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3,68

sur 596 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'ai pas toujours été enchantée de mes lectures de Sandrine Collette. Trop de noirceur, trop peu de crédibilité, trop de personnages éreintés par la vie. Mais on ne peut pas lui enlever le talent du dépaysement proposé à ses lecteurs. Ses histoires sombres changent à chaque fois de contexte, géographique ou social. Et c'est cette capacité à réinventer un univers qui me maintient fidèle.

Ce trek entre la Russie et le Népal m'a donc tenue en haleine, bien que mon intérêt pour la chasse et la traque soit proche de zéro. L'auteur nous immerge, nous impose de participer, dans la tête de l'animal comme dans celles des hommes, pour une meilleure compréhension de cet instinct inné de prédation. Comment d'ailleurs ne pas être du côté du gibier? En cela, l'auteur évite le piège tendu, respectant le règne animal, préférant se positionner dans une étude psychologique des personnages très bien travaillés.

Est-ce le décor des grands espaces ou d'un pays foisonnant de population qui transcende l'écriture dans de très belles descriptions de la nature ou des métropoles saturées de bruits et de dangers ? J'ai trouvé la plume très riche, minérale pour la chasse à l'ours, oppressante pour le tigre.

Un livre décidément très réussi!
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Voilà une ambiance ou plutôt des ambiances comme Sandrine Collette sait magistralement les camper. Je dis, des ambiances car il y a véritablement deux lieux : la forêt népalaise pour le début et la fin du roman et les montagnes volcaniques du Kamtchatka pour le coeur du roman.
Les premières pages nous plongent donc dans un monde de misère, hostile puis Sandrine Collette nous offre une grande bouffée d'oxygène dans des paysages grandioses.
J'ai adoré me retrouver sur ces montagnes du Kamtchtka et être, un chapitre sur deux , dans la peau de l'ours que l'on traque.
Cette partie est fabuleuse, j'ai participé à cette traque les yeux grands ouverts, l'oreille aux aguets et le coeur battant et serré aussi bien pour Lior que pour l'ours. Cette chasse est tout à fait exceptionnelle, l'ours va se montrer bien moins bête que ce qui était envisagé.
La plume de Sandrine Collette est envoûtante et une fois encore elle nous présente des personnages qui vont jusqu'au bout d'eux-mêmes.
La question des racines et du traumatisme de l'enfance est traité sous un angle qui change et qui est tout à fait plaisant.
Une lecture rapide qui vous fait oublier l'instant présent de façon très agréable.
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La chasse est ouverte avec Sandrine Collette, une chasse qui nous entraîne sur  les traces d'un ours (un des personnages du roman à part entière), dans une immersion en pleine nature sauvage et féroce, une nature qui dévore, et nous convie in fine à un voyage dans les profondeurs de l'âme humaine comme aime les proposer Sandrine Collette, ainsi que sur les traces des origines de l'Humanité.

Un roman noir puissant et sauvage dans lequel on retrouve l'univers sombre auquel Sandrine Collette nous a habitué et que j'affectionne particulièrement ainsi que son style maîtrisé, son écriture acérée. 

Des pages ardentes sur la misère et un récit de chasse exceptionnel et vertigineux, des paysages du Népal au Kamtchatka à couper le souffle...

Un cocktail réussi une nouvelle fois, mais toutefois le changement de rythme au milieu de la deuxième partie a eu quelque peu raison de mon enthousiasme. Je voulais absolument connaître le dénouement, et quel dénouement, mais je me suis par moment forcée pour aller au bout ... Un petit coup de mou de ma part très certainement, il faut dire qu'on ne se retrouve pas tous les jours dans la peau d'un ours ;-)

Une expérience de lecture atypique et insolite qui vaut vraiment le détour quoique je puisse en dire ! ;-)
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« Animal », en voilà un roman qui porte bien son nom ! Pour son nouvel opus, Sandrine Collette est fidèle à ses habitudes et se propose de sonder l'âme humaine. Elle s'intéresse cette fois-ci à la bestialité qui sommeille au fonds de chaque être vivant.

