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EAN : 9782130607014
72 pages
Presses Universitaires de France (02/05/2012)
3.8/5   148 notes
Résumé :
Comment évaluer l’impact de la stupidité humaine sur nos destins personnels et sur l’ensemble de la société ? Vaste question à laquelle l’historien Carlo Maria Cipolla décida en 1976 de répondre.
Derrière la rhétorique académique se cache un texte désopilant, qui appartient au genre « pseudo-scientifique », comme en son temps le célèbre Cantatrix Sopranica de Georges Perec, ou aujourd’hui les très sérieuses recherches de Jean-Baptiste Botul.

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Postulat de base : "L'humanité est dans le pétrin."

Voilà pourquoi :

1) Chacun sous-estime inévitablement le nombre d'individus stupides dans le monde

2) Cette proportion d'individus stupides est indépendante de toutes les autres caractéristiques de l'individu (il peut être pauvre, riche, enseignant, chômeur, étudiant, ouvrier, etc.)

3) La définition de l'individu stupide : c'est celui qui agit de manière néfaste pour un autre individu ou un groupe, mais sans bénéfices aucun pour lui-même. Il est impossible de le comprendre rationnellement, et il nous prend souvent au dépourvu.

4) Il ne faut donc jamais sous-estimer la puissance destructrice des individus stupides. C'est toute l'histoire des défaites de l'humanité qui est expliquée ici.

5) "L'individu stupide est le type d'individu le plus dangereux."

Je pense que vous avez saisi le ton et l'idée de ce court essai de 60 pages. Il s'adresse aux gens qui peuvent fréquenter des individus stupides afin de les comprendre, ou au moins de les identifier. "Ce livre ne saurait être en aucun cas taxé de cynisme ou de défaitisme, pas plus que ne pourrait l'être un ouvrage de microbiologie. Ces pages sont en fait le résultat d'un effort constructif visant à détecter, à connaître et peut-être à neutraliser l'une des plus puissantes forces obscures qui entravent le bien-être et le bonheur de l'humanité."

En bref, Carlo Cipolla explique les ratés de l'humanité, en la divisant en 4 catégories : les intelligents (font le bien pour eux-mêmes et les autres), les brigands (font le bien pour eux-mêmes au détriment des autres), les crétins (font le bien pour les autres au détriment d'eux-mêmes), et les stupides, que l'on a déjà défini. Évidemment la large majorité de la population oscille entre ces différentes positions.

Ce petit essai fait l'effet d'une bombe au milieu de la bien-pensance et l'hypocrisie des milieux dans lesquels on évolue. Il abat tous les préjugés "classiques" et crée allégrement de nouvelles catégories, au-delà de toute nationalité, âge, classe sociale, etc. Et il trouve enfin l'explication (j'extrapole) de Waterloo, des massacres du XXe siècle, de la bombe nucléaire, des guerres, et j'en passe !

Pour conclure, comme dit Schiller, "contre la stupidité, les dieux même luttent en vain ..."
Lien : http://wp.me/p1Gkvs-SK
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Les lois fondamentales de la stupidité humaine

C'est un tout petit livre, un peu plus de soixante pages, qui est à la fois une démonstration scientifique et une mise en garde. L'objet du traité est un fléau largement répandu, universel et intemporel : la stupidité humaine. Innée comme l'est le sexe ou la couleur des yeux, la constance dans le temps malgré les progrès culturels de l'humanité en est la preuve. En effet toutes les cultures.et les civilisations en ont été victimes. Plus encore, il n'y a pas de milieux épargnés : non content d'être largement représenté parmi,les classes sociales que l'on dit défavorisées, c'est jusque dans nos académies et au sein des instances qui nous gouvernent que s'épanouit et sévit le mal.
Bien entendu tout commencé par une définition, pour éviter tout malentendu sur le sujet. L'homme stupide nuit à son prochain sans en tirer parti, ce qui le différencie du crétin qui se nuit à lui même au bénéfice d'autrui, ou du bandit qui nuit à son entourage pour son propre bénéfice. Reste l'homme intelligent qui agit à la fois dans son intérêt et pour le bien des autres. Ces quatre catégories sont réparties sur un graphique composé de deux axes x et y permettant de les classer. On pourrait d'ailleurs utiliser ce mode d'analyse à d'autres notions (essayez avec le gourmand, le gastronome, l'anorexique et l'affamé...)

