AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,51

sur 317 notes
5
28 avis
4
20 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je connaissais évidemment le nom de Gisèle Halimi et son combat pour les femmes. J'ai réalisé à la lecture de cette BD que j'ignorais beaucoup de choses sur sa vie.

Elle est née en Tunisie. Fille ! Son père a mis trois semaines à annoncer sa naissance, tellement il était honteux d'avoir eu une fille. Et son combat va commencer dès son enfance, où elle devra se battre pour pouvoir jouer dans la rue, pour échapper aux corvées familiales, pour ne pas devenir la servante de ses frères, et surtout pour pouvoir continuer à étudier. Les livres seront sa porte de sortie d'un destin qu'on voulait lui imposer.

J'ai beaucoup aimé cette biographie, adaptation du livre Une farouche liberté de Gisèle Halimi et Annick Cojean, Beaucoup de fantaisie, d'humour malgré les thèmes graves abordés, et aussi d'émotion. On revisite l'histoire en France des droits des femmes et les combats menés par celle qui a pu par son travail devenir avocate, Guerre d'Algérie et tortures, viol, droit à l'avortement entre autres .... On y croise d'autres figures célèbres de ces batailles.
On ne parlera jamais assez des femmes et de leurs droits, de celles qui les ont défendus, surtout aujourd'hui où ils régressent dans beaucoup de pays, et pas seulement les plus pauvres et les plus islamistes de la planète.
Commenter  J’apprécie          5424
Voilà une belle initiative que ce roman graphique sur la vie de Gisèle Halimi , une alternative au livre coécrit par Gisèle Halimi et Annick Cojean : Une farouche liberté .

Gisèle Halimi est née le 27 Juillet 1927 en Tunisie, et très tôt , elle se rebelle contre sa condition de fille , entre autre , faire le lit de ses frères lui apparait comme une injustice, on la comprend.
Grâce à sa ténacité, à son intelligence brillante et au soutien de son père, la jeune fille peut envisager de faire ses études de droit à Paris.
Revenant à Tunis avec son diplôme en poche , elle est interpellée par la lutte des militants pour l'indépendance de la Tunisie et l'Algérie .
Ce sera son premier combat .

La défense d'une jeune femme Djamila torturée et violée par des militaires français la propulse dans une sphère plus large , elle sera aidée par Simone Veil.

De retour à Paris , elle se passionne pour le droit à l'avortement et gagne des procès retentissants, soutenue par des femmes comme Simone de Beauvoir et Françoise Sagan .
S'en suivra la loi Veil .
Le combat continue avec le mouvement Choisir la cause des femmes.

J'avoue ne pas avoir suivi , à l'époque, ces débats des années 1970 , la tête dans mes études mais je suis redevable à ces femmes et à Gisèle Halimi de s'être battue pour la cause des femmes, même si ce n'est toujours pas gagné .

C'est à chacune d'entre nous de bouger, de refuser le rôle auquel on veut si souvent nous reléguer , je l'ai toujours pensé et tenté de garder la tête haute !

Donc un roman graphique très bien conçu
Commenter  J’apprécie          357
À peine né.e il faudrait déjà parler pour demander pourquoi nous n'étions pas vraiment attendu.e. D'autres questions viennent ensuite et parfois les mots manquent encore.

Cette BD redonne vie à la parole, à l'image des combats menés par Gisèle Halimi. Et on comprend rapidement que la cause des femmes est aussi celle de toutes les existences moindres.*

Sur le coup, je dirais comme le caporal Blutch dans les tuniques bleues : on a beau s'y attendre, ça surprend toujours.

Bref, il faut trouver les mots qui font la différence, et le bon moment pour les dire. Cette BD les fait émerger dans quelques bulles ; Gisèle Halimi les exprimait dans ses plaidoiries, entre autres. Mais les mots ont encore à se frayer un chemin.

Lorsque la jeune avocate prête serment, elle est encore surprise : C'est quoi les « bonnes moeurs » ?
La réponse est presque écrite dans le serment : c'est la Loi.
La duplicité est alors inévitable. S'il faut prêter serment, il faudra aussi le trahir, lorsque la loi garantira autre chose que l'égalité.

Mais les « bonnes moeurs » ou la loi sont-elles juste en retard sur les questions concrètes que posent les existences moindres ?

D'un côté, il faut absolument rappeler les résultats obtenus par les collectifs de femmes.

D'un autre côté, les changements obtenus au niveau de la loi semblent tenir autant du hasard.

D'où la question qu'on peut se poser en lisant ce récit : la cause des femmes ou celle des existences moindres est-elle réellement l'affaire de l'Etat ?

Et si notre affaire n'est pas celle de l'Etat National, en quoi faudrait-il nous réincarner ? Que dois-je faire à mon niveau ? etc…
La cause des femmes n'a pas fini de nous poser des questions ; et à sa manière, cette BD crée les espaces en laissant les dessins suspendre l'enchaînement des mots.