Dans la première moitié du livre, on assiste à combat entre l'Homme et l'animal. Les chapitres alternent entre les différents points de vue. Pendant toute la poursuite, on ressent toutes les sensations, les tourments et les motivations des deux clans. Des deux côtés, les réflexions sont simples, primitives et n'ont qu'un seul objectif : tuer pour ne pas être tué. La tension est à son maximum et dans cette lutte infernale, on ne sait même plus qui chasse l'autre.

Dans la seconde moitié, l'histoire prend un virage. On se retrouve quelques années plus tard. L'héroïne va faire l'expérience de la mémoire du corps. Son passé inconsciemment oublié, a laissé des traces dans sa chair et elle n'aura de cesse de chercher la vérité sur ses origines. Grâce à une enquête sur elle-même, elle va pouvoir reconstruire le puzzle de sa vie et expliquer son comportement.

Sandrine Collette confirme son talent pour traiter ses personnages en profondeur. Sans vraiment être en empathie, on s'imprègne tout de même de leurs émotions viscérales. L'instinct brutal, la souffrance du corps et les traumatismes du passé sont au centre de ce roman noir captivant. Dans une nature omniprésente, elle crée une ambiance bestiale dans laquelle les acteurs font appel à leur état primaire. Son histoire est rythmée et ne laisse aucune place à l'ennui. On est happé par l'histoire dont on veut connaître la fin. Son univers est toujours aussi sombre, mais elle s'impose comme une conteuse noire d'exception, avec ce roman d'aventure sauvage qui va vous prendre aux tripes !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Sandrine Collette ou l'assurance de passer un bon moment de lecture ! Encore une fois, je n'ai pas vu le temps passer et je n'ai fait que tourner les pages pour savoir ce qui m'attendait !

Une fois encore, l'auteure place la nature au centre de son histoire. Ici, on est en total immersion dans une nature sauvage, dangereuse mais époustouflante. L'écriture est tellement riche, tellement soignée/précise, qu'elle dépeint parfaitement la nature et le lien – si particulier – qu'il peut exister entre un chasseur et sa proie.

L'ambiance est oppressante, tendue, mais c'est très addictif ! On sent que ça va déraper mais on ne sait pas quand. Lorsque l'on tourne la page, on ne sait pas à quoi s'attendre… Comme toujours, c'est efficace et terriblement poignant.

Cette traque à l'ours glace le sang, hérisse les poils, bref on n'en sort pas indemne ! La fin est surprenante et nous laisse un peu baba. Ce que j'aime tout particulièrement, c'est que Sandrine Collette arrive à nous raconter des horreurs en y ajoutant une pointe de dépaysement et d'exotisme. C'est dur à décrire mais dans chacun de ses romans, elle fait en sorte que le lecteur ne (re)connaisse pas les lieux, soit totalement dépaysé voir isolé et elle laisse notre tension s'emballer !

Je ne suis pas à l'aise avec le sujet traité. L'art de la chasse est un domaine que je ne comprend pas vraiment et que je ne cautionne pas totalement. Mais ici, j'ai participé à la traque d'un ours et j'ai compris qu'il ne fallait pas faire de bruit sous peine d'en sortir les pieds devant !

Dépaysement, exotisme, sang, traque, passé douloureux et enfoui qui ne devrait pas être déterré, voici une histoire que je vous conseille pour être frappé en pleine figure d'un vent glacial – en période caniculaire c'est pas mal !
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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De livre en livre, Sandrine Collette continue de développer des thèmes récurrents qui lui sont chers, tout en arrivant à se renouveler à chaque fois. La nature y est omniprésente, tel un protagoniste à part entière, où que se déroule son intrigue de par le monde.

Ses précédents romans, comme Juste après la vague, poussaient déjà ses personnages à aller au bout d'eux-même, à chercher leur part d'animalité pour survivre. Avec Animal, l'auteure pousse le concept dans ses retranchements. Un récit viscéral qui ne peut laisser de glace.

