Il n'est même pas vrai que les '' décisions '' - très généralement secrètes, et presque toujours funestes - qui modifient en permanence l'environnement et les conditions de l'activité humaine soient prises dans la seule perspective du profit économique à court terme, et en négligeant à cette fin toute autre préoccupation. Elles sont le produit de la démence parcellaire, du développement automatique de la pensée fragmentaire des spécialistes. De la liquidation de toute compréhension dialectique qui existait dans la pratique humaine, sinon dans la connaissance théorique.
Le pouvoir est à présent seul. Il ne voit plus que lui-même dans son spectacle ; et ses propres raisonnements. Personne ne peut plus lui répondre. Il devient fou. (Le tyran fait fouetter la mer, irradier la terre. C'est une bêtise assez commune qui s'est armée de pouvoirs jamais vus.) La seule réponse extérieure est celle, désastreuse, des choses qu'il manipule. Le pouvoir appelle donc chaque désastre un succès ; qui devra en entraîner un autre, par une course sans fin. La série des échecs est son unique projet, victorieux de tout.