* J'ai emprunté le terme « les existences moindres » d'après le titre d'un livre du philosophe David Lapoujade. Et en dehors de ce livre, je trouve que le terme offre une variation intéressante pour parler de biodiversité.
Commenter  J’apprécie          150
Franchement, cette BD ne m'a pas charmée par son graphisme, mais son thème m'a beaucoup intéressée: une biographie de Gisèle Halimi, retraçant le parcours professionnel de cette célèbre avocate.
Très concernée par le féminisme, je sais qui était Gisèle Halimi, mais j'ignorais tout de ses origines, de son trajet avant le manifestes des 343 et son premier procès le plus médiatique, celui de Marie-Claire, jeune lycéenne ayant avorté clandestinement, au tout début des années 70.
J'ai donc lu tout cela avec beaucoup d'intérêt, et une fois cette cette BD refermée, je remercie encore intérieurement nos mamans/mamies (selon les âges) qui se sont battues pour faire avancer la cause des femmes, et leur donner ce droit - à nouveau hélas menacé - à disposer de leur corps, et de leur(s) éventuelle(s) maternité(s).
La partie vie privée de Mme Halimi est à peine évoquée, mais ce n'est pas le propos de cette BD militante, qui se termine avec cette pensée résolument optimiste:
[Gardons] l'esprit de conquête!
[Gagnons] de nouveaux droits!
Et [misons] sur la sororité. Ensemble, les femmes possèdent une force à soulever des montagnes, et entrainer les hommes dans ce mouvement profond. le plus fascinant de l'humanité.
Je vous l'assure jeunes gens, on ne nait pas féministe, on le devient!
Commenter  J’apprécie          100
Il y a eu David contre Goliath, et il y a eu Gisèle Halimi contre l'injustice de certaines Lois françaises. Quelle personnalité, quel courage, quelle force, quelle détermination ! Car rien ne lui a été donné au départ. Née dans les années 20 dans une famille juive tunisienne pratiquante, destinée à être au service des hommes de sa famille (père, frère, mari), elle prend très vite conscience de l'injustice de sa situation de fille. « La moitié de l'humanité ne peut pas être l'esclave de l'autre moitié ! ». Elle en fait le combat de sa vie. « On ne nait pas féministe, on le devient ».
Avocate brillante et éclairée (elle mène de front des études de droit et de philosophie), elle exerce son métier comme un sacerdoce. Elle se trouve aux premières loges lors de l'accès à l'indépendance de la Tunisie, et est sollicitée par le FLN lors de la guerre d'Algérie. L'un de ses premiers procès emblématiques est celui qui a dénoncé la torture et le viol d'une jeune algérienne par l'armée française. C'est le début d'une relation forte entre trois femmes exceptionnelles qui vont changer le cours de l'Histoire : Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir, Simone Veil. Dix ans après, c'est son grand combat pour la dépénalisation de l'avortement, toujours avec Simone de Beauvoir. Ensemble elles vont créer l'association Choisir – La cause des femmes pour défendre gratuitement les personnes poursuivies pour avortement. Combat parachevé par la Loi Veil de 1975. Ensuite, un important procès contre le viol aboutira à la Loi contre le viol en 1980. Élue députée, elle a encore « mille idées, mille urgences », mais peu de victoires, sauf tout de même la suppression du délit d'homosexualité. Jusqu'à la fin de sa vie elle n'aura de cesse d'appeler à la révolution féministe.
Ce roman graphique est tiré du récit éponyme de Gisèle Halimi. Écrit à la première personne, on lit ses mots quand elle nous raconte son parcours. On ne peut qu'être impressionné(e) et infiniment reconnaissant(e).
Un album entièrement féminin (scenario, dessin, couleurs). le dessin est cependant trop lisse à mon goût, trop sage, les visages ne sont pas suffisamment expressifs. Je lui reproche un manque d'audace, qui n'est pas à l'échelle de cette femme immense.
Commenter  J’apprécie          100
Cette bande dessinée m'a plongée dans la vie mouvementée de Gisèle Halimi, militante féministe et avocate de renom. de son enfance en Tunisie à sa lutte pour les droits des femmes en France, en passant par ses combats pour l'indépendance de la Tunisie et de l'Algérie, chaque page de cette bande dessinée retrace l'incroyable parcours de cette femme engagée.

Le récit m'a montrée comment Gisèle Halimi est passée de l'enfant rebelle refusant les stéréotypes de genre à la militante confirmée, prête à tout pour défendre la cause des femmes. Son engagement pour le droit à l'avortement, la lutte contre la répression du viol et la parité entre hommes et femmes est mis en avant avec force et détermination.

Les illustrations, réalisées avec minutie, m'ont plongées dans l'univers de Gisèle Halimi et m'ont fait vibrer au rythme de ses combats. Les autrices/illustratrices ont su retranscrire avec justesse et sensibilité la personnalité de cette femme d'exception, donnant vie à ses luttes et à ses victoires.