Le pari initial me semblait risqué, à ainsi mettre en scène des chasseurs de loisirs, ceux qui parcourent le monde en quête de bêtes exotiques. N'ayant aucune sympathie pour ce genre de personnes (doux euphémisme), je savais dès le départ que j'allais avoir des difficultés à me projeter dans cette histoire. Mais peu à peu, pas à pas, j'y suis entré parce que le récit est bien plus complexe qu'il n'y parait.

C'est là où l'immense talent de Sandrine Collette prend toute sa dimension. Népal, Kamtchatka, vastes étendues de nature sauvage. Et des personnages qui vont aller au bout d'eux-même. L'un des sujets n'est pas la chasse, mais la confrontation parfois brutale entre l'homme et la nature.

Mais pas que… Dès les première pages, l'écrivaine brouille les pistes. Là où ses collègues de plume se contentent en général d'un prologue ramassé sur quelques pages, Sandrine Collette propose une introduction immersive de 22 pages. Avant d'ouvrir le livre, vous étiez confortablement installés chez vous. Au bout de ce prologue vous voilà confronté au dénuement total de la campagne népalaise.

Tout au long du roman, vous ne saurez pas où vous allez mettre les pieds. Animal est un livre aventure, où la nature et la dureté de l'existence mènent le bal.

Revenons à nos chasseurs, à la poursuite d'un ours hors norme. Prédation. Mais qui chasse qui d'ailleurs ? Un combat à la vie à la mort.

Sandrine Collette est un paradoxe. Elle raconte des histoires proches de la nature. Elle parle de ce que les protagonistes ressentent dans leurs tripes. Mais elle le fait avec une plume particulièrement soignée. Une écriture poétique qui sait mettre des mots sur l'animalité des hommes. Et capter l'essence même de l'environnement hostile, des campagnes désertiques comme des villes inhumaines.

Sandrine Collette a un talent fou, un talent unique. Avec un tel récit qui rappelle que nous sommes liés à la terre, elle arrive à faire entrer en résonance les ressentis de tous les protagonistes, humains et animaux. Et ce, même quand ils semblent éloignés de nos valeurs. Parce que chaque être a son histoire, ses racines et une vie qui n'a rien de simple.

Les 50 dernières pages de ce court roman risquent fort de vous mettre à terre, de vous chambouler. de changer votre vision des choses.

