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EAN : 9781437477429
336 pages
Kessinger Publishing (01/01/2009)
4.08/5   6 notes
Résumé :
Extrait : Ce consul général, qui avait de la fortune, prit son parti d'épouser pour ses beaux yeux une fille qui n'avait rien et dont le père était un homme taré ; encore l'épousa-t-il sans contrat, en communauté de biens. Cela fit esclandre ; on lui reprocha son beau-père, on clabauda contre lui.

Il en fut réduit à donner sa démission, et il quitta l'Égypte pour retourner à Périgueux, sa ville natale, à quoi sa jeune et jolie femme l'encouragea, car... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Joli titre pour ce recueil de trois nouvelles humoristiques de Victor Cherbuliez, un talent complexe qui échappe à une définition en quelques mots :

1°/ le roi Apépi - ou le naïf égyptologue dévoré par une succube

Concentré sur son unique passion, l'Egyptologie, le comte de Penneville en oublie entièrement le fort pouvoir d'attraction émanant de son nom, sa richesse et sa beauté.
Il attire ainsi sans le vouloir Mademoiselle Corneuil : un vilain cobra égyptien en quête d'un grand mariage.
La proie est dévorée sans obstacle, son seul effort est de se donner l'air d'écouter religieusement l'exposé des découvertes historiques du comte.
La vigilante mère du comte est effarée d'apprendre toutes les rumeurs, les bruits et ouï-dire concernant Mlle Corneuil. C'est une femme mûre, veuve, ayant parfaitement siphonné son premier époux et fera d'une seule bouchée du second.
La mère voudra donc déjouer cette intrigue et de faire avorter le mariage projeté, grâce au concours et à l'esprit d'un vieil oncle diplomate.

En dehors de l'intrigue, qui, hormis l'originalité de l'égyptologie, peut sembler banal, c'est toute la psychologie finement taillée des personnages et l'humour que l'auteur en tire que l'on aime dans l'oeuvre.
Il y a par exemple un peu de légèreté et d'humour dans ce passage :
Le comte lui révèle être l'héritier de son oncle, riche et sans descendance.
« A ces mots, Mlle Corneuil sortit de son extase, et dressant l'oreille comme un chien qui flaire une piste inattendue :
« Son héritage ! Vous êtes son héritier ! Vous ne m'en avez jamais rien dit »
« Et à quels propos vous l'aurais-je dis ? L'argent, qu'est-ce que l'argent ? … Mon trésor, le voici (…)
« Oui ce sont de lâches misères que les questions d'argent dit-elle … Est-il très riche le marquis ? »
« 200.000 FRS de rente (…) Mais puisqu'il a eu le malheur de vous déplaire je lui déclarerai tout net que je renonce à la succession. »
« Encore y faut-il mettre des formes, répondit avec quelque vivacité Mlle Corneuil. Vous avez de l'affection pour lui ; je serais désolée de vous brouiller avec un parent que vous aimez »

Le comte a aussi une drôle manière de personnifier sa petite statue de Sekhet de telle façon qu'il parle, lui fait des confidences et s'imagine même toute une jalousie entre sa statue et la nouvelle venue.

2°/ le bel Edwards - ou la maîtresse de l'assassin de Lincoln -

Madame Rose Perdrix est la maitresse de l'assassin de Lincoln, elle ignore tout bien entendu et pourtant son étrange amant avait tous les signes d'un profond déséquilibré.
Elle fut séduite par l'inconnu, tantôt charmée, tantôt effrayée, le fou lui adresse des lettres poétiques signées d'un inconnu, puis la prend par surprise par de multiples manoeuvres l'obligeant à lui céder une chance.
Agréablement surprise par la bienveillance de son nouvel amant et peut-être trop, elle sent quelque chose de louche ; il n'a pas d'histoire, ne parle jamais de lui… Il dissimule en effet de nombreux projets et sa colère ponctuelle révèle sa profonde détresse intérieure.
C'est une histoire vraie même si cela est romancée, celle de John Wilkes Booth et Lucy Lambert Hale.

3°/ Les inconséquences de M. Drommel - ou le dogmatique sociologue allemand ridiculisé.