"Une farouche liberté" est une oeuvre poignante et engagée, qui rend hommage à une figure majeure du féminisme en France. À travers ces pages, j'ai découvert une femme hors du commun, prête à tout pour défendre ses idéaux et transmettre son héritage aux générations futures. Une lecture indispensable pour comprendre l'importance du combat féministe et l'impact qu'une personne déterminée peut avoir sur le monde.
Commenter  J’apprécie          70
Nous devions lire ce livre en cours d'SES et j'avais un peu peur car même si la couverture donnait envie de le lire, souvent les livres de cours ne sont pas trop mon style. Mais j'ai été agréablement surprise. Gisèle Halimi, je ne la connaissais pas vraiment et j'ai trouvé son histoire et sa lutte très intéressantes. Je trouve que c'est un beau combat et qu'elle à été courageuse de le mener. Je vous recommande de lire ce livre si la cause des femmes vous intéresse.
Bonne lecture ! 😊
Commenter  J’apprécie          70
Gisèle Halimi nous a quitté le 28 juilllet 2020. On peut dire qu'elle fut une figure emblématique du féminisme en France, rien que pour son combat juridiique pour la liberté des femmes à travers notamment le droit à l'avortement.

Avocate, originaire de Tunisie, Gisèle Halimi s'est donc battue durant une époque beaucoup plus phallocrate que maintenant. Une figure féministe d'importance dont le parcours est retracé iici dans cette bd directement adapté de l'ouvrage autobiographique Une Farouche Liberté paru en 2020 et illustré par Sandrine Revel, une dessinatrice également féministe qui se bat contre le sexime dans le domaine de la bd . Avec en plus , Annick Cojean, journaliste , écrivaine et co-autrice d'Une Farouche Liberté et Sophie Couturier qui fut militante aux côtés de Gisèle Halimi, c'est toute une équipe de femmes engagées qui se sont lançées dans ce portrait bd passionant et fluide.

Cette bd résume donc bien le parcours de Gisèle Halimi issue d'une famille juive tunisienne qui a d'abord du se battre et s'affranchir contre les conditions et préjugés imposées à son genre ( du genre, une femme n'est pas faite pour les études mais pour s'occuper du foyer) avant de se lancer justement dans une brillante carrière d'avocate où Gisele Halimi fit preuve d'inventivité et de détermination. Un petit élément intéressant au passage par rapport à son enfance durant laquelle c'était plutôt sa mère qui se montrait la plus dure à l'égard de sa fille tandis que son père a finit par encourager sa carrière d'avocate et ce malgré la culture fortement patriarcale.

Durant sa longue carrière d'avocate, Gisèle Halimi s'est illustré à travers différents dossiers dont les plus importants concernent la défense des indépendantistes algériens et notamment le cas d'une algérienne qui fut torturée et surtout le droit à l'avortement des femmes pour lequelle elle a joué un rôle des plus déterminants aux côtés de Simone Veil. Ainsi, dans cet album, quelques "guests-stars" font naturellement leurs apparition comme Simone Veil, Simone de Beauvoir, Francoise Sagan et quelques autres co-signataires du manifeste des 343.

Personnellement, je ne connaissais Gisèle Halimi que de nom et cette bd est une bonne occasion de découvrir ce sacré personnage. La dessinatrice emploie un style simple tout en fraicheur et en clarté qui narre avec un certain dynamisme tout le parcours de cette brillante avocate. Clairement, Sandrine Revel opte pour une approche didactique , frontal avec une Gisèle Halimi qui s'adresse par moment directement au lecteur tout en restant calqué sur un dessin épuré et une colorisation éclairée qui nous fait partager la vie de Mme Halimi. Un style classique mais toujours efficace emmené par une narration bien construite qui rappelera notamment les nombreuses biographies déssinées de chez Marabulle.
Commenter  J’apprécie          70
Cette BD retrace la vie et le parcours hors norme de l'avocate Gisèle Halimi, qui a passé sa vie à défendre la cause des femmes. Par ses combats, c'est la lutte pour les droits des femmes que nous suivons. Livre très instructif sur le parcours de Gisèle Halimi et sur la création du féminisme.
Commenter  J’apprécie          60
Un roman graphique sur Gisèle Halimi figure incontournable du féminisme. Née à Tunis, elle n'a cessé de se révolter contre le sort réservé aux femmes. Elle est devenue avocate et a défendu ceux qui luttaient pour l'indépendance de la Tunisie. Mais elle est surtout connue pour son combat acharné pour le droit à l'avortement. On la découvre plus âgée dans ce roman graphique racontant ses souvenirs mais transmettant également jusqu'au bout aux nouvelles générations son combat pour la cause des femmes. Une femme engagée, révoltée, inspirante.
Lien : https://monpetitcarnetdelect..
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (570) Voir plus



Quiz Voir plus

annick cojean les prois dans le harem de kadhafi

comment s'appelle la fille dont Annick fais le temoigne ?

Leila
soraya
faida
houda

12 questions
13 lecteurs ont répondu
Thème : Les proies : Dans le harem de Kadhafi de Annick CojeanCréer un quiz sur ce livre

{* *}