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EAN : 9782896983353
344 pages
Le Quartanier (28/08/2017)
3.89/5   56 notes
Résumé :
Un garçon se suicide dans un terrain vague d’Hochelaga-Maisonneuve où souvent il passait la journée étendu au soleil et la nuit à faire des feux. Il s’est levé un matin d’août et s’est pendu à un arbre. Des amis lui survivent. Ils portent sa mémoire et continuent à vivre, à lutter, à aimer, confrontant les amours du présent à ceux du souvenir. Ils racontent les erreurs, les amis perdus, les peurs, les quelques victoires et les explosions de révolte.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Les avis littéraires… L'intention d'en écrire y est souvent. Si parfois l'intention initiale se transforme en quelques mots, en quelques phrases, très rarement en fait, l'élan initial parvient-il à un certain achèvement. Lorsque je me précipite et que je tente de le faire trop rapidement, les images, les paroles, les noms se bousculent dans ma tête. Je sais qu'il y a quelque chose, un sens, un angle de vue qui est là, à portée de main, dans cet amas de souvenirs trop précis, trop nombreux, trop clairs. Je ne veux pas nier l'importance de ces « détails » dans l'expérience de lecture. Ce sont eux qui donnent le sentiment de prendre part à une réalité, sentiment qui, d'une certaine façon, fait toute la puissance de la littérature. Mais je crois que le temps ordonne ces souvenirs, les organise, les distille à notre insu, qu'il les intègre à notre inconscient pour en garder l'essentiel.
Il y a plusieurs semaines donc, je terminais le Jeu de la Musique, une lecture qui m'avais particulièrement touché. Une lecture d'autant plus satisfaisante qu'on ne peut la qualifier de « facile » …
Pas facile d'abord au point de vue de la lecture elle-même. L'ouvrage se présente, à première vue, comme un recueil de courtes nouvelles plutôt sombres, souvent écrites à la première personne, parfois à la troisième, chacune ne représentant, typiquement, qu'une simple « tranche de vie ». On s'aperçois plus ou moins vite que les histoires sont reliées entre elles. On s'aperçoit aussi qu'il y a deux narratrices différentes (qui écrivent en « je »), mais on a du mal à les distinguer. le fait que les textes ne soient pas non plus présentés dans un ordre tout à fait chronologique ajoute au défi et, au début, on peut se sentir un peu perdu. À un certain moment cependant, on se fait prendre au jeu. On commence à apprécier ces zones grises qui apparaissent au gré de la lecture, qu'on doit patiemment garder dans cet état, et qui s'éclairent souvent beaucoup plus tard, dans certains cas seulement à la toute fin.
Pas facile non plus du point de vue émotif car c'est un livre bouleversant, une lecture qui joue dans nos entrailles. Les thèmes de la violence, du viol, de la dépression et du suicide entre autres y sont centraux. L'auteure, toutefois, a cette capacité de faire un rendu supportable de ces évènements, ou plutôt des marques qu'ils laissent sur les personnes, d'une manière réaliste et poignante. On pourrait penser que c'est une lecture déprimante au plus haut point, mais ce n'est pas le cas. Par son écriture sensible et un agencement des textes peut-être moins désorganisé qu'il n'y parait, Stéphanie Clermont réussit à garder une flamme allumée, une flamme qui laisse entrevoir la possibilité de jours meilleurs.
Ces jours meilleurs, nous les apercevons aussi à travers les liens d'amitié et d'amour qui unissent ces personnages. Eux qui tentent, tant bien que mal, de trouver leur voie à l'âge des grandes décisions dans un monde où multiplication des possibilités rime parfois avec désarroi. Car le Jeu de la Musique, c'est aussi le portrait d'une génération, celle des jeunes adultes actuels. Une génération en quête de son identité, aux prises avec ses contradictions, ses désillusions. On en fait la connaissance par l'entremises de personnages qui sont d'autant plus attachants que, bien qu'en apparence marginaux, ils nous ressemblent à bien des égards. de quelque génération que nous soyons. Tout simplement parce qu'ils sont pleins d'humanité.
On peut apprécier un livre pour plusieurs raisons. Quand je pense à ce qu'il me reste du Jeu de la Musique, de ce livre là en particulier, je pense avant tout aux émotions que sa lecture m'a fait ressentir. Je pense à ce « mal de vivre », aux détresses, aux désillusions mais je pense surtout à l'espoir caché derrière le malheur. le jeu de la Musique, c'est comme une chanson mélancolique qu'on affectionne. Justement parce qu'elle est à la fois désespérée et porteuse de cet espoir que nous espérons désespérément.
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J'ai bien aimé ce bouquin... Toutefois, selon moi, ce n'est pas un recueil de nouvelles... Un roman épisodique des personnages complexes, mais incarnés dans un jeu d'Amitié... une musique qui se suit du début à la fin... qui nous entraîne dans un courant d'émotions... À lire pour l'originalité du style... pour suivre une musique qui colle à la peau
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Ce livre est présenté comme des nouvelles mais en réalité on comprend vite que les textes plus ou moins courts sont reliés entre eux par des personnages récurrents (notamment Sabrina et Céline), à divers moments de leur vie et que ces personnages sont tous liés au jeune homme qui s'est suicidé dans le prologue.

Sabrina, Céline, Jess et les autres ont du mal à vivre selon les codes conventionnels de la société, à mener des études pour trouver un emploi stable, un métier qui les passionne, ils peinent à trouver l'amour, à garder une relation au long cours, certains vivent en marge, dans des squats, tous ont tout simplement du mal à s'arrimer à la vie. Mais l'amitié est souvent pour eux une bouée de sauvetage et si la perte de sens, le désespoir ne sont pas loin parfois, tout n'est pas entièrement noir dans leur histoire, le retour à l'enfance peut les sauver peut-être.