L'auteur a pour but de nous mettre en garde et d'éviter au maximum le commerce avec cette "chienlit" de l'humanité, au risque d'en subir des désagréments plus ou moins importants

C'est essentiellement la forme apportée à la démonstration qui lui donne toute sa dimension humoristique. Bien entendu le lecteur est d'emblée rassuré : il est fort probable, nous avertit l'auteur en préambule, qu'il n'appartienne pas au groupe des sots mis à l'index. Rédigé en anglais, c'est l'auteur qui a refusé au départ de le faire traduire, ce qui a retardé d'une décennie l'accession à un statut de best-seller international (dans quelle catégorie se placerait-il?.....)

De lecture très facile, je ne puis que recommander de s'y plonger pour un court intermède récréatif et distrayant, mais aussi didactique et salutaire

Je remercie Babelio et les éditions PUF pour ce partenariat que j'ai énormément apprécié
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Quel étrange objet que voilà : Les lois fondamentales de la stupidité humaine est un livre des plus surprenants. A la frontière entre l'essai philosophique et le traité d'économie, cet ouvrage a tout pour susciter la curiosité. Ce qui est d'autant plus singulier, c'est que ce livre a été publié pour la première fois en 1976 et que l'édition ici commentée, date seulement d'aujourd'hui (mai 2012). Assez sceptique au premier abord quant aux thèses abordées dans l'ouvrage (cf. titre de l'ouvrage), je reconnais avec un certain plaisir que la démonstration de Carlo Maria Cipolla se tient. Première chose : au fur et à mesure que j'avançais dans la lecture, mes questions ont systématiquement trouvé leurs réponses. Deuxième chose : j'ai trouvé cette analyse intéressante mais surtout très originale. Traiter le sujet de façon logique et schématisée qui plus est, m'a semblé une excellente idée. D'ailleurs, Les lois fondamentales sur la stupidité humaine sont parfaitement théorisées et si elles m'ont parfois fait sourire, c'est parce que je les ai trouvé drôles. Personnellement, j'estime que l'intelligence et la stupidité des individus n'est pas évaluable ou quantifiable de façon aussi catégorique mais l'intérêt de cet ouvrage tient justement de la démonstration habile de l'historien. Voyons donc en détail ce qu'il en est...

Ce qui m'a tout d'abord marquée, c'est la simplicité et la clarté des énoncés. J'ai beaucoup apprécié cette façon qu'a choisi l'auteur pour présenter sa réflexion car cela contribue à mon sens, à la puissance du texte. Pour illustrer la pensée de l'auteur, je propose l'extrait suivant qui permet de comprendre le bien-fondé de sa démarche : "Ces pages sont en fait le résultat d'un effort constructif visant à détecter, à connaître et peut-être à neutraliser l'une des plus puissantes forces obscures qui entravent le bien-être et le bonheur de l'humanité." p. 14, à savoir la stupidité. Voici les cinq lois fondammentales en question :

1 - Chacun sous-estime toujours inévitablement le nombre d'individus stupides existant dans le monde.

2 - La probablité qu'un tel individu sour stupide est indépendante de toutes les autres caractéristiques de cet individu.