L'auteur se moque indirectement de grands penseurs allemands comme Karl Marx et Friedrich Engels.
Monsieur Drommel est un sociologue allemand réputé mais d'un caractère tellement irascible qu'il froisse absolument tout son entourage et perd ainsi son poste de professeur et ne se fait pas réélire député, faute de fédérer qui que ce soit autour de lui.
Il voyage alors en France et répand à qui veut l'entendre ses dogmes qu'il clame haut et fort en présence d'une douce femme dotée d'une rare tolérance.
La propriété et le mariage sont ridicules et funestes. Il faut à la fois abolir le mariage et laisser circuler la propriété.
Il défend les voleurs, prétextant que le vrai voleur, c'est l'Etat, lequel peut exproprier. de la même manière, la femme peut tout aussi bien être volée, au nom de son principe de libre circulation de tout et n'importe quoi.
Un commissaire de police, n'apprécie pas du tout ses sophismes ridicules, il est frustré des injures de l'hautain sociologue et lui dit « Patience Panurge » le sociologue, qui n'avait pas lu Rabelais, n'y comprenait rien. le commissaire préparait lentement sa vengeance…
Un peintre et un psedo-prince, écoutent avec intérêts le monologue du sociologue et se lient d'amitié avec lui.
Le sociologue demande au peintre une aquarelle de sa femme. Pensant en tirer un bon prix à la revente, il accepte un peu d'intimité avec sa femme pour les besoins du portrait tandis qu'il irait se promener avec le psedo-prince, très flatté de sa compagnie.
Le prince, qui était un escroc, le ligote contre un arbre, lui dérobe sa bourse et sa femme est détournée par le peintre…
Au comble de l'ironie, il est retrouvé le matin même par le commissaire qui prend un immense plaisir à lui rappeler ses dogmes : « vos espèces, votre femme circulent, n'êtes-vous pas content ? » … Libéré, le sociologue ajuste immédiatement ses théories anarchistes avec tant de nuances que tout est dénaturé par suite de ses fâcheuses humiliations.

Beaucoup d'esprit, les phrases pétillent, ll y a une continuité de l'ironie tout le long, l'auteur ose des métaphores peu courantes, des nouvelles originales, ni trop courtes, ni trop longues : ces trois histoires sont une agréable découverte !
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« Amours fragiles, ce joli titre n'est pas celui d'un roman, mais d'un recueil de trois nouvelles. La première est fort spirituelle, le Roi Apépi ; la seconde, le Bel Edwards, rappelle, en son étrangeté, un rêve d'Edgard Poë ; la troisième est tout simplement, un petit chef-d'oeuvre ! Nous parlons des Inconséquences de M. Drommel. [...] Mais nous regrettons d'avoir tenté l'analyse de cette nouvelle, qui vaut surtout par la grâce maligne des détails, le pétillement de l'esprit, la continuité extraordinaire de l'ironie. Analyse-t-on L'Ingénu ou La Vision de Babouc ? Lisez donc Les Inconséquences de M. Drommel. En vérité, c'est joli comme un conte de Voltaire. » (Henry Houssaye, Les Hommes et les idées, 1886).

Retrouvez les trois nouvelles qui composent Amours fragiles sur Littérature audio.com…

- le Roi Apépi,
- le Bel Edwards,
- Les Inconséquences de M. Drommel.


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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Elle ne se contentait pas de nourrir la littérature, elle en faisait elle-même, et elle employait les jeunes gens qui fréquentaient chez elle à écrire à sa louange de petits articles dans les petits journaux. Les estomacs reconnaissants sont d’excellentes trompettes, et au surplus elle est assez riche pour payer sa gloire.
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La charité, est à la fois et selon les cas la plus belle des vertus ou la plus utile des industries. Tu as tes pauvres, et Dieu seul pourrait nous dire comme tu les aimes, comme tu les soignes, comme tu les choies ; mais ce que fait ta main droite, ta main gauche n’en saura jamais rien.
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La liberté avait toujours été pour lui le plus précieux des biens ; il jugeait que l’homme heureux est celui qui s’appartient et gouverne sa vie à sa façon.
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Quand un Oriental n’est pas de votre avis et qu’il vous demande trop cher pour en changer, le seul moyen de le convaincre est de l’étrangler
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Les médecins déclarent que le premier devoir des personnes qui souffrent d’une hépatite chronique est de ne point se faire de soucis ; je ne m’en fais pas, mais on m’en donne.
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