Animal est un roman viscéral, brutal, mais sublimé par l'écriture fouillée de Sandrine Collette. Un histoire obsessionnelle, un récit de résilience aussi. Déstabilisant par son contexte et par les étonnantes pistes empruntées. C'est aussi ça la magie de la littérature.
Lien : https://gruznamur.com/2019/0..
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Faites vos valises !
Sandrine Colette nous transporte au Népal. Inutile de prendre un piolet pour gravir le toit du monde ou d'envisager une retraite spirituelle à Katmandou au milieu de bonzes en méditation.
Loin de ces clichés, nous nous retrouvons dans la jungle où une jeune veuve, Mara, recueille deux jeunes enfants abandonnés, Nun et Nin. La première partie du roman décrit non pas la vie, mais la survie de ces trois êtres en milieu hostile, que ce soit dans la jungle ou dans une sorte de bidonville.
Le propos est dur mais l'auteur évite de tomber dans le misérabilisme en se concentrant sur l'instinct de survie des trois personnages, par une écriture sèche et des phrases courtes et incisives.
La seconde partie du roman nous amène, des années plus tard, au Kamtchatka, lieu aussi difficile à écrire convenablement qu'à situer sur une carte, pour suivre une poignée d'occidentaux lancés dans une chasse à l'ours.
Cette traque sans merci mérite à elle seule la lecture de ce roman. L'auteur nous tient en haleine car elle suit en alternance Hadrien, le compagnon de Liour, chasseuse redoutable et mystérieuse, et l'ours, dont elle fait un personnage à part entière. Très vite, les chasseurs deviennent les proies.
La dernière partie nous ramène au Népal. L'avantage, dans un roman, c'est que les voyages n'aggravent pas notre bilan carbone (sauf si on lit dans un avion !). Partie à la recherche de ses origines et de sa mémoire, Liour (en fait Nin adulte) retrouve Nun dans un dénouement saisissant de sauvagerie, sur fond de chasse au tigre, animal dont on comprend le rôle fondateur et destructeur dans la destinée des deux personnages.
Par son originalité, sa force narrative, ce roman parvient à décrypter l'ADN de l'instinct, cette tendance à la fois innée, acquise et puissante qui commande les comportements des animaux et que l'homme ne retrouve que dans les situations les plus extrêmes. le personnage d'Hadrien, responsable et raisonnable, symbolise l'être civilisé dépassé par cette force primaire et animale.
Vous l'aurez compris, ce roman n'a rien d'une visite dans un zoo... car dans ce livre, aucune grille ne sépare l'homme de l'animal.
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Voici mon retour de lecture concernant « Animal » de Sandrine Collette :
C'est parti pour un voyage sauvage et puissant !
Dans une contrée reculée du Népal, livrer des enfants misérables comme appât aux ours ou aux fauves affamés de la forêt est une coutume ancestrale. Mara est une jeune veuve démunie, qui survit en marge de tous. Un jour, alors qu'elle est en quête de nourriture, elle décide de sauver deux petits (une fille et un garçon) qu'elle surnomme Nin et Nun. Afin de cacher et protéger ces enfants, elle n'a d'autre choix que de partir se réfugier dans l'enfer d'un bidonville de la ville de Pokhara : une nouvelle jungle à la violence décuplée où l'on s'entretue pour un morceau de plastique ou d'acier.
Vingt ans plus tard, le récit nous transporte au Kamtchatka, l'un des endroits les plus hostiles et isolés de Russie, pour une chasse à l'ours hors du commun. Une traque acharnée à laquelle participent Lior et son compagnon Hadrien. Si Lior est passionnée voire transcendée par cette traque, Hadrien quant à lui, l'escorte uniquement par amour. Un aller sans retour qui ne connaîtra l'apaisement que par la mort.
En pistant les traces de l'ours et en s'aventurant toujours plus loin dans la taïga, c'est vers ses jeunes années que Lior se dirige, une période sombre où se nichent ses plus grandes peurs et traumatismes. le dernier quart du roman démontre avec fatalisme que nul n'échappe à son passé.
A chaque nouveau roman, Sandrine Collette renverse les codes attendus et défriche nos territoires de lecture à l'aide d'une imagination débordante et d'une plume envoûtante. Ici, le pari est osé : faire de l'ours un personnage à part entière du livre, un animal pensant, un animal humain.
Sandrine Collette confirme son talent : dans une nature sauvage omniprésente, elle crée une ambiance oppressante dans laquelle les protagonistes sont poussés aux confins de leurs origines. L'histoire est rythmée et ne laisse aucune place à l'ennui. On est happé par l'intrigue dont on a hâte de connaître la fin.
A part « Un vent de cendres », j'ai dévoré tous les livres de Sandrine Collette et je peux dire que pour moi elle est une conteuse d'exception. J'ai hâte de découvrir son dernier roman « Et toujours les forêts ».
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Le dernier roman que j'ai lu de Sandrine Collette en 2020 ne n'avait pas conquise du tout, c'est surement pour cela que j'ai attendu si longtemps avant de lire un autre de ces romans, pourtant j'en ai plusieurs dans ma PAL et je sais que certains sont vraiment palpitants.

Et bien voilà j'ai été happée par l'histoire, par l'intrigue, la traque, le lien entre les hommes et les animaux, la structure du roman en plusieurs parties. On ressent une sorte de rage dans l'écriture.

L'intensité monte au fil des pages, devient insoutenable dans les 10 dernières pour une fin qui m'a laissé pantoise...
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J'ai bien aimé la première partie du roman qui se consacre à la partie de chasse a l'ours dans un milieu hostile avec des chasseurs aguerris. Chacun donne son avis sur les autres, son ressenti, explique ses actions, même l'ours. Un point de vue intéressant, cette partie de chasse est passionnante.
J'ai moins accroché à la deuxième partie du roman et à la fin.
J'apprécie cette auteure mais ce n'est pas vers ce roman que j'inviterai les lecteurs à la découvrir, je conseille plutôt il reste la poussière, des noeuds d'acier pour commencer.
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