3 - Est stupide celui qui entraîne une perte pour un autre individu ou pour un groupe d'autres individus, tout en n'en tirant lui-même aucun bénéfice et en s'infligeant éventuellement des pertes. (règle d'or)

4 - Les non-stupides sous-estiment toujours la puissance destructrices des stupides. En particulier, les non-stupides oublient sans cesse qu'en tous temps, en tous lieux et dans toutes les circonstances, traiter et/ou s'associer avec des gens stupides se révèle immanquablement être une erreur coûteuse.

5 - L'individu stupide est le type d'individu le plus dangeureux.

Ce que je retiendrai d'abord, c'est que la stupidité selon Carlo Maria Cipolla est naturelle et non culturelle, ce qui signifie qu'elle peut affecter n'importe qui indépendemmant de tout critère génétique, social ou de stéréotype de genre. Ensuite, l'auteur s'appuie sur une classification quadriforme des individus : ainsi les crétins, les intelligents, les bandits et les stupides forment-ils une typologie dont l'auteur se sert pour définir les seuils de la stupidité humaine. J'ai d'ailleurs trouvé les schémas bien pensés et pour ne pas tout dévoiler aux curieux, je concluerai en invitant tout le monde à découvrir ce livre agréable et distrayant.

Enfin, je tiens à remercier les Presses Universitaires de France et Babelio qui m'ont généreusement proposé cette lecture dans le cadre de l'opération Masse Critique organisée par Babelio.
Lien : http://livresacentalheure-al..
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La cinquième loi fondamentale du professeur Carlo Cipolla, pince-sans-rire émérite, avance que les individus stupides sont les plus dangereux: sachant que leur proportion σ (sigma) est toujours et partout sous-estimée, nous voici en présence d'un sévère avertissement, appuyé sur une démonstration récréative en forme de traité mathématique. Et l'on rit de bon coeur bien que ce ne soit pas très indiqué au moment où, consternante allégation de l'orateur, l'humanité est dans le pétrin et que "c'est la chienlit."

Suivons le début de l'exposé.

Supposons en abscisse (ligne horizontale) les actes d'un individu (ou d'un groupe) donné X et en ordonnée (ligne verticale) les conséquences de ses actions pour les autres Y. À droite de l'axe horizontal, les actions de X qui lui procurent un profit, vers le haut de l'axe vertical, les bénéfices pour les autres.
Si X pose une action à son profit et qu'il en résulte des avantages pour autrui, on le classera dans la zone supérieure droite de notre graphique, c'est-à-dire, et à juste titre, parmi les Intelligents. Si X agit à son avantage au détriment des autres – s'il vole par exemple – on le classera dans la zone inférieure droite parmi les Bandits.
Vous avez immédiatement compris qu'à gauche de la verticale se trouvent les perdants: au nord-ouest, les personnes roulées, dupées, exploitées, soit les Crétins, et, ô fléau, les individus non seulement néfastes pour autrui mais aussi pour eux-mêmes, occupent le dernier quadrant: ce sont les Stupides, la proportion σ qu'on trouvera partout indépendamment de leur sexe, race, âge, classe et profession, ce qui précisément les rend redoutables.

En progressant dans les cinquante pages de ce petit traité à la rhétorique académique, on apprend que les Bandits à tendance stupide, à savoir ceux qui causent grands dommages collatéraux pour de maigres bénéfices, se situent de plus en plus parmi les gens de pouvoir. C'est là précisément que les proportions deviennent inquiétantes, car la proportion de Crétins augmente... Et c'est la chienlit donc. CQFD.

Ce petit livre, rédigé au départ en anglais et repris par un éditeur méconnu les Mad Millers[1] dans les années 70, a été édité en langue italienne en 1988. Best-seller international, nous disposons aujourd'hui de la version française aux Puf (2012). Son auteur Carlo M. Cipolla est un historien réputé de l'économie italienne.

Il doit certainement le succès de son génial petit livre au bon goût de ne jamais suggérer au lecteur qu'il n'est a priori pas exclu de la proportion σ de Stupides.

