En camarades.
Une petite pièce légère et rapide à lire. Elle a tous les éléments attendus du théâtre de boulevard : une domestique acariâtre qui se mêle de la vie de ses maîtres, des dialogues croisés entre les deux couples, une dispute conjugale, un amant caché dans la pièce d'à-côté... Or, ce n'est pas ce que je préfère, du moins à la lecture – sur scène, l'énergie déployée par les acteurs rend les scènes plus drôles que lorsque je les lis, avec des effets que je trouve souvent forcés.
Sauf que c'est une pièce de Colette, avec un regard forcément un peu différent. Un couple bourgeois, Max et Franchette, souhaite montrer qu'il s'affranchit des conventions. Ainsi, la femme et le mari se promènent chacun de leur côté dans Paris, ils se rendent à des soirées différentes. Et, surtout, ils prétendent s'affranchir de la fidélité traditionnelle. Ainsi, chacun peut avoir une relation de son côté, à condition d'en avertir l'autre – inventent-ils le polyamour ? Max flirte ainsi ouvertement avec Martha, une amie de Franchette, tandis que celle-ci reçoit « le Gosse », un jeune homme.
Voici pour la théorie, mais lorsque les relations deviennent sérieuses, les normes reviennent, l'amour conjugal renaît et tout finit de manière bien bourgeoise... J'ai eu l'impression que Colette n'était pas allée au bout du sujet, qu'elle n'avait pas été si anti-conformiste que cela.