de Simon à ce niveau là !

Petite anecdote : L'appartement que l'on voit dans la scène du meurtre est celui où habitait Le Saëc (auteur de "Ce qui est à nous - Première époque" et "Enragés" avec Chauvel) à cette période. Lereculey c'est basé sur cet appartement pour dessiner celui de "Nuit Noire".
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
- Vous êtes cons les jeunes , vous me faites rigoler ...vous vous croyez marles, hein ?! j'vais t'dire un truc...tu sais où on est, là ?!
- Non, j'ai oublié le nom, le Blue Machin chose ?!
- Non. Je veux dire, tu sais c'que c'est comme endroit ?! C'est une...
- ...Boîte de nuit.
- ....une bergerie, et vous êtes des moutons, qui se prennent pour des loups.
- C'est sûr.
- Rigoles pas ! Tu sais pourquoi on a inventé des endroits comme ça ?! Pour vous endormir, pour vous empêcher de réfléchir à cette merde qu'on appelle la vie. Comme un bébé qui pleure à qui on colle une tétine pour lui fermer son clapet. Voilà à quoi ça sert, aller en boîte et oublier tout le reste ; ça vous fait un but dans la vie, et pendant ce temps-là, vous foutez pas la merde. Et le pire, c'est que vous vous en rendez même pas compte. ça rigole, ça tortille du cul, ça croit que c'est le bonheur. Vous vous croyez libre alors qu'on vous manipule.
- Et vous ?!
- Moi, c'est pas pareil. J'ai un problème avec ça. [il désigne du doigt son verre d'alcool]
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- Vous vous souvenez que je vous ai dit d'éviter de regarder les jurés pendant le procès ?
- Oui.
- Bien. Alors c'est à ce moment seulement que j'aimerais que vous les regardiez dans les yeux.
- Pour quoi faire ?
- Pour qu'ils reprennent conscience de votre réalité humaine.
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Vidéo de David Chauvel
Des premiers pas de la Mano Nera à la chute de Lucky Luciano, un demi-siècle d'histoire de ce crime organisé new-yorkais qui a tant marqué son époque. Ceci est l'histoire d'une nation. Celle qu'on a surnommée le cinquante-deuxième état. Mafia, Cosa Nostra, Camorra, Organisation, Syndicat... Appelez-la comme vous voudrez. C'est aussi l'histoire des hommes qui l'ont bâtie : Rothstein, Luciano, Lansky, Costello... C'est enfin et surtout l'histoire de leur ville : New York. Alors que se dessine une crise dévastatrice, la guerre des gangs fait rage.
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