[1] Les Meuniers Fous
Lien : http://www.christianwery.be/..
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Intéressant mais trop court à mon goût. La stupidité humaine me semblant sans limite elle aurait mérité un plus long développement.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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critiques presse (3)
Actualitte
06 juillet 2012
La plume est incisive et décrit selon des schémas propres aux économistes les 5 lois fondamentales de la stupidité humaine. La voie est tracée, prenez rendez vous avec une bonne demi-heure de franche hilarité au long des pages de ce petit recueil.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
15 mai 2012
La démonstration, menée sur un ton fort sérieux, schémas à l'appui, est des plus spirituelles.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
09 mai 2012
[Un] petit livre bref, retenu, mais profond, d'un humour très British (il a d'abord été écrit en anglais en 1976), qui s'amuse à nous entraîner dans des casuistiques proprement burlesques mais, au fond, totalement terrifiantes […].
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Parmi les bureaucrates, les généraux, les hommes politiques et les chefs d'Etat, on trouve sans peine de superbes exemples d'individus fondamentalement stupides dont la faculté de nuire est ou a été rendue beaucoup plus redoutable par la position de pouvoir qu'ils occupent ou occupaient. Et il ne faut pas oublier non plus les hauts dignitaires de l'Eglise.
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Les gains et les pertes peuvent être indiqués sur les axes X et Y en dollars ou en euros, si l'on veut, mais il faut aussi inclure les avantages et les satisfactions psychologiques et affectifs, ainsi que les pressions psychologiques et affectives. Ces données immatérielles et donc très difficiles à mesurer selon des critères objectifs. L'analyse coût-bénéfice aide à résoudre le problème, mais en partie seulement, et je ne voudrais pas ennuyer le lecteur avec ce genre de précisons techniques: une marge d'imprécision est inévitable, mais elle n'invalide en rien le raisonnement. Il faut néanmoins préciser un point. En envisageant l'action de Pierre, il faut l'estimer du point de vue de Pierre, mais pour évaluer les gains de Jean, positifs ou négatifs, il faut adopter les valeurs de Jean et non celles de Pierre. Cette règle d'équité est trop souvent oubliée, et l'omission de cette politesse élémentaire entraîne bien des difficultés. Qu'il me soit permis une fois de plus de recourir à un exemple trivial. Pierre frappe Jean à la tête et tire de cet acte une certaine satisfaction. Il peut feindre de croire que Jean est ravi d'avoir été frappé. Jean, en revanche, ne partage pas forcément l'opinion de Pierre. Il peut même considérer le coup à la tête comme un événement désagréable. Le coup porté à sa tête est-il un gain ou une perte pour Jean? C'est à Jean d'en décider et non à Pierre.
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Après des années d'observation et d'expérimentation, j'ai la ferme conviction que les hommes ne sont pas égaux, que les uns sont stupides et les autres non, et que la différence dépend de la nature et non de facteurs culturels. Tel individu est stupide de la même façon que tel autre a les cheveux roux ; on appartient au groupe des stupides comme on appartient à un groupe sanguin. L'homme stupide naît stupide par la volonté de la Providence.
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Si quelqu'un vous tue pour vous dérober cinquante euros ou pour passer le week end à monte Carlo avec votre épouse, ,on peut être sur que ce n'est pas un bandit parfait. Même en mesurant ses gains selon ses valeurs, (tout en mesurant vos pertes selon vos valeurs), il se situe dans la zone Bs, tout près de la frontière séparant de la stupidité pure. Les généraux qui causent des dégâts colossaux et d'innombrables victimes pour obtenir une promotion ou un médaille sont à placer dans la même zone
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Notre quotidien est surtout fait d'incidents qui nous font perdre de l'argent, et/ou du temps, et/ou de l'énergie, et/ou notre appétit, notre gaieté et notre santé en raison de l'action improbable d'une créature ridicule qui n'a rien à gagner et qui ne gagne effectivement rien à nous causer de l'embarras, des difficultés ou du mal. 
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