C'est un livre très « moderne », qui perçoit bien la quête de sens et/ou le désenchantement des jeunes adultes contemporains, avec leur apparent détachement des conventions, leurs addictions, leur flexibilité, leurs chagrins. L'écriture est fluide, entraînante, les pages se tournent facilement même si le sujet est lourd, on s'attache à essayer de comprendre ces personnages qui nous auront fait partager leur intimité mais garderont leur part de mystère. A souligner aussi l'étrange beauté des photos de Francesca Woodman en couverture et quatrième de couverture.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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J'en ai pleuré à la fin. Un mystère plane sur ce livre, tant de choses restent incomprises. J'écoute maintenant Orphan's Lament de Robbie Basho en ressentant toute l'ampleur de ces mots, en repensant aux personnages compliqués, mais tellement vrais du livre. La sensibilité rude de Stéphanie Clermont m'a touchée droit au coeur. Je vous le dis, j'en ai pleuré ...
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Le jeu de la musique. Celui qui réunissait les coeurs et les âmes de belles personnes. Celui qui n'existe plus car un des leurs a décidé d'en finir avec la vie.
Comment surmonter l'absence? En racontant ses souvenirs, en faisant le point sur sa vie, en espérant y trouver un sens, enfin.

« le jeu de la musique », c'est l'histoire de Céline, Sabrina, Vincent, Jess, Julie…. ou la vôtre, la nôtre, la mienne. Universelle, dramatique, mélancolique.
Annoncée comme recueil de nouvelles , cette lecture se joue de son lecteur. La forme correspond au genre mais le fond diffère: les personnages viennent et reviennent. Tantôt au présent, tantôt au futur. Finalement, peu importe à quoi se rattache ce récit, ce qui frappe ici, c'est la profondeur de l'écriture et la justesse des émotions. Les mots vous cueillent, vous transpercent, vous laceraient le coeur.

Je parlais de mélancolie, oui. Tout est sur un fil, on sent que la vie peut s'échapper et qu'il ne faudrait qu'une légère brise pour qu'elle nous échappe. À moins de rencontrer les bonnes personnes, les amis pour la vie, un amour particulier.

Rarement rentrer dans un récit ne m'a pas paru plus familier, les premiers mots ont résonné instantanément en moi pour ne plus me lâcher.
Si j'ai ressenti parfois moins d'émotions pour certaines histoires, toutes ont eu ce quelque chose en plus pour que je les dévore en deux jours.

Si vous lisez ce recueil, attendez-vous à être bouleversé, à perdre vos repères temporels, à être perdu par certains détails mais soyez sûr de vivre des histoires tristement belles.
Lien : https://pagesversicolores.wo..
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critiques presse (1)
LaPresse
22 novembre 2017
Stéfanie Clermont interroge ce qui donne vraiment envie de vivre. Une écriture précise et un regard acéré qu'il faudra suivre dans les prochaines années.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
A Montréal, il y a beaucoup plus d'occasions de rencontrer des gens, de développer des liens de confiance, de créer des groupes affinitaires (nécessaires à la lutte). Je ne veux pas me sauver moi uniquement, je ne veux pas être individualiste. Il faut être stratégique : il y a plus de possibilités de lutte en ville (du moins pour le moment).
Quelles seraient mes options de vie sociale à la campagne ? A) me retrouver dans un collectif polyamoureux, B) devenir l'ermite du village, au détriment de ma santé mentale, C) essayer de m'intégrer à la culture du village, au détriment de ma santé mentale.
(L'employée)
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Dans l'autobus, un enfant prend appui sur moi pour se lever (sans me regarder, sans s'excuser) et je suis comme déliée par sa petite main qui me touche sans m'envahir, qui me fait confiance sans me connaître.
(L'enfant)
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Tahar s'est assis au piano, (...). Il n'avait pas de partition devant lui. Quelqu'un a toussé dans la salle. Tahar portait une chemise blanche trempée de sueur. On voyait sa peau, son poil au travers. C'était le seul parmi nous qui portait de vrais souliers propres. Il émanait de lui un mélange de feu et de glace, comme s'il était à la fois la personne la plus saoule et la plus sobre de l'assemblée (...). Tahar a fait un signe de tête comme pour dire je suis prêt. A qui s'adressait ? A lui-même ? A Vincent ? Je me lance, a-t-il fait de la tête, et il a commencé à jouer du piano.
(Adieu)
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Points faibles de la ville : il n'y a pas de vie, sauf la vie humaine. Il n'y a pas de lacs, de rivières, de forêts. Il n'y a pas de chevreuils, de clairières, de poissons. A peine quelques étoiles un soir sur dix. (...) Si je reste ici, je mourrai peut-être sans avoir jamais vu un renard.
(L'employée)
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J'aurais voulu que leur amitié représente pour moi une température idéale qu'on oublie, plutôt que ces espèces de bouées de sauvetage, ces remèdes de grand-mère, ces bouteilles de forts tendus, ces sourires tristes...
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Video de Stéfanie Clermont (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Stéfanie Clermont
L'écrivaine Stéfanie Clermont vous fait découvrir des extraits de son recueil de nouvelles le jeu de la musique (Le Quartanier, 2017). L'année suivant sa publication, cette oeuvre a récolté une mention spéciale au Prix des cinq continents de la Francophonie, une récompense littéraire créée par l'Organisation internationale de la Francophonie. // Empruntez le jeu de la musique en format numérique http://bit.ly/SClermont
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